Basketful of Heads

Les esprits s’échauffent sur la petite île isolée de Brody Island. Une jeune fille s’est suicidée. Mais surtout, on raconte que l’importante somme d’argent qu’elle avait avec elle a disparu. Qui est responsable ? Difficile de le dire… Mais une chose est sûre : des têtes vont tomber dans Basketful of heads, de Joe Hill et Leomacs, paru chez Urban Comics.

BASKETFUL OF HEADS : SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER…

Brody Island dans le Maine, septembre 1983.

Sous une pluie torrentielle, une personne avance sur un pont, vêtue d’un ciré jaune. De la main droite, elle serre une hache de viking. Dans la main gauche, elle tient un panier en osier recouvert d’un drapeau américain. On jurerait entendre des sons en sortir. Et à bien tendre l’oreille, on croirait même distinguer des paroles humaines…

Quelques jours auparavant, sur le même pont et sous un soleil de plomb, la jeune June Branch est assise sur la rambarde. Elle regarde l’eau couler. Elle attend son petit ami, Liam Ellsworth. Il a passé l’été à faire la circulation en tant qu’adjoint du sheriff Clausen. Tout n’a pas été rose, comme lorsqu’il a repêché une jeune fille qui avait sauté du pont de Brody Island. Il a même voulu démissionner. Mais finalement, grâce au soutien du chef Clausen, il a compris que ce soir-là, il avait touché du doigt le vrai travail des policiers. Il avait trouvé sa vocation…

Enfin, pour plus tard… Car la fin de la saison estivale a sonné et tous vont retourner à leur vie normale. Juste le temps de passer une dernière soirée, en invités de marque chez les Clausen.

Mais tout à coup, les deux tourtereaux aperçoivent un fourgon transportant des prisonniers sur le bord de la route. Des policiers armés tiennent en joue des hommes en tenue orange.

Quatre criminels ont pris la fuite…

BASKETFUL OF HEADS : LE PROJET JOE HILL.

Avec son chef d’œuvre Locke & Key, le fils de Stephen King s’est définitivement fait un prénom. Et c’est logiquement que DC Comics lui a offert la possibilité de superviser une collection entière. En France, cette dernière paraît chez Urban Comics sous le prestigieux Black Label (Le Dernier des Dieux, Harleen).

Consacrée à des récits d’horreur, la collection Hill House voit paraître son premier opus avec Basketful of heads.

À tout seigneur tout honneur, c’est Joe Hill en personne qui en signe le scénario.

BASKETFUL OF HEADS : L’ANTRE DE L’HORREUR.

Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que l’auteur s’en donne à cœur joie.

Tout en reprenant les codes des films d’horreur des années 1980, Basketful of heads apparaît comme une œuvre personnelle dans laquelle on repère avec plaisir les clins d’œil que Joe Hill a glissés avec malice.

Sans être exhaustif et pour ne pas gâcher la découverte, citons-en quelques-uns.

L’action se déroule dans le Maine, état dont est originaire l’auteur.

Le ciré jaune remarquable dès la couverture évoque celui que porte Georgie dans Ça.

Le contenu du fameux panier rappelle des scènes cultes des films Evil Dead et Re-Animator.

Le shérif Wade Clausen a même les traits de James Coburn

Car une chose est sûre, dans Basketful of heads, scénario et dessins sont au diapason.

BASKETFUL OF HEADS : UN PANIER BIEN GARNI.

Comme tout récit d’horreur qui se respecte, Basketful of heads comporte des scènes d’une extrême violence. Certaines auraient même pu être insoutenables.

Mais par un savant mélange d’un humour indispensable et de dessins remarquablement exécutés, il n’en est rien.

Le fait est que Leomacs réalise une prestation splendide qui ne tombe jamais dans le sordide. La construction ingénieuse des planches entretient un suspense remarquable et la colorisation de Dave Stewart contribue à créer une ambiance parfaitement cohérente.

 

Avec Basketful of heads, la collection Hill House tient sont premier titre, et il est de qualité. Écrite par Joe Hill et dessinée par Leomacs, cette œuvre glacera le sang de plus d’un lecteur ! Comme disait Michel Audiard :“Les têtes d’assassin, on ne les reconnaît qu’une fois dans le panier. Et encore pas toujours !”. À croire qu’il avait lu Joe Hill !

Article posté le dimanche 13 juin 2021 par Victor Benelbaz

Basketful of heads de Joe Hill et Leomacs (Urban Comics), couverture de Reiko Murakami
  • Basketful of heads
  • Auteur : Joe Hill
  • Dessinateurs : Leomacs
  • Coloristes : Dave Stewart
  • Traducteurs : Arnold Petit, Camille Gardeil
  • Editeur : Urban Comics
  • Collection : Black Label, Hill House
  • Prix : 18 €
  • Parution : 02 avril 2021
  • ISBN : 9791026821168

Résumé de l’éditeur : June Branch mène une vie des plus tranquilles… jusqu’au jour où quatre criminels parviennent à s’évader de prison et enlever son petit ami, Liam. Pour leur échapper, June n’a d’autre choix que de se munir d’une arme étrange… une hache viking du VIIIe siècle ! Mais celle-ci est dotée de propriétés bien singulières : à même de décapiter un homme, elle laisse cependant les têtes fendues… conscientes ! Pour sauver Liam, June n’a plus qu’une seule solution : garder la tête (ou plutôt tout un panier de têtes) froide…

À propos de l'auteur de cet article

Victor Benelbaz

Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.

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