Top 10 des BD sur les luttes sociales

Comixtrip vous propose une sélection des meilleures bandes dessinées sur le thème des luttes sociales. De Un homme est mort à Noir métal, en passant par Gardon en temps de paix ou Johnson m’a tuer, découvrez notre sélection d’albums valant le détour. Forcément subjectif, notre Top 10 des meilleures BD sur le thème des luttes sociales peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.

1.

Un homme est mort
de Etienne Davodeau et Kris (Futuropolis)

1950. Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche,  qui deviendra très vite Brest-la-Grise.
Mais face aux revendications salariales des ouvriers travaillant à la reconstruction, les patrons refusent de céder. La grève générale est déclarée. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l’Arsenal rejoignent le mouvement.
Et le 17 avril, le drame se produit. La police, dépassée par l’ampleur du mouvement, tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest. Il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d’après guerre.
René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain ont lieu les obsèques d’Édouard Mazé.
Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil.
En s’attachant à la véracité des événements, en respectant la parole des témoins, Kris et Étienne Davodeau nous redonnent l’espoir en l’homme et en sa faculté à lutter pour sa liberté

2.

Garduno en temps de paix
de Philippe Squarzoni (Delcourt)

À sa publication, le premier album d’intervention politique de Philippe Squarzoni fait sensation. L’auteur alterne entre le récit de ses voyages en Croatie puis au Mexique et un portrait au vitriol des méfaits de la mondialisation ultra-libérale. Dans cette chronique de la fin des années 90, il raconte la volonté de donner sens à une forme de contestation.

3.

Putain d’usine
de Efix et Jean-Pierre Levaray (Physalis)

 » Tous les jours pareils. J’arrive au boulot (même pas le travail, le boulot) et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons, et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. Même pas le courage de chercher un autre emploi. Trop tard. J’ai tenté jadis… et puis non, manque de courage pour changer de vie. Ce travail ne m’a jamais satisfait, pourtant je ne me vois plus apprendre à faire autre chose, d’autres gestes. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. Je dis  » on  » et pas  » je  » parce que je ne suis pas seul à avoir cet état d’esprit : on en est tous là… « 

4.

Noir Métal
de Jean-Luc Loyer et Xavier Betaucourt (Delcourt)

En janvier 2003, l’usine Metaleurop SA est mise en liquidation judiciaire. 830 employés, après des années de conditions de travail terribles, sont licenciés. On découvre que des centaines d’enfants sont empoisonnés au plomb? Loyer et Bétaucourt, journaliste, ont interrogé les ouvriers afin de faire la lumière sur ce scandale sanitaire et social pour lequel nul n’a été inquiété. 

5.

Les Mauvaises gens
de Etienne Davodeau (Delcourt)

Étienne Davodeau vient d’une région catholique et ouvrière, les Mauges. Ses propres parents sont un parfait exemple de gens, dont l’éducation s’est forgée entre l’église et l’usine, mûs très vite par la volonté d’agir. Leur parcours et leurs aspirations sont ceux d’une France à la recherche de justice et de progrès social, de l’après-guerre à l’élection de Mitterrand?

6.

Le linceul du vieux monde
de Christophe Girard (Les Enfants rouges)

A Lyon, l’industrie dominante est le tissage de la soie, un produit de luxe qui assure les 2/3 des exportations françaises et 90% de la production mondiale. Les ouvriers de la soie qu’on appelle  » canuts  » sont exploités de telle manière que même certains affairistes sont choqués par les conditions de travail abominables des canuts. Les 15 heures de travail journalier leur assurent à peine de quoi survivre. Mais la loi du profit est supérieure et sous prétexte d’une concurrence chinoise à peine émergeante, le patronat « les fabricants » décident en novembre 1831 de baisser les salaires.
Le 21 novembre, les canuts cessent le travail et descendent dans la rue manifester pacifiquement. La garde nationale, milice tenue par les fabricants, tire sur la foule. C’est le début de l’émeute puis de la révolution. Après 3 jours de combats et plus de 600 morts, les canuts sont maîtres de la ville. Que vont-ils faire du pouvoir ?
C’est une histoire pleine de peine, de haine et de sang, traîtée pratiquement heure par heure, à l’origine des mouvements ouvriers : syndicats, mutuelles, caisses de secours, anarchisme et communisme. Karl Marx, fortement impressionné par cette révolte, rejoint les communistes à Paris en 1847 et écrit le manifeste du parti communisme en 1848.

7.

La Jungle
de Peter Kuper (Rackham)

Peu connu en France, Upton Sinclair est un classique de la littérature américaine. Son oeuvre est proche de celle d’Émile Zola, par son emprise sociale. En 1906, la parution de La Jungle provoqua un scandale sans précédent en dévoilant simultanément la misère ouvrière et l’absence de contrôle sanitaire dans les abattoirs détenus par les trusts de la viande. L’adaptation de Peter Kuper met en scène une famille d’émigrants pris dans la jungle industrielle de Chicago et n’est pas sans rappeler la situation actuelle de millions d’immigrants illégaux aux Etats-Unis. Le rêve américain vire rapidement au cauchemar pour Jurgis et sa famille : misère, conditions sociales déplorables, exploitation. Dans son style très personnel par une savante utilisation de la couleur, Peter Kuper réussit une oeuvre d’une rare puissance, digne des meilleurs Mattotti.

8.

Lip, des héros ordinaires
de Damien Vidal et Laurent Galandon (Dargaud)

Un scénario/document mâtiné de fiction qui raconte la prise en otage des montres Lip par les ouvriers de l’usine. 329 jours de lutte racontés à travers le prisme d’une ouvrière, Solange, d’abord réticente puis partie prenante… L’affaire Lip a tenu en haleine toute la France en 1973, les ouvriers ayant décidé d’occuper l’usine et de cacher le stock de 25 000 montres comme trésor de guerre. Un roman graphique de 176 pages – dont un cahier supplémentaire inédit – pour découvrir la lutte des ouvriers dont le leitmotiv était : « On fabrique, on vend, on se paie ! »

9.

Johnson m’a tuer
de Louis Theillier (Futuropolis)

Un reportage au cœur d’une usine qui se bat contre sa délocalisation et le cynisme de ses dirigeants. Un témoignage exceptionnel, d’une précision documentaire pour partager les doutes, le dégoût et l’incompréhension de ces hommes et de ces femmes victimes de la logique froide du marché et du système capitaliste. C’est à la fois un récit édifiant sur l’Europe ultra-libérale et un livre de colère, au nom de tous les travailleurs.

10.

Florange, une lutte d’aujourd’hui
de Zoé Thouron et Tristan Thil (Dargaud)

Une BD reportage poignante réalisée sur le conflit de Florange et la mort de la sidérurgie lorraine.
Lorraine, 2012. Dans ces vallées industrielles qu’on appelait « le Texas français » pendant les Trente Glorieuses, claque l’annonce de la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux du site ArcelorMittal de Florange. Dans une région qui en a compté plus d’une centaine, ils représentent les derniers remparts avant la mort de la sidérurgie lorraine. Au-delà des conséquences économiques, ce déclin industriel engendre une tragédie humaine racontée par Tristan Thil et dessinée par Zoé Thouron.
Le dessin de presse énergique de Zoé Thouron au service d’un témoignage poignant sur le conflit de Florange. Une BD reportage parfaitement documentée, bouleversante et engagée.

Article posté le samedi 30 avril 2016 par Comixtrip

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