KZ Dessins de prisonniers de camps de concentration nazis

Les éditions Steinkis publient KZ, un livre témoignage sur les camps de concentration nazis. On y trouve 250 dessins de prisonniers au plus près de l’horreur.

CE QUE LES MOTS NE SAVENT PAS DIRE

Auschwitz, Terezin, Mauthausen-Gusen, Buchenwald, Dachau, Gonars, Monigo, Renicci, Banjica, Ravensbrück, Jasenivac, Belsen, Gurs… La liste est longue de ces lieux funestes d’où tant d’hommes, de femmes et d’enfants ne revinrent jamais. Ces fameux KZ, ou Konzentration Zenter, c’est le titre générique de ce gros livre-témoignage du poète et peintre italien Arturo Benvenuti  réédité par Steinkis.

Comme il est indiqué dans les notes et repères à la fin de l’ouvrage, le KZ évoque  » un lieu de souffrance universelle imaginé par le national-socialisme hitlérien pour la détention, l’exploitation et l’extermination d’êtres humains « .

LA FORCE CRUE

Préfacé en 1981 par son compatriote l’écrivain Primo Levi, l’auteur de « Si c’est un homme « , ce livre rassemble 250 dessins de prisonniers réalisés pendant leur captivité.

 » Pour décrire l’horreur, écrit Primo Levi, la parole s’avère insuffisante. Les images ici reproduites ne sont pas une équivalence ou un ersatz: elles remplacent la parole au mieux, elles disent ce que les mots ne savent pas dire. Certaines ont la force immédiate de l’art, mais toutes ont la force crue de l’oeil qui a vu et qui transmet son indignation ».

Corps déchirés, décharnés, pendus, écartelés, cadavres alignés dans des carrioles ou à même le sol gelé d’un camp, visages ravagés d’angoisse, regards perdus qui disent le désespoir. Ces dessins que l’on suppose crayonnés çà la va-cite sur une paillasse ou restitués peu après leur libération par les rescapés sont plus que saisissants. On les reçoit en pleine figure comme des coups de poing…

ART OU TÉMOIGNAGE ?

« S’agit-il ici d’un livre d’art ou d’un livre de témoignages? » s’interrogeait Arturo Benvenuti dans son avant-propos dès 1983, date de la première publication de « KZ ». Pour le réaliser, il a entrepris depuis 1979 de multiples voyages en Italie et à l’étranger. Il a alors 56 ans et un objectif: retracer « le chemin de croix  » du 20 e siècle au volant d’un camping-car avec sa femme Marucci. Il passe par les camps cités plus haut, fait étape à Vienne, Paris, Amsterdam…Il y rencontre des rescapés, visite des musées, décortique des archives, à la recherche de ces dessins ensuite photographiés… Le résultat est impressionnant.

Article posté le mardi 02 février 2016 par Jean-Michel Gouin

  • K.Z. Dessins de prisonniers de camps de concentration nazis
  • Auteur : Arturo Benvenuti
  • Editeur : Steinkis
  • Prix : 25€
  • Sortie : 13 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Ce livre, tragique, déchirant, exceptionnel, est la mission d’une vie, celle d’Arturo Benvenuti, poète et peintre italien, qui, pendant quarante ans, sans relâche, a sillonné l’Europe afin de collecter ces dessins.

« Pour décrire l’horreur, la parole s’avère insuffisante.Les images ici reproduites ne sont pas une équivalence ou un ersatz : elles remplacent la parole au mieux, elles disent ce que les mots ne savent pas dire.
Certaines ont la force immédiate de l’art, mais toutes ont la force crue de l’oeil qui a vu et qui transmet son indignation. »
Extrait de la préface de Primo Levi

À propos de l'auteur de cet article

Jean-Michel Gouin

Passionné par l'écrit, notamment l'histoire, la littérature policière et la bande dessinée, Jean-Michel Gouin est journaliste à Poitiers.

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