Nous sommes en 2036, trois lycéennes s’approchent de Tokyo. La ville est abandonnée, le détecteur de radioactivité s’affole, mais Ibara, Taeko et Aoi ne semble pas affectées. Tomonori Inoue nous plonge dans un monde post-apocalypse. Coppelion va plaire à ceux qui n’aiment pas le nucléaire.
Mission de sauvetage
Trois filles sont sur la route. Le bitume est fissuré, les herbes folles poussent partout, les panneaux de signalisation tombent en ruine, mangés par la rouille. Ibara, Taeko et Aoi sont en route pour Tokyo.
Imagine qu’on est en sorti scolaire !
Sauf qu’elles ne sont pas vraiment en sortie scolaire. Habillées en lycéennes, sans la moindre once de protection, elles vont sauver des rescapés tokyoïtes d’un drame nucléaire au cœur de l’ex-capitale nipponne.
Au bout du téléphone « M. le directeur » leur donne des instructions et les trois adolescentes continuent d’avancer. Le détecteur de radioactivité s’affole dans la poche d’Ibara, mais aucune d’elles semblent en ressentir les effets. Ce sont des Coppelions.
Coppelion, des filles comme les autres
Ibara, Taeko et Aoi sont nées in vitro après le drame de Tokyo. Elles sont génétiquement modifiées pour être plus résistantes que les humains pré-accident à la radioactivité. Prêtées à l’armée, cette dernière les utilise pour des missions que seules des Coppelions peuvent réaliser : aller en terre radioactive et voir ce qu’il s’y passe réellement.
Car Le directeur sait qu’il y a des survivants, mais un épais mystère les entoure. Qui sont-ils ? Comment ont-ils pu survivre à Tokyo durant plusieurs dizaine d’années ?
Avec l’aide des trois jeunes Coppelions, chercher des réponses et sauver de nouvelle vie devient possible. Mais les réponses ne sont peut-être pas si éloignées de lui qu’il ne l’imagine.
D’autant que les trois jeunes filles ont une formation approximative, aucune expérience du danger et aucune connaissance réelle du terrain. Elles découvrent un ville abandonnée, sans savoir où elles mettent les pieds.
La saveur du post-apo
La figure de la ville fantôme trône en maître dans Coppelion. Les paysages de Tokyo abandonné ont le charme des villes où la nature a repris ses droits. Mais nimbée du danger permanent et invisible du nucléaire. L’air de Tokyo est vicié. La radioactivité empoisonne l’atmosphère et donne au manga une ambiance pleine de malaise. Dans ce cadre, la légèreté des trois héroïnes semble totalement décalée. Aucune d’elle n’est prête pour cette mission. Effronté, trouillarde, naïve. Cette expérience va les forger. Les révéler petit à petit.
Le mystère qui entoure l’accident nucléaire, la création des Coppelions et les survivants tokyoïtes apportent au récit toute sa part d’adrénaline. L’intrigue enfle à mesure que le récit avance. Coppelion est une fiction anti-nucléaire qui met la chaire de pouls autant qu’elle amuse par son aspect « découverte d’un nouveau monde ».
L’intérêt est dans l’imperfection
Le graphisme de Coppelion est assez chargé. Les paysages sont riches, le trait est fin, plutôt griffonné. On y retrouve quelques imperfections qui le rendent très vivant et agréable à l’œil.
Coppelion compte 26 tomes sorties initialement entre 2008 et 2016. Il est également adapté en série anime en 2013.
Coppelion de Tomonori Inoue fait partie de la nouvelle collection de Noeve Grafx. Sans jaquette, mais avec des rabats, il a une couverture cartonnée, c’est un volume nettement plus petit. Noeve Grafx a fait le paris de poursuivre un rythme de publication de croisière. Trois vagues de trois nouvelles séries en printemps, été et automne. Le tout a des prix défiant toute concurrence – 3,95€ – ad vitam eternam.
Coppelion est agréable. Il se lit vite sans qu’on ai l’impression d’être lésé sur la quantité. C’est un manga sympathique et intrigant, une bonne lecture pour commencer dans le genre post-apocalypse.
- Coppelion
- Auteur : Tomonori Inoue
- Traducteur : Frédéric Malet
- Éditeur : Noeve Grafx, collection XS
- Prix : 3,95 €
- Parution : 15 avril 2022
- ISBN : 9782383161356
Résumé de l’éditeur : Japon, 2016. Une catastrophe nucléaire survient à la centrale d’Odaiba, tout près de Tokyo. Le gouvernement fait évacuer la capitale, qui devient une ville fantôme. Vingt ans plus tard, alors que les retombées radioactives sont toujours trop élevées pour permettre aux humains de s’aventurer sur place, les forces japonaises d’auto-défense envoient trois lycéennes à la recherche d’éventuels survivants. Pas de protection, pas d’équipement particulier : les adolescentes sont génétiquement modifiées pour résister aux radiations…
À propos de l'auteur de cet article
Marie Lonni
"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !
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