A silent voice

Shoya, jeune collégien, s’ennuie ferme. Son existence va changer avec l’arrivée dans sa classe de Shoko, une jeune sourde. Les éditions Ki oon dévoilent le troisième volume du magnifique manga A silent voice, un succès éditorial et critique signé Yoshitoki Oima.

UNE AUTEURE QUI CONNAIT LE MONDE DES SOURDS

Touchant et très sensible, A silent voice est un excellent shônen manga prépublié dans la revue Weekly Shônen Magazine (publication en album par Kodansha), entre août 2013 et novembre 2014. Série prévue en 7 volumes, les éditions Ki oon ont eu le nez creux en achetant la licence. Yoshitoki Oima a imaginé cette histoire au contact de sourds et fut aidée par sa mère, interprète en langue des signes.

HANDICAP ET DIFFÉRENCE

Entre le handicap et la différence, thèmes très fort du manga, il y a aussi le harcèlement, appelé ijime au Japon. Humiliations, brimades, violences physiques et verbales, le pays connaît depuis de nombreuses années de nombreux bizutages. Dans le premier volume, Shoya se fait le chantre de cela envers la pauvre Soko, puis il regrette et essaie de se faire pardonner. En effet, tout ce qu’il entreprend contre la jeune fille, se retourne souvent contre lui, ce qui apporte énormément d’humour à la série. Alors qu’elle essaie au mieux de s’intégrer dans sa nouvelle classe, ses camarades ne l’aident pas et elle essuie des brimades.

ENTRE ROMANCE ET TRAGÉDIE

Entre tragédie de la vie et belle romance, le manga oscille admirablement entre les deux. Malgré ce fil tenu, en équilibre, le but est atteint : dénoncer le bizutage et accepter la différence. Ce manga émouvant mais pas du tout dans le pathos est d’une très grande puissance narrative, et il est porté par les deux héros : Soko, attachante, le lecteur fond littéralement lorsqu’elle apparaît ; ainsi que Shoya, pourtant détestable au départ ; son personnage change et son image vis-à-vis du lecteur aussi.

UNE BELLE PARTIE GRAPHIQUE

En plus de l’émotion et la révolte, le lecteur est conquis par la partie graphique. C’est surtout très agréable à l’œil. Le découpage et les cadrages dynamisent parfaitement l’histoire.

Article posté le jeudi 21 mai 2015 par Damien Canteau

  • A silent voice, volume 3/7
  • Auteur: Yoshitoki Oima
  • Editeur: Ki oon
  • Prix: 6.60€
  • Parution: 21 mai 2015

Résumé de l’éditeur : Shoko Nishimiya est sourde depuis sa naissance. Même équipée d’un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations, à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l’abandonner, laissant sa mère l’élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s’emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s’intégrer dans ce nouvel environnement, rien n’y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya Ishida, le leader de la classe.

Tour à tour intrigué, fasciné, puis finalement exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas communiquer avec sa voix, Shoya décide de consacrer toute son énergie à lui rendre la vie impossible. Psychologiques puis physiques, les agressions du jeune garçon se font de plus en plus violentes… jusqu’au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko, ainsi que l’intervention du directeur de l’école.

À cet instant, tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas eux non plus une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable…

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À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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