Géant et le fâcheux rendez-vous

Les Aventuriers de l’étrange dévoilent Géant et le fâcheux rendez-vous, un très bel album fantastique jeunesse de Rune Ryberg.

Géant et Donna prennent du bon temps en pique-niquant de nuit. Le jeune homme ouvre une bouteille mais une tragédie survient : une créature immonde engloutit sa fiancée ! Pris de panique, il saute sur sa moto et fuit, poursuivit par d’étranges méduses.

Alors une épée apparait, il monte dessus et plonge dans les entrailles de la dévoreuse. Il rencontre alors un drôle de cosmonaute alien…

Après Et le village s’endort & Omar le navigateur, la petite structure Les aventuriers de l’étrange poursuit son petit bonhomme de chemin, non sans de grandes difficultés financières. Pour ce nouvel album, elles publient Géant ou le fâcheux rendez-vous. Ce très joli titre fantastique jeunesse est signé Rune Ryberg. L’auteur danois née en 1979 n’en n’est pas à son coup d’essai, il a publié auparavant en France Tilt (Vraoum, 2018).

Cette histoire grand public à partir de 9 ans est surprenante et intelligente ! Récompensé par le Ping Prisen en 2015, il dévoile un récit dynamique multipliant les actions. Avec une belle économie de mots (peu de dialogue), Rune Ryberg happe son jeune lectorat dans un univers parallèle peuplé de monstres peu avenants.

Si le gobage par la créature hideuse semble sombre, l’ambiance chevaleresque est plutôt fantasque et drôle. Géant est un personnage timide, peu sûr de lui et souffre-douleur des autres. Manquant de confiance en lui, il va devoir repousser ses limites et forcer son caractère pour vivre ces incroyables aventures. Preux chevalier, il ne va pas se poser mille questions pour tenter de retrouver Donna. Son compagnon d’infortune – l’alien – apporte cette fantaisie au récit.

Les couleurs fortes et électrisantes – pour donner encore plus de vie et de rythme – et le dessin moderne confirment le bien que l’on pense de cette histoire.

Géant ou le fâcheux rendez-vous : une histoire rythmée, fantaisiste et fantastique de très bonne facture !

Avant de partir

Un jeune homme vient en aide à un chien, un chat, un hamster et un perroquet. Dans quel but ? Cette question et bien d’autres encore se retrouvent dans Avant de partir, un album de Mi-jin Jung et Ja-seon Gu.

Derrière son bar, un jeune homme essuie des verres lorsque l’on frappe à la porte. Ce n’est pas un humain mais un chat qui se présente. Ils commencent alors à discuter ensemble. Plus tard, c’est un chien, puis un hamster et enfin un perroquet qui font de même. Pourquoi viennent-ils lui demander de l’aide ? Ils écrivent alors chacun une lettre…

Surprenant album tout en douceur de Mi-jin Jung et Ja-seon Gu, Avant de partir est un bel hymne à la nature et aux animaux. La scénariste plonge le lecteur dans son histoire douce et chaleureuse par des personnages étonnants. Le lien sacré et multi-millénaire entre les hommes et les animaux est ici mise en lumière. Tout le monde se parle et se comprend comme si cela était naturel. Ne se sentant pas vraiment bien chez leurs propriétaires, ils viennent demander de l’aide à ce jeune homme ouvert et bienveillant.

Ce très beau titre, qui met de la joie dans le cœur de ses lecteurs, est magnifiquement mis en image par Ja-seon Gu. L’autrice sud-coréenne apporte de la douceur par son trait si délicat. Pas de grandiloquence ni d’effusions, juste les relations entre les personnages. Tel un film d’animation, elle découpe son histoire avec soin. Le blanc, le bleu et le sépia se marient parfaitement à son dessin.

Avant de partir : une ode aux relations homme/animaux. Délicat et tendre !

  • Avant de partir
  • Scénariste : Mi-jin Jung
  • Dessinatrice : Ja-seon Gu
  • Editeur : Sarbacane
  • Prix : 22.50€
  • Parution : 06 février 2019
  • IBAN : 9782377312160

Résumé de l’éditeur : Ce livre fait penser au grand Hayao Miyazaki ! Un jeune homme essuie les verres dans un bar qui ferme. La lumière est douce, le lieu calme. Entre un client : le plus souvent un chat, un chien, un canari. Il cherche le repos et la compagnie. Car ce bar est un lieu de halte avant un long et périlleux voyage… Avant de partir, court roman graphique coréen, est un écrin délicat, traversé de poésie et d’un discret humour, une douce et curieuse lecture qui met du baume à l’âme.!

Le vieil homme et les narcos

Don Alejo décide de tenir tête à un des gangs les plus puissants du Mexique dans Le vieil homme et les narcos, un polar sombre de Ricardo Vilbor et Max Vento.

Mexique. Don Alejo conduit à tombeau ouvert sur une piste vers le ranch San Juan. Mais il arrive trop tard, son frère s’est fait assassiné. Autour des lui, les Marines américains constatent les dégâts. Comment en est-on arrivé là ? Comment s’est-il retrouvé dans une affaire pareille ?

Un jour plus tôt. Le vieil homme de 77 ans ans, veuf, ne veut pas se plier aux règles d’un gang de trafiquants. Comme il l’a toujours fait dans sa vie, il ne veut pas s’agenouiller devant eux; même si sa vie doit être en jeu. Ses employés prennent peur et partent. Personne ne peut le raisonner. Pire, il se barricade chez lui et attend la suite avec son vieux fusil…

Voilà le triste sort du Mexique. Un pays surarmé, où la mortalité est exponentielle, où la corruption est l’une des plus fortes du monde et où les trafiquants en tout genre imposent leurs règles. Ricardo Vilbor a voulu rendre hommage à un homme qui ne rompt pas devant eux. Un homme épris de liberté et qui n’accepte pas l’injustice.

Toute sa vie, il l’a menée pour que les siens vivent le mieux possible, sans jamais se soumettre au diktat des autres. Ce n’est pas au crépuscule de sa vie que cela va changer. Il n’a plus rien à perdre. Son ranch, il veut le défendre coûte que coûte. Sa dignité aussi.

Ce polar sombre qui se terminera en huis-clos est saisissant de justesse. Même si l’on se doute de la fin inexorable dès les premières pages, le scénariste nous emmène avec lui dans une affaire qui s’avère un tourbillon dont le pauvre Don Alejo ne pourra pas se sortir. Par cette histoire forte, Ricardo Vilbor peut dépeindre avec réalisme les tensions entre le peuple – qui ne peut pas se rebeller – et les narcotrafiquants.

A ses côtés, Max Vento fait correctement le travail graphique. Malgré des petites imperfections au niveau anatomiques (la gestuelle avec les armes), l’ensemble est plaisant et restitue bien l’ambiance pesante du récit.

  • Le vieil homme et les narcos
  • Scénariste : Ricardo Vilbor
  • Dessinateur : Max Vento
  • Editeur : Nouveau monde graphic
  • Prix : 16.90€
  • Parution : 07 février 2019
  • IBAN : 9782369427254

Résumé de l’éditeur :

« L’histoire tragique de l’homme qui résista aux narco- traficants. » Il s’appelle Don Alejo, c’est un vieux fermier mexicain travailleur et honnête. En avril 2011, des narcotrafi-quants font irruption dans son ranch et lui donnent 24 heures pour quitter sa propriété. « Je vais réfléchir», répond Don Alejo. « La ferme ou le plomb », lui répliquent les narcos. Sonné, Don Alejo rassemble ses travailleurs, règle leurs dûs et leur ordonne de ne plus revenir. Dans ce ranch, il a élevé sa fille et enterré sa femme. Et maintenant il devrait s’enfuir comme un chien ? Se prosterner devant les narcos, comme le font le gouvernement et tout le reste du pays ? À 77 ans, le vieillard dépoussière ses fusils de chasse, sa décision est prise. Il n’y a qu’une seule manière de vivre et de mourir, pense-t-il : debout et libre. Voici l’histoire d’un homme simple qui a décidé de ne pas capituler devant la terreur. Inspirée de faits réels, cette BD s’interroge sur le courage, la capacité à résister et à s’indigner. Elle témoigne du pouvoir et des atrocités des narcos qui terrorisent aujourd’hui toute la société mexicaine.

Radical Wars

Comprendre les mécanismes de la radicalisation à partir de l’univers de Star Wars, voilà une idée originale signée Eldiablo et Fouad Aouni dans Radical Wars.

Obirwann qui glisse vers la radicalisation jediste; Leila qui part avec son frère Luc rejoindre les rangs jedistes ou Rojak le mauvais jediste qui a recruté Leila et Luc, tout est décrypté.

Idée étonnante mais ingénieuse de Fouad Aouni, associé à Eldiablo, Radical Wars utilise l’univers de Star Wars (en le parodiant, en détournant ses codes et les noms) pour comprendre la radicalisation. Pour cela, le scénariste a pu compter sur les conseils et l’expérience de Karim Mokhtari, directeur de l’association 100Murs, qui vient en aide aux jeunes endoctrinés ou qui tente de prévenir la radicalisation..

C’est intelligent, cela peut servir de médium envers les plus jeunes parce que c’est drôle et décalé. Néanmoins, tous les schémas sont véridiques. Il utilise l’univers de Georges Lucas pour être plus proche des lecteurs. Pour accompagner Fouad Aouni, Eldiablo s’occupe de la partie graphique. Son dessin parodique est efficace.

  • Radical Wars
  • Scénaristes : Eldiablo et Fouad Aouni
  • Dessinateur : Eldiablo
  • Editeur : Jungle
  • Prix : 13.95€
  • Parution : 16 janvier 2019
  • IBAN : 9782822222082

Résumé de l’éditeur : Petite frange extrémiste de la communauté Starouars, les Jedistes vivent selon les préceptes de leurs idoles, quitte à faire usage de leur sabre laser sur les populations civiles, ou à combattre sur la planète Tatooline. Qu’est-ce qui les pousse à prendre les armes dans des contrées lointaines ? Finiront-ils par prendre conscience de la portée de leurs actes ? S’appuyant sur des témoignages réels, Radical Wars met en scène des personnages fictifs engagés dans une logique violente, et nous livre de véritables confessions brutes, didactiques et sans idéologie sur le pourquoi de la radicalisation violente de ces Jedistes. Un carnet pédagogique rédigé par Séraphin Alava, Professeur des Sciences de l’Education à l’Université de Toulouse et membre de la Chaire Unesco en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents, complète cet album de façon pédagogique

Rob, tome 1

Clunch adopte un robot de compagnie. James et Boris Mirroir imaginent leurs (mes)aventures dans Rob, une sympathique album Delcourt.

Adopter un chat, ce n’est pas simple tous les jours. Adopter un chien, ce n’est pas simple tous les jours. Adopter un robot de compagnie, ce n’est pas simple non plus.

XBZ37KLO997H débarque chez Clunch après un achat chez un discounter en robotique. Dans un premier temps, l’adulescent lui trouve un autre prénom parce que XBZ37KLO997H, c’est un peu compliqué. Il s’appellera Rob.

Doué d’intelligence, Clunch ne lui fait uniquement faire des tâches domestiques, à son grand dam. La vie s’installe entre eux deux. Chantal l’aspirateur, les lois d’Asimov, leur travail de Père Noël, Obiwan le chien, Gladys la potentielle petite amie de Clunch, les jeux vidéo, les sites de rencontre ou la femme de ménage que sous-traite Rob, tout est là pour faire rire.

Depuis 2013, James et Boris Mirroir animent Rob dans les pages de Spirou, chaque semaine. Assez donc pour pourvoir compiler les aventures humoristiques du robot et de son propriétaire.

James rivalise d’inventivité pour imaginer des gags sympathiques. Les relations entre les deux héros et les situations sont amusants grâce au décalage entre Rob, intelligence artificielle et Clunch, adulte mais ado attardé, geek et célibataire.

Pour accompagner le scénariste, Borris Mirroir s’y colle. Après Amour passion et CX diesel et Dieu point zéro, le duo se reforme pour Rob. On apprécie la gamme chromatique pâle du dessinateur, un vrai parti-pris réussi. Les gags en gaufrier de 6 cases (sur demi-planche) bénéficient d’un trait simple mais redoutablement efficace.

  • Rob, tome 1 : Béta-test
  • Scénariste : James
  • Dessinateur : Boris Mirroir
  • Editeur : Delcourt, collection Pataquès
  • Prix : 14.50€
  • Parution : 06 février 2019
  • IBAN : 9782413015727

Résumé de l’éditeur : Un jeune adulte, Clunch, le type même de l’adulescent contemporain, mou, peu débrouillard et geek sur les bords, décide d’acheter un robot ultra perfectionné pour faire son ménage. Robot qu’il finira par appeler Rob, dans un élan d’imagination débridée. Au fil du temps et au contact des humains, Rob finit par s’humaniser. Ce qui pourrait être une bonne chose, mais il finira surtout par en prendre quelques défauts.

Pipistrelli

Rapporter un œuf géant chez soi n’est pas de tout repos. Olive Pipistrelli en fait l’amère expérience dans un bel album jeunesse signé Charlotte Pollet.

Olive Pipistrelli est ingénieuse et intelligente. N’en déplaise à Caouette et Bescherelle qui se font toujours avoir par ses facéties. Avec Mouche, les voilà partis tous les 4 vers un bien mystérieux endroit. Ils découvrent alors un œuf géant.

Après avoir rêvé de cet étrange œuf, elle décide de partir seule le chercher. Il faut souligner qu’aucun de ses trois amis ne veut l’accompagner. Qu’importe, elle le fera sans eux…

Après Le meilleurissime repaire de la terre de Oriane Lassus et Super cool de Tanja Esch, les éditions Biscoto poursuivent leur excellent travail éditorial autour de bandes dessinées jeunesse avec Pipistrelli.

Cette très jolie quête initiatique de Charlotte Pollet avait fait l’objet d’une prépublication dans le journal plus fort que costaud entre 2017 et 2018. Quelle riche idée de sa sortie en version papier tant l’intrigue et les dessins sont plaisants !

Avec sa tête et sa chevelure qui ressemblent à une chauve-souris (comme l’indique son nom de famille), cette petite fille est drôle et intelligente. Sur son chemin, elle va croiser – en plus de ses 3 amis – un scientifique un peu atteint psychologiquement mais aussi des hommes en slip – oui en slip ! Entre rêve et réalité, entre réel et fantastique, l’histoire de Charlotte Pollet plait par son originalité, ainsi que par ses situations cocasses et décalées.

Adoptez Pipistrelli pour ses aventures et sa fantaisie !

  • Pipistrelli
  • Autrice : Charlotte Pollet
  • Editeur : Biscoto
  • Prix : 18€
  • Parution : 14 janvier 2019
  • IBAN : 979-1092119923

Résumé de l’éditeur : Olive Pipistrelli vit tranquillement dans la forêt en compagnie de ses amis Bescherelle, Caouette et Mouche. Un jour, ils découvrent un énorme œuf, abandonné au beau milieu d’une clairière. Olive se sent soudain investie d’une grande mission: aider cet œuf à retrouver ses parents. Les autres n’ayant pas l’air extrêmement motivés, elle part seule…

Cet album met à l’honneur une galerie de figures très contrastées, de la têtue Olive Pipistrelli à la combattante Minuit… Dans cette épopée où la suspens côtoie très souvent le rire, Olive va de rencontres en rencontres, et on sera amené à se poser des questions sur l’avidité, sur le ridicule du fanatisme et surtout sur la puissance de l’amitié.

Créatures fantastiques 1

Les éditions Komikku dévoilent le premier volume de Créatures fantastiques, un excellent manga signé Kaziya.

Ziska travaille avec Nico, un vétérinaire. La jeune fille est son apprentie. Si elle ne jure que par la magie pour soigner les animaux, son tuteur préfère s’appuyer sur les traitements médicaux. L’homme ne croit plus depuis longtemps aux effets de la magie.

Un jour, en forêt, Ziska découvre un magnifique animal ressemblant à un dragon à plumes. Blessé, elle tente de le soigner. En vain.

Quelques jours plus tard, Nico la surprend après l’avoir suivie jusqu’au dragon. Des écailles se sont formées sous son plumage. Pire, le trou provoqué par un bâton ne se referme pas…

Voilà un bon début de saga ! Le manga de Kaziya a connu les honneurs d’un première publication dans les pages de la revue Comic Garden; celui-là même qui accueillit L’enfant et le maudit ainsi que The ancient magus bride.

Ce très bel univers fantastique où règne la magie est fascinant et accrocheur. La mangaka mise avant tout sur les relations entre Ziska et Nico pour son récit. Ainsi, elle oppose leurs deux visions du métier de vétérinaire : la magie incarnée par la petite apprentie et le savoir scientifique par le tuteur.

Si l’autrice japonaise aurait pu accentuer cette rivalité, il n’est n’est rien puisque Nico est un homme bienveillant qui encourage toujours Ziska. Quelques pointes d’humour ponctuent parfois certaines séquences. Le dessin est très rond ce qui apporte aussi de la douceur au récit.

  • Créatures fantastiques, tome 1
  • Autrice : Kizaya
  • Editeur : Komikku
  • Prix : 7.99€
  • Parution : 31 janvier 2019
  • IBAN : 9782372873147

Résumé de l’éditeur : Tsuiska est l’assistante d’un vétérinaire pas comme les autres puisque ce dernier soigne des créatures fantastiques. Fille d’une magicienne, elle est triste que la science ait remplacé la magie pour exercer ce métier. Après le travail, elle se rend en secret dans la forêt où elle a découvert un animal magique qu’elle pense être la seule à voir. Il est gravement blessé et malgré les soins prodigués par la jeune fille, son état empire. Le docteur remarque que son apprentie est distraite et il la suit un soir pour savoir pourquoi. Il découvre alors l’animal qu’il peut voir lui aussi, et après avoir réprimandé Tsuiska, il décide de soigner la bête en employant la magie puisque la science semble impuissante. Il laisse son assistante préparer un médicament selon les recettes et les incantations que cette dernière a appris de sa mère et ce procédé fonctionne. L’apprentissage de Tsuiska pour maitriser la magie ne fait que commencer !

Blue lust 1

Pensant qu’un élève va se suicider, Hayato lui vient en aide. Leur relation amicale va se transformer en histoire d’amour dans Blue lust, le premier volume du très bon yaoi de Hinako.

Les romances lycéennes dans les shojo ou les yaoi sont nombreuses. Blue lust se démarque de ces derniers par un belle relation entre les deux héros Hayato et Sôma. Méfiant et introverti, le jeune gay n’ose pas aller vers son confesseur. Quant à ce dernier, il n’éprouve pas d’attirance envers les garçons. Il l’aide mais le repousse avec élégance à chaque allusion. Naïvement d’ailleurs, il ne s’en rend pas compte.

Prendre soin de l’autre avec bienveillance est le moteur de la vie d’Hayato. Cette gentillesse le fera craquer pour ce bel étudiant.

Hineko prend grand soin à développer les caractères de son duo. S’ils jouent au chat et à la souris, il n’y a que très peu de tensions entre eux, plutôt du respect.

La mangaka japonaise ne s’embarrasse pas de décors, elle concentre son dessin, sur les relations dans le futur couple. Peu de scènes explicites, tout est dans la montée du désir. Plans serrés sur les visages ou en buste sont l’essentiel du cadrage. Il y a de la force dans leurs regards.

  • Blue lust, tome 1
  • Autrice : Hinako
  • Editeur : Taifu Comics
  • Parution : 22 novembre 2018
  • Prix : 8.99€
  • ISBN : 9782375061206

Résumé de l’éditeur : Un jour d’été, Hayato fait la rencontre de Sôma, un lycéen transféré depuis peu qui n’arrive pas à s’adapter à son nouvel environnement. D’un naturel très avenant, Hayato arrive petit à petit à gagner la confiance de son camarade. Pourtant, alors que tout semblait aller pour le mieux entre les deux garçons, un événement va venir bouleverser leur quotidien. Hayato et Sôma arriveront-ils à affronter leurs peurs et leurs erreurs passées ? Malgré leurs incertitudes, cette nouvelle réalité est peut-être l’occasion de guérir leurs anciennes blessures.

Pete Best

Oh Oh Oh : voici un sympathique album drôle et original graphiquement ! Pete Best est signé Jean-Michel Thiriet et Jérôme Duveau.

Ce qui frappe d’entrée, dès la couverture, c’est l’excellente partie graphique. Ce n’est pas du dessin mais du stop-motion ! Un régal mais surtout une prouesse technique de la part de Jérôme Duveau ! A la manière des films d’animation (L’île aux chiens, Ma vie de courgette ou Kubo et l’armure magique), l’auteur montreuillois nous enchante par ses personnages en pâte à modeler. Les décors sont en matière de récupération et le tout est formidable ! On ne veut même pas savoir le temps que cela lui a pris pour la réalisation de ses planches, cela restera de la magie ! Il arrive avec maestria à rendre toute la palette des émotions sur les visages de ses héros.

Côté scénario, Jean-Michel Thiriet est très bon. C’est décalé, c’est fou et c’est très drôle ! Depuis 2013, le scénariste de Magic Bus nous entraîne avec une grande facilité dans les mésaventures de Pete Best. Ce cow-boy raté enchaîne les désillusions. Il faut dire qu’il est entouré de sacrés pieds-nickelés, sans compter des indiens et un cheval qui parle. Sans oublier les hommages sympathiques aux Tuniques bleues ou Lucky Luke. En plus, à la fin de l’album, il y a un petit making-of qui dévoile un peu l’envers du décor.

Pete Best : un sympathique album drôle et génial graphiquement aux éditions Fluide Glacial.

  • Pete Best
  • Scénariste : Jean-Michel Thiriet
  • Dessinateur : Jérôme Duveau
  • Editeur : Fluide Glacial
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 09 janvier 2019
  • IBAN : 9782378781538

Résumé de l’éditeur : On vous a menti. Jusqu’à aujourd’hui et depuis des siècles, on vous ment, et l´on vous gave de clichés dépassés. Non, le far-west, ce n´était pas des indiens qui parlent comme des débiles, des garçons vachers alcooliques, poussiéreux et violents, des rues boueuses et des caniveaux où se vautrent les chercheurs d´or déchus, des déserts brûlants où les puits sont empoisonnés et les serpents le pire ennemi de votre sommeil, des étalons sauvages rétifs, des vendeurs de potions frelatées, des duels improbables au soleil… Ah ! Une nouvelle vient de tomber sur mon téléscripteur. Il paraît que si, en fait. Bon, ben on fait comme ça.

L’esprit du camp, tome 2

La premier volet de L’esprit du camp nous avait enchanté, le deuxième suit ce même chemin. Michel Falardeau nous régale encore !

Elodie est encore perturbée par ce qu’elle a vue la nuit précédente concernant Barthélémy, le chef du camp. A-t-elle rêvée ou l’homme a vraiment des pouvoirs surnaturels ?

A plat physiquement, elle se sent fatiguée. Pourtant, elle doit rejoindre son groupe de petites filles pour faire ce dont on l’a embauchée : de l’animation. Partie se reposer, ses six filles sont alors encadrées par Hector, un vieil homme ayant une drôle d’allure…

Si le lecteur pensait que Michel Falardeau allait lui servir un gentil récit sur l’adolescence, un truc plan-plan « à la Dinsey », c’était mal connaître l’auteur canadien. Il l’emmène du côté du fantastique faisant de ce camp de l’Ours, un endroit pas si sûr que cela.

Mystères et rebondissement s’enchainent tout au long des pages. Pour faire passer la pilule, il n’oublie pas néanmoins de distiller de l’humour. Ainsi Barthélémy ressemble à Tortue géniale, le vieux prof pervers de Dragon Ball. Elodie, adolescente, semble perdue dans sa vie et les animateurs autour d’elle ne semblent pas tous sain d’esprit.

Comixtrip recommande chaleureusement la lecture de L’esprit du camp, une série fantastique intelligente et drôle chez Lounak.

  • L’esprit du camp, tome 2
  • Auteur : Michel Falardeau
  • Couleurs : Cab
  • Editeur : Lounak
  • Parution : 25 octobre 2018
  • Prix : 15€
  • ISBN : 9782888909590

Résumé de l’éditeur : Même si l’étrange été d’Élodie tire à sa fin, elle n’entend pas pour autant quitter le Camp du Lac à L’ours sans avoir élucidé le mystère entourant le directeur et cette lumière fantomatique qui est apparue dans la forêt. Avec Catherine… c’est compliqué -ou complexe- rien n’est trop sûr, mais entre des rouquines toujours aussi monstrueusement adorables et des légendes qui semblent prendre vie, Élodie mène l’enquête, malgré la peur et l’épuisement. L’Esprit du Camp, dont le premier tome a remporté un vif succès critique et commercial, se conclus ici dans une finale qui dévoile et réconforte, avec un brin de fantaisie, notre coeur d’adolescent.

Salami show

Le recueil Salami show regroupe des histoires courtes de la jeune femme présentatrice télé et son fidèle Scooter. Un vent de folie signé El don Guillermo.

Bien connue des lecteurs de Dopututto, la formidable revue Misma, Salami a droit à sa première bande dessinée ! Parue pour la première fois dans Buckingdom Cagibi, la jeune femme excentrique et délurée a pris du galon, elle présente maintenant Salami Show, son émission sur Misma TV. Ainsi El don Guillermo édite des récits déjà pré-publiés dans la revue mais aussi des inédits.

Même si le directeur de la chaîne la trouve mauvaise et n’aime pas son émission, le public la suit et fait d’elle, une vedette. Pire, l’homme aime avant tout ses seins.

Avec Scooter, son animal de compagnie doué de parole, elle résout un à un les mystères dressés sur sa route. Les aventures sont extravagantes comme son héroïne. Plus elles sont décalées, plus elles plaisent aux lecteurs. On se plait à suivre ses déboires et à en rire.

Beaucoup moins nunuche qu’elle ne le laisse paraître, Salami est avant tout la bonne poire et la bonne copine que tout le monde aimerait avoir.

L’auteur de Dame un besos et La fille sans culotte nous régale des facéties de Salami. Son trait humoristique gros nez colle parfaitement à l’ambiance joyeuse de ces histoires courtes.

  • Salami Show
  • Auteur : El don Guillermo
  • Editeur : Misma
  • Prix : 15€
  • Parution : 15 février 2019
  • IBAN : 978-2916254692

Résumé de l’éditeur : SALAMI SHOW une émission présentée par Salami. Bonsoir et bienvenue au Salami Show, votre soirée TV sous le signe de l’aventure et du divertissement ! Accrochez-vous à votre télécommande et suivez Salami, notre envoyée spéciale de choc (mais pas de charme), dans les affaires les plus invraisemblables possibles. Au programme, 6 reportages exclusifs.

Horrifikland

Lorsque Lewis Trondheim s’associe à Alexis Nesme, cela donne Horrifkland, une nouvelle histoire de Mickey Mouse chez Glénat.

Depuis un certain temps, les vaches sont maigres pour l’agence de détectives de Mickey. Un jour, Mme Gravier toque à la porte et demande à Dingo, Donald et la souris de retrouver son chat qui se serait perdu dans Horrifikland. Ce vieux parc d’attractions semble pourtant à l’abandon. Les farces et attrapes, ainsi que les effets spéciaux ne laissent pas Donald de marbre.

Pire, Pat Hibulaire et Chicaneau tentent de faire vendre le parc à sa propriétaire, Mme Switen. Une pierre deux coups pour Mickey…

Après Mickey’s craziest adventures et Donald’zs happiest adventures (avec Nicolas Keramidas), Lewis Trondheim imagine une nouvelle aventure pour Mickey, s’ajoutant ainsi à la collection Glénat (Une mystérieuse mélodie, Café Zombo, Mickey à travers les siècles et La jeunesse de Mickey).

L’enquête est sympathique, simple et drôle, dans la veine de celles lues dans le magazine dans les années 80/90. Une intrigue sans effusion de sang, mais avec des méchants connus (Pat Hibulaire, Chicaneau) et de l’humour, tout y est pour passer un très bon moment de lecture. Ce récit grand public est merveilleusement mis en image par Alexis Nesme. L’auteur des Enfants du capitaine Grant réalise de fabuleuses planches. Le style zoomorphe lui va décidément très bien. Il y excelle pour notre plus grand bonheur.

  • Horrifkland
  • Scénariste : Lewis Trondheim
  • Dessinateur : Alexis Nesme
  • Editeur : Glénat – Disney
  • Prix : 15€
  • Parution : 16 janvier 2019
  • IBAN : 9782344024638

Résumé de l’éditeur : Oserez-vous franchir la grille de Horrifikland ? Disparition. Mickey, Donald et Dingo tiennent une agence de détective. Sauf que les affaires tournent moyennement : pas un contrat en vue depuis des jours ! Mickey songe même sérieusement à plier boutique, lorsqu’une vieille dame leur charge de retrouver son petit chat Blacky. Problème : celui-ci aurait été aperçu pour la dernière fois prêt du terrifiant parc abandonné « Horrifikland », dont certaines attractions fonctionnent toujours… Au programme : brouillard artificiel, décor de cimetière, chauves-souris et fantômes plus vrais que nature ! Pour retrouver Blacky, les nerfs de nos acolytes seront mis à rude épreuve…Rejoignant le prestigieux casting des dessinateurs de créations originales Disney, Alexis Nesme nous propose, de son somptueux travail en couleurs directe, un univers gothique et baroque digne des superproductions de Tim Burton. À l’écriture, Lewis Trondheim nous réjouit d’un scénario riche en rebondissements qui n’est pas sans rappeler les meilleurs épisodes de Scooby Doo !