Linette, le dragon saucisse

Etre en prise avec un chien dragon, pas simple pour Linette. Catherine Romat et Jean-Philippe Peyraud dévoilent le deuxième opus des aventures fantastiques de Linette, Le dragon saucisse.

C’est la fête dans la famille de Linette. Le barbecue est de sortie ! La petite fille est enthousiaste à la vue d’un chien. Elle pense qu’il pourra être un bon compagnon de jeu. Seulement, l’animal préfère déterrer les os.

Le déjeuner est servi et le papa de Linette lui interdit de manger des merguez car elles sont trop piquantes. C’est mal la connaître. Elle s’empresse de chiper la dernière à peine son dos tourné.

Alors qu’elle songe à la déguster près de son château, arrive le chien. Elle lui en donne un bout et c’est le drame…

Après Les pieds qui poussentqui lui permirent une aventure surnaturelle, Linette s’amuse avec un chien saucisse. Comme pour le précédent tome, le récit de Catherine Romat est sympathique, amusant et distrayant. L’histoire fantastique sans texte est enlevé, drôle et emplie de scènes surréalistes.

Idéale pour les primo et non-lecteurs, la série Linette plaira au plus grand nombre. On aime les facéties de la petite fille et de son nouveau compagnon de jeu.

Comme pour le premier volume, on est charmé par le dessin de Jean-Philippe Peyraud. Nous l’avions dit à ce moment-là dans notre chronique, la bande dessinée jeunesse lui va comme un gant. Son dessin ligne-claire est idéal pour ce genre.

Linette : une amie que tous les enfants aimeraient avoir !

  • Linette, le dragon saucisse
  • Scénariste : Catherine Romat
  • Dessinateur : Jean-Philippe Peyraud
  • Editeur : La Gouttière
  • Parution : 05 avril 2019
  • Prix : 10.70€
  • ISBN : 9791092111958

Résumé de l’éditeur : Dans la tête de Linette, il y a un jardin, des fleurs, un chercheur d’os, une saucisse, des pommes, une pelle… et pas mal d’idées qui trottent ! C’est la fête dans le jardin de Linette : ses parents ont organisé un barbecue ! C’est l’occasion pour la fillette de rencontrer un nouveau compagnon de jeu, un drôle de chien farceur qui ne pense qu’à trouver un os à ronger, quitte à s’en prendre aux fleurs. Dépitée, Linette se rabat sur la nourriture alléchante… des saucisses piquantes bien trop épicées et impossibles à manger. La petite fille a le malheur d’offrir les restes au charmant toutou qui se transforme alors du tout au tout… Attention, ça va chauffer !

Saint Rose à la recherche du dessin ultime

Sous forme de comédie, Saint Rose à la recherche du dessin ultime est une très belle aventure signé Hugues Micol chez Futuropolis.

On est toujours agréablement surpris par le merveilleux univers de Hugues Micol. Après Chiquito la muerte, Terre de feu ou Scalp (Grand prix Töpffer international), il imagine Saint Rose, une aventure graphique originale et haletante. L’auteur parisien se met en scène dans cette histoire autour d’un dessin.

Le dessinateur à rendez-vous chez Santorin Saint-Rose, riche aventurier détective. Il demande à l’enquêteur de l’aider à retrouver un dessin volé qu’il avait réalisé lors d’une soirée privée où il s’était déguisé en Van Gogh. L’appel de l’aventure, il n’en fallait pas plus pour Saint Rose pour embarquer tout le monde vers Macao…

Entre Tintin et Corto Maltese, cet album respire l’action mais surtout la fantaisie. Cette virée en mer vers Macao à la recherche d’un oiseau ayant perdu sa plume est décalée. Aidé aux couleurs par la brillante Isabelle Merlet, Hugues Micol dévoile de très belles planches.

Entre biographie et aventure fantastique, Saint Rose à la recherche du dessin ultime ravira les amateurs d’humour loufoque.

  • Saint Rose à la recherche du dessin ultime
  • Auteur : Hugues Micol
  • Editeur : Futuropolis
  • Parution : 06 mars 2019
  • Prix : 16€
  • ISBN : 9782754824101

Résumé de l’éditeur : Alors voilà… Hugues Micol est un auteur de bandes dessinées. Un soir, dans une boite de nuit, alors qu’il fait un extra sur le thème des Impressionistes, au milieu des fêtards, il réalise le dessin ultime : un trait nouveau, une piste graphique pleine de promesses, bref, un miracle s’est produit. Il a l’impression que ce dessin marque un tournant dans sa vie d’artiste… Mais hélas, le temps de prendre un verre pour fêter ça, le dessin a disparu. À côté du chevalet, une plume de cigogne noire. Le lendemain, il se rend chez Santorin Saint Rose, le fameux détective aventurier, afin qu’il retrouve son dessin. Pour Saint Rose et son équipe, pas de doute, l’oiseau est migrateur, il a dû migrer vers le sud, avec escale à Macao. Il faut lever l’ancre sur le champ. Sans plus hésiter, Hugues Micol décide de délaisser le confort de sa table à dessin pour suivre l’enquête qui le mènera à l’autre bout du monde !

Pokémon je te choisis

Comment Sacha et Pikachu se sont-ils rencontrés ? Comment sont-ils devenus l’un des duo de chasseurs le plus performant ? Shoji Yonemura adapte Pokémon je te choisis en manga.

Bourg Palette. Sacha se réveille en trombe. Aujourd’hui, il a rendez-vous avec le professeur Chen afin de récupérer un Pokémon. Il souhaite devenir l’un des meilleurs dresseurs de la région.

Dans le laboratoire, le scientifique lui explique que Salamèche, Carapuce et Bulbizarre, ses préférés, ont déjà été choisis parce qu’il est arrivé le dernier. Il n’en reste qu’un : Pikachu !

Sacha tente un premier exercice avec lui, mais le Pokémon jaune n’en fait qu’à sa tête. Ils sont même attaqués par des oiseaux et le dresseur protège Pikachu. Il lui est alors redevable et c’est ainsi que le duo se forme…

Adaptation en manga du film d’animation sorti sur les écran en 2017, Pokémon je te choisis est agréable à la lecture. Sans révolutionner ni le genre shônen, ni le genre manga, ni la série Pokémon, il se laisse facilement lire.

Les ressorts de l’intrigue sont hyper-classiques, la rencontre pas très originale, on s’attendait d’ailleurs à une scène plus forte et plus spectaculaire. Les dessins sont quant à eux plus que sommaire.

Néanmoins, les amateurs de l’univers et les néophytes y trouveront leur compte. En effet, ils pourront suivre les premières captures de Sacha et Pikachu.

Pour plus d’intensité, de suspense et d’aventure, on préférera les autres séries de l’univers Pokémon publiées par le même éditeur Kurokawa.

  • Pokémon, je te choisis
  • Auteur : Shoji Yonemura
  • Editeur : Kurokawa
  • Parution : 10 janvier 2019
  • Prix : 6.80€
  • ISBN : 9782368526439

Résumé de l’éditeur : Sacha et Pikachu forment un duo qui semble inséparable ! Mais comment en sont-ils arrivés là ? Revivez la toute première rencontre de Sacha et Pikachu et le début de leur périple à travers la région de Kanto. Leur route croisera celle du mystérieux Marshadow et du flamboyant Pokémon légendaire Ho-Oh! Une aventure à découvrir ou à redécouvrir en manga !

Collection Pet Soleil manga

Pour célébrer le printemps qui s’annonce, les éditions Soleil Manga dévoilent trois nouvelles séries dans sa collection Pet : Globule de Mamemoyashi, Polar bear in love de Koromo et Un shiba en plus de Mayumi Muroyama.

Globule, une vie de jeune lapin

Mamemoyashi a adopté Globule, une jeune lapine sympathique. Il avait auparavant raconté son histoire en manga (un volume chez Soleil Manga). Il revient avec un one-shot où il dévoile la jeunesse de son animal de compagnie.

Les Japonais sont gagas de leurs chats et autres animaux (voir notre Top 10 des mangas avec des chats). Encore une fois, le lecteur français peut le constater avec ce joli petit manga tendre, drôle et parfois loufoque.

Ce que l’on apprécie avant tout dans ce style de récit, c’est la très grande autodérision dont peut  faire preuve les auteurs. Pour cela, Mamemoyashi dévoile des strips de 4 vignettes verticales. Cela fonctionne bien puisque ce sont des petites saynètes dans leur appartement, très courtes et avec beaucoup de rythme.

Globule : un manga idéal pour les plus petits, doux, chaleureux et très drôle !

A polar bear in love

Alors que d’habitude les ours polaires sont friands de phoques et otaries, l’un d’entre eux tombe amoureux d’un petit mammifère de la banquise.

Le gros plantigrade protège le phoque, lui dit tout son amour et tente des marques d’affection envers lui. Le petit animal lui semble dépité par la situation. Il ne sait jamais comment s’en dépêtrer . Mieux, il veut s’enfuir par tous les moyens…

Pour ce premier opus de A bear polar in love, le lecteur est agréablement surpris par la relation entre l’ours et le phoque. C’est l’antagonisme et le paradoxe qui plaisent dans ces gags très courts. L’amour fou d’un côté et de l’autre la non-réciprocité.

Koromo multiplie les situations cocasses et les quiproquos. Peu de décors, juste le blanc immaculé de la banquise. La part belle est faite aux deux protagonistes et leur étrange relation.

A polar bear in love : c’est doux, c’est fou et amusant !

Un shiba en plus

Quelle vie de chien lorsque l’on est moche ! Depuis plus d’un an, Shibako attend un foyer pour être adopté. Arrivé à trois mois dans une animalerie, cette shiba inu est accueillie par une vielle mamie. Grâce à une entourloupe, la vendeuse réussit à lui refourguer avec une très belle shiba inu noire…

Prépublié dans la revue Flowers des éditions Shogakukan en 2017 au Japon, Un shiba en plus est agréable et sympathique. Mayumi Muroyama met en image la très belle relation d’une vieille femme et de ses deux chiens. On apprécie l’amour et la fidélité des deux animaux envers leur propriétaire. En effet, avoir un animal implique de grandes responsabilités.

Avec de la pudeur et un brin d’émotion, la mangaka dépeint aussi des moments souvent délicats, toujours avec de la délicatesse. Elle anime aussi un quartier plein de vie.

Un shiba en plus : des petits moments de bonheur entre une vieille dame et ses deux chiens. Un beau one-shot !

  • Collection Pet Soleil Manga : Un shiba en plus, A polar bear in love et Globule
  • Auteurs : Mayumi Muroyama, Koromo et Mamemoyashi
  • Editeur : Soleil Manga, collection Pets
  • Parution : 06 mars 2019
  • Prix : 6.90€ et 15€ pour A bear polar in love
  • ISBN : 9782302075641

 

Life

Deux jeunes adolescents se rencontrent tous les jours sur une ligne blanche dans la rue. Leur valse les emporte,  tombent amoureux et vieillissent ensemble. Miya Tokokura imagine leur vie dans Life, un très joli yaoi Taifu comics.

A 17 ans, on est encore un peu enfant dans sa tête. Nishi aime marcher sur les lignes continues dans sa ville. Il est persuadé que s’il ne le fait pas, des requins le mangeront. Quant à Itô, lui, il est certain que s’il ne marche pas dessus, il tombera dans des pics à glace.

Il propose alors au jeune blondinet de valser avec lui afin de continuer à marcher sur la ligne. Ainsi tous les jours, les deux se rencontrent à la même heure, en fin de journée et valsent. Le jeune homme brun est irrésistiblement attiré par Nishi. Il aime ce contact quotidien. Un jour, il l’embrasse furtivement et le laisse en plan, les fesses part terre.

« Je suis cette ligne pour aller à la rencontre d’une personne qui m’est chère » se dit Nishi. A 19 ans, les deux tombent alors amoureux…

Quel superbe et sympathique yaoi ! Miya Tokokura imagine une sublime histoire d’amour, une vraie leçon de vie avec Life. D’une rencontre étrange et un délire surprenant et bon enfant, va naître une relation qui durera toute une vie. Lauréat du prix du meilleur yaoi au Chil Chil BL Awards 2018, ce récit est à la fois touchant, drôle et empli d’émotions.

Souvent les yaoi parlent de la rencontre, des premiers émois et de scènes explicites mais pour une fois l’histoire met en scène toute une vie. De leur 17 ans à leurs morts, Nishi et Itô se dévoilent devant nous, avec leur folie, l’amour, le désir qui s’enfuit, les hauts et les bas, comme dans un couple hétéro et c’est ce qui plait. Enfin l’on suit un couple de sa naissance à sa fin dans un couple homo. Toutes les phases d’une existence sont là, simples et universelles, sans filtre mais avec une force narrative surprenante.

Sans trop en dévoiler, le lecteur sera surpris par des moments de grâce, de joie mais aussi les moments de doute. Si souvent, les deux protagonistes de yaoi sont marqués par leur antagonisme, ici, il y a une dualité peu développée. On aime cette proximité de caractère. Les dessins sont lumineux et chaleureux.

Life : et si c’était ça un vrai amour homo ? De sa naissance à sa mort, c’est superbe !

  • Life
  • Autrice : Miya Tokokura
  • Editeur : Taifu Comics
  • Parution : 28 mars 2019
  • Prix : 8.99€
  • ISBN : 9782375061138

Résumé de l’éditeur : Deux jeunes lycéens ont un hobby : marcher sur une ligne blanche et imaginer que le reste de la rue est dangereux, que ce soit une mer infestée de requins ou un gouffre rempli de stalagmites aiguisées. C’est sur l’une de ces lignes qu’ils se rencontrent et qu’ils deviennent très vite amis, puis amants.

Folk, épisode 1

Trouver des musiciens et enregistrer un disque, voilà l’immense défi de Jug, un renard ayant conclu un pacte avec un fantôme. Iris dévoile le premier volume de Folk, un album La Pastèque.

Comme souvent, les soirs de weekends, Jug se pinte. Après avoir dragué une belle femme, il s’endort, raide ivre. Il est alors réveillé par le fantôme d’une chouette. Il lui propose la gloire, la fortune et les femmes s’il arrive à enregistrer un album dans les mythiques studios Delta. Pour cela, il n’a que 100 jours. La chouette fait alors de lui une guitariste virtuose. Il se met en quête de musiciens…

Le premier opus de Folk est décalé et drôle. Iris dévoile un récit anthropomorphique où les personnages sont plus fous les uns que les autres. Dans un décor western, l’autrice de La liste des choses qui existent (avec Cathon) imagine le périple de Jug. Ce récit initiatique est une belle variation du mythe de Faust. Pas de décès à la fin mais la gloire et la réussite grâce à un don surnaturel.

C’est aussi une belle plongée dans le monde de la musique. Cette belle bande dessinée est agréable à la lecture par des situations cocasses et des dialogues savoureux. Le dessin tout en rondeur se place dans les pas de Siris, l’auteur du merveilleux Vogue la valise.

  • Folk, épisode 1/3
  • Autrice : Iris
  • Editeur : La Pastèque
  • Parution : 15 mars 2019
  • Prix : 19.90€
  • ISBN : 9782897770440

Résumé de l’éditeur :

Après un soir de beuverie, Jug accepte un pacte avec un fantôme : il a 100 jours pour se rendre de l’autre côté du continent pour enregistrer un disque au mythique studio Delta. Il deviendra un virtuose de la guitare mais devra s’entourer de musiciens les plus talentueux de tous…

 

Les mémoires incroyables de la vie fantastique de Stan Lee

Les éditions Talent proposent Les mémoires incroyables de la vie fantastique de Stan Lee, une autobiographie mise en image par Peter David et Colleen Doran.

Décédé le 12 novembre 2018, Stan Lee est indissociable des comics book américains. Cocréateur  des X-Men, Avengers et autres Spider-Man, il fut l’un des piliers des éditions Marvel.

Si l’on connait l’auteur, on ne connait moins sa vie privée. Comment est-il devenu le maître de la bande dessinée américaine pendant des décennies ? Les mémoires incroyables de la vie fantastique de Stan Lee brosse ainsi son portrait.

Toujours délicates en bande dessinée, les biographies sont un genre prisé mais souvent peu réussi. Quant au genre autobiographique, les nombreux albums sont bons s’il y a de la sincérité.

Ici, on est surpris agréablement par cet album plutôt bon. Même si l’on verse dans l’hagiographie, cela peut parfois agacer. En même temps, il a le droit, c’est lui qui se raconte. Si vous attendez des révélations fracassantes ou des règlements de compte, passez votre chemin. Tout est beau et lissé.

Reste la carrière incroyable de Stan Lee, faite de rencontres, de dessinateurs, de réussites et d’échecs commerciaux. C’est aussi grâce à lui que la firme Marvel s’est sauvée.

Si l’on est fasciné par sa vie professionnelle, on est moins emballé par la partie graphique de Peter David et Colleen Doran. Les postures des personnages sont hyper-figés, les cadrages souvent les mêmes et les couleurs trop numérisées.

  • Les mémoires incroyables de la vie fantastique de Stan Lee
  • Auteurs : Stan Lee, Peter David et Colleen Doran
  • Editeur : Talent Editions
  • Parution : 06 mars 2019
  • Prix : 19.90€
  • ISBN : 978-2378150648

Résumé de l’éditeur : STAN LEE, légende des comics et co-créateur de Spider-Man, Hulk, Iron Man, des X-Men, des Avengers et d une légion d autres personnages Marvel, partage son héritage iconique et l histoire de la naissance des comics.

ô pacifique, l’eau qui dort

Un vieux loup de mer, célibataire endurcit fait la connaissance de Alice. Et si c’était elle le grand amour tant attendu ? Pog et Cédrick Le Bihan imaginent ô Pacifique, l’eau qui dort, un bel hymne à la mer et aux amours impossibles.

Après deux volumes de leur superbe série anthropomorphiques Mulo, Pog et Cédrick Le Bihan reviennent avec ce très joli album tendre, doux et optimiste chez Fluide Glacial.

Le duo s’invite en Bretagne et suit les pas de Pacifique Le Quellec, marin célibataire. Casquette Mammouth verte vissée sur la tête, clope au bec et survêt orange, il écume les mers pour gagner sa croûte. L’accompagnant dans ses sorties, il y a Guidasse, mouette cynique. Un jour, Alice débarque pour louer son bateau. Elle vient faire du snorkeling…

ô Pacifique, c’est aussi de l’humour avec les relations entre le marin et Guidasse mais aussi les caractères des personnages : la mouette parlante assez cinglante, Pacifique pince sans rire et la jeune femme débrouillarde.

Les protagonistes imaginés par Olivier Pog sont attachants, l’ambiance entre nostalgie et présent agréable. Le scénariste de Trappeurs de rien et Le renard Tokela nous parle aussi de nature et de la mer à protéger. Il évoque aussi l’acceptation de soi et des autres. Sans trop en dévoiler, Alice ne succombera pas aux charme du bourru marin.

Cédrick Le Bihan (Lulu et son dragon) est le dessinateur idéal pour restituer cette ambiance tendre et drôle. Son trait tout en rondeur apporte aussi de la chaleur aux personnages.

  • ô Pacifique, l’eau qui dort
  • Scénariste : Olivier Pog
  • Dessinateur : Cédrick Le Bihan
  • Editeur : Fluide Glacial
  • Parution : 06 mars 2019
  • Prix : 14.90€
  • ISBN : 9782378782184

Résumé de l’éditeur : Pacifique Le Quellec est un vieux loup de mer qui vit en Bretagne et dont l’univers se limite au bar et à la pêche au bar. Lorsqu’il est seul, Guidasse, une femelle goéland, se met à lui causer. Cela lui permet de supporter la solitude de longues journées passées en mer. Et puis arrive Alice, une jolie rousse qui va chambouler le quotidien de ce vieux garçon. Pacifique stagnait. Il va se réveiller, se révéler.

Manuel de BD pour les enfants

Après Dessiner, illustrer mode d’emploi, les éditions Eyrolles proposent Manuel de BD pour les enfants signé Lorenzo Chiavini.

Alors que Dessiner, illustrer mode d’emploi s’adressait aux novices adolescents ou adultes, Manuel de BD pour les enfants est ciblé pour les plus jeunes.

Le premier mettait en scène avec humour l’auteur Yuio, le second est beaucoup plus didactique encore. Lorenzo Chiavini compose son ouvrage de 128 pages en quatre chapitres :

  • Le dessin avec pour bases des figures géométriques qui permettent ensuite de mettre les personnages en volume. Visage, corps et mouvements sont impulsés par ces constructions. Accessoires, expressions des visages, gestuelles, mains, pieds, cheveux, vêtements, animaux complètent ce chapitre 1.
  • Décors : les plans, reliefs, taille des éléments, silhouettes, perspectives, lumière, ombres, bulles, découpage, lettrage, onomatopées
  • l’histoire : ton du récit, schéma narratif, les formats des planches, différents plans, champ, contrechamp, hors champ et storyboard
  • la couleur : encrage, hachure, trame, crayon, aquarelle, gouache, acrylique, ordinateur

On apprécie beaucoup cet ouvrage simple et donnant de nombreux conseils. Tous les champs sont balayés. Les textes sont compréhensibles, les dessins lisibles et la composition aérée.

  • Manuel de BD pour les enfants
  • Auteur : Lorenzo Chiavini
  • Editeur : Eyrolles
  • Parution : février 2019
  • Prix : 15€

Résumé de l’éditeur : Un manuel tout en images pour apprendre aux enfants à créer leur première bande dessinée. Lorenzo Chiavini transmet son savoir-faire d’auteur de bande dessinée pour accompagner les 6-12 ans à chaque étape de conception : les bases du dessin, la création des personnages, du décor, de l’histoire, la composition et la mise en couleurs manuelle ou numérique. Un livre qui se lit cahier et crayon en main pour réaliser les exercices proposés et donner naissance, au fil des pages, à sa propre bande dessinée !

Assassin’s creed : bloodstone

Qui est vraiment Tomo, le jeune Assassin japonais ? Guillaume Dorison et Ennio Bufi dévoilent son passé dans Assassin’s creed : bloodstone, un album édité par Les deux royaumes.

Déclinaison en bande dessinée du célèbre jeu vidéo Assassin’s creed, ce premier volet de Bloodstone nous régale ! Rythmé, ce récit construit comme un polar est excellent. Si parfois les ressorts scénaristiques sont un peu classiques, le lecteur apprécie les rebondissements, le suspense et les combats imaginés par Guillaume Dorison.

L’animateur de la chaîne J-One propose une histoire plaisante entre passé et présent sur fond de vengeance. Le lecteur suit avec plaisir le jeune Tomo. Les retours sur son passé pendant la Guerre du Vietnam sont plutôt bien amenés.

La grande force de l’album est sa partie graphique. Quel plaisir visuel, ces planches de Ennio Bufi ! Dans la veine des excellents comics américains, il réalise une partition parfaite.

Aidé au story-board par Thibaud de Rochebrune et aux couleurs par Andrea Meloni, l’auteur italien (Carthago, Clandestino) maîtrise bien le style réaliste qui convient parfaitement à ce style de récit.

  • Assassin’s creed : bloodstone, tome 1/2
  • Scénariste : Guillaume Dorison
  • Dessinateur : Ennio Bufi
  • Story-board : Thibaud de Rochebrune
  • Editeur : Les deux royaumes
  • Parution : 29 mars 2019
  • Prix : 13.50€
  • ISBN : 9782918771685

Résumé de l’éditeur : Tomo est l’un des plus jeunes membres d’une cellule d’Assassins japonais. Plutôt technicien spécialiste du hacking que combattant invétéré, Tomo identifie un détournement massif de données opéré par une clinique en Suisse. Son enquête le mènera sur les traces d’une autre cellule d’Assassins cherchant à mener à bien un projet initié lors de la Guerre du Vietnam.

Road to nowhere

Entre rêve et réalité, Road to nowhere est un étonnant album de Pao-Yen Ding édité par Misma.

Un adolescent consulte un carte de la Région de l’Inconnu dans le hall d’une gare. Il en sort et entre dans un taxi direction la Station S. Le conducteur percute alors un être difforme en pleine nuit.

Il descend, le transfuse, lui coupe un bras et l’éviscère. Il en sort alors un objectif d’appareil photo. Il a l’habitude de récupéré des organes pour les revendre…

Pao-Yen Ding surprend les lecteurs avec Road to nowhere, un étonnant manga fantastique. L’on suit un jeune adolescent croisant fréquemment des créatures difformes.

Ce récit horrifique est construit comme une fable initiatique où le personnage prend une route vers nulle part. Est-ce un rêve, est-ce la réalité ? Le mangaka taïwanais brouille les pistes et perd son lectorat pour son plus grand plaisir.

On est agréablement surpris par une partie graphique en noir et blanc au feutre et à la mine de plomb très réussie.

  • Road to nowhere
  • Auteur : Pao-Yen Ding
  • Éditeur : Misma
  • Prix : 15€
  • Parution : 18 janvier 2019
  • ISBN : 9782916254685

Résumé de l’éditeur : Devant son écran d’ordinateur, un jeune garçon tape les mots suivants dans un moteur de recherche : L’AUTRE BOUT DU MONDE. C’est là où il a décidé de partir. Sac sur le dos et carte en main, il saute dans un taxi pour rejoindre la station d’autobus. Dans la nuit, le taxi heurte de plein fouet une mystérieuse créature. Un être d’apparence humanoïde, la figure criblée d’yeux gît sur le bord de la route. Le jeune garçon n’avait jamais vu une chose pareille. Selon le chauffeur, il s’agit d’une espèce en voix d’extinction très prisée pour ses yeux qui sont des lentilles rares d’appareil photo, son sang délicieux comme du thé au lait et sa chair aussi tendre qu’une viande de boeuf de Kobé. Arrivé à la station, le bus que devait prendre le jeune garçon est annoncé avec un retard de 24 heures. Dans la gare déserte, il fait la rencontre d’une jeune artiste qui vit dans un vieux bus aménagé en atelier et qui lui propose de le conduire où il veut. Ensemble, il feront escale dans une vieille cité fossilisée et rencontreront « Le Doc » , scientifique marginal qui a le don de redonner vie aux créatures et qui connaît leur secret… Le secret du monde. Pao-Yen Ding est un jeune auteur et artiste taïwanais, né en 1988 à Taipei. Il participe à des expositions et remporte de nombreux prix à Taïwan, dont le premier prix Jeunes Talents de la ville de Pingtung en 2016, qui lui permettra d’être invité l’année suivante au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

Aku le chasseur maudit 1

Aku est frappé d’une malédiction. Akeji Fujimura et Muneyuki Kaneshiro dévoilent Aku le chasseur maudit, un très bon manga aux éditions Pika.

30 000 ans avant notre ère. Dadâ est un homme respecté dans sa tribu. Excellent chasseur, c’est souvent lui qui fait manger son clan par ses proies rapportées.

En couple avec Lulu, il vit bien. En plus, sa compagne attend un bel événement. Pourtant, si son enfant nait une nuit de lune rouge, alors la tribu sera en danger. L’Ancêtre le répète : ce bébé sera maudit et il faudra le tuer.

Dadâ ne voudra pourtant pas le sacrifier. Pour le garder en vie, il faudra qu’il défie un Volga, seigneur des plaines noires.

Il faut souligner que le chasseur était un petit être sauvage et c’est au contact de Lulu qu’il s’est assagi…

Prévu en cinq volumes, Aku le chasseur maudit démarre fort ! Cette histoire de vengeance imaginée par Muneyuki Kaneshiro plait par un rythme enlevé. Le scénariste a choisi une tribu primitive pour son histoire et c’est une excellente idée. Cette période préhistorique est propice aux interprétations et aux hypothèses les plus folles. Le paléolithique permet d’inventer des récits où les Hommes sont assez évolués et ont déjà fabriqué des outils et des armes, vivant en clan et ayant développé des croyances animistes.

C’est dans ce contexte que Muneyuki Kaneshiro (Billion dogs) peut faire courir son récit. Combat, lutte de clan et croyances ancestrales sont au cœur de ce très bon seinen.

Après Jeux d’enfants, le scénariste travaille de nouveau avec Akeji Fujimura. Son graphisme est extrêmement plaisant, très détaillé (notamment les décors et les animaux). Ce réalisme convient idéalement à cette aventure où la survie est le maître mot.

  • Akû le chasseur maudit, volume 1/5
  • Scénariste : Akeji Fujumira
  • Dessinateur : Muneyuki Kaneshiro
  • Editeur : Pika
  • Parution : 06 février 2019
  • Prix : 8.05€
  • ISBN : 9782811644925

Résumé de l’éditeur : Akû, petit homme des âges farouches naît un soir de lune rouge. L’ancêtre du village lui prédit un destin funeste, synonyme de destruction, et presse ses parents de sacrifier l’enfant. Mais Dadâ, son père, meilleur chasseur de la tribu est du genre à braver le destin et se moque des superstitions, il décide alors d’affronter une bête terrible pour racheter la vie de son fils…