Le champignon de fer

Lorsqu’un petit homme trouve une vis, il la prend pour un champignon argenté. Rune Markhus dévoile Le champignon de fer, une sympathique histoire sans texte à La joie de lire.

Un tout-petit homme se rend dans la forêt pour y ramasser des champignons, son plat favori. Alors que son sac est rempli, il aperçoit au loin un champignon brillant. Il s’en approche, le trouve beau, le cache comme un trésor et part chercher une brouette pour le ramener.

Dans le même temps, un robot géant a perdu une de ses vis. En effet, le petit-homme ne le sait pas mais son champignon argenté est sa vis…

Après les merveilleux Au pays des lignes & Chemin des souvenirs (Victor Hussenot), Alcibiade & Le monde des végétanimaux (Rémi Farnos) ou encore Tyrannosia (Adrien Thiot-Rader), la collection Somnambule de La joie de lire s’enrichit de ce sympathique album signé Rune Markhus.

Comme pour les précédents albums de ce label, le récit est sans texte et le découpage original car explosé. L’histoire de ce petit-homme s’entremêle avec celle du robot, en parallèle, même s’ils ne se rencontrent jamais.

L’auteur norvégien  – primé lors de la cérémonie norvégienne des Plus beaux albums de l’année 2012 – rend un somptueux hommage au Géant de fer, le long métrage animé de Brad Bird (1996). Son découpage est hyper cinématographique – il a travaillé dans le monde de l’animation –  comme le veut son histoire. Ses couleurs ocres et bleues sont magnifiques.

  • Le champignon de fer
  • Auteur : Rune Markhus
  • Editeur : La joie de lire, collection Somnambule
  • Prix : 10€
  • Parution : octobre 2018
  • IBAN : 9782889084425

Résumé de l’éditeur : Un drôle de petit personnage, passionné de champignons, trouve un jour dans la forêt une vis. Vis qu’il prend pour un champignon doré magnifique, un trésor inestimable. Cependant ce champignon est bien lourd. Il court chercher une brouette pour le transporter plus facilement. Mais dans cette forêt vit également un immense robot bien mal en point depuis qu’il a perdu une vis… Il part à sa recherche et surprend alors le petit bonhomme qui lui a « volé » son boulon. Une course-poursuite s’engage, mais bien vite le robot est distancé… Le trait humoristique et très cinématographique de Markhus Rune, les couleurs dans les tons ocre et bleu, feront voyager avec gourmandise les plus petits au coeur de cette forêt de bout du monde, sur les traces d’un petit personnage malicieux et très attachant.

Violette Morris, première comparution

Soupçonnée de collaboration avec les Allemands pendant la 2e Guerre mondiale, Violette Morris a été exécutée en avril 1944 à bord de son automobile. A-t-elle vraiment fait preuve d’intelligence avec l’ennemi ou est-ce pour autre chose qu’elle fut assassinée ? Kris, Bertrand Galic et Javi Rey dévoilent le premier volume de cette excellente série chez Futuropolis.

A peine la 2e guerre mondiale terminée que Lucie Blumenthal tente de comprendre pourquoi Violette Morris fut exécutée. Pour cela, elle se rend sur place à Evreux, assiste à l’excavation des corps et découvre médusée que c’est bien sa meilleure amie qui a été enterrée là sans artifice. Elle aurait subi l’assaut de résistants alors qu’elle conduisait sa voiture. A ses côtés, dans la fausse commune, on retrouve les corps de deux adolescents et d’un adulte.

Lucie se remémore alors ses années de pensionnat avec Violette, qui deviendra son aimée et surtout un grande championne de boxe. Ce vedettariat lui ouvrira les portes de l’occupant…

Après le formidable Un maillot pour l’Algérie, Kris et Bertrand Galic élaborent un nouveau scénario aussi intense et prenant que leur précédent ouvrage. Ils ont choisi de raconter le parcours étonnant de Violette Morris, une femme aux mille vies. Championne dans de nombreuses disciplines sportives (athlétisme, football, boxe ou course automobile), elle sera aussi chanteuse et amie de Joséphine Baker ou Jean Cocteau. Avec son apparence d’homme, elle ne passait pas inaperçue.

Dans cet excellent premier tome sur 4, ils mettent en scène Lucie – un personnage fictif – l’ancienne amante de Violette qui tente de démêler le vrai du faux. De suite, le lecteur connait leur liaison, laissant toute la place à l’histoire de Violette. C’est cet amour qui donne l’envie à Lucie de comprendre. L’adolescence et le début de la carrière dans la boxe sont ainsi dévoilés aux lecteurs. Son vedettariat ressemble en de nombreux points à Al Brown (homosexualité, boxe, danse, musique et Cocteau).

Le récit du duo de scénaristes est enlevé et prenant tel un excellent polar. Ce passionnant premier volet bénéficie de l’excellent travail de Javi Rey. Le dessinateur  de Un maillot pour l’Algérie et Intempérie nous charme par des planches lumineuses. Un découpage classique mais redoutablement efficace et un trait semi-réaliste achèvent de nous convaincre.

Violette Morris : le début prometteur d’une grande saga historique. Le portrait d’une femme hors-norme ! Passionnant !

  • Violette Morris à abattre par tous les moyens, Première comparution
  • Scénaristes : Kris et Bertrand Galic
  • Dessinateur : Javi Rey
  • Editeur : Futuropolis
  • Prix : 16€
  • Sortie : 11 octobre 2018

Résumé de l’éditeur : Violette Morris est l’une des sportives françaises les plus titrées de l’histoire. Une championne toutes catégories : boxe, natation, football, athlétisme, course automobile. Elle devint chanteuse de cabaret et égérie des années 30, amie de Jean Cocteau, de Joséphine Baker, de Brassaï… Voilà pour la légende. Une légende noire. Mais la réalité, quelle est-elle ? L’assassinat de cette  » femme à abattre par tous moyens  » ne cache-t-il pas autre chose ? Hors norme, sa personnalité est celle d’une femme impossible à enfermer en cases, son histoire est inouïe, son destin forcément tragique !

Le temps des amours

Le cycle « Les souvenirs d’enfance » de Marcel Pagnol s’achève avec Le temps des amours, une très jolie adaptation du livre du romancier provençal par Serge Scotto, Eric Stoffel et Morgann Tanco.

Encore tout jeune, Marcel est happé par la beauté et la prestance de Isabelle, une jeune adolescente croisée sur le chemin des Bellons après un acte héroïque contre des araignées.

Il découvre alors l’amour mais aussi une famille bourgeoise très libre et à l’esprit décalé. Cette fille lui fera vraiment faire n’importe quoi aux détriments de ses amis…

Si La gloire de mon père, Le château de ma mère, Topaze et Cigalon nous avaient plu, Le temps des amours semblerait être le plus sympathique et le plus drôle ! L’adaptation du roman de Marcel Pagnol paru en 1977 à titre posthume est très réussie. Serge Scotto et Eric Stoffel nous embarquent dans une histoire romanesque, une vraie romance chaleureuse et amusante. Même si le livre du romancier est inachevé, le duo de scénaristes parvient à nous tenir en haleine jusqu’à la fin. L’innocence et la servilité du jeune Marcel apportent énormément d’humour auxquelles on ajoutera les moqueries de Lili et son frère.

Comme les précédentes publications (3 des 4 albums du cycle Souvenirs d’enfance), le trait de Morgann Tanco est idéal pour restituer l’ambiance provençale et agréable du récit.

  • Le temps des amours
  • Scénaristes : Serge Scotto et Eric Stoffel, d’après le roman de Marcel Pagnol
  • Dessinateur : Morgann Tanco
  • Editeur : Grand Angle
  • Prix : 18.90€
  • Sortie : 14 novembre 2018

Résumé de l’éditeur : Le dernier tome des « Souvenirs d’enfance » de Marcel Pagnol adapté en BD. Marcel a déjà découvert les belles amitiés. Celle avec Lilli des Bellons dans ses chères collines et celles avec ses camarades du lycée Thiers de Marseille. Il lui reste à faire l’apprentissage de l’amour. D’abord avec Isabelle, la fille d’un poète fantasque et raté, une gamine à qui il cède tout et pour qui il est prêt à se ridiculiser. Puis avec la belle Clémentine, une jeune danseuse. Mais c’est aussi le moment pour Pagnol de faire la découverte de ce qui sera l’amour de sa vie : l’écriture.

Conquêtes : Islandia, colonisation glaciale

Notre avis : une bande dessinée d’anticipation très bien scénarisé avec des graphismes époustouflant, une série qui nous a déjà conquis avec ce premier tome, Islandia.

Dans la série Conquêtes, les lecteurs peuvent suivre 5 armadas de vaisseaux qui n’ont qu’un objectif, conquérir une exoplanète habitable rapidement. Ce besoin est urgent, car la Terre ne peut plus accueillir l’Humanité, qui doit se rabattre sur d’autres systèmes. Chaque album nous plonge sur chacune de ses exoplanètes, pas toujours accueillantes. Pour être bien accueilli, il faut cependant être un bon invité, ce que n’est pas l’Homme. Déjà peuplés de vies intelligentes, au lieu de cohabiter, les soldats envoyés en reconnaissance n’ont qu’une idée en tête, conquérir. Tous ? Non, car certains irréductibles tentent à combattre cette pratique.

Conquêtes : Islandia, se base sur une réalité. La Terre se meure et ne pourra pas accueillir beaucoup d’êtres humains encore très longtemps. La réponse au problème se trouve certainement dans les étoiles. Mais est-ce réellement le problème, ou le problème est-il plutôt un bipède qui se prétend intelligent ? C’est une ébauche de réponse qui est proposé dans cet album de Jean-Luc Istin (Orcs et Gobelins, Androïdes) et Zivorad Radivojevic (Alice Matheson, Cyber) aux éditions Soleil.

  • Conquêtes : Islandia
  • Scénariste : Jean-Luc Istin
  • Dessinateur : Zivorad Radivojevic
  • Editeur : Soleil
  • Parution : 12 septembre 2018
  • Prix : 16,95 €
  • ISBN : 9782302071308

Résumé de l’éditeur : L’Humanité est désormais composée de 5 colonies disposant d’une armada de vaisseaux qui sillonne l’espace vers 5 exoplanètes. Ces mondes, peuplés par des formes de vies intelligentes, impliquent un seul choix dicté par la survie : conquérir.

Green Valley : Sorciers, dragons et chevalerie

Notre avis : Des chevaliers, un monde fantastique et une quête insurmontable, Green Valley est un véritable petit bijou scénarisé par Max Landis et dessiné par Giuseppe Camuncoli.

Les Chevaliers de Kelodia sont réputés pour être les plus valeureux de leur contrée. Remportant mille batailles, ils semblent impossible à battre. Pourtant, un sorcier au cœur de la Vallée d’Emeraude va leur prouver le contraire. Malfaisant et accompagné par des dragons, ce sorcier va mettre en péril, dans bien des situations, nos courageux chevaliers, obligés de faire leur devoir et protéger le monde en anéantissant la menace que représente ce sorcier et ses terribles compagnons.

Max Landis scénarise cette fantastique épopée. Son père, John Landis a réalisé de nombreux films tel que Le Loup Garou de Londres, les Blues Brothers mais aussi le clip de Thriller de Michael Jackson. Né en 1985, Max va écrire très jeune des scénarios, a tel point que son premier script sera adapté à la télévision en 2005 par son père pour la série Les Maîtres de l’horreur.

Giuseppe Camuncoli est un dessinateur italien très productif. Travaillant pour Marvel Comics et DC Comics il a également illustré la série Lone Wolf, mais aussi quelques épisodes de Sam & Twitch.

Green Valley est à retrouver aux éditions Delcourt (Rat et les animaux moches, Mausart).

  • Green Valley
  • Scénariste : Max Landis
  • Dessinateur : Giuseppe Camuncoli
  • Editeur : Delcourt
  • Parution : 5 septembre 2018
  • Prix : 18,95 €
  • ISBN : 9782413002949

Résumé de l’éditeur : Les Chevaliers de Kelodia sont les plus grands et les plus valeureux de leur contrée. Mais avant ce jour, ils n’ont jamais eu à faire face au pouvoir qui réside au coeur de la Vallée d’Émeraude. Ils vont devoir reprendre du service et s’embarquer pour une aventure sans pareille : mettre fin aux agissements d’un sorcier malfaisant et anéantir ses dragons. Mais un instant… En réalité, les sorciers et les dragons, nous sommes bien d’accord que cela n’existe pas, n’est-ce pas ?…

The Lapins Crétins tome 11 : Wanted

Notre avis : Bwah bwah bwaaaah bwah bwaah bwah The Lapins Crétins bwah bwah bwaaaaaah !

Les Lapins Crétins se sont emparés de la rédaction un court instant pour leur arrivée dans les librairies du 11ème tome de leurs aventures : Wanted. Dans cet album, un scientifique diabolique, mais non moins Crétin, construit une machine qui vole les dernières pages des livres, albums de bande dessinée, journaux… Une invention faite par le mal incarné. Très vite, un Lapin détective va enquêter pour retrouver le scientifique, mais il a besoin de votre aide.

Le super-vilain s’est déguisé. Cependant un indice crucial est dissimulé dans les planches de gags qui suivent la péripétie rocambolesque du début de ce tome, et le détective va vous mettre à contribution pour retrouver le professeur avant que sa machine ne prive le monde de la meilleure partie des livres.

Ce nouvel album est très drôle, très bien conçu et ne manque pas d’humour dans toutes les cases pour le plus grand plaisir des jeunes et des moins jeunes. D’un Lapin qui veut boire un océan entier à un autre qui fait sa lessive sur le plateau du Loto, les gags sont multiples et rythment cette bande dessinée publiée par la maison d’édition d’Ubisoft, Les Deux Royaumes (Watch Dogs), scénarisée par Thitaume (tomes 8 et 9 des Lapins crétins & Balez et Malina) et mise en image par Thomas Priou (interview du dessinateur de Trappeurs de Rien).

  • The Lapins Crétins tome 11 : Wanted
  • Scénariste :Thitaume
  • Dessinateur : Thomas Priou
  • Éditeur : Les Deux Royaumes
  • Parution : 31 août 2018
  • Prix : 9,95 €
  • ISBN : 9782918771678

 

La boite à musique, tome 1

Une très jolie boîte à musique héritée de sa maman transporte Nola dans un monde parallèle. Carbone et Gijé imaginent  le premier volet de La boîte à musique, une très jolie saga fantastique jeunesse chez Dupuis.

C’est un jour particulier pour Nola : elle a 8 ans ! Alors que cela devrait être une journée de fête, la petite fille est triste. Seule avec son papa, elle est nostalgique du temps où sa maman était encore présente avec eux. Décédée d’une grave maladie trois mois auparavant, elle a légué une très jolie boîte à musique à sa fille.

Nola est alors surprise par un petit personnage à l’intérieur de cette boule à neige. Etonnant parce que la petite fille est vivante et qu’elle lui parle ! Pour rejoindre Andréa, Nola doit tourner une clef… La voilà projetée dans un monde parallèle appelé Pendorient. Cette étonnante habitante de cet univers féérique l’emmène chez elle et demande à Nola de soigner les maux de ventre de sa mère. Il faut dire que la propre maman de Nola – qui venait souvent à Pendorient – était une grande connaisseuse des plantes…

Dans la veine de Harry Potter, Narnia, A la croisée des mondes ou encore Alice au pays des merveilles, La boîte à musique séduit les jeunes lecteurs par un dynamisme, une fraicheur et un fond intelligent. Le récit fantastique de Carbone repose sur un monde féérique, délicat et poétique. Il y a de la douceur et beaucoup de chaleur dans cette jolie histoire. Professeur des écoles, la scénariste de Le pass’temps (avec Ariane Delrieu) imagine de nombreux personnages sympathiques (les Percecoeurs, Octopodus…) qui enrichissent à merveille ce monde parallèle.

Quelques secrets et rebondissements sont distillés dans ce premier volume très prometteur. de plus, les dangers sont proches de la petite humaine. Les questions autour de la maman de Nola sont nombreuses : Comment a-t-elle découvert Pendorient ? Pourquoi aidait-elle ses habitants ?

Le lecteur est charmé par la superbe partie graphique de Gijé. Le jeune auteur belge, dont c’est la première série en bande dessinée, réalise de magnifiques planches aux couleurs chatoyantes. Venu de l’univers de l’illustration et du jeu vidéo, cela se ressent dans le dynamisme de ses personnages. Il laisse libre cours à son imagination sur le bestiaire et les personnages inventés par Carbone.

Ce premier volume de La boîte à musique est enthousiasmant. En espérant qu’il en soit de même pour le deuxième volet de cette belle saga fantastique.

  • La boîte à musique, tome 1 : Bienvenue à Pendorient
  • Scénariste : Carbone
  • Dessinateur : Gijé
  • Editeur : Dunod
  • Prix : 12.50€
  • Parution : 28 janvier 2018
  • IBAN : 9782800173191

Résumé de l’éditeur : Pour son huitième anniversaire, Nola, petite fille espiègle, reçoit de la part de son père Martin la boîte à musique de sa mère, Annah, récemment décédée. Cette boîte est un symbole pour la petite fille, mais très vite, la fillette croit voir des signes de vie à l’intérieur. Oui, elle ne rêve pas : quelqu’un lui fait signe et lui demande de l’aide. Dès lors, en suivant les instructions d’Andréa, la fille de la boîte à musique, Nola rapetisse, entre dans la boîte et découvre le monde de Pandorient, un monde incroyable… Le temps presse cependant, car Mathilda, la mère d’Andréa et de son frère Igor, est gravement malade… Que lui arrive-t-il ? Aurait-elle été empoisonnée ? L’eau serait-elle contaminée ? Rapidement, les soupçons se confirment. En urgence, les enfants vont s’occuper de Mathilda puis remonter la piste du pollueur sans vergogne… avant que Nola ne regagne sa vie dans son monde, aux côtés de son père. À moins que tout cela ne fût qu’un rêve… ou pas ! Magie, mystères et merveilleux : la boîte à musique de Carbone et Gijé recèle mille mélodies ! Suivez Nola dans ce nouveau monde fantastique et plongez avec elle dans un univers tout en poésie et en aventures. Pandorient vous attend…

Apollo, des hommes sur la Lune

« C’est un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité ». Cette phrase mondialement connue de Neil Armstrong est indissociable de la conquête spatiale et plus particulièrement le jour où l’homme marcha pour la première fois sur la Lune. Matt Fitch, Chris Baker et Mike Collins tentent de raconter son histoire et celle de ses deux coéquipiers dans Apollo, un album Dunod.

Cap Canaveral en Floride, le 16 juillet 1969. Buzz Aldrin, Michael Collins et Neil Armstrong sont dans la fusée Saturn V prêts à décoller, direction la Lune. Quatre jours plus tard, devant des millions de téléspectateurs, ce dernier marchera pour la première fois sur le satellite naturel de la Terre. Mais le chemin fut semé d’embuches pour cette première notamment un an auparavant lorsqu’un incendie se déclara dans le module de commande de Appolo I…

Délicat de mettre en image un moment historique aussi fort que ce premier pas sur la Lune. Encore plus délicat puisque les images de la télévision américaine sont plus fortes que n’importe lequel des discours. Ancré dans l’imaginaire collectif depuis presque 50 ans, il en fallait du courage pour tenter de livrer une bande dessinée sur ce thème. Mainte fois vue en film, cette épopée est néanmoins efficacement déroulé par le duo de scénariste Matt Fitch et Chris Baker. Classique dans sa narration, l’histoire nous laisse sur notre faim. Un tel événement aurait mérité une série de 3-4 albums pour découvrir le passé de ce trio légendaire. Du coup, tout est rapidement mis en place, nous n’avons pas le temps de nous attacher aux personnages et nous ne pouvons pas sentir l’atmosphère d’excitation. Alors que Marion Montaigne dans son album Dans la combi de Thomas Pesquet, nous montrait l’envers du décor et notamment les entrainements, on aurait aimé la même chose ici. Reste le bon travail de Mike Collins, simple et efficace, fait de trames plutôt réussies.

  • Apollo, des hommes sur la Lune
  • Scénaristes : Matt Fitch et Chris Baker
  • Dessinateur : Mike Collins
  • Editeur : Dunod
  • Prix : 18.90€
  • Parution : 03 octobre 2018
  • IBAN : 978-2100788262

Résumé de l’éditeur : Le 20 juillet 1969, l’Homme a marché sur la Lune. Ce livre raconte comment Neil Armstrong, Edwin « Buzz » Aldrin et Michael Collins, ont réalisé cet exploit sans précédent. Épaulés par les ingénieurs et les scientifiques du programme Apollo, ils ont embarqué dans une fusée et ont traversé le néant spatial juste pour nous montrer que c’était possible. Matt Fitch, Chris Baker et Mike Collins nous révèlent ici la véritable histoire de la mission d’exploitation la plus extraordinaire de tous les temps.

A beautiful sunny day

Récupérateurs d’objets cassés, Ojiro et Harehito sont très proches depuis de nombreuses années. Menant leur entreprise avec dextérité, le premier ne semble pourtant pas heureux. Aki Ueda dévoile A beautiful sunny day, un joli petit yaoi édité par Taifu Comics.

Un jour radieux, voilà le nom surprenant et idyllique de l’entreprise de Ojiro et Harehito, récupérateurs d’objets. Ils passent débarrasser les habitants de leurs objets cassés pour les réparer afin de les revendre. Redonner une seconde vie aux choses est très important dans nos sociétés actuelles. C’est le second qui a des doigts d’or qui est chargé de redonner un second souffle à ces objets, tandis que le premier s’occupe de la partie informatique. Pourtant Harehito n’arrive ni à réparer un mystérieux objet que son grand-père lui a légué, ni réparer le cœur de Ojiro

Prépublié au Japon en 2013 dans le magazine Canna des éditions Printemps Shuppan, A beautiful sunny day est un joli yaoi de Aki Ueda. La mangaka japonaise réussit à emporter le lecteur d’une manière élégante et douce dans cette relation surprenante entre Ojiro et Harehito. Cette vie idyllique sur une île paradisiaque sous un beau soleil nous enchante. Le parallèle entre le cœur brisé de Ojiro et les objets cassés est sympathique et bien trouvé. L’obsolescence programmée n’est pas un fin en soi, tout le monde à droit à une seconde vie. Les dessins sont doux et chaleureux.

  •  A beautiful sunny day
  • Autrice : Aki Ueda
  • Editeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 29 août 2018
  • IBAN : 9782375061169

Résumé de l’éditeur : Harehito et Oujirou sont des collecteurs de déchets. Si les mains de Harehito peuvent tout réparer, comme par magie, ce don a pourtant une limite : le coeur brisé d’Oujirou. Depuis le jour où Harehito a « ramassé » Oujirou, les deux hommes ne se sont plus jamais quittés, arpentant les routes à la recherche d’objets à réparer afin de leur accorder une nouvelle vie. Si les jours se ressemblent, les deux collecteurs ne sont pourtant pas à l’abri de quelques surprises. C’est ainsi qu’appelés pour récupérer un déchet encombrant, ils se retrouvent face à un garçon endormi… Que leur réserve cette trouvaille ?

The New Frontier

Inspiré de l’imagerie des années 50, The New Frontier est un sublime art-book de Antonio Lapone aux éditions Kennes.

Né en 1970 à Turin, Antonio Lapone est un artiste singulier et rare dans le monde de la bande dessinée. A partir de 1990, il travaille dans une agence de publicité où il développe son trait élégant et chaleureux proche de la ligne claire. C’est en lisant un album de Freddy Lombard de Yves Chaland qu’il tombe amoureux de ce style initié par Hergé. Il découvre alors les travaux de ce courant artistique très en vogue dans les années 90 : Serge Clerc, Walter Minus, Philippe Avril, Ted Benoit ou encore Torres. Ces différents dessinateurs subliment les années 50 par leurs récits de bande dessinée.

Il remporte le Prix FNAC-La Défense en 1999 ce qui lui ouvre les portes du monde du 9e art. Il commence alors à publier des albums : A.D.A (Paquet), Accords sensibles (Treize Etrange), Sentiers nocturnes (Champaka), Greenwich Village (Gihef – Kennes) ou encore La fleur dans l’atelier de Mondrian (Peyraud – Glénat).

Pour The New Frontier, Antonio Lapone laisse son grand talent de graphiste-illustrateur vagabonder pour le plus grand bonheur des amateurs d’art. Il décline de superbes images autour du thème du voyage :  New-York est la ville centrale avec ses buildings habités par de nombreuses femmes, toutes plus élégantes les unes que les autres. Leur regard est langoureux sans être aguicheur, leurs jambes sont longues et interminables. Les chats ou les animatrices radio complètent ce superbe ouvrage. Il y décline aussi les formes vintage et le design qui apparait alors à ce moment-là.

The new frontier : un album somptueux à offrir à Noël aux amateurs des années 50, de belles femmes et d’un temps révolu.

  • The New Frontier, the art of elegance
  • Auteur : Antonio Lapone
  • Editeur : Kennes
  • Prix : 35€
  • Parution : 12 septembre 2018
  • IBAN : 9782875806161

Résumé de l’éditeur : Premier rassemblement de dessins réalisés à l’occasion des multiples expositions d’Antonio Lapone.

Remous dans le bayou

Les habitants d’un village du bayou sont affolés, les miss qui participent à un concours disparaissent une à une. On fait alors appel à Earp et Doc pour résoudre ce mystère. Gorobei et Jérôme Brizard dévoilent Remous dans le bayou, la deuxième mésaventure d’Earp & Doc chez Makaka.

Earp et Doc sont dans la panade : la roue de leur charrette s’est cassée. Compliqué de la réparer au milieu de nulle part, pardon, au milieu du bayou ! Ils réussissent à trouver un réparateur, Marcel Letonque, mais il leur annonce que cela leur coutera 150$. Un peu cher pour des fauchés comme eux. Ils acceptent néanmoins un troc : une nouvelle roue contre la résolution d’une affaire important, celle de la disparition de miss.

Dans le village c’est l’effervescence, le concours de Miss Issippi approche à grands pas, mais les candidates disparaissent chacune leur tour…

Après une première enquête – Les remèdes de l’ouest – le duo de pieds nickelés Earp et Doc est de retour dans une mésaventure décalée et drôle. Le récit de Jérôme Brizard tord tous les codes de l’aventure, du polar et du western pour le bonheur de ses lecteurs. Cette paire improbable de sdu dimanche subit les événements plus qu’elle ne les devance. Toujours à côté de la plaque et se mettant dans des situations désastreuses – donc cocasses – Earp et Doc se font balader tout au long de l’album. Attention, dit ainsi on pourrait croire à une simple farce mais il y a une vraie enquête, avec un vrai coupable ! Le coloriste et décorateur de la série 14-18 (avec Etienne Le Roux) multiplie les effets grotesques pour faire rire son lectorat et c’est réussit. On passe un excellent moment !

Pour accompagner le scénariste, c’est Gorobei qui met en image son histoire. Le dessinateur de Atma gardien des esprits et Bushido (avec Thierry Gloris, lauréat du prix des écoles à Angoulême en 2018) nous régale avec ses personnages très ronds en forme de patate (sans cou) et apporte aussi de l’humour au récit. Ils sont comme des globules qui se promèneraient dans des décors eux aussi très ronds.

Remous dans le bayou : c’est drôle, c’est bête mais ça fait rire !

  • Une mésaventure d’Earp et Doc : Remous dans le bayou
  • Scénariste : Jérôme Brizard
  • Dessinateur : Gorobei
  • Editeur : Makaka
  • Prix : 14€
  • Parution : 07 septembre 2018
  • IBAN : 9782367960968

Résumé de l’éditeur : Le concours annuel de miss Issipi, petite ville située au coeur du bayou américain, approche. Mais la tension est à son comble, car les plus belles concurrentes disparaissent mystérieusement, les unes après les autres. Par un drôle de hasard, l’enquête revient à un ancien shérif porté sur la bouteille et un à médecin charlatan. Vengeance, manipulation politique, folklore local ? Ce duo absurde et déjanté devra naviguer en eaux troubles, parmi une population haute en couleur

Le vieil homme et son chat, tome 1

Les Japonais sont de grands amis des chats et Le vieil homme et son chat prouve encore cet adage. Ce sympathique manga est signé Nekomaki et est publié chez Casterman.

Dans un petit village côtier japonais, Daikichi vit paisiblement avec Tama, son gros chat de 10 ans. Le vieil instituteur est très apprécié dans cette petite ville, lui qui a vu des milliers d’élèves s’asseoir sur les chaises de sa classe. Le vieux matou quant à lui à fait la promesse à Yohsié, la défunte épouse de son propriétaire, de prendre soin de lui à sa mort…

Quel très joli manga ! Simple, doux, chaleureux et sympathique. Nekomaki – qui serait un couple d’illustrateurs – est un grand adorateur des chats et des chiens. Il met en scène un vrai couple curieux de la vie et souvent drôle : Daikichi et Tama, liés par un pacte de protection et d’amour. Leurs relations est tendres et facétieuses par les dialogues du vieil instituteur et par les pitreries du matou.

L’émotion parcours ce très joli manga publié au Japon en 2015 par Kadokawa Shoten. Il est empreint de nostalgie et de douceur. Cet éloge de la vie simple est construite en courts chapitres où l’on parle de voisinage, de facteur, de fleurs et de bons repas.

Le vieil homme et son chat aurait pu apparaitre dans notre Top 10 des mangas avec des chats, tant il est savoureux. Le tome 2 est déjà dans les bacs depuis le 24 octobre.

  •  Le vieil homme et son chat n’ont plus peur des chiens (tome 1)
  • Auteur : Nekomaki
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 15€
  • Parution : 5 septembre 2018
  • IBAN : 9782203155664

Résumé de l’éditeur : Daikichi, instituteur à la retraite et veuf, vit avec Tama, un chat de 10 ans. Ou bien est-ce Tama qui veille sur son vieux maître pour honorer une promesse faite à son épouse disparue ? Au fil des saisons et d’un quotidien fait de promenades paisibles, de repas partagés entre voisins de toujours et d’évocations des années passées, Daikichi et son chat s’entraident, se chamaillent, et s’adorent.