Blue Period T7

Une année se termine, une autre commence. Yatora entre à l’université et il a du mal à le réaliser. Blue Period entre dans un nouvel arc, non moins dénué de stress, d’angoisse, de remise en question perpétuelle et de recherche de sens. 

A sa grande surprise Yatora a réussi l’examen de Geidai, seule faculté d’art public du pays et donc seul établissement a rentrer dans ses moyens. Mais aussi l’université la plus demandée, avec un taux d’admission ridiculement bas. Yatora ne s’attendait pas a réussir. Lui, qui a commencé l’art à peine plus d’un an auparavant. Les résultats du concours, il les regarde un peu comme s’ils venaient de Mars.

Et plus le temps passe, plus la rentrée se rapproche, plus Yatora se sent mal. Il a un sacré syndrome de l’imposteur, et ça ne va pas s’arranger.

Car l’entrée à Geidai, c’est la garantie de rencontrer des gens complètement étranges, à côté de la plaque, bizarres et extrêmes dans leur excentricité. C’est la garantie de voir des personnalités usées par des années d’expériences différentes, par plusieurs tentatives d’entrer à l’université, par des prépa à n’en plus finir, par des expositions, d’autres écoles ou juste l’école de la vie.

Pas la peine de forcer la comparaison pour s’apercevoir que Yatora ne se sent ni à sa place ni au niveau.

Très vite, le jeune homme va se rendre compte qu’il ne suffit pas de dessiner pour être artiste. Et que Geidai, ce n’est qu’une école. Alors quel est son but à lui ? Que veut-il dire avec son art ?

Ce septième tome de Blue Period est une séance de psy à lui seul. Il immerge son personnage dans un tout autre univers, et Yatora a l’impression de se noyer. L’adaptation va être dure, il va se cogner aux nouvelles conditions de travail, aux personnalités de ses professeurs et camarades de promotion. Il va devoir se remettre en question brutalement. Cela va être infernal, mais aussi passionnant.

Tsubasa Yamaguchi nous transmet toute l’angoisse de Yatora et son sentiment d’être piégé avec son graphisme puissant. L’intensité des regards et la torsion des corps instaurent une ambiance anxiogène, mais aussi captivante. Le dessin de Blue Period est bourré d’énergie. Celle-là même qui semble échapper à Yatora.

Blue Period T7 est un début de nouvel arc puissant, très instructif et sensible. Tsubasa Yamaguchi nous pousse un peu plus vers Yatora, et Yatora s’apperçoit que la montagne qu’il veut franchir est en réalité beaucoup plus grande que prévu.

  • Blue Period T7
  • Autrice : Tsubasa Yamaguchi
  • Editeur : Pika Edition
  • Prix : 7,50€
  • Parution : 19 janvier 2022
  • ISBN : 9782811661014

Résumé de l’éditeur : Yatora a réussi l’exploit d’être admis au concours de Geidai du premier coup. Le cœur vibrant, plein d’attentes et d’inquiétudes à la fois, il fait ses premiers pas à l’Université des Arts de Tokyo pour goûter à sa nouvelle vie d’étudiant. Il va y faire des rencontres surprenantes, mais va également se confronter à la dure réalité des écoles d’art…

New Love New Life !

Pour son premier job, Momoko est engagée dans une boîte de graphisme où s’accumule les heures sup’. Elle s’en accomode, mais peu à peu sa relation de couple est chamboulée. L’amour est-il compatible avec les heures supplémentaires ?

Momoko travaille dans une agence de design spécialisé dans les pachinkos – un hybride entre une machine à sous et un flipper – et très vite, elle constate qu’un truc ne tourne pas rond. Les heures supplémentaires s’accumulent à l’infini. Peu à peu, sa vie prend une direction imprévue. Elle part de plus en plus tard, s’arrange pour arriver tôt, et empire de jour en jour.

Au début, elle voit bien que ses heures supplémentaires embêtent son copain. Le décalage entre elle et lui ne fait que s’agrandir. Jusqu’à la rupture. Une rupture silencieuse, qui s’échoue sur le goudron comme une plume orpheline, sans un bruit.

Et cela pose une question, comment avoir une vie privée quand on se met à dormir au boulot ?

New Love New Life ! raconte une histoire loin d’être isolée, et pas la peine de tomber à ce point dans les extrêmes. Concilier sa vie privée et sa vie professionnelle est un dilemme de la vie quotidienne.

New Love New Life ! adopte une style très épuré sans se départir du côté capharnaüm du bureau de Momoko. Le personnage est attendrissant, comme une bonne copine que l’on retrouve de tome en tome. La série, écrite et dessinée par Nemu Yoko, publiée chez Kana, est terminée en trois tomes.

  • New Love New Life !
  • Autrice : Nemu Yoko
  • Traductrice : Misato Raillard
  • Editeur : Kana, collection Big Kana
  • Prix : 7,45 €
  • Parution : 7 janvier 2022
  • ISBN : 9782505112143

Résumé de l’éditeur : Momoko débute dans le monde du travail avec un poste de graphiste. Mais l’agence pour laquelle elle travaille, spécialisée dans les éléments pour les Pachinkos – sortes de casino japonais – est invivable. Entre les heures sup’, la mauvaise humeur du directeur commercial, les collègues qui dorment à tour de rôle sur un matelas de fortune, Momoko a de bonnes raisons de vouloir claquer la porte… Malgré tout, grâce à son nouvel amour, Momoko va trouver une certaine forme d’épanouissement à travailler dans ce joyeux chaos.

Après la rafle

C’est en suivant la page Instagram du dessinateur Laurent Bidot que j’ai découvert ce qui était à l’époque son nouveau projet. Ce dernier m’avait alors expliqué la teneur du travail qu’il avait entrepris avec le scénariste Arnaud Delalande. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Joseph Weismann et de sa vie à travers l’album Après la rafle, édité chez Les Arènes BD.

Une enfance insouciante

Joseph Weismann a 9 ans quand, le 14 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris. Ce que la population ne sait pas, c’est qu’elles resteront en place jusqu’au 25 Août 1944, date de la libération de Paris.

C’est à Montmartre, avec ses parents Schmoul et Sura , tous les deux originaires de Pologne, ainsi que ses deux sœurs Charlotte et Rachel, que Joseph réside. Le père est tailleur et travaille à la maison. La maman s’occupe du foyer et des enfants. Avec son copain Guéchou, il arpente les rues de la capitale afin de trouver des combines pour acheter des bonbons.

Mais rapidement l’insouciance va être bousculée par les uniformes vert-de-gris. En effet, le père de famille pense qu’ils sont en sécurité parce que réunis. Mais ils vont tous devoir porter l’étoile jaune à partir de mai 1942. Il faut absolument obéir, être enregistrés au commissariat du quartier et faire profil bas.

Une enfance chamboulée

Malgré cela, la préfecture de police de Paris ordonne l’arrestation de plus de 27000 Juifs étrangers habitant en France.

Le 16 Juillet 1942, les cinq membres de la famille Weismann sont conduits par la police française jusqu’au Vel d’Hiv.

Ils y resteront cinq jours, dans des conditions innommables, avant d’être acheminés jusqu’au camp d’internement de Beaune la Rolande.

Seul Joseph y restera pendant que ses parents et ses sœurs prendront un autre train… Il rencontre alors Jo Kogan, et ensemble, ils n’auront plus qu’une seule idée en tête, se faire la belle pour rejoindre Paris.

Avec cet album Après la rafle, c’est tout le parcours de Joseph Weismann que nous racontent les auteurs. Pendant la guerre, mais également après la guerre jusqu’à aujourd’hui.

Une enfance racontée

Après s’être tu pendant de nombreuses années et ensuite encouragé par Madame Simone Veil, Joseph Weismann a décidé de parler. Il évoquera son incroyable parcours, l’histoire de l’évasion d’un enfant de 11 ans, d’abord dans un roman intitulé Après la rafle édité en 2011 chez Michel Lafon.

Après la rafle

 

Depuis, inlassablement malgré ses plus de 90 ans, Joseph Weismann participe à des colloques pour raconter. Il engage son auditoire à “ne pas accepter l’inacceptable”. Cet ouvrage a par ailleurs reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Un témoignage bouleversant, d’une force incroyable, qu’il faut absolument lire pour ne jamais oublier l’indicible.

Le 16 juillet 1995, le Président Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel’ d’Hiv.

  • Après la rafle
  • Scénariste : Arnaud Delalande
  • Dessinateur : Laurent Bidot
  • Adapté de : Joseph Weismann
  • Editeur : Les Arènes BD
  • Prix : 22,50 €
  • Parution : 27 Janvier 2022
  • ISBN :9791037505699

Résumé de l’éditeur : Joseph est un gamin de Montmartre qui fait les 400 coups avec ses copains dans la capitale occupée. Juif, il porte l’étoile jaune. Au matin du 16 juillet 1942, des gendarmes français l’arrêtent avec sa famille. C’est la rafle du Vél’ d’Hiv. Jo est arraché à ses parents et à ses deux soeurs qui partent pour le camp d’Auschwitz. Une autre guerre commence alors: celle d’un enfant de 11 ans, seul, perdu dans un camp d’orphelins. Joseph est jeune, mais il sent et comprend tout. Avec un autre enfant, Jo Kogan, il monte un plan d’évasion. Ils se glissent sous quinze mètres de barbelés qu’ils « détricotent » à mains nues durant six heures d’affilée : Ils réussissent à s’enfuir, tandis que leurs compagnons seront envoyés à la mort. Joseph s’est longtemps refusé à raconter son histoire. C’est Simone Veil qui l’a convaincu du devoir de mémoire. Depuis, il parcourt inlassablement les lycées. Il participe à des conférences, des débats. Il a contribué au film La Rafle et à des documentaires. Il a publié le récit de sa vie. Sa guerre ne s’est jamais vraiment achevée.

Adlivun

Après Clinton Road, Vincent Balzano est de retour avec Adlivun, un merveilleuse aventure fantastique aux éditions Ankama !

1947, les autorités britanniques recherchent des marins pour retrouver l’Erebus et le Terror, deux navires qui ont disparu il y plus d’un an en Arctique. Tout le monde en parle, mais peu sont assez fous pour y aller malgré une récompense très conséquente. Le capitaine Briggs et l’équipage de la Mary Celeste se lancent pourtant dans cette aventure, assurés de revenir couverts d’or, du moins c’est ce que pense l’équipage. Mais est-ce la seule raison qui a poussé Briggs à convaincre ses hommes ?

La goélette Mary Céleste a été vue en 1872, navigant vers le nord toutes voiles dehors, mais dépourvue de son équipage. Du moins c’est ce que raconte la légende dont Victor Balzano s’est emparé pour son histoire. J’ai découvert cet artiste avec Clinton Road sorti en janvier 2020, qui m’avait totalement scotché avec son graphisme éblouissant et troublant. C’était même mon coup de cœur graphique de l’année. Pour cette nouvelle lecture, on y retrouve tout ce que j’avais aimé dans sa derniere bande dessinée, un dessin magnifique et une histoire à la frontière entre le réel, le fantastique et les croyances ancestrales.

Totalement hypnotisé par son univers. Je ne peux que vous recommander de le découvrir à travers Clinton Road ou dans Adlivun. Une grosse claque visuelle, qui mériterait un format plus grand pour prendre encore plus de plaisir à l’admirer.

  • Adlivun
  • Auteur : Vincent Balzano
  • Éditeur : Ankama
  • Prix : 19,90 €
  • Parution : 04 février 2022
  • ISBN : ‎ 9791033513445

Résumé de l’éditeur : 1847, Angleterre. Le Mary Céleste, navire du capitaine Briggs, est accosté au port de Douvres. Les autorités britanniques sont à la recherche d’hommes assez téméraires pour retrouver l’Erebus et le Terror, deux vaisseaux d’exploration disparus il y a un peu plus d’un an lors d’une expédition en Arctique. Motivés par une belle récompense, Briggs et son équipage décident d’entreprendre la mission de sauvetage. Mais une fois arrivés en terre inuite, ils tombent sur un navire fantôme, trop petit pour être l’Erebus ou le Terror. Leur périple prend alors une tournure inattendue…

Les Portugais

Avec leur album Les Portugais édité chez Les Arènes BD, Aurélien Ottenwaelter  et Olivier Afonso ont voulu remettre en lumière le chemin, parsemé d’embuches, suivi par deux jeunes immigrants portugais à leur arrivée en France dans les années 1970.

Une terrible dictature

Il y a un an, Nicolas Barral sortait son album Sur un air de Fado. Il revenait sur une période sombre du Portugal, la dictature d’António de Oliveira Salazar.

Celle qui débuta en 1933 et prit fin en 1974, avec la Révolution des Œillets, entraîna l’exil de centaines de milliers Portugais déterminés à fuir ce régime autoritaire.

Si l’auteur nous avait dépeint la vie de Fernando Pais, un médecin qui avait décidé de fermer les yeux sur les exactions du régime salazariste, Aurélien Ottenwaelter (dessin) et Olivier Afonso (scénariste) nous racontent le quotidien de deux jeunes hommes qui ont fait le choix de l’exil.

Le choix de l’exil

En effet, dans les années 70, nombreux sont ceux qui refusent la dictature ainsi que la participation aux guerres coloniales en Angola et au Mozambique.

Nel et Mario en font partie et traversent la frontière dans le coffre de la voiture d’un passeur. Leur destination, la France, pour se réfugier dans la Patrie des Droits de l’Homme.

Arrivés dans les Pyrénées, ils rencontrent , un Portugais ancien militaire déserteur, qui leur propose de travailler dans une ferme.

Les conditions de vie et de travail sont correctes mais rapidement les deux jeunes, attirés par Paris, s’enfuient. Ils pensent pouvoir trouver une meilleure vie là-bas.

En région parisienne, à leur descente du train, ils sont “accueillis” par des hommes. Ceux-ci leur proposent de travailler sur des chantiers en tant que maçons.
Ils seront hébergés dans un bidonville à Nanterre, dans des conditions inimaginables d’insalubrité…

Un parcours de vie

Comment ne pas être touchés par l’amitié entre les deux personnalités diamétralement opposées de Nel et Mario ?

Comment ne pas être admiratif devant ceux qui, partis de rien, vont tout mettre en œuvre pour se recréer une vie dans leur nouveau pays d’adoption ?

On a parfois envie de pleurer avec eux, en raison des vicissitudes qu’ils subissent. Mais on a surtout envie de rire de leurs déboires, tellement ils sont touchants dans leurs maladresses.

Cette émouvante histoire est inspirée du parcours de Mario et Eva Afonso, les parents d’Olivier.
Et quelle meilleure façon de leur rendre hommage qu’au travers de ce bel album !

  • Les Portugais
  • Scénariste : Olivier Afonso
  • Dessinateur : Aurélien Ottenwaelter (Chico)
  • Éditeur : Les Arènes BD
  • Prix : 21,90 €
  • Parution : 03 févier 2022
  • ISBN : 9791037505774

Résumé de l’éditeur : Le parcours initiatique de deux jeunes immigrés dans la France des années 70. Dans les années 1970, la France vit sa plus importante vague d’immigration. Plus d’un million de Portugais fuient la dictature de Salazar et ses guerres coloniales. C’est une nouvelle main-d’oeuvre bienvenue dans la France de Giscard. Très vite, ils sont embauchés sur les chantiers parisiens et logés dans un bidonville boueux à Nanterre avec un seul désir, une seule envie : construire leur vie. Mario a 18 ans et passe la frontière franco-espagnole dans le coffre d’une vieille Peugeot. Lâché en pleine nature par son passeur, il est embarqué par Nel, jeune compatriote roublard et ambitieux, dans une aventure qui les mènera à Paris. Sur place, leur vie s’organise entre travail, sorties, combines et drague. Une véritable amitié se noue malgré les choix de chacun. Mario, discret et travailleur, tombe secrètement amoureux d’Eva. Nel, gentil voyou charismatique, préfère les chemins illégaux. Cette histoire, Olivier Afonso, le scénariste, la tient de son père. Mais il comprend rapidement qu’elle est aussi celle de toute une génération: celle qui, derrière un ton badin et une dérision insolente, cache l’histoire douloureuse d’une main-d’oeuvre immigrée exploitée.

Maman maman maman

Maman maman maman de Cévany met en scène le burn out maternel de Maddie, une femme à bout de nerf lorsqu’elle est maman une nouvelle fois.

Maddie, 28 ans, est une femme heureuse, elle est mariée et a une jolie petite Louisa de 5 ans. Ce n’est pas tout, la famille va s’agrandir et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais rapidement, le ciel bleu et le magnifique soleil virent au gris… Maddie est épuisée, elle perd patience, se sent isolée, perd ses repères et se sent tout simplement #unemauvaisemere

Vous connaissez probablement Cévany, sa page Instagram culmine à presque 50K abonnés. Cette bande dessinée n’est pas une autobiographie mais plutôt une autofiction. Comme de très nombreuses femmes, après l’accouchement, Cécilia a fait un burn-out maternel. Elle compile donc son histoire et de nombreuses expériences vécues par des mamans pour construire un seul et même récit. Loin d’être pesante et lourde, voire même indigeste, elle traite le sujet avec beaucoup d’humour et se permet même de rester hyper positive comme l’indique le bandeau « Chronique d’un burn-out maternel (qui finit bien !) ». Oui cette histoire finit bien, car elle(s) a lâché prise, elle a arrêté de vouloir être la mère parfaite (selon son image) et surtout elle a accepté l’aide de sa famille, de ses proches et même au delà pour enfin aussi penser à elle.

Maman maman maman est donc à partager, pas uniquement pour les femmes qui vont avoir un enfant et pas seulement dans un rayon bien-être des librairies. C’est aussi et tout simplement un ouvrage pour tout le monde. Du moins, tous ceux qui ont envie de comprendre cette période très difficile à vivre.

  • Maman maman maman
  • Autrice : Cévany
  • Éditeur : Leduc
  • Prix : 18,90 €
  • Parution : 09 février 2022
  • ISBN : ‎ 979-1028523367

Résumé de l’éditeur : Après la naissance de son premier enfant, Maddie ne se reconnaît plus. Loin d’être la mère qu’elle rêvait d’être, elle perd patience et hurle sur ses enfants. Elle culpabilise, et la honte la pousse à s’isoler. Elle est seule face à ses difficultés puisque ses proches ne semblent pas saisir l’ampleur du problème. L’histoire de Maddie, c’est l’histoire de beaucoup de mères de notre époque, qui sont épuisées et qui perdent les pédales.

Une BD sensible, drôle et puissante qui permet de mieux comprendre le mécanisme de l’épuisement maternel, de l’éviter ou de s’en sortir, car, oui, on peut s’en sortir !

Mermaid Saga

Les sirènes. Belles et légendaires, convoitées pour leurs propriétés médicinales puissantes. Tellement puissantes qu’elles offriraient l’immortalité. Yuta peut en témoigner. Lui qui, après avoir mangé leur chaire, ne peut plus mourir… Une chance ? Non, pas vraiment.

Yuta l’immortel 

Il y a 500 ans, Yuta a mangé de la chaire de sirène. Incapable de mourir, il parcourt le monde à la recherche d’un moyen de redevenir mortel. Au fil de ses périples, il rencontre des personnes, humaines et sirènes, certaines touchées par des malédictions volontairement, d’autres les subissent malgré eux.

Yuta, l’homme voyageur, est un des hommes sérieux de Rumiko Takahashi, comme Mao, il garde le côté tendre et protecteur de ses frères fictionnels. Cet homme brave se trouve au centre d’une galaxie de femmes. Elles sont partout, multiple, amoureuse, guerrière, espiègle, mère, sirène, d’une ère ou d’une autre, immortelle ou déjà de l’autre monde. Les femmes jalonnent la vie centénaire de Yuta. Et protagoniste ou antagoniste, elles sont toutes invariablement puissantes. C’est l’un des points forts de cette oeuvre. Sans compter Mana, qui deviendra malgré elle, une compagne éternelle.

Réédition d’un incontournable

38 ans. C’est l’âge de Mermaid Saga. Le tome 1 est sortie en 1984 au Japon. Publié pour la première fois chez Glénat en 1998, la maison d’édition réédite aujourd’hui Mermaid Saga en 2 volumes intégrales, Mermaid Forest et Mermaid’s Scar. Deux beaux livres sans début ni fin à picorer sans jamais se lasser.

A travers ses récits distribués comme un recueil de nouvelle, Rumiko Takahashi nous dévoile sa propre mythologie autour des sirènes. C’est un monde complexe, où ces créatures fantastiques touchent à l’immortalité de mille et une façon.

  • Mermaid Saga
  • Autrive : Rumiko Takahashi
  • Traducteur : Nesrine Mezouane
  • Editeur : Glénat Manga
  • Prix : 14,95 €
  • Parution : 20 octobre 2021
  • ISBN : 9782344047927

Résumé de l’éditeur : Parce qu’il a mangé la chair d’une sirène, Yuta est devenu immortel. Depuis des siècles, il traverse le Japon à la recherche d’une de ces femmes-poissons qui pourra enfin lui permettre de vieillir. Mais ces créatures envoûtantes sont aussi belles que dangereuses et c’est dans le sang et les sacrifices qu’il va les retrouver…

Monsieur le Commandant

Après Seul le silence ou Les déracinés, les éditions Philéas nous proposent une nouvelle adaptation. Avec Monsieur le Commandant, c’est au tour de Romain Slocombe de se voir adapté graphiquement grâce à Xavier Bétaucourt au scénario et Etienne Oburie au dessin. Une plongée dans les heures sombre de notre Histoire.

Une lettre

Monsieur le “Commandant”, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps… Non Monsieur le Commandant ne va pas vous parler de la lettre d’un déserteur. Mais cet album épistolaire va vous décrire le chemin parcouru par un homme, peut-on d’ailleurs le qualifier comme tel, avant de dénoncer sa belle-fille. 

Que peut-il lui reprocher ? Absolument rien puisque Paul-Jean Husson est littéralement fou d’Ilse. Cette belle jeune femme, mariée à son fils est juive. J’ai oublié de préciser que cette histoire se déroule pendant la Seconde guerre mondiale et que l’Académicien, oui monsieur est un fin lettré, fait partie du cercle des amis du Maréchal Pétain, dans cette tendance maurrassienne, politiquement correcte à l’époque.

Un roman

Le romancier Romain Slocombe est particulièrement doué pour nous dépeindre, dans son œuvre, des personnages foncièrement odieux, qu’on adore haïr. En sept lettres, des “salauds” ! Mais pour ceux-ci, en matière de dénonciation, une seule lettre suffit. Surtout quand elle est adressée à la personne idoine, en l’occurrence le Sturmbannfürer. Et là, pas besoin de lettre anonyme entre gens qui se connaissent et se fréquentent.

Une adaptation

Avec cet album adapté du roman éponyme de Romain Slocombe, Xavier Bétaucourt et Etienne Oburie ont parfaitement su resituer et restituer le récit dans les sombres heures de la collaboration. Le roman épistolaire fait place à une histoire alternant événements passés et rédaction du courrier. La tension est présente à toutes les pages puisque, dès le départ, on ne peut occulter la fin. 

Monsieur le commandant - Nouvelle édition

Une réussite

Les dessins sont sobres, sans fioritures et préfigurent parfaitement bien le caractère, on ne peut plus carré, de cet homme prêt à faire prévaloir ses idées et son idéologies sur un sentiment auquel il n’était pas habitué.

Quant à la colorisation, elle est parfaitement terrifiante et souligne certaines scènes pour les rendre encore plus inhumaines.

Une mention particulière au personnage de l’Inspecteur Principal adjoint Sadorski, Léon de son prénom. Un autre infâme que l’on peut retrouver dans d’autres romans de Romain Slocombe et qui fait, dans cet album, une apparition. En effet, étant à la tête d’un groupe crée pour « taper du Juif », celui-ci est à la recherche d’Ilse.

Un album qui ne peut que faire ressentir l’horreur vécue et provoquée par certaines personnes, pendant cette période sombre de notre Histoire.

  • Monsieur le Commandant
  • Scénariste : Xavier Bétaucourt
  • Dessinateur : Etienne Oburie
  • Adapté de : Romain Slocombe
  • Editeurs : Philéas
  • Prix : 17,90 €
  • Parution : 27 janvier 2022
  • ISBN : 9782491467128

Résumé de l’éditeur : Paul-Jean Husson est un écrivain bien né, grand bourgeois, éduqué, instruit, héros de la Première Guerre mondiale (il a même perdu un bras au front), auteur de livres loués par la critique et prisés du public, assez habile pour siéger à la fois à l’Académie française et à l’Académie Goncourt. Son fils lui présente celle qui deviendra sa femme, Ilse : une jeune actrice de cinéma Allemande connue dans son pays sous le nom d’Elsie Berger. Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme au côté de son père. Paul-Jean Husson en tombe éperdument amoureux, mais découvre rapidement que sa belle-fille est juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu’il ne cesse de désirer, à travers la France de l’exode. Pétainiste convaincu, Paul-Jean Husson se livre à travers une lettre de délation qu’il adresse à « Monsieur le Commandant » et démontre que la part la plus vile de l’âme humaine ne trouve de meilleure place où se révéler que dans le genre épistolaire. Terrifiant ! Dès les premières lignes, nous savons de quoi il est question. Les talents combinés du trio d’auteurs tiennent en haleine le lecteur sonné qui redoute une issue dont il a pourtant deviné qu’elle était fatale. Suivez les dérives, de 1932 à 1942, plus sentimentales qu’idéologiques d’un homme qui était tout sauf un sot.

Crushing

Crushing, amours et solitudes dans la ville est le premier album de Sophie Burrows, un volonté pour son héroïne de trouver le grand amour.

Elle est seule et cherche à ne plus être. Mais comment faire ? Via les réseaux sociaux, les applications de rencontres ou tout autre moyen ? Lui est perdu, timide et ne se reconnaît pas vraiment dans cette ville foisonnante. Ils vivent à proximité l’un de l’autre, ils se croisent sans se croiser, se regardent sans se regarder… Vont-ils alors véritablement se rencontrer ou la vie va-t-elle en décider autrement ?

Sophie Burrows explore la solitude dans ce quasi sans texte. Cette solitude que l’on essaie de combler en cherchant son alter-ego à travers les réseaux, les sites de rencontres et autres. La solitude qui nous inonde, amplifiée par le rythme effréné de nos vies. Mais l’autrice le fait avec une très grande douceur et sa sensibilité se ressent à travers son trait, son dessin expressif et attendrissant. Sans un mot, on suit ces deux belles âmes qui ne souhaitent qu’une seule et unique chose, sans fioritures et tout simplement…. Trouver l’AMOUR.

Crushing est beau doux, sensible, tourné vers l’avenir, vers l’amour. L’autrice a su me toucher mon petit cœur tout mou avec cette histoire que je n’attendais pas et qui pourtant était là juste là…

  • Crushing, amours et solitudes dans la ville
  • Autrice : Sophie Burrows
  • Éditeur : Gallimard BD
  • Prix : 20 €
  • Parution : 26 janvier 2022
  • ISBN : 9782075161121

Résumé de l’éditeur : Elle est seule et cherche à nouer des liens. Il est seul et a peur de tendre la main. Mais trouver quelqu’un est-il vraiment la réponse à leurs problèmes? La vie dans une grande ville est synonyme de relations en tout genre, de rencontres fortuites… et de profonde solitude. Sans un mot, mais à travers un dessin vibrant de douceur et de sensibilité, Crushing explore avec esprit les hauts et les bas de l’interaction romantique, et la difficulté à trouver l’amour… qui attend peut-être au coin de la rue.

Le roi louve

Enfant du roi, Petigré aimerait rester à tout jamais une fille. Mais son père souhaiterait un garçon pour lui succéder. Denis Lapière, Emilie Alibert et Adrian dévoilent le premier tome de Le roi louve chez Dupuis.

Les femmes qui dirigent le monde des Hommes sont devenues ovipares et doivent fournir, à chaque lune, deux œufs (un mâle et un femelle) pour que les loups puissent se fixer garçon ou fille. L’équilibre, injuste, est au bord de la fracture et la guerre ne tient qu’à un fil. Petigré, l’enfant du roi Loup, ne veut pas, comme le voudrait la tradition, se fixer en garçon pour devenir ROI. Elle veut pouvoir régner en étant une REINE. Pour corser le tout, elle est amoureuse d’un homme. La révolte gronde et la guerre est sur le point d’éclater pour des enjeux de pouvoir. Est-ce que ses choix vont faire basculer les deux nations dans le chaos ?

En prenant la forme d’une bande dessinée d’heroic fantasy, les auteurs mettent en exergue, finement, les problèmes actuels de notre société. Exclusion, racisme, identité de genre et même patriarcat. Le récit est rythmé, les auteurs jouent avec tous les codes de la fantasy et ça fonctionne. Le dessin, que j’aime beaucoup, colle parfaitement à l’histoire.

Je ne suis pas forcement à l’origine un grand amateur d’heroic fantasy et pourtant j’aime le traitement de Le roi louve qui nous parle de nous, sans que cela semble trop lourd. C’est bien dosé et cela fera sûrement un bout de chemin dans la réflexion des plus ou moins jeunes. J’ai très envie de découvrir la suite du premier cycle de 3 tomes et, en fonction de nous, il y en aura peut-être d’autres.

  • Le roi louve, tome 1 ; La rébellion de Petigré
  • Scénaristes : Emilie Alibert et Denis Lapière
  • Dessinateur : Adrian
  • Editeur : Dupuis
  • Parution : 21 janvier 2022
  • Prix : 14,50 €
  • ISBN : 9791034746316

Résumé de l’éditeur : Dans un monde où les Humaines, devenues ovipares, donnent aux Loups, à chaque lune, deux de leurs oeufs afin de garantir la paix, l’équilibre semble prêt à se rompre… Car Petigré, qui comme tous les loups change de sexe à chaque pleine lune, avant d’opter pour l’un d’eux, veut rester une fille. Problème : son père, le roi, veut un garçon pour lui succéder ! Petigré décide donc de s’enfuir avec Rum, son amoureux humain, bientôt rejointe par d’autres étranges créatures : un Zanzame, sorte de zombie, et un Tometeu, lutin aux étonnants pouvoirs. L’aventure, la vraie, leur ouvre les bras… tout comme de gros ennuis. Car pendant ce temps, les soldats Loups les pourchassent, tout comme les sbires de Kourgane, qui souhaitent tuer Petigré pour mettre la main sur le trône… Mais Petigré et sa troupe, eux, sont pour l’instant trop absorbés par une surprenante chasse au trésor pour s’en inquiéter ! Après Rose, Emilie Alibert et Denis Lapière réinventent l’heroic fantasy jeunesse, pour le plus grand plaisir des yeux et de l’imaginaire.

La conférence

Lorsqu’un singe fait part de son expérience unique : celle de devenir un quasi humain, cela donne La conférence, une très belle adaptation d’une nouvelle de Franz Kafka par Mahi Grand aux éditions Dargaud.

C’est l’heure pour Monsieur de tenir une conférence devant des éminents académiciens. Le cigare à la main, il commence et ne va plus s’arrêter, avant de partir pour son prochain spectacle. Petit à petit, il va livrer son histoire, il va rendre compte. Il ne cherche pas de réponses d’esprits « supérieurs » pas d’explications. Il rend juste compte. Il est né singe maintenant il est considéré comme un homme…

Ce roman graphique, La conférence, est tiré de la nouvelle Rapport pour une académie de Franz Kafka. Il relate, à travers un long monologue, son passage, depuis sa capture en Afrique, à sa condition humaine, en Amérique. En décortiquant son histoire, il parle de ses choix, qui n’ont qu’un seul et même objectif, sortir de derrière les barreaux, trouver une issue. Est-ce pour autant la liberté ? C’est une des questions que Mahi Grand nous pose à travers ce récit où chaque partie est rythmée par une citation comme celle d’Érasme « On ne naît pas homme on le devient » ou celle de Joseph Boyden « Tout le monde prétend qu’il est dangereux d’apprivoiser un animal sauvage. Mais pour qui ? Pour l’animal ou pour l’homme ? »

Une nouvelle graphique (oui j’ose) qui nous parle de nous et qui nous pousse intelligemment à la réflexion. Qui sommes-nous ? Comment nous caractérisons-nous ? Peut-on choisir et devenir ce que l’on souhaite ? (cette question va bien au-delà de cette histoire). En bref… quelle intelligence !!! J’ai très envie de découvrir la nouvelle de Kafka, c’est vous dire.

  • La conférence
  • Auteur : Mahi Grand
  • Editeur : Dargaud
  • Parution : 21 janvier 2022
  • Prix : 19,99 €
  • ISBN : 9782205089776

Résumé de l’éditeur : Un homme est invité à l’Académie des Sciences pour raconter son expérience, celle de sa fabuleuse métamorphose : en cinq années, il est passé de la condition de singe à celle d’homme, jusqu’à en perdre une partie de son apparence simiesque… Capturé en Afrique, il est envoyé en Europe à bord d’un navire. Il comprend que sa seule issue pour échapper à l’enfermement sera de renoncer à sa nature de singe et de s’adapter au monde des hommes. La condition de sa survie : courber l’échine, consentir à tout et observer l’homme pour mieux l’imiter, il devra le singer en tous points, jusqu’aux moindres défauts et perversions… Jusqu’à devenir humain pour autant ?

Morgue pleine

Après avoir quitté la police, la faute à une bavure, Eugène Tarpon se met à son compte et devient détective privé. L’une de ses journées type démontre plusieurs choses. D’un, il n’a pas d’argent. De deux, les clients ne se pressent pas devant son bureau/appartement perdu au cinquième étage d’un immeuble parisien. Et de trois, il boit. Beaucoup. Cette après-midi là, il aura la visite d’une connaissance qu’il ne porte pas vraiment dans son cœur. Lequel vient lui proposer un job. Aucunement intéressé, Tarpon le congédie sèchement. Après avoir mangé le peu qu’il restait dans le frigo, il appelle sa mère. Il lui informe qu’il va la rejoindre très bientôt et pour de bon. Après ça, rien de tel que passer le reste de la journée avec son alliée : la bouteille de Ricard.

Complètement saoul, il ouvrit tout de même la porte à un jeune venu lui demander ses services. Alors que Tarpon venait tout juste de décider que ce boulot n’était pas fait pour lui, il attendra que le gamin lui expose les faits pour décliner cette deuxième proposition. Passablement énervé par sa propre réaction, il ne restait qu’une chose à faire pour Eugène, descendre le reste de la bouteille.

Minuit. la troisième visite frappe violemment à sa porte et dans sa tête. Une certaine Memphis Charles se présente face à lui affolée en hurlant ces trois mots : « Griselda est égorgée ! » D’abord intrigué par l’histoire sidérante narrée par la jeune femme, Tarpon estime que la seul chose à faire est d’appeler les flics. La jolie blonde ne s’attendait pas à cette réaction. Elle était venue chercher de l’aide, elle partira non sans l’avoir assommé avant.

C’est ainsi que débute véritablement l’enquête d’Eugène Tarpon. Plus question d’aller chez maman. L’affaire prendra des proportions de plus en plus dangereuses au fur et à mesure de son avancée. Tarpon recevra des coups, en donnera mais ne déviera pas de son objectif : qui a tué Griselda Zapata ?

Lors de notre rencontre avec Max Cabanes en 2018, le dessinateur de l’Œuvre de Manchette nous avait confié travailler sur la première des deux aventures d’Eugène Tarpon. Toujours accompagné de Doug Headline, le fils du célèbre écrivain, Cabanes continue son plaisir de mettre en images les enquêtes d’une des plus grands romanciers du polar français des années 1970.

Morgue Pleine, se détache des autres adaptations du tandem Headline/Cabanes. Après la Princesse du Sang, Fatale ou Nada où les femmes des romans de Manchette sont mises à l’honneur, c’est au tour de Tarpon, homme écorché et généreux, devenu détective presque malgré lui, de prendre une place de choix sous le crayon de Cabanes.

Avec un dessin plus relâché qu’à l’accoutumée, M. Cabanes donne à l’histoire une cadence plus rapide à une intrigue menée tambour battant. Avec cette narration subjective propre à l’enquête imaginée par J.P. Manchette, on entre véritablement dans la conscience du personnage pour être au plus près de ses analyses, de ses doutes et parfois d’une certaine clairvoyance dans ce récit riche en rebondissements.

Comme pour les précédents titres revisités, Max Cabanes donne toujours cette agréable impression de vouloir être le plus authentique possible dans les scènes illustrées. Pour ce polar, aux situations parfois abracadabrantesques,  le dessinateur réussit à donner au lecteur ce sentiment ambigu pour le héros qui nous énerve autant qu’on affectionne.

On ne prend guère de risques en prédisant que la prochaine adaptation coïncidera avec la deuxième et ultime aventure de Tarpon écrite par Manchette. Que d’os ! devrait être du même acabit que Morgue pleine avec son lot de situations improbables teintées d’humour. Et sous le trait respectueux de Max Cabanes, cela sera un double plaisir de s’en délecter.

 

  • Morgue pleine
  • Adapté du roman de Jean-Patrick Manchette
  • Scénariste : Doug Headline & Max Cabanes
  • Dessinateur : Max Cabanes
  • Éditeur : Dupuis (Aire Libre)
  • Prix : 23,00 €
  • Parution : octobre 2021
  • ISBN : 979-1034733446

Résumé de l’éditeur : Paris, 1975 : les années pop, le papier mural à fleurs, les pattes d’eph’… Eugène Tarpon, un ex-gendarme désabusé, a quitté la police à la suite d’une bavure pour s’établir détective privé à son compte. Tarpon est un brave type au grand coeur, toujours prêt à défendre les plus faibles. Mais la chance lui tourne décidément le dos… Un soir, après quelques verres de trop, il décide de renoncer à son nouveau métier et de retourner vivre chez sa mère, en province. C’est alors qu’au beau milieu de la nuit, Tarpon voit débouler à sa porte une jeune femme en état de choc, qui répond au doux nom de Memphis Charles. Memphis a un sérieux problème : sa colocataire a été égorgée et elle a peur que la police l’accuse du crime. N’écoutant que son courage, le détective va se porter à son secours et se retrouver entraîné dans un tourbillon d’événements qui le dépassent totalement…,