Mamma Mia !

Venir habiter chez sa mère avec sa fille, voilà la nouvelle vie d’Aurélie. Quatre générations sous le même toit, ça risque de faire des étincelles ! Obion et Lewis Trondheim imaginent leur quotidien dans Mamma Mia ! , une série humoristique chez Dupuis.

Marie habite une petite maison au milieu d’immeubles. Elle propose à Aurélie, sa petite-fille, et sa fille Emma de venir s’installer chez elle. Une compagnie appréciable qui comblera le vide laissé par son défunt mari. C’était sans compter sur Sophie, sa fille, mère d’Aurélie et grand-mère de Emma.

Arrivée directement du Brésil où elle a vécu plusieurs années, elle emménage aussi chez Marie. Quatre générations de femmes sous le même toit, aïe, aïe, aïe…

Sans filtre, Marie, Emma, Aurélie et Sophie n’hésitent pas à dire ce qu’elles ont sur le cœur pour notre plus grand bonheur. Tout y passe : les références pop, les décalages intergénérationnels et les situations cocasses. Et c’est drôle !

Prépubliée dans le magazine Spirou et plébiscitée par les lecteurs, Mamma Mia ! est une sympathique série de Obion et Trondheim.

L’auteur de Je vais rester & Les herbes folles rivalise d’imagination pour proposer de très bons gags en une planche. Ce qui n’est pas aisé pour ce style d’album souvent inégaux et/ou qui se perdent sur la longueur voire dans le temps.

Obion est le dessinateur idéal pour porter le propos très amusant de la série. L’auteur de Soucoupe et membre de l’Atelier Mastodonte (voir son interview) manie avec brio un dessin souple et tout en rondeur qui apporte lui aussi son lot d’humour. Il est très fort pour exagérer les émotions des personnages et c’est très drôle !

  • Mamma Mia ! tome 1 : La famille des dames
  • Scénariste : Lewis Trondheim
  • Dessinateur : Obion
  • Éditeur : Dupuis
  • Prix : 9.90€
  • Parution : 03 mai 2019
  • ISBN : 9791034736898

Résumé de l’éditeur : Quand grand-mère, mère, fille et petite-fille cohabitent, cela ne peut donner qu’une série de situations pas toujours simples. Surtout quand l’une d’elles revient du Brésil et souhaite continuer de se laisser vivre, que la plus âgée tente d’éduquer sa fille du mieux possible bien qu’un peu tard, que la troisième cherche un travail, pendant que la dernière est toujours à l’école. Autant d’éclats de voix et de rire qui vont se croiser dans cette maison familiale. Emma, la dernière de la fratrie, a pour principal souci de devoir manger de la soupe et affronter l’école. Sa mère, Aurélie, doit retrouver un boulot et ce n’est pas chose aisée. Sa mère, donc la grand-mère d’Emma, est à plus de 50 ans encore une éternelle adolescente, elle rêve de voyage et est très occupée à s’occuper d’elle-même au grand désespoir de sa mère. Sa mère donc, la grand-mère d’Aurélie, mais aussi l’arrière-grand-mère d’Emma, accueille tout ce monde chez elle et se demande un peu pourquoi elle se retrouve dans cette situation… Une BD familiale qui s’adresse à toutes les générations ! Un humour et des dialogues savoureux imaginés par Lewis Trondheim et dessinés par Obion qui sauront faire mouche au sein de toute la famille.

La recomposition des mondes

Alessandro Pignocchi imagine La recomposition des mondes, un album autour du chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-landes, aux éditions Seuil.

Comme pour ses précédents ouvrages, Petit traité d’écologie sauvage et La cosmologie du futur, Alessandro Pignocchi  décrit un monde qui s’éteint, la Terre qui perd vie. Ancien chercheur en sciences cognitives, il met devant les yeux des lecteurs, une nature à l’agonie et des animaux qui disparaissent.

Inspiré par Philippe Descola pour la narration de La recomposition des mondes, Alessandro Pingnocchi raconte le séjour mouvementé de l’anthropologue à Notre-Dame-des-landes.

Dès la première page, le lecteur est plongé dans le chaos. Ce sont les derniers jours de la ZAD, les CRS font face aux derniers des résistants, ceux qui souhaitent rester sur ces terres malgré l’abandon du projet d’aéroport.

L’homme doit sortir masqué afin de résister aux gaz lacrymogènes. S’il était venu pour découvrir qui étaient les zadistes, il prend en plein figure les violences policières. Comment des escadrons de milliers d’hommes peuvent-ils se retrouver face à quelques dizaines de femmes et d’hommes ? Cette débauche d’énergie et ce déséquilibre entraineront beaucoup de dégâts. Des rapports internationaux et le Défenseur des Droits mettront en garde par la suite la France dans sa mauvaise gestion du dossier.

A l’image de La ZAD c’est plus grand que nous (de Simon Rochepeau et Thomas Azuelos), l’on découvre toute la force d’un groupe pour préserver l’environnement et ne pas obéir à toutes les règles.

La recomposition des mondes bénéficie du superbe trait à l’aquarelle de Alessandros Pignocchi. Si ses deux précédents albums étaient poétiques, celui-ci est plus terre à terre, sombre et sanguin.

  • La recomposition des mondes
  • Auteur : Alessandro Pignocchi
  • Éditeur : Seuil, collection Anthropocène
  • Prix : 15€
  • Parution : 18 avril 2019
  • ISBN : 9782021421224

Résumé de l’éditeur : Que se trame-t-il exactement sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes ? Notre anthropologue dessinateur mène l’enquête : s’agit-il d’un kyste peuplé de hippies violents ? Trop drogués pour comprendre qu’il faut partir puisque le projet d’aéroport est abandonné ? Ou de l’avant-poste, en Occident, d’un nouveau rapport au monde, affranchi de la distinction entre Nature et Culture ? L’enquête emprunte des chemins imprévisibles sur ce bocage qui, d’emblée, nous absorbe, nous transforme et recompose les liens que nous entretenons avec les plantes, les animaux et le territoire.

L’enquête de l’inspecteur McCullehan

Chercher des meurtriers, c’est le quotidien de Mc Cullehan. Pierre Schilling imagine L’enquête de l’inspecteur McCullehan, une très jolie comédie policière chez Les requins marteaux.

Le commissaire convoque Mc Cullehan. Il lui confie une nouvelle enquête autour d’un meurtre Rue Scrameustache. Pour l’aider, son chef lui propose Davis, un policier un brin simplet. L’inspecteur est dépité. Surtout que son nouvel acolyte a coincé la fermeture de son sac de couchage et qu’il va devoir commencer l’enquête emmitouflé.

Ils arrivent sur le lieu de l’assassinat. Mc Cullehan découvre une flèche jivaros à côté du corps…

Il y a de la folie et de la drôlerie dans L’enquête de l’inspecteur McCullehan. L’auteur australien Pierre Schilling sait y faire pour nous emmener avec lui dans son délire et nous faire rire. Peu importe le dossier et que cela soit un polar, peu importe l’enquête, on est enthousiasmé par tant de liberté de ton dans cette histoire.

Le crime est bête, Davis l’est aussi et la police pas toujours trop regardante sur la manière de mener l’enquête. Tout est fou et décalé dans cet album : les personnages comme le rythme. Les dialogues sont savoureux et Mc Cullehan un poil ronchon. Il ne sourit jamais et se moque des déconvenues de son nouveau coéquipier. Tel un saucisson, Davis passe la moitié de l’aventure prisonnier de son sac de couchage, ce qui apporte aussi son lot d’humour.

L’enquête de l’inspecteur McCullehan : une enquête folle, une très jolie comédie policière.

  • L’enquête de l’inspecteur McCullehan
  • Auteur : Pierre Schilling
  • Éditeur : Les requins marteaux
  • Prix : 16€
  • Parution : 15 février 2019
  • ISBN : 9782849612507

Résumé de l’éditeur : Mc Cullehan est un inspecteur humble et réservé qui déploie une grande énergie et beaucoup de détermination pour élucider les crimes. Tel Columbo ou Derrick, il est voué tout entier à son métier. Sur l’ordre du commissaire, il se lance avec un nouveau coéquipier, Davis, un garçon étourdi, nigaud et empoté, à la recherche d’un dangereux meurtrier. Au cours de ses investigations, tout semble se liguer contre lui. L’inspecteur est lâché par ses indics, confronté à la mafia, enlevé, expédié dans le désert et par ailleurs très agacé par Davis. Mc Cullehan parviendra-t-il à résoudre cette enquête ?

Bine, tome 1

Les éditions Kennes dévoilent le premier volume de Bine, une adaptation du roman de Daniel Brouillette par Steven Dupré et Alcante. Humour à tous les étages !

Canada. Benoît-Olivier, dit Bine, est un grand gaillard d’adolescent qui a redoublé déjà deux fois. Rêveur, ce garçon de 13 ans n’aime ni l’école, ni Mme Béliveau dite Belvache, la prof. Ce qu’il apprécie par dessus tout, c’est le sport, la seule discipline où il excelle.

Celle qu’il apprécie aussi, c’est Maxim, l’ado qui se comporte comme un vrai gars. Matchs de foot ou de hockey sur glace, ils font les 400 coups ensemble. Lui commence à tomber sous son charme, elle, elle le considère seulement comme un pote.

Pour son anniversaire, Bine demande un chien. En guise de cadeau, il reçoit un chat qu’il prénomme Anorexie

Petite série sympathique et drôle, Bine va sûrement plaire aux plus jeunes. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment : action, personnages attachants, folie douce, premiers émois et humour. Un très bon mélange !

Basé sur les romans de Daniel Brouillette, ce premier volet est rythmé et amusant. Alcante (alias Didier Swysen) joue avec malice avec ces codes et c’est très réussi. Le scénariste belge (Pandora Box, Rani, Ars Magna) fait équipe avec Steven Dupré pour la partie graphique. Le dessinateur de Kaamelott réalise de belles planches par un trait humoristique très agréable.

Bine : une série sympa et drôle. Pour passer un moment de détende et de rire !

  • Bine, tome 1 : Nom d’un chien !
  • Scénariste : Alcante, d’après Daniel Brouillette
  • Dessinateur : Steven Dupré
  • Éditeur : Kennes
  • Prix : 10,95€
  • Parution : 24 avril 2019
  • ISBN : 9782875807250

Résumé de l’éditeur : Le 22 décembre, Bine, le plus grand garçon de son école, fête ses 13 ans. Alors que ses parents décident de célébrer son anniversaire le jour de Noël, l’adolescent ne rêve que de deux choses : sortir avec Maxim et avoir le cadeau qu’il désire tant.

Mélusine, tome 27 : La guerre sans magie

Après En rose et noir, Clarke poursuit l’histoire débutée dans le volume précédant avec La guerre sans magie, un nouveau sympathique album de l’excellente série Mélusine.

Depuis 1995, Mélusine fait le bonheur des lecteurs du magazine Spirou. Créée quelques mois auparavant par François Gilson et Clarke, elle met en scène les péripéties d’une apprentie sorcière et de toute une faune bigarrée de personnages. Cet génial univers humoristique connaissait dans les premiers temps, des albums construits avec des gags en une planche.

Depuis 7 albums, c’est seul Clarke qui anime les aventures de Mélusine, le scénariste ayant passé la main. Pour ce 27e opus, l’auteur imagine le dénouement final de son histoire débutée lors du précédent opus. Dans ce diptyque, Mélusine découvre avec stupeur que sa mère n’est pas une sorcière mais une fée et qu’elle a trompé son monde depuis des décennies.

Après la demande de divorce, les choses sont inéluctables : la guerre entre les sorciers et les fées va commencer. C’est le chaos ! Surtout qu’une partie des fantômes entre en jeu dans le conflit. Mélusine ne sait plus où elle en est, surtout qu’elle apprend une autre nouvelle : Mélisande est sa sœur !

Ce 27e volume voit le Théâtre des combats, une guerre sans relâche, des rebondissements dans la vie de l’apprentie sorcière et cela donne un album assez étonnant mais redoutablement efficace. Plus ado-adulte que les premiers récits, le virage pris par Clarke est vraiment très bon ! Il n’oublie pas l’humour qui est aussi la marque de fabrique de Mélusine.

L’auteur de Réalités obliques est décidément un grand artiste. Aidé aux couleurs par le studio Cerise, il réalise des planches fortes et agréables à l’œil.

Mélusine : une fin de diptyque surprenante et excellente !

  • Mélusine, tome 27 : La guerre sans magie
  • Auteur : Clarke
  • Éditeur : Dupuis
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 26 avril 2019
  • ISBN : 9782374251523

Résumé de l’éditeur : Mélusine a découvert le terrible secret de sa mère : c’est une fée ! De plus, suite à une sombre affaire de photo trafiquée, cette dernière a demandé le divorce. Le père de Mélusine, un vrai sorcier, lui, est anéanti et ne comprend pas. Mais l’affrontement entre les fées et les sorciers est devenu inévitable et la guerre commence. Jusqu’au moment où la magie déserte les deux camps et rend la bataille très difficile. Surtout que des fantômes ont pris le relais et sèment la terreur. Dans ce chaos indescriptible, il n’y aura plus que Mélusine et Mélisande pour tenter de trouver une solution, réconcilier les différentes parties et découvrir qui est le malveillant qui se cache derrière tout ça.

Thoreau et moi

Cédric Taling adapte librement la pensée de Henry David Thoreau avec le très joli Thoreau et moi aux éditions Rue de l’échiquier.

Artiste peintre quadra, Cédric reçoit souvent la visite de Henry David Thoreau, le philosophe naturaliste américain. Mort depuis plus de 100 ans (en 1862), il lui apparaît fréquemment affublé d’un grand nez en forme de saucisse.

Il faut souligner que l’artiste est en plein doute dans sa vie et que les dialogues avec Thoreau lui permettent d’avancer. Transcendantaliste (la bonté inhérente des humains et de la nature), l’auteur américain a notamment écrit La désobéissance civile qui montre tout son dégoût de l’esclavagisme, ainsi que Walden ou la vie dans les bois (1854) qui met en scène un homme qui va profondément changer sa façon de penser, de consommer et de vivre au contact de la nature. Ainsi le père-naturaliste va avoir une vraie influence dans la vie de Cédric.

L’album est surprenant, parfois ardu à la lecture et drôle. Il y a de la fantaisie et du fantastique dans Thoreau et moi. Cet album original est incroyablement actuel notamment sur les questions des humains vis-à-vis de l’écologie et de l’environnement.

A l’heure où les étudiants et les lycéens s’inquiètent du dérèglement climatique et de la non-action des politiques, où Greta Thunberg va de plateaux TV en plateaux TV pour expliquer le mouvement et où L’affaire du siècle a obtenu plus de 2 millions de signatures, Thoreau et moi est un indispensable à lire !

  • Thoreau et moi
  • Auteur : Cédric Taling
  • Éditeur : Rue de l’échiquier
  • Prix : 17.90€
  • Parution : 11 avril 2019
  • ISBN : 9782374251523

Résumé de l’éditeur : Nourri de lectures sur les risques écologiques et l’urgence d’une descente énergétique radicale, Cédric, artiste peintre quadragénaire parisien, est traversé par de profondes angoisses existentielles. Cette sensibilité particulière le met mystérieusement en contact avec l’esprit de Henry David Thoreau (1817-1862), figure fondatrice de la philosophie décroissante. Celui-ci apparaît régulièrement à Cédric, tel un Jiminy Cricket d’aujourd’hui, empruntant au fil de leurs rencontres diverses formes animales et végétales plus ou moins abouties – une sorte d’incarnation animiste de leur empathie commune pour la nature. Ils poursuivent ainsi une conversation philosophique intermittente qui leur permet de constater qu’à deux siècles d’écart, les problématiques issues de l’exacerbation du capitalisme et du consumérisme demeurent inchangées. Malgré les avancées scientifiques et technologiques, les humains persistent à succomber aux mêmes folies plutôt que de rechercher les plaisirs simples. Temporairement séduit par les thèses des collapsologues puis des survivalistes, Cédric finit par trouver un terrain à la campagne, près d’un lac, pour y construire une maison hobbit autosuffisante. Très librement inspirée de Walden, ou la vie dans les bois , le chef-d’oeuvre de Henry David Thoreau, cette bande dessinée retrace la prise de conscience écologique d’un homme d’aujourd’hui et pose la question universelle du changement de vie : face aux impasses de notre modèle social, comment mener une existence qui a du sens ?

SamSam

Un jeune super-héros et un alien vivent de drôles d’aventures dans SamSam, une série BD Kids signée Serge Bloch.

Les éditions BD kids dévoilent les deux premiers volumes de SamSam, la nouvelle série de Serge Bloch. Ultra connu par sa série fétiche Max et Lili (plus de 115 tomes) sur des textes de Dominique de Saint-Mars, l’illustrateur née en 1956 met en scène SamSam le petit super-héros et Petit Poa son ami alien.

Trois aventures composent chaque volume. Les histoires sont idéales pour les plus jeunes : simples, sympathiques, fantaisistes et drôles. Le duo est charmant et attachant.

Soucoupe volante, planètes habitées, Super Julie la jolie jeune fille, amitié et solidarité sont au cœur de ces mini-récits très réussis.

Créée pour le magazine Pomme d’Api, la série SamSam fut même déclinée en série animée télévisée à partir de 2007. Au total, 91 petits épisodes diffusés sur France 5. Logique donc de retrouver le duo en bande dessinée.

Médaille d’or de la Society of Illustrators en 2005, Serge Bloch est un grand auteur jeunesse. Son style graphique est tout de suite reconnaissable : un trait épais pour les contours, un dessin tout en rondeur et des couleurs pétillantes pour un maximum de lisibilité.

  • SamSam, tome 2 : T’es trop fort, SamSam !
  • Auteur : Serge Bloch
  • Éditeur : BD Kids, collection Mini BD Kids
  • Prix : 8.95€
  • Parution : 10 avril 2019
  • ISBN : 9791036311055

Résumé de l’éditeur : En 20 planches, le meilleur des aventures de SamSam avec ses amis Petit Pôa, Crapouille et les marchiens ! Un univers tendre, énergique, ludique ! La BD SamSam est publiée tous les mois dans le magazine Pomme d’Api (800 000 lecteurs). Depuis sa création par Serge Bloch, le créateur de Max et Lili, Zouk, Toto…, elle a été adaptée deux fois en dessin animé.

Pilo, tome 3

Pilo est heureux, il va débuter le karaté. Un sport vraiment fait pour lui. Julien Mariolle dévoile le troisième opus de Pilo, la meilleure série gags de ces dernières années !

Pour ce nouvel album de Pilo, Julien Mariolle lui fait de nouveau vivre de sympathiques aventures, très drôles autour de son nouveau hobby : le karaté. Après un premier volume de présentation, le suivant chez sa mémé, le voilà prêt à batailler sur les tatamis.

Visite chez le médecin, achat du kimono et premiers entrainements, tout est réuni pour passer un excellent moment de lecture. Ajouter à cela, des gags avec sa maman, Janis sa baby-sitter ou des scènes à l’école, et l’on obtient encore un superbe album !

Non seulement Julien Mariolle est fort dans ses mini-récits (peu d’albums de ce genre sont réussis et perdurent hormis Dad ou La cantoch de Nob), mais son dessin nous charme. C’est simple, visuellement beau et le trait apporte lui aussi son lot d’humour.

Pilo : un petit garçon que tout le monde rêverait d’adopter !

  • Pilo, tome 3 : Banzaï
  • Auteur : Julien Mariolle
  • Éditeur : Bamboo
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 02 mai 2019
  • ISBN : 9782818966815

Résumé de l’éditeur : L’imagination de ce gamin ne prend jamais de repos ! Pilo se met au Karaté. Sa maman est ravie parce qu’il paraît que ça défoule et que ça a un effet relaxant. Pilo va enfin pouvoir canaliser son énergie. Mais avant de mettre un pied sur le tatami, il faut aller chez le médecin pour un check-up et un certificat médical, puis prendre la direction du forum des associations pour inscrire Pilo au club et enfin acheter un kimono au magasin de sport. Autant de mini aventures pour ce petit garçon à l’imagination sans limite qui va découvrir qu’un peu de sagesse, ça a du bon.

Hôtel Atlantide

Album d’illustrations en noir et blanc, Hôtel Atlantide est signé Serge Kliaving. Surréaliste et enchanteur !

Après les ouvrages de Nicolas Arispe (Le livre, Le plus long des chemins) et celui de Jérémie Horviller (Imastu), les éditions Le tripode poursuivent leur exploration d’univers graphiques forts et singuliers avec ce livre de 116 pages. D’étranges créatures aquatiques peuplent cet Hôtel Atlantide. Ces animaux anthropomorphes toujours bien habillés et soignés, côtoient aussi des êtres humains.

A chaque fois, une illustration pleine page a pour décor une pièce de cet établissement. Du salon aux chambres, Serge Kliaving imprime de l’étrangeté, de l’absurde mais aussi de la poésie. Ouvrage dans les pas des surréalistes, il lorgne du côté du génial Roland Topor.

Les scènes surnaturelles interrogent et fascinent les lecteurs. Sans être une histoire qui se suit, Hôtel Atlantide peut se grappiller de ci, de là.

Dans un très bel écrin – Le tripode fait toujours  un vrai effort éditorial de qualité sur les pages et la couverture – le livre bénéficie du talent immense de ce graphiste hors-pair. Fines hachures, grattages, tout est beau chez Serge Kliaving, un auteur mystérieux et rare.

  • Hôtel Atlantide
  • Auteur : Serge Kliaving
  • Éditeur : Le Tripode
  • Prix : 21€
  • Parution : 9 mai 2019
  • ISBN : 978-2370552051

 

 

Loved Circus

Hétéro, Kei doit travailler dans une maison close gay afin d’éponger ses dettes. Nemui Asada imagine son histoire dans Loved Circus, un yaoi sympa chez Taifu Manga.

Momo est une prostituée. Kei tombe amoureux d’elle. Pour pouvoir la tirer des griffes de son souteneur, il emprunte une énorme somme d’argent. S’il réussit son entreprise pour la sortir de sa condition, elle le laisse tomber.

Ruiné, empli de chagrin et tentant de mettre fin à ses jours, il doit rembourser ses dettes. Il est alors kidnappé et se réveille dans un lieu étrange : au cirque, une maison close pour homosexuels. Le propriétaire connait très bien la personne qui lui a prêté de l’argent. Il efface sa dette mais en contrepartie, il devra travailler pour lui. En premier lieu, il nettoiera et confectionnera les repas, puis il devra se soumettre aux clients…

Voici un petit yaoi sympathique et moins glauque que ne le laisserait présager le résumé de la 4e de couverture. Au-delà du lieu de débauche, avec souvent des clients pervers, en manque d’amour et d’affection, l’histoire est plus subtile.

Loved circus est porté par des personnages divers et bien campés par Nemui Asada. L’autrice prend un grand soin pour développer leur psychologie. Leurs relations est plus complexe qu’un simple manga yaoi. Ils se soutiennent les uns les autres et deviennent même une famille pour Kei.

Restent néanmoins, la violence des rapports propriétaire/prostitués et clients/prostitués qui est parfois dure et délicate. Les dessins sont engageants, beaux et plein de mouvements.

  • Loved circus
  • Autrice : Nemui Asada
  • Éditeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 28 mars 2019
  • ISBN : 9782375061220

Résumé de l’éditeur : Depuis quelque temps, Kei fréquente Momo, une prostituée dont il est tombé amoureux. Afin de l’aider à sortir de cette vie de misère, il décide de payer ses dettes. Malheureusement pour lui, il va faire de mauvais investissements et perdre tout ce qu’il avait. Sans argent et endetté à son tour, Kei, totalement désespéré, tente de se suicider. Un nouvel échec qui va lui ouvrir les portes du Cirque, un établissement sexuel qui regroupe quatre hommes, gays, qui vivent et travaillent ensemble. Malgré leur situation, chacun d’eux garde l’espoir d’avoir une vie meilleure et de trouver l’amour. À leurs côtés, Kei va découvrir une autre vision de la vie. Cet électrochoc lui permettra-t-il de rebondir ?

Sorceline, tome 2

Sorceline culpabilise : elle transforme les créatures fantastiques en statue de verre. Paola Antista et Sylvia Douyé poursuivent leur très belle série jeunesse avec un 2e opus de Sorceline.

L’île de Vorn. Sorceline est plutôt contente de son stage en fantasticologie : les cours du professeur Balzar lui plaisent et le groupe d’élèves autour d’elle est plutôt sympa. Willa, Alcide, Arlène et Mérode se révèlent petit à petit.

Néanmoins tout n’est pas tout rose. Elle culpabilise : toutes les créatures qu’elle touche, se transforment en statue de verre. Pire, elle pense que c’est à cause d’elle que certains de ses camarades disparaissent…

Après un premier volet qui nous avait enchanté, Sylvia Douyé imagine un deuxième tome autant accrocheur. L’univers fantastique de Sorceline plait par sa richesse et par des personnages attachants. Le suspense est à son comble : et si Sorceline était une vraie sorcière à la magie noire ? Ses camarades prennent de l’épaisseur. Certains ont des comportements étranges et d’autres s’éloignent d’elle. Ainsi, cette suite est un vrai tournant dans la série, un vrai nœud dans l’intrigue.

Si le récit de Sorceline nous envoute, le graphisme de Paola Antista nous ravit. L’autrice réalise de très jolies planches, rythmées.

  • Sorceline, tome 2 : La fille qui aimait les animonstres
  • Scénariste : Sylvia Douyé
  • Dessinatrice : Paola Antista
  • Éditeur : Vents d’Ouest
  • Prix : 10,95€
  • Parution : 02 mai 2019
  • ISBN : 9782749308975

Résumé de l’éditeur : Entrez dans le monde des créatures fantastiques !Les élèves poursuivent leur stage de fantasticologie chez le professeur Archibald Balzar. Mais Sorceline est rongée par la culpabilité. En effet, comme elle pense être responsable des disparitions de ses camarades, elle peine à se concentrer en classe et perd toutes ses capacités. Il lui est alors de plus en plus difficile de cacher ses états d’âme surtout face à Alcide qui est un peu trop prévenant, Willa, trop curieuse, ou Mérode… décidément très étrange. Pourtant Sorceline n’est pas la seule à faire des cachotteries. Et d’ailleurs quand sonnera l’heure des révélations, personne ne sera épargné par la stupéfaction !Avec Sorceline, plongez dans un univers merveilleux, à la croisée des mondes entre Harry Potter et Peggy Sue et les fantômes. Une nouvelle série de BD jeunesse rafraîchissante sur la magie et l’amitié, pleine de romance et d’aventure, par la scénariste de Marie-Lune !

Ceux qui construisent des ponts

Alfonso Zapico narre la rencontre entre deux hommes dont l’histoire avec l’organisation indépendantiste ETA est forte dans Ceux qui construisent des ponts chez Futuropolis.

Nous avions été impressionnés par Café Budapest, le précédent ouvrage traduit en français de Alfonso Zapico. Un album fort et intelligent autour de la musique et du conflit israélo-palestinien. L’auteur espagnol né en 1981 aime les destins hors-du-commun, des gens ayant des choses à dire, ayant accompli des actes forts et ayant des vies multiples. C’est encore le cas avec Ceux qui construisent des ponts.

A travers ce très beau documentaire, il explore l’engagement politique dans le sens noble du terme, celui du citoyen qui agit dans la cité, la vie, la ville.

Edu Madina était un homme politique PS ayant échappé à un attentat de l’ETA, tandis que Firmin Muguruza est un musicien du groupe Kortatu et proche des idées indépendantistes de l’organisation terroriste. Tous les deux sont basques mais ne luttent pas de la même manière pour leur région.

Ils furent ennemis, ils deviendront amis par l’entremise de Alfonso Zapico. L’auteur de bande dessinée est le témoin de se rapprochement, de leur dialogue sincère et fort. Depuis 2016, le dessinateur les suit pour raconter.

Avec près de 1000 morts lors des affrontements état/ETA, la lutte armée fut rude et a entrainé du chagrin. Pourtant Muguruza et Madina sont de vrais hommes de paix. Si la manière est différente, le but est le même.

En réunissant ces deux grandes personnalités basques, Zapico leur permet de construire des ponts entre eux, les laisser dialoguer et donner leur vision du monde. Ils se retrouvent aussi autour de la musique. Au-delà de l’album, c’est déjà un beau symbole. 70 ans de lutte effacés par l’intelligence des deux hommes.

  • Ceux qui construisent des ponts
  • Auteur : Alfonso Zapico
  • Éditeur : Futuropolis
  • Prix : 25€
  • Parution : 03 avril 2019
  • ISBN : 9782754826372

Résumé de l’éditeur : En mai 2018, l’organisation armée indépendantiste basque ETA (pour Euskadi Ta Askatasuna) annonçait sa dissolution. Alfonso Zapico a proposé à deux personnalités politiques et culturelles basques, qui furent dans des camps opposés, de se rencontrer pour parler des sources de l’histoire et pour envisager l’avenir, ensemble… Publié au printemps dernier en Espagne, Ceux qui construisent des ponts a connu un excellent accueil médiatique et politique, réunissant des salles entières pour débattre de ce livre. C’est un véritable document de travail sur les luttes d’indépendances régionales et les enjeux humains qu’elles véhiculent.