Goscinny et le cinéma

C’est l’exposition de bande dessinée à voir cette année ! Goscinny et le cinéma met en lumière l’amour inconditionnel du génial scénariste au 7e art. Des films vus dans sa jeunesse au César décerné à titre posthume, en passant par le Studio Idéfix, tout est là. Astérix, Lucky Luke ou le Petit Nicolas sont les stars de cet événement à La Cité Internationale de la BD et de l’image à Angoulême jusqu’au 02 janvier 2019.

L’Exposition Goscinny et le cinéma est dédiée à l’ami Pierre Tchernia, partenaire de jeu sur les différentes réalisations cinématographiques du duo Goscinny-Uderzo (Astérix et Cléopâtre, Les XII travaux d’Astérix, Daisy Town, La balade des Daltons ou encore Le viager). Un vibrant hommage à l’homme de télévision disparu en octobre 2016 qui faisait vraiment partie de la famille de René et Albert.

Le cinéma : des amours enfantines

Le cinéma c’était toute sa vie. Tout petit, René Goscinny est fasciné par les films comiques de Buster Keaton, les Marx Brothers ou Laurel & Hardy. D’ailleurs, son acteur préféré, c’est le grand Stan. Dans la première salle de l’exposition, les visiteurs peuvent regarder un petit documentaire : Goscinny, une vie cinématographique, où le scénariste s’épanche sur son amour du 7e art et sur les films préférés de son enfance. Défilent ainsi des extraits de westerns, de Cléopâtre, de Rintintin, les Daltons ou Blanche Neige et les 7 nains; une claque visuelle pour le petit garçon en 1937. Rapidement, il voudra devenir le « nouveau » Disney.

Non loin de là, ses dessins en aquarelle datant des années 40 – oui, Goscinny était dessinateur à ses débuts ! –  reprenant les personnages célèbres de Disney (Pinocchio, Mickey, Minnie ou Blanche Neige). Sur le mur en face, ses caricatures de neuf actrices et acteurs : Fernandel, Spencer Tracy, James Gagney, Peter Lorre, Boris Karloff, Clark Gable ou Jane Powell, Kathryn Grayson et Edward Robinson.

De la tendresse pour Le Petit Nicolas

On entre ensuite dans une salle de classe avec 3 pupitres. A peine assis tels des enfants sages, les visiteurs découvrent une adaptation télévisée du Petit Nicolas, la merveilleuse œuvre littéraire de Goscinny et Sempé écrite entre 1956 et 1965, d’abord en bande dessinée puis en textes illustrés. C’est André Michel qui réalise ce court-métrage sous le titre Tous les enfants du monde en 1964, Pierre Tornade – ami de la galaxie goscinnienne –  tenant le rôle du Bouillon. Avant ce mini-film, une archive de l’INA où les deux artistes réfléchissent à une version internationale du Petit Nicolas est montrée.

Accrochés au mur de la classe, 11 cadres comprenant des illustrations du Petit Nicolas sont signées Jean-Jacques Sempé. L’élégance et la chaleur de ses dessins à la plume et l’encre de Chine, malgré leur minimalisme sont des chefs-d’œuvre !

Lucky Luke : de la case à l’écran

Les visiteurs pénètrent ensuite dans un saloon. En son centre, un comptoir-vitrine avec des photos d’exploitation, mais aussi des reproductions ou des originaux de tapuscrits des films d’animation de Lucky Luke. Arrivé dans l’aventure après ses débuts, René Goscinny imaginera 37 albums du cow-boy solitaire pour Morris, le dessinateur-inventeur belge.

Sur les murs, les visiteurs peuvent voir : un montage entre les cases finales de la série et les derniers plans de westerns, des planches du 20e de cavalerie, du Chasseur de primes ou du Cavalier blanc avec leurs découpages mais aussi les story-boards – impressionnants de grandeur – de Daisy Town (réalisé en 1971 par les studios Belvision) ou La balade des Dalton (1978, studio Idéfix). Enfin, il y a aussi un écran tactile où l’on peut découvrir les caricatures de personnalités célèbres sous la plume de Uderzo ou Morris (Annie Cordy, Pierre Tchernia ou encore Jean Richard).

Astérix : la star

De Astérix le gaulois en 1967 au Domaine des dieux  – l’excellent film de Alexandre Astier en 2014 –  l’évolution graphique du célèbre gaulois est impressionnante ! Dans cette grande salle, le visiteur découvre pêle-mêle : des reproductions de planches et leurs découpages (Astérix gladiateur, Astérix chez les Helvètes ou Le tour de Gaule), mais aussi le film pour la télévision Deux romains en Gaule incarnés par Roger Pierre et Jean-Marc Thibault en 1967, prélude au film d’animation sortie la même année.

Des petits bijoux ornent le lieu : deux cellulos originaux de la première apparition d’Astérix en dessin animé mais aussi des photos de doublage pour Astérix et Cléopâtre (Micheline Dax prêtant sa voix à la reine égyptienne ou Roger Carel éternelle voix d’Astérix).

Au centre de la salle trône 3 grandes vitrines sous forme de pyramide où les visiteurs peuvent admirer des costumes des films (prêts de La Cinémathèque) : celui porté par Alain Delon dans Astérix aux Jeux Olympiques en 2008, les différents éléments portés par Christian Clavier et Clovis Cornillac, celui de Gérard Depardieu dans Astérix contre César en 1999 et enfin la superbe robe portée par Monica Bellucci dans Astérix : mission Cléopâtre en 2002, la meilleure adaptation en film live de la série, et de loin ! Alain Chabbat étant celui qui s’est le plus rapproché de l’esprit de Goscinny même si Uderzo déteste cette version.

Goscinny et le cinéma : la pépite Studio Idéfix

La dernière salle regorge de cellulos plus beaux les uns que les autres ! Des merveilles ! C’est en 1973 que Goscinny et Uderzo associés à Georges Dargaud ont l’idée de créer le Studio Idéfix afin de pouvoir réaliser eux-même leurs propres longs métrages d’animation sans être dépendant de qui que ce soit. L’année suivante, c’est le début de la grande aventure (voir le dessin original du logo ci-contre). Il est Installé à Neuilly-sur-Seine jusqu’en 1978 à sa fermeture. Quatre années intenses où sont réalisés : Les XII travaux d’Astérix en 1976 et La balade des Dalton en 1978.

Ici, le visiteur peut découvrir les différentes étapes de la réalisation : le story-board, les prises de vue ou encore le montage image/son. Ainsi des « petites mains » fabuleuses créèrent les décors : Pierre Leroy, Marie-Luce Image ou Pierre Watrin, sur lesquels sont disposés des cellulos peints à la main.

Pour couronner l’œuvre de Goscinny et le cinéma, l’académie des César lui en décernera un à titre posthume en 1978, une idée brillante pour ce génie de l’humour, vrai « Walt Disney » français.

Courez voir Goscinny et le cinéma : une sublime exposition faite de trésors inestimables !

Article posté le mercredi 22 août 2018 par Damien Canteau

Renseignements complémentaires

Goscinny et le cinéma, astérix, lucky luke et cie

  • Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, musée de la bande dessinée
  • 121 rue de Bordeaux, 16000 Angoulême
  • du 21 juin 2018 au 2 janvier 2019

Horaires :

  • du mardi au vendredi de 10h à 18h
  • samedi, dimanche et jours fériés de 14h à 18h
  • en juillet et août, ouverture jusqu’à 19h (sauf vaisseau Mœbius)

 

Tarifs :

  • plein tarif 7 €
  • tarif jeune (10-18 ans) 3 €
  • tarif famille (2 adultes + 5 enfants max.) 16 €
  • groupe adulte 4 €
  • groupe scolaire 2,50 €
  • tarif réduit 5 €

 

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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