Voix douce

Notre avis : Voix douce est le huitième petit album mettant en scène Benny, le personnage fétiche de Baladi. Cette fois-ci l’homme-insecte se retrouve seul dans la ville.

Après un long sommeil, Benny se réveille de son sarcophage. Très étonné, l’homme découvre qu’il est seul dans la ville. Il serait l’unique survivant sur Terre. Pourquoi ? Il ne le sait pas vraiment.

La cité est dévastée comme s’il y avait eu une guerre ou une attaque nucléaire. Il décide alors d’emménager dans l’une des plus belles maisons et se trouve un étrange compagnon de vie : un chien en bois. Pour survivre, il pille les maisons et les magasins et tue les chiens errants. Tout semble lui sourire : quand ses vêtements sont sales, il les jette et il passe son temps à lire. Pourtant, il se sent de plus en plus seul. Et s’il cherchait une femme ?

A travers Vives voix, Baladi explore les affres de la solitudes et donc les crises existentielles qui en découlent. L’auteur suisse met en lumière les errances humaines, la solitude poussée à l’extrême et l’introspection individuelle. En choisissant un monde post-apocalyptique, il met son personnage en face de réalités étonnantes. Plus personne avec qui parler mais surtout les aliments et les objets à profusion sans se battre pour les obtenir. Benny, personnage parfois imbu de sa personne, naïf et anti-héros porte en son sein, beaucoup d’humour à son corps défendant.

L’ambiance de ville dévastée est admirablement mise en image par Baladi. Les planches minimalistes, avec peu de décor permet à l’auteur de se concentrer sur son personnage, ses expressions de visage et sa douleur d’être seul.

Article posté le samedi 06 mai 2017 par Damien Canteau

Voix douce de Baladi (Atrabile) décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Voix douce
  • Auteur : Baladi
  • Editeur : Atrabile
  • Prix : 8€
  • Parution : 10 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Pauvre Benny, livré à lui-même dans un monde où il n’y a plus… que lui ? Alors que Benny émerge d’un étrange sarcophage, il doit faire face à la plus terrible des vérités : il est l’unique survivant, le dernier homme sur Terre. Logique imparable : Si Benny est le dernier homme sur terre, il doit bien y avoir une dernière femme… Non ? Benny semble prendre la situation pas trop mal, ne se laisse pas abattre et rapidement s’organise, se régale (seul) de mets succulents, et s’enivre (seul) avec les meilleurs crus disponibles. Mais cher Benny, cela vaut-il la peine s’il n’y a personne pour partager tout ça ? L’âme soeur finira-t-elle par montrer le bout de son nez ? Plus confus que jamais, mais toujours aussi obsédé, Benny, néanmoins bien patient, alors que les mois et les années s’écoulent, et s’écoulent… Passé, présent, futur, Benny semble bien condamné à répéter les mêmes et inexorables erreurs jusqu’à la chute qui, ici, en rappellera d’autres – tout en ouvrant la porte sur de nouveaux mystères. Les non-aventures de Benny, c’est un peu la comtesse de Ségur explosée au MDMA – non, en fait ça n’a rien à voir.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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