Top 10 des BD coréennes

Comixtrip vous propose une sélection de bandes dessinées coréennes. De L’Idiot à Histoire couleur terre, en passant par Le Parfum des hommes ou Femmes de réconfort, découvrez notre sélection d’albums valant le détour. Forcément subjectif, notre Top 10 des BD coréennes peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.

1.

L’idiot
de Kang Full (Casterman)

Ji-rho, une jeune femme coréenne qui a longtemps vécu aux États-Unis, revient s’installer dans le quartier de son enfance à Séoul, après une absence de plusieurs années. Elle y redécouvre peu à peu les lieux et les protagonistes de ses souvenirs d’enfance, et notamment Seung-lyong, un déficient mental qu’elle a côtoyé de près à l’école autrefois. Entre “l’idiot” et la jeune femme va insensiblement se recréer une étroite complicité, nourrie de la nostalgie qu’ils éprouvent l’un et l’autre pour leurs jeunes années… Pour son deuxième titre dans la collection Hanguk, Kang Full renoue avec le talent narratif qui éclatait dans Appartement. Il choisit ici de développer un registre plus intimiste, explorant les sentiments de ses personnages au fil d’une chronique nostalgique et douce-amère. Un manhwa sensible et touchant.

2.

Le parfum des hommes
de Kim Su-Bak (Atrabile)

C’est à 18 ans que Yumi commence à travailler dans une usine Samsung spécialisée dans les semi-conducteurs. Deux ans plus tard, elle se plaint de douleurs. Le diagnostic tombe alors, comme un couperet: elle est atteinte de leucémie. L’état de la jeune fille va rapidement s’empirer, et elle décédera finalement sur la banquette arrière du taxi conduit par son propre père, Sang-ki Hwang, alors qu’il la conduit à l’hôpital. M. Hwang se rendra vite compte que sa fille n’est pas la seule ouvrière à être tombée malade. Et si c’était son travail, en l’exposant à des matières hautement toxiques, qui l’avait tuée? Afin de rendre publique cette situation et d’honorer ainsi la mémoire de Yumi, Sang-ki rencontre des responsables de partis politiques et des médias.  La réponse est trop souvent identique: personne n’ose défier le géant Samsung. Depuis, Sang-ki ne cesse d’entreprendre des démarches avec d’autres victimes de Samsung.

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3.

Femmes de réconfort
de Jung Kyung-a (Au Diable Vauvert)

Pendant l’occupation de la Corée par le Japon, lors de la seconde guerre mondiale, près de 200 000 femmes coréennes ont été kidnappées, déportées, violées, battues, tuées, abandonnées. Peu en ont réchappé, et les survivantes sont restées blessées, physiquement et psychologiquement. Jung Kyung-a, jeune auteure coréenne, raconte avec ce livre l’histoire vraie de ces « femmes de réconfort », envoyées dans les camps de l’armée japonaise pour y servir d’esclaves sexuelles. Femmes de réconfort retrace les itinéraires poignants d’un médecin japonais chargé de la santé des détenues, d’une fille de colon hollandais et d’une jeune Coréenne, ces deux dernières étant toujours vivantes aujourd’hui. Tout en restant précis et documenté, ce récit expose désormais, par le biais de la bande dessinée, laréalité de ce drame au grand public.

4.

Massacre au pont de No Gun Ri
de Park Kun-Woong et Chung Eun-Yong (Vertige Graphic)

26 juillet 1950, guerre de Corée. La 1e division de cavalerie américaine se replie en piteux état après avoir perdu la ville de Yongdong, à environ 160 km au sud-est de Séoul. Près du hameau de No Gun Ri, un bataillon prend position près d’un pont ferroviaire avec pour mission de tenir l’emplacement pendant trois jours au moins. Des centaines de civils sud-coréens trouvent un abri sous les arches du pont, qui surplombe une petite rivière, avant d’essayer de poursuivre leur fuite éperdue. Les soldats américains ouvrent le feu à la mitrailleuse pendant trois jours sur les réfugiés, tuant près de 400 d’entre eux…

L’ouvrage de Park Kon-Ung, tiré d’un roman historique publié en 1994 en Corée, qui révèle les atrocités commises par les troupes américaines durant la guerre de Corée, est, à l’instar de Gen d’Hiroshima de Keiji Nakazawa, une oeuvre de vérité et de mémoire, une critique sévère de l’impérialisme et un réquisitoire puissant contre l’absurdité et la folie de la guerre.

5.

Histoire d’un couple
de Yeon-Sik Hong (Ego comme X)

Yeon-Sik Hong, auteur de manhwas éducatifs, et son enthousiaste compagne So-Mi quittent Séoul et tentent d’effectuer un surprenant « retour à la terre » dans ce pays en ultra-développement qu’est la Corée du Sud…
Bientôt locataires d’une maison isolée dans la montagne, avec trois chats, un chien et des poules, ils ont fort à faire pour subvenir à leurs besoins. De plus, Yeon-Sik aura bien du mal à assurer ses accaparants travaux de commandes, et parvenir à conduire le travail d’auteur, dont il rêve depuis des années… Rudes sont les hivers et terribles certaines angoisses, mais l’équilibre reviendra bientôt par l’observation de la nature, la cueillette et le travail du potager.
Fort d’une grande variété de détails et d’un beau classicisme formel, cet attachant récit donne une certaine vision de l’auto-subsistance, de la jouissance que procure la vue de beaux paysages, et du réconfort qu’apportent les nuits au coin du poêle…

6.

Palais
de Park So-Hee (Samji)

La Corée est une république ?… Non !  C’est une monarchie constitutionnelle !! Chae-gyeong, une lycéenne ordinaire, découvre à dix-sept ans qu’elle est promise au prince Shin. Elle doit tout quitter : sa famille; sa maison; ses amis… pour devenir princesse ! Un nouveau monde s’ouvre à elle, empreint de richesses, de codes établis. Enchantement ou désillusion ? Trouvera-t-elle l’amour au bout du chemin ?

7.

Jindol et moi
de Ancco (Philippe Picquier)

Journal illustré. Ancco, jeune fille de 20 ans de la banlieue de Séoul raconte les micros évènements de sa vie quotidienne, avec un humour et une autodérision décapante. L’autre personnage principal est Jindol, son gros chien, aussi peu glamour que sa maîtresse mais beaucoup plus coureur : un macho invétéré et sans complexe qui “sème ses graines un peu partout dans le quartier”. Nous rencontrons ses parents, ses amis, ses chiens, les gens qu’elle croise dans le bus ou au supermarché. Mais ce n’est pas au jeu d’épingler les travers de ses contemporains qu’elle nous invite, c’est au contraire à celui de repérer le petit détail d’humanité que chacun porte en soi.

8.

Histoire couleur terre
de Kim Dong-Hwa (Casterman)

“(…) Un masque de rides recouvre le visage de ma mère Pareil à une toile d’araignée Mails il suffit de soulever le masque Pour retrouver sur ses joues le rose de ses seize ans. On devine les histoires entre rires et larmes qui ont jalonné sa vie, Pareilles aux sillons qui creusent les champs. Ce sont les souvenirs de nos mères Du temps où elles avaient seize ans… Voici le récit de leurs histoires aux couleurs de la terre…” 
Cet extrait d’un court poème que Kim Dong-hwa a placé en ouverture des dix chapitres qui composent Histoire couleur terre délimite bien le territoire de ce récit subtil, sensible et particulièrement attachant : les émois amoureux de deux femmes – une mère et sa fille – au fil d’une existence toute simple marqué par les flux et les reflux du sentiment amoureux. La mère est veuve et exploite un petit restaurant dans un village rural de la Corée profonde.
Les deux femmes vivent seules, et doivent souvent affronter les ragots que le qu’en-dira-t-on fait circuler sur le compte de la mère, que son veuvage est censé rendre “disponible”. Et de fait, celle-ci se comporte en femme libre. C’est cette liberté sensuelle et complice qu’elle saura partager avec sa fille, en toute simplicité, instituant entre elles une connivence profonde et généreuse.

9.

L’Etincelle
de Park Tae-Ok et Choi Ho-Cheol (Vertige Graphic)

L’Étincelle retrace, en cinq volumes, l’enfance, la jeunesse et le parcours d’un garçon dont le destin et la fin tragique ont marqué à jamais l’Histoire de son pays. Dans ce premier volume, le père de Tae-il contracte un emprunt afin de développer une activité dans le domaine du textile. Mais son associé, peu scrupuleux, lui joue un tour pendable. Les voilà à présent, lui et sa famille perclus de dettes et contraints de vivre dans le plus grand dénuement. Tae-il, aîné des quatre enfants, va devoir grandir vite, trop vite, abandonnant sa scolarité pour subvenir aux besoins de sa famille. Enfant plein de vitalité, fils aimant, frère prévenant, ouvrier sérieux, Tae-il n’est pas sans nous rappeler Gen Nakaoka, le jeune héros de Gen d’Hiroshima. L’Étincelle, tout comme Gen, nous fait découvrir, à travers le regard de son personnage, un pan d’Histoire contemporaine, ici celle de la Corée du sud des années 1960.

10.

Le Jardin de Mimi
de Yoon-Sun Park (Misma)

Mimi est une jeune minette déterminée à quitter la ville pour aller vivre à la campagne. 
La nature c’est bien joli, mais il faut aussi subvenir à ses besoins. Et ça c’est une autre histoire. 
Après tout, qu’est-ce qu’ils y connaissent les chats à la vie à la ferme à part faire leurs besoins dans le potager et essayer de croquer les poules du poulailler ? 
Heureusement, Mimi peut compter sur des amis fidèles : Mr Kim et Tomy le chien. 
Ensemble, ils vont finir par découvrir des astuces, imaginer des inventions et apprendre tout le B.A.-BA du jardinage. Évidemment, ça ne se fera pas sans quelques petits incidents voire grosses catastrophes…

Hors-série

Pyongyang
de Guy Delisle (L’Association)

Après Shenzen, Guy Delisle a poursuivi son travail nomade d’animateur à Pyong yang, capitale de la Corée du Nord. Si ses sentiments vis-à-vis d’un pays totalement étranger se retrouvent d’un livre à l’autre, « Pyong Yang » présente en outre l’intérêt de donner des informations sur la vie quotidienne d’un des pays les plus secrets et les plus fermés du monde.

La Faute
de Alexis Chabert et Michaël Sztanke (Delcourt)

Chol Il travaille pour le ministère des Affaires Étrangères. Le jour où il omet de porter sur son veston le badge officiel à l’effigie du leader, il commet une faute inexcusable. Ses supérieurs lui laisse dix jours pour effacer cet affront en devenant le guide exemplaire d’un étranger venu réaliser un reportage sur le pays, Michaël Sztanke. Une occasion unique de se racheter pour l’un, et de comprendre pour l’autre… 

Article posté le mardi 15 mars 2016 par Comixtrip

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