Goldorak

Goldorak, Actarus, Vénusia, Alcor, Mizar et Rigel sont de retour ! 43 ans après le premier épisode télé du célèbre robot, Denis Bajram, Xavier Dorison, Alexis Sentenac, Brice Cossu et Yoann Guillo redonnent vie à Goldorak dans une suite époustouflante éditée par Kana. Go Nagai, le créateur du manga original, a adoubé le quintet pour le plus grand plaisir des fans du prince d’Euphor. Astérohaches, Fulguropoings et rétrolaser en action !

Goldorak : un projet au long cours

Quelle idée folle Xavier Dorison a eu de contacter Go Nagai ! C’est en 2016, que le scénariste d’Aristophania et Le château des animaux prend sa plume pour écrire une note d’intention au créateur de Goldorak. Dans cette lettre reproduite en fin d’album, l’auteur y détaille son admiration pour le maître japonais et son univers créé autour du prince d’Euphor.

Il y relate son euphorie tous les vendredis lorsqu’il regardait les épisodes de Goldorak sur sa télévision entre 18h et 18h30. Son goûter avalé en quatrième vitesse et ses devoirs faits avec célérité pour être devant son écran et dévorer l’épisode hebdomadaire.

« Bien respectueusement » conclut cette missive pleine d’admiration pour Go Nagai. Avec cette lettre, un dossier est envoyé au mangaka. Dedans, on pouvait y trouver un synopsis et deux planches d’essai réalisées par Denis Bajram, son ami.

De l’atelier virtuel à l’album

Qui mieux que Denis Bajram, fan de la première heure de Goldorak, pour mettre en page ses deux planches ? Personne. Le créateur de la géniale série de science-fiction Universal War 1 se met au travail non sans avoir embarqué avec lui ses complices de l’Atelier virtuel, Alexis Sentenac et Brice Cossu. Ce dernier demande par la suite – après le dossier validé par Go Nagai –  à Yoann Guillo, le coloriste de sa série Frnck, de rejoindre l’aventure pour mettre de la couleur sur les planches de Goldorak. Ainsi est née le quintet du projet : la nouvelle patrouille des Aigles.

Les cinq auteurs ont l’habitude de se montrer leurs projets à travers l’Atelier virtuel. Internet est la clef de voûte de Goldorak. N’habitant pas les uns près des autres, il fallait des kilo-octets pour les relier. Dorison écrit le scénario, Guillo s’occupe de coloriser, Bajram, Sentenac et Cossu de dessiner. Le premier se penche sur le robot légendaire, le deuxième sur les personnages autour d’Actarus et dernier sur le personnage de Véga. Bien entendu, tous les trois sont amenés à travailler sur les recherches et les crayonnés des autres. Cela donne une force incroyable à la partie graphique de ce Goldorak new look. L’histoire du quintet se déroule dix ans après la fin du récit imaginé par Go Nagai.

Une paix fragile

Dix ans après la fin de la guerre entre les troupes de Véga – quasiment décimées – et Goldorak, la paix est revenue sur Terre. Alcor est devenu un riche patron. A la tête d’un empire, il est maintenant milliardaire. Vénusia est dorénavant chirurgienne.

Le ranch des bouleaux blancs est bien loin. Laissé à l’abandon, plus personne n’y vit. Mizar a bien grandi et s’occupe de son père Rigel, aujourd’hui en fauteuil roulant. Le professeur Procyon goûte une retraite méritée. Et Actarus ? Il est reparti sur Euphor avec Phénicia, sa sœur. Ils tentent de redonner vie à leur planète dévastée.

Mais la paix semble fragile sur Terre comme sur Euphor. La faute à un golgoth imaginé par les survivants de Véga.

Goldorak Go, rétrolasers en action

Arkhen, vieux chef des rescapés, poussé par Kehos, son fils, décide d’envoyer un nouveau golgoth sur Terre. L’hydragon est lâché sur la planète bleue. Tokyo est touchée et la panique inonde la population.

Le général en chef des armées se rend chez Procyon afin d’obtenir l’aide de Goldorak. Mais le professeur n’a plus de nouvelles d’Actarus.

Le scientifique, Vénusia et Alcor sont alors invités à se rendre dans une base secrète où ils découvrent le prince d’Euphor, fatigué et arborant une longue barbe. Mais voilà, Goldorak est-il toujours apte à décoller ?

Le nouveau Goldorak : un bel hommage et une suite haletante

Dorison, Bajram, Sentenac, Cossu et Guillo ont réussi leur mission : rendre un bel hommage à l’univers de Go Nagai et proposer une suite ambitieuse.

Si la partie graphique est époustouflante, le récit imaginé par le scénariste d’Undertaker n’est pas juste un empilement de révérences au mangaka ni celui de combats interminables. Il est bien plus que cela. L’auteur dévoile le passé des protagonistes – sur Terre comme sur Euphor – et n’hésite pas à dévoiler les parts d’ombres et les doutes d’Actarus. Il fallait bien 136 pages pour tisser la toile d’une histoire très bien écrite et bien amenée. Les amateurs de Goldorak (et ils sont nombreux) mais également les plus jeunes seront embarqués dans une intrigue bien construite et haletante.

Sans trop en dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir de lecture, les fans de la première heure seront ravis de retrouver tous les personnages de la série avec dix ans de plus, seront bousculés par les doutes du prince d’Euphor et seront enchantés par la magie de la lutte contre les forces de Véga.

Ce Goldorak est grand, bien vivant, enthousiasmant, réussi dans tout ce qu’il entreprend et la fin laisse une porte ouverte pour une potentielle suite. Il a fallut cinq ans aux quintet pour le réaliser et de nombreuses minutes de lecture pour l’apprécier.

Comme le souligne Christel Hoolans, la directrice générale de Kana : « La magie opère et vous avez à nouveau huit ans. » Pour l’éternité ? Sûrement…

Article posté le dimanche 10 octobre 2021 par Damien Canteau

Goldorak de Denis Bajram, Xavier Dorison, Yoann Guillo, Alexis Sentenac et Brice Cossu (Kana / Go Nagai)
  • Goldorak
  • Scénaristes : Denis Bajram et Xavier Dorison, d’après l’œuvre de Go Nagai
  • Dessinateurs : Denis Bajram, Brice Cossu et Alexis Sentenac
  • Coloriste : Yoann Guillo
  • Editeur : Kana, collection Classics
  • Prix : 24,90 €
  • Parution : 15 octobre 2021
  • ISBN : 9782505078463

Résumé de l’éditeur : La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa sœur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Jusqu’au jour où, issu des confins de l’espace, surgit le plus puissant des golgoths de la division ruine : Hydragon. Face à lui, les armées terriennes sont balayées et les exigences de la dernière division de Véga sidèrent la planète ; sous peine d’annihilation totale, tous les habitants du Japon ont sept jours pour quitter leur pays et laisser les forces de Véga coloniser l’archipel. Face à cet ultimatum impossible, il ne reste qu’un dernier espoir, le plus grand des géants… Goldorak. Vue par quatre grands noms de la Bande Dessinée, la plus célèbre des séries cultes de la télévision revient.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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