Valiant High

Les futurs super-héros Valiant ont aussi eu une adolescence. Daniel Kibblesmith et Derek Charm racontent leurs aventures au sein d’une académie dans Valiant High chez Bliss Comics. Sympathique !

Quantum & Woody (ici étrangement « absent »), Rai, Faith, Livewire, X-O Manowar, Harbinger, Flamingo, Kris Hathaway, Archer & Armstrong et Gilad : ils sont tous là ! Même s’ils n’ont pas encore revêtu leurs habits de super-héros, ils suivent les cours de Valiant High. Pour l’instant ces adolescents encore « bruts » sont chaperonnés par le Docteur Mirage, Bloodshot et Toyo Harada, professeurs intraitables.

Ils commencent juste à se découvrir, créant de ci, de là, des petits groupes par affinités. Malgré des visions divergentes, ils s’uniront contre un ennemi commun. C’est le début des héros Valiant !

Très fun, drôle et enlevé, Valiant High plaira aux amateurs de l’univers Valiant mais aussi aux plus jeunes lecteurs-adolescents. Le récit de Daniel Kibblesmith s’appuie sur tous les codes des étudiants américains et de la vie universitaire sur les campus. Premiers émois, rivalités et amusements, tout est là pour un moment de lecture agréable.

Sans révolutionner le genre, il apporte de la générosité et de la folie à son histoire. Il y a beaucoup d’humour par des dialogues savoureux et la découverte des dons des héros, ainsi que leurs petits conflits d’ego.

Pour accompagner le scénariste, Derek Charm fait vraiment un très bon travail. Le dessinateur de The Powerpuff Girls dévoile des planches à la palette numérique très moderne, dans un esprit super-héros très réussi.

On attend de nouvelles aventures de Valiant High puisque ce premier volume nous a beaucoup plu !

  • Valiant High
  • Scénariste : Daniel Kibblesmith
  • Dessinateur : Derek Charm
  • Editeur : Bliss Comics
  • Parution : 05 juillet 2019
  • Prix : 16€
  • ISBN : 9782375781487

Résumé de l’éditeur : À Valiant High, les adolescents d’aujourd’hui sont entraînés pour devenir les héros de demain. Une seule règle dans l’enceinte du lycée: pas de pouvoirs. Entre les cours, le bal de promo et la grande finale de football américain, Amanda, Faith et les autres élèves tentent d’apprivoiser leurs dons. Mais la mise en pratique pourrait bien arriver plus vite que prévu ! Une menace gronde dans les sous-sols du lycée… et le mystérieux directeur Harada aura besoin de l’aide de tous les élèves.

Les encyclopédistes

Diderot et d’Alembert sont sur le point de dévoiler au grand public leur œuvre majeure, L’encyclopédie. Faisant peur à l’Eglise, ils découvrent que des collaborateurs meurent mystérieusement. José A. Perez Ledo et Alex Orbe dévoilent Les encyclopédistes chez Robinson.

Les amateurs d’Histoire, les amateurs de polar et les amateurs de polar historique vont être ravis. Les encyclopédistes est pour vous ! Tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment de lecture : meurtres, pressions ecclésiastiques et royales, dans un rythme soutenu.

Si nous souvenirs du collège ou du lycée sont lointains concernant L’encyclopédie, ils reviennent vite en mémoire. Nous savions que l’Eglise catholique forte de son dogme et le pouvoir royal avaient exercé des pressions énormes avant la sortie de cet ouvrage en plusieurs tomes, mais nous ne nous doutions pas que ce fut si important.

José A. Perez Ledo convoque tous les protagonistes encyclopédistes : Diderot, d’Alembert, Holbach, Hume et Buffon; rejoints par Voltaire après le premier assassinat. Ces figures des Lumières croisent aussi le Roi ou Mme de Pompadour, maîtresse aussi de Diderot. Ajouter à cela, Marie, une jeune dessinatrice, point central de l’intrigue.

Il y aussi aussi les tensions entre le créateur de l’œuvre magistrale et de sa femme, ainsi qu’avec d’Alembert. La police se garde de ne rien faire pour protéger les puissants. Comme un écho à notre monde moderne. L’Eglise y voit d’un mauvais œil, qui lui ferait perdre des ouailles après les révélations scientifiques et philosophiques. Publiée en 1774, une période pré-révolutionnaire forte.

L’ambiance parisienne et de tensions est bien mise en dessin par Alex Orbe, auteur de La guerre des boutons. Les planches sont dynamique et son trait lisible.

  • Les encyclopédistes
  • Scénariste : José A. Perez Ledo
  • Dessinateur : Alex Orbe
  • Editeur : Robinson
  • Parution : 19 juin 2019
  • Prix : 17.95€
  • ISBN : 9782017076360

Résumé de l’éditeur : Un polar historique haletant qui met en scène Diderot, d’Alembert et Rousseau à l’époque de l’écriture de l’Encyclopédie. Paris, 1750. Un cercle d’intellectuels travaille à la rédaction d’un dictionnaire ultime sur le savoir mondial : L’Encyclopédie. Dans leur projet, Diderot, D’Alembert, Hume et leurs compagnons subissent les menaces qui pèsent sur tous ceux qui développent des opinions antireligieuses et antimonastes. Un jour l’un d’entre eux est mystérieusement assassiné. Diderot, accompagné d’une jeune illustratrice, va mener l’enquête…

 

La quête d’Albert

Après L’oiseau de Colette, Isabelle Arsenault poursuit le portrait d’un quartier de Québec avec La quête d’Albert, encore un magnifique récit !

Albert aimerait pouvoir lire tranquillement son livre. Puisqu’il y a trop de bruit dans la maison, c’est décidé, il sort dans le jardin. Dans le cabanon, il découvre un tableau ensoleillé. Il le sait, il va pouvoir enfin dévorer tranquillement son bouquin en face de cette toile. C’est un signe.

C’était sans compter sur ses amis qui aimeraient qu’il joue avec eux. Rien ne le fera changer d’avis…

Isabelle Arsenault a débuté une collection d’albums jeunesse avec L’oiseau de Colette. L’autrice de Louis parmi les spectres voulaient raconter la vie d’enfants de Mile-End, un quartier de Montréal. Bien lui en a pris. Avec La quête d’Albert, elle peut parler aux plus jeunes, de lecture, d’amitié, de jeux d’enfants mais aussi de rêves.

Puisque chaque livre aura pour héros ou héroïne l’un des enfants de la bande, cette fois, c’est Albert, un garçon paisible, sage, féru de lecture et rêveur qui est à l’honneur.

Comme pour ses précédents ouvrages, Isabelle Arsenault nous enchante par son dessin si généreux, si élégant et si poétique. Ses couleurs renforcent cette ambiance charmante et belle.

  • La quête d’Albert
  • Autrice : Isabelle Arsenault
  • Editeur : La Pastèque
  • Parution : 07 juin 2019
  • Prix : 15€
  • ISBN : 978-2897770563

Résumé de l’éditeur : Jusqu’où un enfant doit-il aller pour un peu de tranquillité?

Break, une histoire du hip hop

Les éditions Steinkis dévoilent Break, une histoire du hip hop, un très bel album de Florian Ledoux et Cédric Liano.

A l’image du merveilleux Hip Hop Family Tree de Ed Piskor, Florian Ledoux et Cédric Liano racontent en bande dessinée l’histoire du hip hop, ce genre musical né à la fin des années 60. Pour cela, les auteurs nous proposent de suivre Marcus et Aaron, deux frères habitant dans le South Bronx. La violence, ils la côtoient tous les jours en traversant la rue pour aller chercher du lait mais aussi en étant alpagué par des toxicos aux abords des terrains vagues.

Marcus pris à partie par une bande de racistes, est sauvé par un gang de blacks panthers, les Blacks Spades. Il les rejoint alors dans leur lutte. Il va ensuite croiser la route des pionniers des musiques urbaines…

L’album est simple et pas du tout didactique. Il atteint son but : celui de nous faire découvrir les premiers pas du hip hop. A travers 144 pages, Florian Ledoux et Cédric Liano remettent dans le contexte cette période. Deux décennies dures, deux décennies de lutte pour le droit des noirs. La violence de la police et des racistes en opposition à celle des blacks panthers.

Cette belle incursion dans la musique plait par son couplage de personnages fictifs et réels. Solidement documenté, Break est très réussi !

  • Break, une histoire du Hip Hop
  • Auteurs : Cédric Liano et Florian Ledoux
  • Editeur : Steinkis
  • Parution : 12 juin 2019
  • Prix : 19€
  • ISBN : 9782368461112

Résumé de l’éditeur : « Et une fois qu’ils avaient entendu ça, c’était plié, impossible de revenir en arrière. Ils voulaient constamment entendre break sur break. » DJ Kool Herc Fin des années 60, South Bronx, New York, un quartier et des familles laissés à l’abandon. Marcus et Aaron, deux frères, grandissent dans un climat de violence sociale. En pleine guerre des gangs, chacun va chercher dans la rue, à sa manière, comment survivre. Marcus est de toutes les blocks parties et s’embarque corps et âme dans la danse. Aaron quant à lui trouve refuge dans le graffiti. Entre fiction et récit historique documenté, on (re)découvre, à travers les yeux de Marcus et Aaron, comment l’énergie créatrice de jeunes du Bronx a donné naissance au DJing, au rap, au breakdance ou encore au graffiti. Quelques années plus tard, ces disciplines artistiques constitueront un mouvement culturel majeur et international : le Hip Hop. En 1979 sortait le morceau Rapper’s Delight. Une offense pour les fondateurs du mouvement, une explosion commerciale pour le hip hop. BREAK est le résultat d’un véritable travail à quatre mains, celles de Florian LEDOUX et Cédric LIANO, aussi bien pour l’écriture du scénario que pour la réalisation des planches.

 

Winter trauma

Rien ne va plus chez Megg, Moog et Owl : la chouette a foutu le camp, laissant les deux autres dans une merde incroyable ! Simon Hanselmann dévoile Winter trauma, le cinquième opus de sa série déjanté Megg, Moog and Owl.

Après une énième dispute, Owl a décidé de quitter la maison. 28 jours plus tard, Megg et Mogg sont dans un désarroi total. Il faut dire que la chouette rangeait le foyer, était la plus sensée des trois et apportait l’argent du loyer, ce qui permettait aux deux autres de ne pas travailler.

Depuis son départ, rien ne va plus. Werewolf a emménagé dans la chambre de Owl, apportant ses problèmes de drogue et sa nonchalance envers ses deux enfants. Megg a trompé Mogg avec Booger. D’ailleurs le couple ne fait plus l’amour depuis longtemps. Les allocations de la sorcière sont à renouveler et le chat doit trouver un travail. Pire, ils n’ont plus d’argent pour la défonce…

Quand plus rien ne va chez Megg et Mogg, cela donne encore un formidable album de Simon Hanselmann. Si c’est trash et cru, cette série ne cesse de nous étonner et de nous ravir ! Prix de la série à Angoulême en janvier dernier, Megg, Moog and Owl dépeint tous les travers de nos sociétés occidentales contemporaines. Quelle force dans le propos et dans le dessin !

Après un séjour à Amsterdam, la dépression n’est pas loin pour le couple sorcière-chat depuis que Owl s’est barré. Pas grave ? Si ! Il était l’équilibre, le recul et le seul à bosser. Avec ce cinquième tome, Simon Hanselmann peut parler des aides sociales et de la recherche de petits jobs pour (sur)vivre. C’est fort et ça peut parfois glacer le sang.

Que dire de plus ? Si vous ne connaissez pas la série et que vous n’avez pas froid aux yeux, Megg Mogg and Owl est fait pour vous !

  • Megg, Mogg and Owl : Winter Trauma
  • Auteur : Simon Hanselmann
  • Editeur : Misma
  • Parution : 14 juin 2019
  • Prix : 25€
  • ISBN : 9782916254739

Résumé de l’éditeur : Brrrrrrrr… Un vent glacial souffle sur la série Megg, Mogg & Owl. Il faut dire que depuis que Owl a quitté le nid, c’est la sinistrose à la maison. Dehors c’est l’hiver, ça pèle, il n’y a rien d’autre à faire à part rester sous la couette et fumer des péts. Évidemment, à la fin du mois tout est parti en fumette et il ne reste plus un rond pour payer le loyer. Megg doit alors gruger sévère pour continuer à toucher ses alloc’ et Mogg n’a plus le choix, il doit trouver un boulot ! Avec tout ça, nos deux tourtereaux dont le couple bat de l’aile ne sont pas aidés… Devinez qui a pris la place de Owl dans la maison ? Je vous le donne en mille : Werewolf Jones !!!

Docteur toilette, volume 1

Culte au Japon, Docteur Toilette de Kazuyoshi Torii connait enfin une version en français grâce aux éditions Cornélius. Surprenant et drôle.

Entre 1970 et 1977, Docteur toilette se déclina en 30 volumes, faisant de la série, un succès au pays du soleil levant. Star du magazine Shônen Jump, elle fut souvent plébiscitée. Il faut souligner que son sujet et son ton régressif pipi-caca enchanta des millions de jeunes lecteurs.

Le thème est surprenant mais ô combien amusant : ce drôle de scientifique se passionne pour le caca. Il en étudie tous les aspects, de l’odeur à la composition; tout y passe. Le bruit de pets et son goût sont aussi au menu de ce premier recueil. Quelle excellente idée ont eu les éditions Cornélius que de nous le proposer ! Si les dessins semblent désuets – dans la veine de Tezuka – le propos est sulfureux et détonne dans le monde du manga. Kazuyoshi Torii ne s’interdit rien et c’est en cela que c’est amusant !

Autour du Docteur Toilette gravite des personnages aussi fous que lui : Miss Caca qui aime manger des excréments, Kakayama son ami mais aussi des mamies, un singe ou des enfants. C’est d’un burlesque et d’un décalage complet. Cet album est un véritable OVNI par son côté scato qui pourra ravir plus de lecteurs que l’on ne croit.

Docteur Toilette : on tire la chasse ou on lit ?

  • Docteur Toilette, volume 1
  • Auteur : Kazuyoshi Torii
  • Editeur : Cornélius, collection Paul
  • Parution : 20 juin 2019
  • Prix : 16.50€
  • ISBN : 9782360811625

Résumé de l’éditeur : Authentique manga publié à partir de 1970 dans les pages du magazine Weekly Shonen Jump au Japon, Docteur Toilette raconte les aventures tonitruantes d’un expert en caca. Entouré d’une bande de gamins montés sur piles et secondé par Miss Caca, sa délicieuse assistante, le savant vaniteux tente d’instruire tant bien que mal le lecteur sur les nombreuses qualités de l’art de la selle. Donnant lieu à une suite de gags absurdes – qui n’auraient rien à envier à un épisode de South Park – cet ovni de la bande dessinée japonaise nous entraîne dans un tourbillon de blagues potaches. Visage en forme de fesses, jets d’urine, crottes élastiques, pets en série ou seau de morve, c’est ici tout le champs lexical de la dé- goûtation qui est décliné. Déjanté et farfelu, Docteur Toilette emprunte le registre du cartoon pour enchaîner les situations grotesques à un rythme frénétique. Les personnages, plus survoltés les uns que les autres, sont emblématiques du « Kakawaï », cette mouvance typiquement japonaise qui consiste à transformer le répugnant en mignon. Unique en son genre, Docteur Toilette fut un énorme succès au japon, sa transgression des tabous hygiénistes lui attirant l’admi- ration d’écoliers horrifiés, qui le plaçaient fréquemment en tête des sondages du Weekly Shonen Jump. On avait entendu parler du Musée de la Crotte qui a ouvert ses portes en 2015 à Tokyo ; on connaît désormais son équivalent littéraire, le Docteur Toilette, un person- nage cacatastrophique et pipitoyable mais popotentiel- lement génial !

The Witcher, la légende : la maison de verre

Paul Tobin et Joe Querio dévoilent The Witcher la légende : la maison de verre, une déclinaison en bande dessinée du jeu vidéo éponyme.

Veuf depuis neuf ans, Jakob tente de reprendre goût à la vie. En vain. Il est toujours hanté par la vision de son épouse, Martha. Il pense même qu’elle est là, tout proche. Alors qu’il pêche, il est surpris par Geralt de Riv, le sorceleur.

Ils partagent alors un dîner. Plus tard, Jakob demande à Geralt de le suivre dans sa quête. Le sorceleur accepte…

Après un jeu vidéo au nombre de trois et des romans, The Witcher se décline en bande dessinée, dans la collection Urban Games des éditions Urban Comics. Imaginée par Paul Tobin, cette très belle aventure fantastique plaira forcément aux amateurs du genre. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment de lecture : une quête, des monstres, de la magie, des morts qui rôde et un coéquipier mal dans sa peau mais valeureux.

Le gros point fort de cette histoire inédite est avant tout le scénario, très dense et bien amené. La partie graphique de Joe Quiera est plutôt bonne. Le dessinateur de Sur les ailes du diable (série BPRD) fait le travail. Dommage que son encrage soit si épais et raté, sinon ce serait excellent. Cet aspect mange parfois les visages de ses personnages.

The Witcher : une belle entrée en matière pour cette version dessinée du célèbre jeu vidéo.

  • The Witcher, la légende : la maison de verre
  • Scénariste : Paul Tobin
  • Dessinateur : Joe Querio
  • Coloriste : Carlos Badillo
  • Editeur : Urban Comics, collection Urban Games
  • Parution : 21 juin 2019
  • Prix : 15.50€
  • ISBN : 9791026826231

Résumé de l’éditeur : Poursuivant son voyage à travers la Forêt Noir, le sorceleur Geralt de Riv a rencontré les habitants de l’étrange et sinistre Maison de Verre. Entre les pièces sans fin et la multitude d’horreur qui s’y trouve, le sorceleur devra user de tous ses pouvoirs pour résoudre les mystères cette demeure. Contenu vo : The Witcher – House of Glass (#1-5).

Helvetica, tome 1

Encore aujourd’hui, il existe des sorcières sur Terre. Leur chasse est donc toujours active. Shizuka Tsukiba et Tsumugi Somei dévoilent Helvetica, un très bon manga fantastique Kurokawa.

Asahi Mayuzumi est un étudiant tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Bon en cours, il a une grande passion pour les mangas.

Après avoir reçu deux potes pour dîner, il est surpris par un tambourinement à sa porte. Entre alors en trombe, une jeune fille qui l’agresse et qui semble bien connaître son chat, Koma. Elle lui fait peur et repart aussi vite qu’elle est arrivée. Qui est-elle ? Pourquoi avoir fait irruption dans son appartement ?

Le lendemain, en sortant de la librairie dans laquelle il travaille, Asashi aide une jeune fille fortement importunée par une gros balèze. Etonnament, il le tue parce que des flammes sortent de ses mains. Il est alors emmené dans une limousine…

Prépublié dans le célèbre magazine Young Jump des éditions Shûeisha au Japon depuis 2017, Helvetica est un très bon manga imaginé par Shizuka Tsukiba. L’auteur japonais surfe sur la mythologie des sorcières, un genre décliné sur plusieurs supports depuis la nuit des temps. Les mangakas en sont très friands. Dans son récit, il poursuit la fameuse chasse aux sorcières, un courant qui tente d’éradiquer ces femmes puissantes.

Asahi Mayuzumi apprend à ses dépens qu’il en fait partie, lui le jeune étudiant propre sur lui. Il est vite confronté à des consœurs, dont l’une est charismatique, rejetant les hommes et assez brut de décoffrage avec lui. Les relations de ce trio de personnages commence d’ailleurs sur les chapeaux de roues. Ajouter à cela, un groupe d’hommes affublés de masque à gaz et l’on obtient un premier très bon volume.

Helvetica est un manga qui plaira à un grand public, par son histoire simple et efficace, ainsi qu’une partie graphique de Tsumugi Somei très réussie.

  • Helvetica, tome 1
  • Scénariste : Shizuka Tsukiba
  • Dessinateur : Tsumugi Somei
  • Editeur : Kurokawa
  • Parution : 04 juillet 2019
  • Prix : 7.65€
  • ISBN : 9782368526897

Résumé de l’éditeur : Asahi Mayuzumi est un fan de mangas et de dessins animés. Un jour, une jeune femme mystérieuse accompagnée d’un chat noir sonne à sa porte. A la recherche de « sorcières », celle-ci n’a qu’une aversion : les garçons ! Mais pour défendre les plus faibles contre l’oppression, tous deux vont rapidement devoir, contre leur gré, mettre leurs efforts en commun ! Garçon, filles. Alliances, oppositions. Voici le prologue d’une aventure extraordinaire où l’espoir et la jeunesse ont pour adversaire la folie des hommes !

Catamount, tome 3

La justice des corbeaux est le troisième opus de Catamount, l’excellente série western signée Benjamin Blasco-Martinez chez Petit à Petit.

Niobrara, janvier 1891. Le capitaine Clark et le trappeur Pad doivent s’unir afin de retrouver Catamount. Pourtant, leur passé en commun ne parle pas pour eux. Leur rancœur est tenace mais elle laisse place à cette quête insensée.

Au cœur d’une forêt, ils découvrent le cadavre du cheval de «celui qui porte le nom d’une bête». Et si Catamount était mort lui aussi ? Surtout qu’ils entrent sur le territoire des Crows, des indiens sanguinaires. Ils sont arrêtés par la tribu. Avec grand étonnement, ils se retrouvent face à face avec Catamount

Un vent épique souffle sur le western avec Catamount ! Benjamin Balsco-Martinez sait y faire pour tenir en haleine son lectorat. Dans la veine des grands récits de bande dessinée du genre – Giraud, Toppi, Serpieri ou Boucq – l’auteur nous entraine dans une folle aventure entre passé trouble, secrets, rebondissements et violence. Un western que Tarantino ou Eastwood n’auraient pas renié !

Adapté librement des romans d’Albert Bonneau, il s’est adjoint les services de l’excellent Gaet’s (Un léger bruit dans le moteur) pour le scénario de ce troisième volume. Ainsi, leur récit est empli de mystères et de tensions à toutes les pages. Le héros Catamount est charismatique. Le trio constitué avec Pad et Clark est excellent et augure encore des étincelles par la suite.

La très grande force de Catamount est la partie graphique de Benjamin Blasco-Martinez. Le jeune auteur né en 1990 nous émerveille par des planches d’une grande puissance. Pour sa vraie première série en bande dessinée – ce fut son travail de fin d’études à l’école Emile Cohl – il réalise des pages au découpage époustouflant. Son  trait énergique apporte un rythme fou au récit. Les visages sont particulièrement réussis, les yeux très expressifs et les scènes de combats très beaux.

Catamount : un western d’excellente qualité, tant narrative que graphique. Un must dans le genre !

  • Catamount, tome 3 : La justice des corbeaux
  • Scénaristes : Benjamin Blasco-Martinez et Gaet’s
  • Dessinateur : Benjamin Blasco-Martinez
  • Coloristes : Benjamin Blasco-Martinez et Emilie Beaud
  • Editeur : Petit à Petit
  • Parution : 29 mars 2019
  • Prix : 14.90€
  • ISBN : 9791095670575

Résumé de l’éditeur : Catamount a disparu. Pad le trappeur et le capitaine Clark suivent sa piste. Celle-ci les mènent au coeur de l’hiver en plein territoire Crow, devant la carcasse putréfiée du cheval de Catamount. On le croit mort… alors qu’il va devenir une légende. Bien vivante !

Agora

Les éditions 6 pieds sous terre proposent Agora, un merveilleux album de Matthias Lehmann, le talentueux auteur de La favorite.

De ville en ville, Matthias Lehmann vogue, papillonne et donne sa vision des lieux. De Paris à Belo Horizonte, en passant par Alger ou Naples, l’auteur de La favorite nous envoûte par des très grandes illustrations pleine page.

Comme il l’explique dans la préface de Agora, Matthias Lehmann a toujours été attiré par les espaces urbains et les personnes qui les composent : « Mon envie, dans ces dessins, est de raconter un moment et un lieu, d’en faire la synthèse et d’imaginer ce qui se trame derrière ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il atteint avec aisance ce but. C’est fort et c’est beau !

S’il  n’est pas photographe dans l’âme, Matthias Lehmann est un talentueux dessinateur. Par son trait, il arrive à faire ressentir l’ambiance de ces lieux pourtant si connus. Il croque ces espaces puis imagine leur destin.

Au Brésil comme à Conakry ou l’Italie, il met en scène le bouillonnement de ce grandes villes. Les habitants vivent et impriment une atmosphère différente à leur capitale. Le tourbillon de la vie s’étale alors sous nos yeux et c’est puissant !

Son trait hachuré en noir et blanc, agrémenté de touches de couleur, donne le tournis. Les détails sont multiples dans ses illustrations. Pour accompagner ses planches, il écrit des textes en vis-à-vis, traduit en portugais et en anglais.

Agora : laissez-vous charmer par la vision urbaine de ces immenses villes ! Un régal pour les yeux !

  • Agora
  • Auteur : Matthias Lehmann
  • Editeur : 6 pieds sous terre
  • Parution : 18 avril 2019
  • Prix : 25€
  • ISBN : 978-2352121480

Résumé de l’éditeur : Agora, recueil de dessins contemporains, dresse un portrait, entre réalité, symbolisme et imaginaire, de la rue, de la vie qui s’y déroule et des personnes qui la peuple. Matthias Lehmann cartographie ainsi la faune et la flore de villes à travers des séries d’images composites, sortes de fausses photographies reconstituées à partir de croquis pris sur le vif et de souvenirs.

Entre Europe, Amérique de sud et Afrique, Agora, recueil de dessins contemporains, dresse un portrait, entre réalité, symbolisme et imaginaire, de la rue, de la vie qui s’y déroule et des personnes qui la peuplent.

E.V.A, chroniques de l’Inframonde

Les éditions Graph Zeppelin dévoilent E.V.A, une série d’anticipation signée Marco Turini ou comment tenter de s’élever socialement dans un monde cloisonné.

L’an 3125 sur Terre. Après une grande catastrophe, les habitants de la planète bleue ont été obligés de se terrer. Ils sont regroupés selon quatre niveaux. Cette organisation ségrégationniste permet aux autorités de bafouer les droits individuels et de garder un semblant de sécurité. Il faut souligner que les habitants d’un niveau ne peuvent aller dans un autre. A Janis, au sommet de la pyramide, il y a les puissants. E.V.A, une habitante surentrainée et puissante tente de braver les obstacles et d’atteindre Janis…

E.V.A chronique de l’inframonde est une belle dystopie de Marco Turini. L’auteur italien imagine la Terre dans des milliers d’années où les têtes dirigeantes règnent en maître sur des habitants qui sont surexploités. Sans révolutionner le genre, Turini fait le job, simplement mais avec efficacité. Il y a donc des messages sociaux et politiques en sous-texte. Trop parfois !

Il faut être bien concentré pour comprendre l’album tant l’auteur nous malmène par un récit alambiqué. Les séquences parfois manquent d’enchainements logiques. Dommage parce qu’il y avait un énorme potentiel dans cet univers. La Maire qui joue de ses charmes pour obtenir des votes (forcés ?) mais aussi E.V.A pour lequel le mystère reste entier. Pourquoi veut-elle s’élever socialement ?

Si le récit est complexe et ne nous convainc pas, la partie graphique en revanche est très réussie. Dans la veine des récits de science-fiction des années 80/90 type Humanoïdes Associés, Marco Turini dévoile des planches aux décors très bons. Telle de la peinture, il réalise de belles pages.

  • E.V.A chroniques de l’Inframonde
  • Auteur : Marco Turini
  • Editeur : Graph Zeppelin
  • Parution : 16 avril 2019
  • Prix : 19€
  • ISBN : 9791094169100

Résumé de l’éditeur : Nous sommes en 3125. Toute la population vit sous la surface de la Terre sur cinq niveaux. Nous nous trouvons au niveau le plus profond – le cinquième. C’est le niveau le plus proche du centre de la Terre. Ceux qui y vivent sont principalement tous des cyborgs dont les membres artificiels résistent aux hautes pressions infra-terrestres. C’est ici qu’ E.V.A vit. Dans ce monde de dictatures et de répressions, la jeune femme projette de découvrir les niveaux supérieurs et voir pour la première fois ce que l’on appelle le Soleil. Arrivera-t-elle à braver les interdits et les étapes pour remonter jusqu’à la surface de la Terre ?

Un rêve d’ailleurs

Les éditions du Long bec dévoile Un rêve d’ailleurs, le voyage initiatique de Kim l’auteur de L’aile brisée.

Joaquin Aubert – dit Kim – avait mis en image l’histoire des parents et des grands-parents d’Antonio Altarriba dans L’aile brisée et L’art de voler; le voilà seul aux manettes de sa propre histoire.

Un rêve d’ailleurs, c’est son récit de vie, celui de l’exil. Alors qu’il veut échapper au régime mortifère de Franco en 1963, il se retrouve sur les routes du Sud de la France. Il avait de l’or dans les mains puisqu’il étudiait aux Beaux-Arts, il décide pourtant de prendre sa vie en main et de changer d’air.

Il pensait trouver un travail facilement. Il ira de désillusions en désillusions. Il quitte la France pour l’Allemagne. Il doit tout recommencer, tout inventer dans un pays non-latin. Recherche d’appartement et d’un job, pas facile pour un dessinateur ibérique…

On aime Kim ! Il nous happe à chaque fois qu’il publie un album ! Cette autobiographie construite comme une quête initiatique est très belle. Il raconte, il rencontre et il nous charme par tant de justesse et de sincérité. Dans cette Allemagne RFA, il grandit. Ce pays a besoin de main d’œuvre (comme un éternel cycle qui recommence, cf. la politique de Merkel, il y a quelques années) et il peut compter sur une corvéable à merci. L’eldorado attire les foules.

Il y a de la tendresse dans les portraits des personnes croisées. Il y en a de plus marquantes que d’autres pour Kim, futur grand dessinateur espagnol. C’est cela qui nous les rend attachants aussi. En plus des galères, il y a aussi les femmes qui jalonnent ce parcours. Toutes plus belles les unes que les autres.

Le trait épais en noir et blanc agrémenté de teintes de gris de Kim est simplement beau. L’encrage est d’une grande puissance. Le découpage est classique mais très efficace.

Un rêve d’ailleurs : laissez-vous porter par cette très jolie tranche de vie d’un auteur espagnol entre déracinement et nouveau pays d’adoption.

  • Un rêve d’ailleurs
  • Auteur : Kim
  • Editeur : Le Long Bec
  • Parution : 17 avril 2019
  • Prix : 22€
  • ISBN : 9782379380150

Résumé de l’éditeur : En octobre 1963, le jeune Joaquim Aubert fait de l’auto-stop sur une route du sud de la France. Avant de faire son service militaire, il souhaite partir en Allemagne, sur les traces de tant d’autres Espagnols qui ont traversé l’Europe à la recherche d’un travail.