Mages, tome 1 : Aldoran

Shannon tente de faire recouvrer la mémoire à Tyrom, un vieil homme isolé. Dans le même temps, son village va être rattaché à la couronne. Jean-Luc Istin et Kyko Duarte dévoilent le premier volume de Mages, une belle série d’héroïc-fantasy.

Castleleck, un village autonome côtier. Shannon prend le temps de vivre. La jeune bergère est d’une rare curiosité. Elle aime épier Tyrom, un vieil ermite.

Alors qu’il est parti, elle entre chez lui et est intriguée par une boîte que personne ne peut ouvrir. Elle est surprise par Tyrom qui lui explique qu’il a perdu la mémoire. Elle tente alors de l’aider en l’emmenant chez l’archiviste.

Dans le même temps, le roi Gérald souhaite que Castleleck entre dans son giron…

Après Orcs et Gobelins, les terres d’Arran accueillent le nouvel arc narratif : Mages. Comme pour la précédente série, c’est Jean-Luc Istin qui est aux manettes. Le créateur de cet immense univers d’heroïc-fantasy fait le travail avec Aldoran.

Après les Elfes et les Nains, les lecteurs découvrent une nouvelle espèce proche des hommes : les mages. Doté de puissance magique, ils sont tantôt adulés, tantôt rejetés. Est-ce le cas de Torym ? A-t-il volontairement oublié son passé ?

Le duo Torym/Shannon augure de belles étincelles, entre attirance et répulsion. Il faut dire que le calme relatif du premier tranche avec le dynamisme de la seconde. Ajouter à cela la quiétude de Castleleck mise à mal et l’on obtient un premier tome plutôt réussi et accrocheur…

Après quelques tomes de Elfes dessinés, Kyko Duarte s’attaque à Mages. L’auteur de Chroniques de la Guerre des Fées réalise de belles planches où les décors sont particulièrement réussis. Si les visages de Torym et Shannon nous convainquent moins, ceux du vieil archiviste est top.

  • Mages, tome 1 : Aldoran
  • Scénariste : Jean Luc Istin
  • Dessinateur : Kyko Duarte
  • Coloriste : J. Nanjan
  • Editeur : Soleil
  • Parution : 19 juin 2019
  • Prix : 14.95€
  • ISBN : 9782302076624

Résumé de l’éditeur: Tyrom, un vieil ermite, s’attache bien malgré lui à Shannon, une gamine espiègle de Castlelek. Cette cité indépendante est convoitée par le roi Gerald qui entend l’annexer à son royaume. Alors, quand Tyrom voit un mercenaire menacer Shannon, il s’interpose. L’instant d’après, la dépouille fumante du mercenaire git à ses pieds. Il ne comprend pas ce qu’il vient de se passer. Est-il un mage ? Et si oui ? Pourquoi a-t-il perdu la mémoire ?

Akû, le chasseur maudit 2

Après un premier tome réussi, Muneyuki Kaneshiro et Akeji Fujimura dévoilent le deuxième volume de Akû le chasseur maudit, édité par Pika.

Alors que le village de Akû est détruit, il s’en prend au mammouth fautif. Il est alors séparé de Ipin. Le voilà de nouveau seul. Assoiffé et fatigué, il croise la route de Shuri et Shurava, qui ont le même statut que le héros…

Le premier volume de Akû le chasseur maudit nous avait beaucoup plu, notamment par son dynamisme, son histoire de sort et de vengeance, le deuxième suit avec moins de facilité cette même voix. Le jeune chasseur maudit va donc devenir ami avec les deux autres adolescents, dans la même situation que lui. Une unité et une solidarité va donc naître.

Les actions et les combats sont plutôt réussis même si l’on aurait aimé plus de consistance dans la durée de ce deuxième volume. Quelques incohérences et erreurs sont parmi les points faibles qui nous laisse un petit goût d’inachevé. Dommage parce que l’univers a un énorme potentiel !!

  • Akû le chasseur maudit, volume 2/5
  • Scénariste : Akeji Fujumira
  • Dessinateur : Muneyuki Kaneshiro
  • Editeur : Pika
  • Parution : 09 mai 2019
  • Prix : 8.20€
  • ISBN : 9782811644925

Résumé de l’éditeur :  Le village d’Akû est décimé par l’attaque du « Grash », un gigantesque animal. Seuls survivants avec son ami Îpin, et confrontés à une nature hostile, les deux garçons entament un périple parsemé de dangers. Lorsque Akû est victime d’une chute, les voilà séparés. Heureusement, il fait la connaissance de Shuri et Shurava, un frère et une soeur qui deviendront ses nouveaux compagnons de route…

King Kong

King Kong, le mythique est de retour sous la plume de Michel Piquemal et les pinceaux de Christophe Blain. Un bel album illustré chez Robinson.

New York, 1933. Carl Denham, réalisateur, n’a toujours pas trouvé l’actrice principale de son nouveau long-métrage qu’il doit tourner dans une île de Sumatra.

Il est alors charmé par Ann, une jeune femme prise à partie par un marchand de glace. Il la tire de ce mauvais pas et l’embarque avec lui sur son tournage. La traversée sur le bateau ne se déroule pas de façon très simple : Jacques Driscoll, le capitaine, tombe amoureux d’Ann

Tout le monde connaît l’histoire de King Kong soit par le film de Marian C. Cooper datant de 1933 ou la version de Peter Jackson de 2005. Ce récit d’une jeune femme frêle qui séduit un mastodonte gorille. Tout le monde connait la scène où King Kong grimpe sur l’Empire State Building. Et bien cette déclinaison de Michel Piquemal reprend toutes les étapes de l’histoire originale.

Le livre illustré – une nouvelle mouture de celui édité en 2004 chez Albin Michel – est une belle réussite. Tout y est pour nous faire passer un excellent moment de lecture. Pas de fausse note donc. L’auteur de littérature jeunesse (Moi Sitting Bull, Paroles de fraternité, Tornade) fait équipe avec Christophe Blain pour la partie graphique. Le dessinateur de Quai d’Orsay réalise de belles illustrations. En effet, à part quelques cases en gaufrier, l’essentiel du récit est orné de grandes images en plus du texte. Et c’est très beau !

  • King Kong
  • Scénariste : Michel Piquemal
  • Dessinateur : Christophe Blain
  • Editeur : Robinson
  • Parution : 05 juin 2019
  • Prix : 14.95€
  • ISBN : 9782017076339

Résumé de l’éditeur : Sur une île lointaine vit une incroyable créature d’un autre âge que les indigènes appellent Kong. Carl Denham, un cinéaste, part la filmer, accompagné d’une douce jeune fille, à qui il veut faire jouer le rôle de la Belle face à la Bête… Christophe Blain (Quai d’Orsay, Isaac le Pirate) met en scène un classique du récit d’aventures et sublime le gorille géant dans de superbes illustrations !

Le sceau du dragon, tome 1

Manuel Gutiérriez et Xulia Vicente imaginent le premier volume de leur série jeunesse Le sceau du dragon, publié par les éditions Les aventuriers de l’étrange.

Dans la veine de Bjorn le morphir, Le sceau du dragon est accrocheur et très bien écrit. Après Et le village s’endort – qui nous avait agréablement surpris – le duo Gutiérriez/Vicente invente une saga fantastique jeunesse qui plaira aux amateurs du genre.

Sans temps mort et avec beaucoup d’action, le scénariste espagnol imagine Niilak, un monde pris dans un hiver permanent et rude, un univers qui se glace. Cette ambiance qui fait vivre ses habitants en quasi autarcie, permet d’imprimer une atmosphère de fin des temps où les dragons ont un rôle important. Il met en scène Ari, un chasseur de ces monstres fantastique. Brave mais aussi tête brûlée, il n’a besoin de personne pour mener à bien sa vie et ses missions. Il se rend dans une grotte où il va pouvoir vendre le dragon qu’il vient de mettre en pièce…

La solitude de Ari va être bouleversée par l’arrivée d’un groupe de jeunes qui eux aussi sont chasseurs. Amitié, embuscades et combats sont le cœur de cette belle saga.

Si le récit nous plait, le dessin de Xulia Vicente aussi. Son trait moderne et vif est idéal pour restituer l’ambiance chevaleresque et dynamique du récit.

Le sceau du dragon : une belle aventure fantastique grand public, un premier volume (sur 3) très réussi !

  • Le sceau du dragon, tome 1 : Ari, le chasseur
  • Scénariste : Manuel Gutiérrez
  • Dessinatrice : Xulia Vicente
  • Editeur : Les aventuriers de l’étrange
  • Parution : 27 juin 2019
  • Prix : 14.50€
  • ISBN : 9782490195084

Résumé de l’éditeur : Niilak, un monde de glace en perdition peuplé de dragons. Ari est un jeune chasseur impitoyable et solitaire jusqu’à sa rencontre avec une redoutable cavalière. Son destin s’en retrouvera changée à jamais. BD tout public en 3 tomes, cette énergique aventure aborde tout en finesse les thèmes de l’appartenance et du handicap. Entre franco-belge et touches orientales, le dessin est un délice.

Capitaine Albator, tome 1

Avec l’autorisation du maître Leiji Matsumoto, Jérôme Alquié donne sa version de Capitaine Albator, une nouvelle série chez Kana.

Après Capitaine Albator et Queen Emeraldas, les séries populaires et célèbres de Leiji Matsumoto, les éditions Kana dévoilent une nouvelle série autour du capitaine corsaire. Si l’univers est là, le récit est original. Né en 1975, Jérôme Alquié a l’honneur de reprendre les personnages du maître mangaka. Il faut souligner que dans les années 90, il avait déjà réalisé une vingtaine de pages sur le capitaine au grand cœur.

Le dessinateur du tome 5 des Mythics et de la série Les surnaturels livre une histoire simple mais efficace. Sans révolutionner l’univers, ses Mémoires de l’Arcadia est un bel hommage au monde de Matsumoto. Un peu trop propre à notre goût. L’auteur n’a peut être pas les coudées franches car la licence est lourde à porter et les impositions trop importantes.

Il débute ce premier volume par une brève présentation des personnages et de la volonté des Sylvidres de conquérir la Terre, notamment avec l’aide du premier ministre. On retrouve ainsi Tadashi, le fils du professeur assassiné, l’esprit de Tochiro, Miimé, Kei Yuki et Albator, ainsi que tous les habitants de l’Arcadia.

Le capitaine et son équipage tentent de barrer la route aux créatures végétales qui continuent de coloniser la planète bleue…

On suit avec intérêt cette quête d’Albator et le dessin de Jérôme Alquié est à la hauteur de l’enjeu, efficace et plutôt dynamique.

Capitaine Albator : un premier volume agréable. On attend plus de folie dans le deuxième…

  • Capitaine Albator, Mémoires de l’Arcadia, tome 1/3
  • Auteur : Jérôme Alquié d’après l’univers de Leiji Matsumoto
  • Editeur : Kana, collection Classics
  • Parution : 28 juin 2019
  • Prix : 11.99€
  • ISBN : 9782505070511

Résumé de l’éditeur : Format BD. Dans cette aventure inédite du Capitaine Albator, une équipe de scientifique a découvert un mausolée de Sylvidres et des informations où il est fait mention de manipulations génétiques et d’un pouvoir destructeur terrifiant. Pouvoir capable de rendre les Sylvidres immortelles ou au contraire de provoquer leur destruction. La vague de froid extraordinaire qui frappe la planète bleue pourrait bien être liée à l’une de ces Sylvidres mutantes. Le Capitaine Albator et son équipage parviendront-ils à élucider ce mystère et sauver la Terre de ce nouveau péril ?!

Raowl, tome 1

Tebo est de retour et ça se sent ! Il imagine le premier volume de Raowl, sa série fantastique décalée et humoristique chez Dupuis.

Raowl est un preux chevalier. Son but dans la vie : secourir les belles princesses. Sa technique : il dézingue tout sans réfléchir. Sa récompense : un bisou des personnes secourues. Son manque de tact, d’intelligence et sa brutalité font fuir les belles jeunes filles. Résultat : il ne repart jamais avec un doux baiser, pire, il repart toujours seul chez lui…

Tébo pulvérise les contes pour enfants pour notre plus grand bonheur ! Si les codes sont là, l’auteur de La jeunesse de Mickey les secoue et les détourne. Raowl est un prince pas charmant, brut épaisse et tête brûlée. Tel Ryo dans City Hunter, il est obsédé par les femmes. Il les aide mais il n’a jamais rien en retour. Les situations sont cocasses et le tempo enlevé ! Le trait est simple, lisible et redoutablement efficace.

Raowl : un premier volet drôle et accrocheur ! ça pulse et ça dézingue à tout va !

  • Raowl, tome 1 : La Belle et l’Affreux
  • Auteur : Tébo
  • Editeur : Dupuis
  • Parution : 07 juin 2019
  • Prix : 12.50€
  • ISBN : 9791034730384

Résumé de l’éditeur : Raowl ne fait pas dans la dentelle : il tranche, il découpe, il raccourcit, il décapite tout ce qui peut se mettre entre lui et le bisou d’une princesse. La première qu’il croise ne le trouve définitivement pas à son goût et s’en va avec quelqu’un d’autre. Lorsqu’il en sauve une seconde, il décide de ne pas la lâcher, d’autant qu’ils ont finalement plein de points communs ! Alors quand elle est kidnappée dans un château plein de cannibales, il ne va pas hésiter à plonger dans la gueule du loup ! Tebo réécrit les contes de fées avec un plaisir évident. En détournant les codes classiques du genre, il invente une bande dessinée truculente, pleine de tripes, de bons mots et de personnages hauts en couleur.

Picasso s’en va-t-en guerre

Quel bonheur, mais quel bonheur de retrouver le grand Daniel Torres ! Il imagine la rencontre entre Picasso et un auteur de bande dessinée dans Picasso s’en va-t-en-guerre.

Tout jeune dessinateur de bande dessinée, Francisco Torres se rend à Vallauris à quelques kilomètres de Cannes. Il doit rencontrer Ruiz qui aimerait réaliser un album BD. Lorsqu’il découvre Ruiz, il est surpris : il est en face de Pablo Picasso ! L’artiste lui demande d’imaginer un récit où il se serait engagé dans les Brigades internationales et où il aurait tiré sur Franco…

Maître de la ligne claire des années avec Chaland, Petit-Roulet ou François Avril, Daniel Torres nous surprend par une récit fictif où le grand Picasso joue son propre rôle. Il se met en scène dans le rôle de Francisco, auteur de bande dessinée. Ainsi cette rencontre au sommet est délicieuse et très bien menée. D’une belle justesse, elle aurait très bien pu avoir lieu, tant le réalisme est là.

La confrontation fait des étincelles. Il faut souligner que l’artiste espagnol avait un sacré caractère, il avait le sang chaud et était bouillonnant.

Le trait de Daniel Torres est toujours aussi élégant, fort et dynamique. Un bel album, une belle rencontre, un petit bijou !

  • Picasso s’en va-t-en guerre
  • Auteur : Daniel Torres
  • Editeur : Delcourt, collection Mirages
  • Parution : 02 mai 2019
  • Prix : 23.95€
  • ISBN : 9782413017424

Résumé de l’éditeur : En 1953, Picasso, le peintre génial de « Guernica », est hanté par le fait de n’avoir pas tiré un coup de feu contre Franco. Alors, il imagine un pied de nez artistique en passant commande à Torres, un jeune dessinateur qui va réaliser une BD : comment Picasso se serait battu, à coups de dessin, sur le front de l’Erbe. Quand le génie appelle à l’aide la fiction…

Kaijumax

Etonnnante et parfaite satire sociale de la prison, Kaijumax est un surprenant album de Zander Cannon chez Bliss ! Jouissif et addictif !

Ne vous fiez pas aux petits monstres tout mignons dessinés par Zander Cannon ! S’ils sont bigarrés, bariolés de belles couleurs, plutôt enfantins, ils sont coriaces et durs au mal ! En effet, sur cette île prison, de nombreuses bestioles sont incarcérées pour répondre de leur crime.

Au milieu de ces géants, il y a Electrogor qui ne sait vraiment pas ce qu’il fait ici. Alors qu’il était en chasse pour nourrir ses bébés, il fut arrêté en bonne et due forme mais sans vraie raison.

Jeté parmi les plus dangereux délinquants, il doit se faire une place. Timide et peu sûr de lui, il doit composer pour ne pas mourir ou devenir le souffre-douleurs des autres. Il n’a alors qu’une chose en tête : s’enfuir de cet enfer…

« Absolument fantastique » Alan Moore, « Brillant » Ed Brubaker… que de compliments venant d’auteurs illustres ! Il faut dire que les deux artistes ont grandement raison ! Kaijumax est d’une rare et belle intelligence ! Zander Cannon balaye large. A travers 360 pages et ses animaux monstres, il peut parler de prison, de conditions carcérales, de religieux ultra, d’hyper-violence, de trafics en tout genre, de soumissions aux plus forts, d’état policier ou d’exploitations de prisonniers.

En choisissant l’anthropomorphisme et la science-fiction cela lui permet de fustiger les travers de nos sociétés contemporaines. D’ailleurs ces monstres ont de vraies relations humaines entre eux. L’auteur de Top Ten (avec Alan Moore) est subtil dans ces rapports de force.

Kaijumax : entre tragédie et émotion, entre monstres et prison, entre violence et envie de s’en sortir, un premier album (sur 3) d’excellente qualité !

  • Kaijumax, livre 1/3
  • Auteur : Zander Cannon
  • Editeur : Bliss Comics
  • Parution : 21 juin 2019
  • Prix : 35€
  • ISBN : 9782375781609

Résumé de l’éditeur : Electrogor était juste parti chercher de quoi nourrir ses enfants lorsqu’il est arrêté. Avec d’autres nouveaux détenus, il tente de survivre aux rouages vicieux de l’écosystème carcéral, entre rivalités de gangs et trafic d’uranium. Il croisera Mechazon, le robot tueur devenu pacifiste et spirituel, le directeur Kang, héros de l’espace, la Créature de la Crique du Diable, Chisato, Démo-Mite, Gupta le garde corrompu et bien d’autres, sur l’île de Kaijumax, prison de haute sécurité pour monstres géants ! Mais une seule chose importe à Electrogor : s’échapper de cet enfer et retrouver ses enfants, quel qu’en soit le prix… ZANDER CANNON (Top Ten, Heck) livre une œuvre hors-norme, drôle, tragique et émouvante, sur le destin de ces êtres appelés “monstres” par une humanité qui les oppresse. Des profondeurs des océans, dans la fumerie de Kraken des Grands Anciens, jusqu’à la station orbitale de l’équipe S.U.P.E.R., les rugissements tourmentés des détenus de KAIJUMAX résonneront à vos oreilles jusqu’à la fin des temps !

Maléfiques

Prépubliés dans La matinale du Monde, Maléfiques est un très beau recueil de strips signé Nine Antico à L’Association.

D’abord sous forme verticale, les mini-récits de Nine Antico ont été retravaillés pour constituer cet album. Dans ce recueil, le lecteur fait la connaissance de femmes et de filles dans des scènes drôles, piquantes et satiriques. Tout passe sous les fourches caudines de l’autrice de America : passion, amour, sexe, twerk, périnée, corps, jouissance ou désillusions.

Nine Antico (Nous étions dix) aime les Femmes et cela se voit dans Maléfiques. Elle les sublime par des moments grinçants et amusants, entre filles . Si le lecteur peut parfois être gêné, cela est fait exprès pour faire prendre conscience à tout le monde des difficultés d’être une femme dans nos sociétés modernes. Pas de filtre pourtant pour parler.

Maléfiques : un album sensible, tendre et drôle.

  • Maléfiques
  • Auteur : Nine Antico
  • Editrice : L’Association
  • Parution : 07 juin 2019
  • Prix : 16€
  • ISBN : 9782844147592

Résumé de l’éditeur : Nom d’une coupe menstruelle ! Par la Sainte Chlamydia ! C’est quoi ce bordel ? Depuis quand une autrice de bande dessinée peut montrer des meufs poils des jambes à l’air et seins apparents qui parlent de sodomie, comparent leurs godes et se moquent du yoga ? Toujours dans l’air du temps, et intéressée par la chose, Nine Antico nous brosse le portrait en huis-clos d’une bande de gonzesses sérieusement décomplexées, et nous agite sous le nez la vraie nature des filles, qui pour de vrai pètent, se droguent, parlent librement de leur corps et en rigolent. Le trait d’habitude vintage de Nine Antico se modernise dans Maléfiques de couleurs trash à l’image de ses heroïnes, résolument anti girly.

La mécanique du tatouage

Ancien dessinateur de bande dessinée, Loïc Malnati est maintenant tatoueur. Il livre ses conseils dans La mécanique du tatouage, chez Paquet.

Ce album est avant tout un livre illustré dans lequel Loïc Malnati délivre de précieux conseils avec de devenir tatoueur. Ce très joli livre d’apprentissage est simple, très compréhensif et bien documenté.

Né en 1976, Loïc Malnati fut longtemps dessinateur de bandes dessinées. C’est en 1996, qu’il débute sa carrière avec Anahire, une saga scénarisée par Anne Ploy. Viennent ensuite une vingtaine d’albums jusqu’en 2012 (L’ancêtre programmé, Homo Sapiens, Du plomb pour les garces ou Wounded). Il enseigna aussi le dessin, le design et le story-board à l’Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle de Nice (2005 à 2013).

Puis, il décida d’arrêter sa carrière de dessinateur pour devenir tatoueur. Il a ouvert un salon dans sa belle ville de Nice. Son style steampunk et fantastique fonctionne à merveille pour cet art ancestral.

Son livre est avant tout très accessible par des textes compréhensibles de tous, même pour les non-initiés. Comme il l’explique en préambule, « le tatouage est un acte définitif et irréversible ». Du rendez-vous avec le client à la période post-tatouage, en passant par le transfert, le free hand dont il est friand, le tracé, le matériel, le remplissage du noir ou la couleur, tout est bien détaillé.

La mécanique du tatouage est richement illustré de photographies et illustrations qui montrent les étapes du tatouage.

  • La mécanique du tatouage
  • Auteur : Loïc Malnati
  • Editeur : Paquet
  • Parution : 12 juin 2019
  • Prix : 12€
  • ISBN : 9782889325108

Résumé de l’éditeur : Guide pour apprendre à réaliser des tatouages par l’un des plus talentueux tatoueurs. Ce guide contient les informations nécessaires pour se lancer dans cette activité et réaliser des tatouages dans un but artistique ou professionnel : formations, techniques de travail, préparation du modèle, entre autres.

Blue flag 2

Vent de fraîcheur sur le manga ! Blue flag de Kaito est une très jolie série humoristique. Les éditions Kurokawa proposent le tome 2 autour de la fête du sport dans un lycée.

Après un tome 1 séduisant qui nous avait laissé un très bon souvenir, Kaito poursuit son récit avec le trio Futaba, Tôma et Taichi. C’est le mois de mai au lycée, le second continue de s’entrainer dur au base-ball. Capitaine de l’équipe, c’est le meilleur joueur. Son destin semble tout tracé vers une équipe professionnelle.

Pour la fête du sport, il propose à ses deux camarades, Futaba et Taichi d’être les deux animateurs du club de supporters de leur classe. Ainsi, Tôma sera le chef et les deux autres, ses lieutenants. Lentement, le trio s’ouvre et leur amitié prend naissance… En n’oubliant pas leur futur après le bac.

Tout de suite, on est charmé par l’univers imaginé par Kaito. L’ambiance décontractée dans ce lycée est attirante. Cette période de festivités autour du sport apporte de la chaleur à la série. Le lecteur apprécie avant tout l’humour dans ce volume 2. Pas un humour gras comme on en a l’habitude dans ce style de récits, ni trop subtil. Un humour donc très bien senti. Les personnages – surtout la timidité de Futaba et la maladresse de Taichi – sont très drôles.

Le rapport qu’entretiennent ces deux protagonistes avec Tôma est aussi amusant. Ce grand gaillard sportif se met à leur hauteur et le lecteur le découvre d’une bienveillance et très serviable avec les autres. Ainsi, il est très loin des clichés souvent véhiculés dans les mangas par les beaux gosses sportifs. Ici, il est décrit avec grande humanité.

Si le manga se dévore rapidement, le graphisme y est aussi pour beaucoup. Très cartoon et kawaï lorsque cela est nécessaire, le dessin de Kaito est d’une très jolie lisibilité.

Blue flag : une série sur le lycée drôle et intelligente !

  • Blue falg, volume 2
  • Auteur : Kaito
  • Editeur : Kurokawa
  • Parution : 13 juin 2019
  • Prix : 7.65€
  • ISBN : 9782368527412

Résumé de l’éditeur : C’est le début de l’été, le moment de porter des vêtements plus légers. Le lycée de nos héros organise une fête du sport. Se retrouvant chef de l’équipe des supporters, Tôma recommande Taichi et Futaba pour être ses seconds. Ne voulant pas le décevoir, ils acceptent et s’entraînent comme des fous. Seulement le jour J, Futaba craque au moment le plus important ! La fête du sport marquera le début d’une période de trouble dans laquelle vont s’engouffrer ces trois-là.

Le syndrome de l’imposteur

Jeune interne en médecine, Lucile fait un stage en psychiatrie. Elle développe alors Le syndrome de l’imposteur. Claire Le Men imagine ses difficultés dans un album La Découverte.

Claire Le Men connait bien son sujet puisqu’elle fut elle-même interne et spécialisée en psychiatrie. Se fondant sur son expérience et celles de collègues, elle imagine le parcours délicat de Lucile Lapierre. Réalisme et intelligence sont au cœur de cet album fort.

Après quelques pages expliquant ce qu’est un interne et les typologies de certains étudiants, l’autrice entre dans le vif du sujet.

Lucile doit effectuer un stage dans une unité de psychiatrie. Première erreur : elle entre dans la cafétéria où les patients lui pose des milliers de questions. Elle est alors prise en charge par Gabrielle, la cheffe de UMD (unité malades difficiles). Elle fait le tour, rencontre ses collègues et visite les locaux. Rapidement, elle se demande ce qu’elle fait là.

Après ce premier jour, elle sait que le lendemain sera beaucoup plus dur parce qu’elle devra questionner des patients. En attendant, elle se confie à Isabelle, sa grande sœur avec laquelle elle vit…

Claire Le Men pose tout cela devant le lecteur, sans filtre. C’est étonnant parce que lorsque l’on est loin de cet univers, on ne s’attend pas à cela. A la fin de son troisième stage en médecine, l’autrice fait une pause dans ses études et décide de prendre le crayon pour raconter les affres de ce métier si exigeant. Depuis, elle est devenue autrice de BD.

Le médium est idéal pour raconter tout cela. A l’image d’Aude Massot (Chronique du 115) ou de la série Ma vie de Carabin, il permet de prendre de la distance et de pouvoir donner une autre vision de la médecine.

L’unité de Malades difficiles déconcerte encore plus le lecteur. A l’instar de Troisième population (Pourquié & Ducoudray), le lecteur est confronté aux patients délicats et aux soignants qui reçoivent cela en pleine figure. Il faut être costaud ! Comment les comprendre ? Que faire de ces « fous », comme on les appelait autrefois ? Et enfin comment soigner lorsque l’on est atteint de ce syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur : surprenant, fort et d’une grande justesse.

  • Le syndrome de l’imposteur
  • Autrice : Claire Le Men
  • Editeur : La Découverte
  • Parution : 02 mai 2019
  • Prix : 17€
  • ISBN : 9782348043468

Résumé de l’éditeur : Lucile Lapierre, jeune interne en médecine en proie à un sentiment maladif d’illégitimité, est affectée un peu par hasard à une unité pour malades difficiles d’un hôpital psychiatrique. Dans ce récit initiatique inspiré de son expérience personnelle, Claire Le Men dresse un portrait juste et drôle de l’institution psychiatrique et des personnages qui la peuplent. Ce faisant, elle fait voler en éclat nos présupposés sur la folie.