Couleurs

Notre avis : Un homme qui a perdu la mémoire est accueilli chez un vieil homme. Pris de maux de tête, il peint des tableaux la nuit sans s’en rendre compte. Sylvain Escallon propose Couleurs, une étonnante histoire aux éditions Sarbacane.

Un homme se réveille un peu groggy. En face de lui, dans le train, se tient Herman Desonge, un vieil homme avec un chapeau. Après une grande catastrophe – épidémie ou guerre ? – il fut envoyé dans un hôpital pour être soigné et c’est à la sortie de l’établissement que son voisin le récupéra.

Arrivés en gare de Calencourt – petite ville très calme – ils descendent et se rendent chez l’homme au chapeau. Il faut dire que le convalescent ne se souvient de rien : ni son nom ni son passé. C’est donc une coïncidence et une belle opportunité pour lui de se reposer dans la vaste demeure de son hôte. Installé dans le jardin d’hiver, il ne devra que s’occuper d’entretenir le jardin en contrepartie de son logement.

Pris de violents maux de tête, il se rend chez le médecin de la ville qui le soigne par chromothérapie. En revenant, la nuit, il peint des tableaux sans s’en souvenir le lendemain…

Il en a fait du chemin Sylvain Escallon depuis ses deux derniers albums chez Sarbacane (Après les zombies & 220 volts). Cela se ressent dans Couleurs. Nous avions déjà entrevue une graine de talent dans son graphisme et cela se confirme dans cette histoire. Son noir et blanc est fort et hypnotique. Dans les pas de Marc-Antoine Mathieu ou Comès, il propose de très belles planches aux aplats noirs très réussis. Les décors extérieurs aux arbres majestueux ou ses pages avec les papillons, sous la pluie sont très belles. Il distille avec soin et minutie des Couleurs lorsque son héros amnésique est soigné par chromothérapie.

Le récit fantastique du jeune auteur né en 1990 est empli de suspense. Qu’est-il arrivé au pays ? Pourquoi le personnage principal est-il amnésique ? Y a-t-il un lien entre cet état et la catastrophe ? Pourquoi Desonge l’accueille-t-il si facilement chez lui ? Le piège machiavélique se referme sur le héros comme si son destin était joué dès son réveil dans le train. La scène finale est très ingénieuse et originale.

Couleurs : un album à l’atmosphère mystérieuse au graphisme fort !

Article posté le vendredi 24 mars 2017 par Damien Canteau

Couleurs de Sylvain Escallon (Sarabacane) décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Couleurs
  • Auteur : Sylvain Escallon
  • Editeur : Sarabacane
  • Prix : 18.50€
  • Parution : 1er mars 2017

Résumé de l’éditeur : Dans un train, un homme, jeune, se réveille. Il est épuisé, malade. Il n’a plus aucun souvenir de son passé. Par la fenêtre du wagon, il voit défiler des villes et des campagnes : tout est dévasté. La guerre ? Une épidémie ?… Un homme engage alors la conversation avec lui. Il s’appelle Herman Desonge et il est artiste peintre. Contre de menus travaux au jardin, Herman propose au voyageur sans mémoire de l’héberger, le temps pour lui de reprendre des forces. La nuit, comme un zombie le jeune homme se lève, peint des toiles comme halluciné, des toiles dont il ne se souvient plus le matin… Herman Desonge semble le manipuler, oui, mais dans quel but ?

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

En savoir