Emmanuel Guibert : de la Guerre d’Alan à Ariol

Lauréat du Prix Goscinny 2017, Emmanuel Guibert est un auteur majeur du 9e art. S’adressant aux plus jeunes lecteurs (Ariol, La sardine de l’espace) comme aux adultes (La guerre d’Alan, Le photographe), son écriture se construit simultanément en images et en mots. Superbe exposition sur la mezzanine Calvo, Vaisseau Moebius.

UN VAISSEAU POUR UN VOYAGEUR

Mezzanine Calvo, Vaisseau Moebius (ex-CNBDI). Les visiteurs entrent dans l’œuvre de Emmanuel Guibert, un auteur talentueux. Planches originales, illustrations sur calque, reproductions grande échelle et textes très bien écrits sont au cœur de cette exposition. Dans un calme qui invite à la méditation, les festivaliers admirent l’élégance des planches de l’auteur de La fille du professeur (avec Joann Sfar en 1997).

Son envie folle de découvrir et de raconter le monde va structurer une partie de ses albums : de l’Italie à Berlin, en passant par la Normandie, Paris ou le Japon. D’ailleurs la dernière partie de l’exposition, sur le second pallier revient sur son travail autour du Pays du Soleil Levant. Il a écrit et dessiné lors de sa résidence à la Villa Kujoyama de Kyôto en 2007. Il publiera à la suite  de ce séjour Japonais en 2008, dont le visiteur peut observer quelques illustrations.

DE LA GUERRE D’ALAN à Ariol en passant par le photographe

Comme nous l’évoquions dans son portrait l’année dernière alors qu’il recevait le Prix Goscinny, Emmanuel Guibert a débuté sa carrière en 1992 avec la publication de Brune (Albin Michel). Il faudra attendre 2000 et le premier volume de La guerre d’Alan pour que le grand public le découvre.

A l’entrée de l’exposition, une partie est consacrée à la grande amitié entre Emmanuel Guibert et Alan Ingram Cope. De sa rencontre en 1992 sur l’Ile de Ré à sa disparition, l’auteur le côtoya de nombreuses années. A mi-chemin entre l’enquête et le témoignage, La guerre d’Alan est une formidable fresque historique, même si avant tout, il veut sublimer cette amitié. Ainsi avec les trois tomes de la série-mère, Guibert publiera L’enfance d’Alan ainsi que  Martha et Alan.

Une autre amitié transpire dans cette exposition : celle de Emmanuel et Didier Lefèvre avec lequel il a réalisé la trilogie du Photographe à partir de 2003 aux éditions Dupuis, collection Aire Libre. Prix des libraires BD, Eisner Award, prix Micheluzzi, Essentiel à Angoulême, cette série revient sur le parcours de journaliste-photographe de Lefèvre, notamment en Afghanistan, l’ex-Yougoslavie ou l’Afrique.

Cachée derrière un grand panneau, le travail de Emmanuel Guibert sur Ariol se dévoile. Cette fois-ci scénariste, il imagine des récits pour les enfants. Avec Marc Boutavant, ils ont créé ce qui semblerait être la plus belle série Jeunesse de ces dernières années (13 volumes depuis 2000). A noter qu’un spectacle Ariol’s show sera donné jeudi 25 à 11h30 et vendredi 26 à 10h30 au théâtre d’Angoulême.

Enfin, le visiteur peut observer une série d’assiettes décorées dans une vitrine. Intitulée Bonbons et boutons, elle fut réalisé en 2008 (une assiette illustrée par jour ou tous les deux jours pendant deux semaines).

Embarquez sur le Vaisseau Moebius, direction le monde de Emmanuel Guibert ! Un somptueux voyage !

Article posté le jeudi 25 janvier 2018 par Comixtrip

L'exposition

Communiqué du Festival :

Les œuvres d’Emmanuel Guibert nourissent des expériences de lecture à part. Avec sensibilité, minutie et affection, l’auteur parvient à se glisser dans l’intimité de ceux qui lui sont proches pour mieux les sublimer par son geste créateur. Le photographe Didier Lefèvre, dans Le Photographe (Dupuis), l’ancien soldat américain Alan Ingram Cope dans La Guerre d’Alan, L’Enfance d’Alan et Martha & Alan (L’Association), sont ainsi devenus les héros simples mais édifiants de récits où biographie et autobiographie fusionnent dans un continuum indémêlable.

Si l’auteur travaille depuis plus de 20 ans à une œuvre protéiforme, c’est son travail de scénariste qui est mis à l’honneur dans l’exposition consacrée au lauréat du Prix René Goscinny 2017.

Emmanuel Guibert écrit depuis 2002 les scénarios de Sardine de l’espace (Dargaud), en compagnie de Joann Sfar et de Mathieu Sapin, après avoir créé en 1999, dans les pages du mensuel J’aime lire, une autre série jeunesse aussi remarquée qu’appréciée : Ariol, dessinée par Marc Boutavant (BD Kids). Guibert s’est inspiré de ses propres souvenirs d’enfance et d’école pour imaginer les aventures de ce petit âne bleu attachant, qui a un donné lieu tout récemment à un spectacle associant musique et dessin, l’Ariol’s Show, qui sera présenté au Festival…

Renseignements complémentaires

Emmanuel Guibert, le dessin comme écriture

  • Vaisseau Mœbius • Mezzanine Calvo du 25 au 28 janvier 2018
  • 121 Rue de Bordeaux, 16000 Angoulême
  • Co-production : 9e Art+ / FIBD et l’Institut René Goscinny
  • Commissariat : Julien Misserey et Stéphane Beaujean

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