BL métamorphose #2

BL métamorphose est de retour ! Excellente nouvelle ! Urara et Yuki de nouveau réunies dans un deuxième volume signé Kaori Tsurutani.

Que ce premier tome nous avait enchanté ! L’histoire de Kaori Tsurutani nous charmait par les relations amicales et douces entre une jeune employée de librairie et une retraité veuve. Les deux femmes étaient liées par leur passion des Boy’s love, récits d’amours homosexuelles.

Dans ce deuxième opus, Urara et Yuki se rendent à une convention manga afin d’acheter les nouveaux tomes de Je serai ton ange gardien mais aussi de pouvoir rencontrer l’autrice de ce manga.

Entre la foule immense, le téléphone qui ne fonctionne pas et la fatigue, pas simple de se retrouver. Être guide n’est pas chose aisée pour Urara.

Ce récit continue gentiment à se mettre en place. L’amitié est de plus en plus solide entre les deux femmes, au point que la libraire passe un soir tard chez la vieille dame sans prévenir.

Ce deuxième volume de BL métamorphose fait un focus sur Urara, notamment son frère dont le couple avec sa petite amie ne va plus, mais aussi ses relations à l’école ou avec sa mère.

Encore un excellent opus de BL métamorphose ! Optimisme et de la douceur sont toujours au rendez-vous !

  • BL métamorphose, volume 2
  • Autrice : Kaori Tsurutani
  • Éditeur : Ki oon, collection Seinen
  • Prix : 7.90€
  • Parution : 5 septembre 2019
  • ISBN : 9791032704844

Résumé de l’éditeur : Yuki, vieille dame au quotidien un peu monotone, et Urara, adolescente rêveuse, se sont découvert une passion commune : le boy’s love. D’abord un peu gênées de passer du temps ensemble, les deux lectrices ont petit à petit appris à se connaître, si bien que la lycéenne a proposé à sa nouvelle amie de se rendre à une convention spécialisée ! Entre la foule et la profusion de stands, la journée promet d’être éprouvante… mais la septuagénaire est bien décidée à voir de quoi il retourne ! Est-ce qu’Urara parviendra à remplir sa mission de guide, elle qui n’était encore jamais allée à ce genre d’événement ?

Les archives de l’Okrane #1

Quand une espionne kidnappe la fille du Princip, cela donne Les archives de l’Okrane, un belle petite série signée Ulrig Godderidge et Ceyles chez Soleil.

Voilà une petite histoire simple, sans prétention et qui se lit avec plaisir ! Aventure fantastique, Les archives de l’Okrane suit les pas de Svendaï, une espionne chevronnée malgré son jeune âge. Près de la très belle demeure du Princip, avec ses hommes, la femme use avec habileté de sa sarbacane au curare. Leur mission : tuer un maximum de personne afin de perturber les élections à venir.

Dans un excès de bonté, Svendaï décide de sauver Andraëlle, la fille du Princip. S’engage alors une folle course-poursuite…

Le duo Ulrig Godderidge et Ceyles  – qui avait déjà officié sur la très bonne série Shloka –  est de retour avec cette histoire qui démarre sur les chapeaux de roue. Pas le temps de s’ennuyer. Dès les premières pages, le ton est donné.

Complots, crise politique, anarchisme, attentats, action et passé trouble sont au cœur de ce premier volume assez réussi. Sans révolutionner le genre, il permet de passer un bon moment de lecture.

  • Les archives de l’Okrane, tome 1 : Andraëlle
  • Scénariste : Ulrig Godderidge
  • Dessinateur : Ceyles
  • Éditeur : Soleil, collection fantastique
  • Prix : 14.95€
  • Parution :  11 septembre 2019
  • ISBN : 9782302077447

Résumé de l’éditeur : La famille du Princip de la baronnie de Klym organise une soirée dans sa résidence secondaire, dans la forêt. Elle tourne au cauchemar lorsqu’un commando de la Ligue Noire attaque. C’est un carnage parmi les invités et la fille du Princip est kidnappée. Svendaï, alors jeune recrue de la Sahadryïna infiltrée dans le commando, comprend vite que la fillette doit être éliminée. Elle décide de sa propre initiative de sauver Andraëlle du massacre et de la mettre en lieu sûr. La traque commence.

Le royaume de Blanche-Fleur

Suite indépendante de la formidable série Le royaume, Le royaume de Blanche-Fleur est signé Benoît Feroumont. Encore un excellent titre de l’auteur belge !

Un roi juste et bon règne sur le Royaume. Aimé de tous ses sujets, Igor sombre dans la folie à la mort d’Adèle, son épouse. Sa seule échappatoire : la guerre.

Il décide alors d’attaquer la région gérée par le comte de Rose-Dieu. Un feu est allumé. Il y a peu de survivants. Parmi eux, Blanche-Fleur, la petite-fille du seigneur, échappe à la mort. Elle grandit alors dans un anonymat pour la protéger sous le nom d’Anne. Elle tient une taverne.

Sa meilleure amie, la princesse, veut l’inviter à son mariage mais la reine ne le veut pas. Aucune fille du peuple ne peut partager le repas de la cérémonie avec des seigneurs. En revanche, son époux accepte que la jeune femme fasse partie du mariage. Furieuse, la reine décide de faire disparaître Anne

Complots, secrets, non-dits et aventure sont au cœur de Le royaume de Blanche-Fleur, l’excellent album de Benoît Feroumont. L’auteur de Fantasio se marie n’hésite pas à jouer avec les codes des contes populaires – à l’image de Rawl de Tebo – pour délivrer une fable tendre et drôle, avec du fond.

En effet, Benoît Feroumont glisse de l’humour dans son récit (les deux oiseaux, la relation entre Françoise et Sophie, Berthe la sorcière mais aussi des dialogues savoureux). Tous ces bons ingrédients donnent une histoire folle, rythmée et accrocheuse.

A l’image de L’âge d’or (Pedrosa et Moreil), le membre de l’Atelier Mastodonte imagine un héroïne forte. Le féminisme est donc important dans Le royaume de Blanche-Fleur, comme dans celui de l’auteur d’Equinoxe. L’album bénéficie de tout le talent graphique de Benoît Feroumont, tout en rondeur et très vivant.

  • Le royaume de Blanche-Fleur
  • Auteur : Benoît Feroumont
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 19.95€
  • Parution : 30 août 2019
  • ISBN : 9791034737437

Résumé de l’éditeur : Il était une fois un royaume dont le roi était devenu fou suite à la mort de son épouse adorée. Ce roi, Igor, devint colérique et violent. Quand il entreprit de mener une guerre de conquête, un de ses vassaux, le comte de Rose-Adieu, tenta de s’opposer à ses projets. La réaction du monarque fut brutale : il envahit le comté, pilla et détruisit tout. Seule Blanche-Fleur, la petite fille du comte, fut épargnée, sauvée par le frère du roi, le prince Serge. Puis elle disparut sans que personne ne sache ce qu’elle était devenue… Près de deux décennies plus tard, c’est le bon roi Serge qui règne sur le royaume des Six-Ponts. Et dans ce royaume où il fait bon vivre, tout le monde s’apprête à fêter dignement le mariage de la princesse Cécile. Anne, la tavernière, se réjouit de l’événement, non seulement parce qu’elle a été élevée avec Cécile, mais aussi parce que ce mariage va lui permettre de relancer sa taverne. Mais Anne est aussi la protégée du roi qui ne peut rien lui refuser. Ce qui suscite la jalousie de la reine qui déteste Anne, complote contre elle et ne sera satisfaite que quand cette « petite intrigante » aura été éliminée.

Sexiste, moi ?

Après Du moment qu’on s’aime, Antoine Chéreau est de retour avec Sexiste, moi ?, un recueil humoristique paru chez Pixel Fever Editions.

Antoine Chéreau tente de tordre le cou à certains clichés qui ont la vie dure, notamment dans le domaine du sexisme. Ce recueil de 68 planches est plutôt bon et fait – chose rare dans ce style d’album – assez rire.

Les comportements de certains hommes, #metoo, la charge mentale, le temps partiel des mères, le télétravail, les métiers « réservés » aux femmes, les remarques désobligeantes voire blessantes, le harcélement ou les avances très lourdes de certains; les hommes ne sont pas vus sous leur meilleur jour.

Heureusement Sexiste, moi ? montrent des femmes qui ne se laissent pas faire. Elles ont la répartie facile. Un bel espoir qu’Antoine Chéreau met habilement en lumière sous le prisme de l’humour.

Son graphisme est idéal pour ces planches de gag, moderne et facilement lisible. Le dessinateur de presse depuis plus de 30 ans, nous fait sourire et rire, et c’est là, l’essentiel !

  • Sexiste, moi ?
  • Auteur : Antoine Chéreau
  • Éditeur : Pixel Fever Editions
  • Prix : 19€
  • Parution : 10 octobre 2019
  • ISBN : 9791091516136

Résumé de l’éditeur : Le sexisme est partout. Vous en êtes sans doute atteint car les clichés ont la vie dure ! A travers un florilège de saynètes hilarantes, Antoine Chereau nous invite à porter un regard espiègle et moqueur sur le sexisme dans tous ses états. Avec force et humour, il pointe aussi les résistances et luttes face au sexisme, des répliques spontanées aux mesures engagées, les efforts des uns, les excès ou dérives des autres. Un ouvrage très drôle et d’utilité publique à mettre entre toutes les mains !

 

Edward Gorey, une anthologie

Les éditions Le Tripode poursuivent leur très beau travail de mémoire autour de l’œuvre d’Edward Gorey avec la publication d’une superbe anthologie. Enjoy !

Quel livre ! Quelle beauté ! Quelle puissance dans le dessin et la narration ! Les lecteurs sont tout de suite charmés par les histoires d’Edward Gorey. Intemporelles, parfois même encore très modernes, elles nous envoûtent en nous plongeant dans un surréalisme et une poésie plus que bienvenus.

Regroupant six formidables récits, cette anthologie est d’une force incroyable ! Méconnue en France, l’œuvre d’Edward Gorey mérite que l’on s’y arrête afin d’y goûter tout le sel de ces géniales histoires.

Imaginées dans les années 60/70, elles forment un recueil sublime. Parfois sombres, elles fonctionnent avant tout sur le ressort de l’absurde (comme la vie en fait !). La misère et la mort sont souvent les thèmes de prédilection de ce grand auteur américain, décédé en 2000.

Après Les jumblies, Le Tripode met en lumière de nouveau Edward Gorey, un artiste singulier, force d’un clair-obscur de génie !

  • Edward Gorey, une anthologie
  • Auteur : Edward Gorey
  • Éditeur : Le Tripode
  • Prix : 16€
  • Parution : 10 octobre 2019
  • ISBN : 978-2370552136

Résumé de l’éditeur : Le meilleur d’Edward Gorey en un seul livre ! Six albums majeurs du maître de Tim Burton, dont le cultissime Les Enfants fichus.

Le bal des douze princesses

Dans la collection Les merveilleux contes de Grimm, Les aventuriers de l’étrange publient Le bal des douze princesses, un album jeunesse signé Maria Surducan.

Très jolie initiative de la maison d’édition saintaise que de décliner en bande dessinée, des contes de Grimm ! Après Les lutins et le cordonnier de Pedro Rodriguez et Martin Powell – qui nous avait agréablement surpris – ce Bal des douze princesses nous enchante aussi. Nous le sommes surtout par une très belle partie graphique de Maria Surducan. Son dessin doux, fait de courbes, est souligné par de très belles couleurs. L’autrice de Au cœur des terres ensorcelées y ajoute quelques jolies hachures pour les ombres. 

Si le lecteur peut être un peu déçu par la fin, cette histoire est plaisante et met en lumière les thèmes de la transmission et de l’héritage des anciens.

Accessible dès 7 ans, Le bal des douze princesses permettra de passe un très bon moment de lecture !

  • Le bal des douze princesse
  • Autrice : Maria Surducan
  • Éditeur : Les aventuriers de l’étrange, collection Les merveilleux contes de Grimm
  • Prix : 12.90€
  • Parution : 12 septembre 2019
  • ISBN : 9782490195091

Résumé de l’éditeur : Cet album est une libre adaptation du célèbre conte des frères Grimm, Le bal des 12 princesses, publié en 1812 dans le recueil : Les contes de l’enfance et du foyer. Il était une fois, douze princesses qu’un mystère entourait. Rappées, usées, déchirées, chaque matin leurs chaussures étaient retrouvées complétement ruinées. Hors de lui, le roi dépêcha plusieurs princes à la surveillance de ses douze diablesses de filles. Un, puis deux, puis trois, puis cinq et enfin dix, tous disparurent. Pourtant, à l’aube du onzième jour, un jeune rêveur, bien plus malin que tous les précédents prétendants, se présenta aux portes du palais… Cette adaptation fait suite aux Lutins et le cordonnier (M. Powell & P. Rodrìguez) publié en février 2019.

 

Alerte Rouge

Edité Chez ça et là, Tomaž Lavrič allias TBC propose le portrait d’un groupe de jeunes Punks slovènes des années 80.

Alerte Rouge, Punk un jour Punk toujours

Youri Allias « La taupe » est un homme marié, père d’un enfant qui a un job dans le graphisme. Comme ça, rien ne laisse penser qu’il a été punk dans les années 1980. Au détour d’une rencontre avec un ancien membre du groupe « Alerte Rouge », Youri se rappelle sa jeunesse et celle de cette bande de potes.

TBC nous plonge dans le mouvement Punk dans les années 80 avec un pointe d’humour et de cynisme.

Le lecteur passe des années 1980 aux années 2000 puis 2010 avec de nombreux allers-retours comme pour faire des parallèles entre ses différentes vies.

Tout y passe : drogue, alcool, haine du service militaire et amour. Mais le temps le rattrape, en 2010, son fils a l’âge qu’il avait en 1980. Il s’aperçoit, même si le mouvement n’est plus celui des punks, que son fils refuse la société et l’autorité parentale.

Comme pour accentuer son message, TBC a choisi un dessin en noir et blanc qui colle parfaitement à l’histoire. Pour nous rappeler la frénésie et de cette période, Tomaž nous livre une histoire rythmée et dynamique. Si vous aimez la culture punk et que vous avez la nostalgie de cette époque, cette lecture est pour vous.

En savoir plus sur l’auteur d’Alerte Rouge

Tomaž Lavrič allias TBC est un des auteurs les plus connus de Slovénie. Il a notamment écrit « Les fables de Bosnie » publié chez Glenat en 1999. Il a reçu le Grand Prix au festival de Sierre en Suisse et le Lion d’Argent à Bruxelles.

  • Alerte Rouge
  • Dessin et Scénario :Tomaz Lavric
  • Éditeur : ça et là
  • Prix : 16.00€
  • Parution : 11 septembre 2019
  • ISBN :9782369902744

Résumé de l’éditeur :  Alerte rouge est un récit semi-autobiographique dans le milieu de la scène alternative yougoslave des années 1980, alors que le punk rock franchit le rideau de fer pour devenir un mouvement important, le plus souvent réprimé par le régime autoritaire de l’époque. A la fin des années 1990, Youri, alias La Taupe, ancien batteur du groupe de punk rock Alerte Rouge devenu graphiste, croise le chemin de Mike, l’ex-chanteur du groupe maintenant homme d’affaires. Ils se remémorent avec nostalgie, mais aussi avec une pointe d’ironie, leurs débuts et leurs premiers concerts alors qu’ils étaient encore lycéens. Puis arrive la traditionnelle séparation des membres du groupe, la plongée dans la came mais aussi la hantise du service militaire quelques années plus tard, au moment de l’indépendance de la Slovénie et de la guerre dans l’ex-Yougoslavie. Entre 1980 et 2010, ont suit l’évolution de ces ex jeune révoltés désormais bien assagis

Drôle, un poil cynique et au rythme très enlevé, Alerte Rouge est le premier roman graphique de Tomaz Lavric, alias TBC, l’auteur slovène le plus connu dans son pays comme à l’étranger. Initialement auto-édité en 1996, le livre a été publié dans une version augmentée en 2010. C’est cette édition qui est publiée par les éditions çà et là, complétée par une nouvelle introduction de TBC.

Nippon Folklore

Nippon Folklore, le premier livre d’Elisa Menini édité chez Ici Même, est un recueil de sept mythes et légendes du Folklore japonais. Elisa Menini est une jeune auteure illustratrice italienne qui a étudié le cinéma d’animation.

Nippon Folklore : Sept mythes et légendes

Tanuki et le Renard : Deux animaux qui ont le pouvoir de se transformer se livrent un concours d’habileté. Qui du renard ou de tanuki sera le plus rusé?

Le chat aux trois couleurs : Un chat doué d’un don extraordinaire chante et danse uniquement pour une femme qui ne doit rien dévoiler sinon la sentence sera terrible.

Momotaro : Un garçon né dans une pêche a une force surhumaine. Afin de défendre sa terre contre les orques de l’île voisine il part les affronter accompagné de trois animaux.

La femme carpe : Subjugué par la beauté et par la taille de la carpe qu’il vient de pêcher, un homme choisit de la remettre à l’eau pour qu’elle continue à vivre. Afin de remercier son sauveur, elle se transforme en femme pour le servir. Le comprendra-t-il assez tôt?

Taro le gros dormeur : Taro est un jeune homme très pauvre qui n’aime que manger et dormir. Tout le monde se moque de lui et sa mère ne sait plus quoi faire pour qu’enfin il fasse quelque chose. Un jour Taro a une idée qui va changer la vie de sa famille.

Le chapeau de paille : Un homme après une soirée trop arrosée est atteint de douleurs extrêmes. Il essaye des remèdes de plus en plus démesurés jusqu’au jour où…

Le crabe et le singe : Un singe affamé profite de la taille du crabe mais qui sera le plus rusé des deux?

Le graphisme de Nippon Folklore est vraiment beau. Japon oblige, il reprend certains codes des mangas tout en conservant une part d’originalité. Ces contes nous font rire, sourire et réfléchir.

  • Nippon Folklore
  • Dessin et Scénario : Elisa Menini
  • Éditeur : ICI-MÊME
  • Prix : 26.00€
  • Parution : août 2019
  • ISBN : 9782369120599

Résumé de l’éditeur : Recueil de sept mythes et légendes du folklore japonais, Nippon Folklore rassemble des histoires d’animaux, d’hommes et de métamorphoses. Ainsi, “Le Chat aux trois couleurs” raconte l’histoire d’un couple de vieillards dont le chat dévoile de fascinants pouvoirs. “Le Chapeau de paille” relate le supplice que le sort réserve à un homme qui s’est saoulé au saké. “Momotaro” retrace le destin d’un homme envoyé par les dieux pour détruire les orques d’Onigashima…

Couleurs, ambiances et références : tout ici évoque l’art graphique du Japon des années 1800, réinterprété dans un style synthétique, contemporain et très personnel, qui lorgne du côté du manga.

Tremen

Tremen est un OVNI. Tremen est énigmatique. Tremen est beau. Tremen est poétique. Tremen est attirant comme un aimant. Édité par Dargaud, il est le fruit de l’imagination de Pim Bos.

Né en 1990 aux Pays-Bas, Pim Bos est un artiste s’étant déjà illustré dans le monde de la 2D et la 3D en jeu vidéo. Pour ce premier album, il frappe fort. Son récit post-apocalyptique est à la fois d’une originalité singulière et une multitude d’hommages au cinéma, à l’art et à la bande dessinée.

Empruntant aussi bien à Moebius qu’à Andreï Tartakowski, il n’hésite pas à faire des clins d’œil plein d’amour à Edward Hoper ou Otto Dix, et c’est très beau !

Tremen est un monde post-apocalyptique où le temps semble suspendu. Ses planches sans texte faites de grandes illustrations  convoquent des personnages anonymes mystérieux et surtout angoissants. Sa narration non-linéaire apporte du secret et de la tension.

Restent de nombreuses questions en suspend après avoir refermé Tremen. Qui ? Pourquoi ? Et si finalement, le lecteur ne cherchait pas plus que cela à comprendre ?

  • Tremen
  • Auteur : Pim Bos
  • Éditeur : Dargaud
  • Prix : 14.99€
  • Parution : 06 septembre 2019
  • ISBN :  9782505079101

Résumé de l’éditeur : Dans un monde gris, futuriste et apocalyptique, un étrange voyageur et sa monture errent dans des terres désolées. Obligés de se recharger en énergie, ils ne peuvent toutefois pas rester trop longtemps éloignés de la civilisation. Bien que d’autres créatures y vivent, la ville se montre pourtant tout autant inhospitalière, vide et morne. Mais partout où passe le voyageur, les choses se dérèglent, les machines perdent la tête et sèment le chaos. Il lui faut alors quitter la ville et explorer à nouveau les vastes étendues grises, seul. C’est avec une parfaite maîtrise que ce récit surréaliste, post-apocalyptique et muet, au graphisme époustouflant dans la lignée d’Arzach de Moebius, nous transmet une profonde impression de solitude et de mélancolie à travers l’errance de son personnage.

Shinobi gataki 1

Nikiichi Tobita dévoile le premier volume de Shinobi Gataki, édité par Kurokawa. Ninjas, samouraïs et Japon médiéval au cœur de ce très bon manga.

Si vous aimez l’Histoire. Si vous aimez le Japon médiéval. Si vous aimez les samouraïs et autres ninjas, alors Shinobi Gataki est fait pour vous.

Ce bon seinen suit les pas de Toranosuke, le dernier d’une lignée de samouraïs. Toute sa famille a été décimée par des ninjas. Il a donc juré de la venger en traquant un à un les meurtriers et plus particulièrement Kazémaru, la figure de la trahison.

On peut dire que Nikiichi Tobita sait y faire pour accrocher son lectorat. Dès la première planche, Toranosuke est en prise avec un ninja. Sans temps mort, la première partie de ce premier volume enchaîne actions et combats. La vitesse de ces derniers sont accentués par des hachures qui donnent le tournis. Si l’histoire ne révolutionne pas le genre, elle multiplie les rebondissements et autres trahisons.

Les lecteurs sont surtout impressionnés par la partie graphique de haut-vol. On peut lire toute la haine dans les yeux du personnage principal.

Ce manga, mâtiné de fantastique, est plaisant à la lecture. Une belle petite surprise !

  • Shinobi Gataki 1
  • Auteur : Nikiichi Tobita
  • Éditeur : Kurokawa
  • Prix : 7.65€
  • Parution : 12 septembre 2019
  • ISBN :  9782368526101

Résumé de l’éditeur : Ninja contre Samouraï. Qui sera le dernier survivant ? Ils utilisent des techniques inconnues. Une force puissante et mystérieuse parcourt leur corps et ils n’ont plus rien d’humain! Ce sont les Ninjas !! Réputés pour avoir subi des entraînements terribles, utilisant un sabre qui ne fait qu’un avec leur esprit et possèdant une puissance physique exceptionnelle! Ce sont les Samouraïs !! Plongez-vous dans l’univers de Toranosuke, le « Chasseur de Ninjas » et de sa quête de vengeance !

Tom-Tom et Nana, méga-farces et mini-gaffes

Quadragénaire, la série jeunesse Tom-Tom et Nana a fait découvrir la lecture et/ou la bande dessinée a un grand nombre d’enfants. Les éditions BD Kids publient Le meilleur de Tom-Tom et Nana, méga-farces et mini-gaffes, un superbe recueil d’histoires du duo infernal signé Jacqueline Cohen et Evelyne Reberg, mis en image par Bernadette Després.

Parmi les 16 mini-récits de cette intégrale, il y a notamment :

  • Des farces au menu : Monsieur Henri connaîtrait toutes les farces du monde ! La famille Dubouchon veut le prendre aux mots et imaginer des blagues pour lui…
  • Abracadabra : Tom-Tom et Nana possèdent des lapins. Afin qu’ils puissent les nourrir, ils demandent une participation aux clients du restaurant. Surgit alors Jess Camote, un magicien…
  • Le fantôme de Roupillon : Adrien, le papa Dubouchon doit porter un pyjama tout neuf qu’il déteste. Il le gratte et l’électrocute. Tom-Tom et Nana entendent la conversation et lui viennent en aide…
  • La fête aux frissons : La fratrie décide d’aller à la fête foraine avec leurs amis. Tom-Tom n’a pas envie de se « trainer » sa sœur toute la journée. Il décide de lui faire peur en l’emmenant dans Terror Palace…

Quel bonheur de retrouver Tom-Tom et Nana ! Quelle malice dans les scénarios de Jacqueline Cohen et Evelyne Reberg. De la folie, des bêtises et de l’humour. Jamais grossières ni vulgaires, les histoires sont idéales pour débuter en bande dessinée ou même apprendre à lire.

Si les récits sont sympathiques, la grande force de Tom-Tom et Nana réside dans le merveilleux dessin de Bernadette Després ! Du mouvement et de l’humour sont présents dans chaque planche. Celle qui fut honorée lors du dernier festival d’Angoulême par une superbe exposition créée par Romain Gallissot, est toujours aussi amusante et pétillante que ses deux héros garnements !

  • Le meilleur de Tom-Tom et Nana : méga-farces et mini-gaffes
  • Scénaristes : Jacqueline Cohen et Evelyne Reberg
  •  Dessinatrice : Bernadette Després-Charignon
  • Editeur : BD Kids
  • Prix : 12.90€
  • Parution : 21 août 2019
  • ISBN :

Résumé de l’éditeur : Boules puantes, verres baveurs, coussins péteurs, fausses araignées, monstres en tous genres : les farces et attrapes, Tom-Tom et Nana adorent. Ils ont même du génie pour en inventer… Et faire parfois de jolies gaffes ! Mais farces ou gaffes, tout est bon pour qu’on rigole à « la Bonne Fourchette » dans la rue ou à l’école. Retrouve un joyeux échantillon de leurs aventures dans cet album !

Ici ou ailleurs

Lorsque Guy Delisle – Fauve d’or du meilleur album en 2012 – rencontre Jean Echenoz – Prix Goncourt en 1999 – cela donne Ici ou ailleurs, un album original autour des récits de l’écrivain.

Paris est sublimé dans Ici ou ailleurs ! Sous les crayons de Guy Delisle, la ville lumière révèle ses grands et petits secrets. L’auteur de S’enfuir, récit d’un otage, a choisi des passages des romans de Jean Echenoz se déroulant dans la capitale française. A l’image du Guide Fantrippers Paris, il a sélectionné des lieux parisiens précis .

Sur la page de gauche, la citation du prix Goncourt pour Je m’en vais. Lui faisant face, l’illustration pleine page de l’auteur de Pyangyang. Le format à l’italienne de Ici ou ailleurs magnifie les dessins de Guy Delisle. Dans une veine ligne-claire, il emporte ses lecteurs. Ses planches en noir et blanc sont agrémentées de superbes aplats bleus.

Ici ou ailleurs : voyage par la prose de Jean Echenoz et le dessin de Guy Delisle. Une découverte originale de Paris !

  • Ici ou ailleurs
  • Auteur : Guy Delisle d’après les textes de Jean Echenoz
  • Éditeur : L’Association, Hors Collection
  • Prix : 19€
  • Parution : 21 août 2019
  • ISBN :  9782844147455

Résumé de l’éditeur : Rencontre au sommet entre Guy Delisle (fauve d’or en 2012) et Jean Echenoz (prix Médicis en 1983 et Goncourt en 1999). Accordant tous les deux une grande importance à l’environnement et l’atmosphère des lieux dans lesquels ils placent leurs récits, c’est la Corée du Nord, respectivement à travers Pyongyang, et Envoyée spéciale, qui a amené les deux auteurs à se rencontrer. Et c’est à Marseille, pour le Festival Oh les beaux jours ! en 2018, qu’est né le projet Ici ou ailleurs. Guy Delisle propose une promenade au gré des rues citées dans l’oeuvre d’Echenoz, en illustrant de son trait précis et ses gris légers les textes au style réputé minimaliste de l’écrivain. Dans un même mouvement, au travers de la graphie manuelle, les traits de l’écriture rejoignent les traits du dessin. À Paris souvent, mais pas seulement, les décors volontairement déserts évoquent sans les figer les scènes qui s’y déroulent, et permettent au lecteur d’y pénétrer et s’approprier les lieux.