Shipwreck

L’opération Janus, une tentative de vol lointain top secrète de l’Armée de l’air est un échec. Le seul rescapé, le Dr Charpentier, erre dans des rues désertes.

Où est-il ?

Comment a-t-il survécu ?

Comment l’opération Janus a-t-elle pu échouer ?

Telles sont les premières questions que Warren Ellis, le talentueux scénariste de Transmetropolitan et de Planetary nous amène à nous poser dans Shipwreck une histoire complète en six épisodes mêlant science-fiction, suspense et réflexion existentielle.

UNE ŒUVRE DÉLICIEUSEMENT DÉROUTANTE

Shipwreck… le naufrage…

Le titre est énigmatique, à l’image de l’œuvre.

À la frontière du conte métaphysique et du récit de science-fiction horrifique, nous suivons le Dr Jonathan Charpentier. Ce dernier est l’inventeur de la maille de téléportation, seule avancée technologique capable de sauver l’humanité.

UNE « FUITE EN AVANT »

Ironie du sort, c’est le nom du programme destiné à sauver l’humanité et c’est aussi ce à quoi va se livrer le Dr Charpentier à la recherche de réponses à ses questions et à ses démons.

Orchestré avec minutie, chaque chapitre se présente comme une pièce d’un puzzle littéraire mettant en scène des personnages parfois récurrents, toujours surprenants dans des situations surnaturelles voire surréalistes.

L’histoire est simple, mais la narration labyrinthique nous tient en haleine. Ainsi, le lecteur est poussé lui aussi à avancer pour comprendre, à la recherche de détails, d’indices, de références littéraires ou culturelles susceptibles de constituer une des clés de l’intrigue.

UNE VISION DE CAUCHEMAR

La partie graphique est assurée d’une main de maître par Phil Hester dont le trait anguleux illustre à merveille l’univers torturé imaginé par le scénariste britannique. La construction des planches est variée, pensée de manière cinématographique. Les effets graphiques sont multiples et savamment employés, ainsi, sur une même page, peuvent s’entrecroiser plans d’ensemble et gros plans, créant ainsi un dynamisme remarquable.

DES THÈMES DE PRÉDILECTION

Warren Ellis est un auteur réputé pour ses connaissances scientifiques et sa capacité à happer son lecteur dans une spirale aussi vertigineuse que complexe.

Shipwreck est de cette veine : l’hypothèse du fond diffus cosmologique ou le point froid sont des théories scientifiques complexes avec lesquelles Warren Ellis jongle pour créer une œuvre qui intéressera même les néophytes.

Avec Shipwreck, initialement paru chez AfterShock comics et disponible en France chez Snorgleux Comics, le scénariste britannique ne déroge pas à ses habitudes et nous livre une œuvre mystérieuse qui nous plonge toujours plus loin dans une quête existentielle où s’entremêlent secrets et surprises.

Article posté le mercredi 09 janvier 2019 par Victor Benelbaz

Shipwreck de Warren Ellis et Phil Hester (Snorgleux comics)
  • Shipwreck
  • Scénariste : Warren Ellis
  • Dessinateur : Phil Hester
  • Coloriste : Mark Englert
  • Editeur : Snorgleux comics
  • Parution : 18 janvier 2019
  • Prix : 17.50€
  • ISBN : 9782360140602

Résumé de l’éditeur : Le Dr Jonathan Shipwright, seul survivant d’un mystérieux naufrage, refait surface dans un endroit à la fois familier et inconnu. Apparemment piégé sur une route sans fin, il est à la poursuite d’un saboteur qui détient la clé de son salut – ou de sa damnation. Contient Shipwreck #1 – #6

À propos de l'auteur de cet article

Victor Benelbaz

Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.

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