La Sélection Jeunesse Angoulême 2018

La Sélection Jeunesse Angoulême 2018. Le festival international de la bande dessinée d’Angoulême vient de dévoiler sa sélection jeunesse pour sa 45e édition. Voici la liste des albums en compétition, n’hésitez pas à cliquer sur les liens pour découvrir les chroniques de Comixtrip concernant ces ouvrages. Bonnes lectures !

  • 5 mondes 1, Xanthe Bouma, Alexis Siegel et Mark Siegel, Gallimard
  • Le chasseur de rêves 2, Martin Desbat, Sarbacane, lire notre chronique
  • Clémence Evidence a toujours raison, Merwane et Sandrine Bonini, Dargaud
  • L’écorce des choses, Cécile Bidault, Warum, lire notre chronique
  • L’extrabouriffante aventure des Super delta 1, Edouard Cour, Akileos
  • La guerre de Catherine, Claire Fauvel et Julia Billet, Rue de Sèvres, lire notre chronique
  • Hanada le garnement, Makoto Isshiki, Ki oon, lire notre chronique
  • Imbattable 1, Pascal Jousselin, Dupuis, lire notre chronique
  • Le meilleurissime repaire de la terre, Oriane Lassus, Biscoto, lire notre chronique
  • Pépito 2, Luciano Bottaro, Cornélius
  • Radiant 7, Tony Valente, Ankama
  • Titeuf 15, Zep, Glénat
Article posté le jeudi 30 novembre 2017 par Comixtrip

L’avis tranché de Damien Canteau

Les années se suivent et se ressemblent… Encore une fois la sélection Jeunesse me déçoit beaucoup. Alors que j’ai pu lire dans l’année presque 200 albums jeunesse, cette liste ne reflète en aucun cas la vitalité et la richesse de cette catégorie.

J’ai l’impression que certains titres sont sélectionnés parce que certaines maisons d’édition ne sont représentées dans aucune autre sélection. Tout n’est pas à jeter mais certains titres sont étonnant dans cette catégorie.

Faisons un tour rapide d’albums qui ne me semblent pas appropriés :

– Titeuf. Le futur gagnant à mon humble avis puisque c’est un jury d’enfants qui décerne le prix et parfois, ils ont tendance à aller vers ce qu’ils connaissent ou ce qui est grand public (Frédéric Maupomé s’était confié sur cette situation). Si ce 15e titre est très bon (meilleur que le précédent), toujours efficace et drôle, est-ce que Zep a besoin du festival pour vendre des albums ? A-t-il encore besoin de recevoir des prix, lui Grand Prix d’Angoulême en 2004 ?

– L’extrabouriffante aventure des Super delta que j’ai apprécié. Edouard Cour est un formidable auteur, que j’aime et qui cherche toujours des nouveaux challenges pour se renouveler (Herakles, O seisei). Sauf que l’album est fondé sur des références des années 90 de son enfance. Est-ce que les enfants d’aujourd’hui les ont ? Ce récit séduit avant tout les quadra et les trentenaires.

– Pépito de Bottaro. Comme Hagar Dunor l’année dernière, ce titre aurait du apparaître en sélection Patrimoine ! Si je suis un inconditionnel de l’auteur italien, qui a ravi de nombreux enfants, ne peut-on pas mettre en avant de jeunes auteurs ?

– 5 mondes et Clémence Evidence sont pour moi des déceptions, sans réel souffle et très classiques.. Dommage parce que Merwan est un auteur de talent.

– Radiant 7 de Tony Valente. Là encore, j’aime cette série, je la trouve d’une grande modernité. Mais pourquoi la proposer. Nous en sommes au 7e volume ! Le jury d’enfants s’il n’a pas lu les précédents, n’apportera jamais sa voix à ce titre, risquant même de ne pas comprendre l’histoire, voire de la snober. Dommage !

Restent les autres albums, qui sont bons voire excellents (La guerre de Catherine, Hanada, L’écorce des choses…).

Où sont donc les formidables ou exceptionnels Momo, Chaussette, Le voleur de souhaits ? Pourquoi il n’y a-t-il pas Sacha & Tomcrouz, La cité sans nom, Quand le cirque est venu, Le monde des végétanimaux, Sixtine ou même Lumberjanes ? Ces titres ont du fond (les thèmes sont forts) et sont portés par de jeunes auteurs (qui seront peut-être de futurs grands du 9e art). Même s’il ne faut pas verser non plus dans un jeunisme forcené, il faut s’y pencher !

Il faut que Angoulême soit précurseur dans ce domaine, mette de la folie, de la vitalité, de l’énergie et de donner un vrai coup de projecteur sur des titres qui en valent la peine ! La bande dessinée jeunesse est belle, riche, plurielle, elle touche tous les genres et elle mérite que nous la défendions ! Même les sélections pour les prix scolaires Angoulême 2018 semblaient plus diverses et plus équilibrées. Le festival a réussi à faire émerger des Trondheim, Zep, Blain, Sattouf et consorts – qui sont ensuite devenus incontournables – pourquoi ne pas le faire pour les auteurs Jeunesse ?

Et pour faire un contre-pied parfait, mon album préféré de cette sélection Jeunesse d’Angoulême et qui mérite le prix : Le meilleurissime repaire de la terre de Oriane Lassus (qui aura une exposition pendant le Festival) !

Enfin si vous voulez prolonger et découvrir un panorama (plutôt large) de cette univers, parcourez notre Top 40 des BD jeunesse 2017.

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