Top 10 des auteurs suédois de BD

Comixtrip vous propose une sélection de bandes dessinées sur le thème des auteurs suédois de BD. De L’origine du monde à Rocky, en passant par Hiver rouge ou Ce qui se passe dans la forêt, découvrez notre sélection d’albums valant le détour.

Forcément subjectif, notre Top 10 des auteurs suédois de BD peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.

1.

L’origine du monde

de Liv Strömquist (Rackham)

Une certaine partie du corps de la femme, celle que Gustave Courbet a évoqué dans son tableau L’origine du monde, a suscité et continue de susciter l’intérêt un peu trop “vif “ de certains représentants de la gent masculine. C’est ainsi que le Dr. Kellogs, l’inventeur des corn-flakes, a pu affirmer que la masturbation provoque le cancer de l’utérus et le Dr. Baker Brown a pu préconiser l’éradication de l’onanisme féminin par l’ablation du clitoris (la dernière a été pratiquée en 1948 !). Si le corps médical n’y va pas avec le dos de la cuillère, les philosophes ne sont pas en reste. Jean-Paul Sartre peut ainsi écrire “… le sexe féminin… est un appel d’être, comme d’ailleurs tous les trous”… Sous la plume acérée de Liv Strömquist, défile toute une galerie de personnages (pères de l’église et de la psychanalyse, pédagogues, sexologues) dont les théories et les diagnostics ont eu des conséquences dévastatrices sur la sexualité de la femme.

2.

Hiver rouge

de Anneli Furmark (çà et là)

Anneli Furmark nous plonge dans la Suède des années 70, au cœur des luttes ouvrières communistes, à travers la très belle romance entre Ulrik et Siv, Hiver rouge. Ce roman graphique est publié par les éditions çà et là.

3.

L’excavation

de Max Andersson (L’Association)

Depuis Lamort & Compagnie (1998) et Bosnian Flat Dog (2005), Max Andersson revient enfin à L’Association après douze ans d’absence. Et on n’a rien perdu pour attendre. Ce livre relié au petit format est un concentré d’apocalypse dans lequel Max Andersson creuse et déterre les vestiges d’un monde enfoui dans les ténèbres. L’Excavation est un merveilleux cauchemar interminable où tout est cassé ou en voie de rupture, les choses comme les êtres, où tout est en décomposition ou en voie d’extinction, le pouvoir comme la résistance, où tout est absurde et drôle, comme un désespoir qui aurait encore du savoir-vivre. Encore un peu. Pas pour longtemps. Dépêchez-vous…

4.

Triton

de Knut Larsson (PLG)

Auteur phare de la scène indépendante, Knut Larsson insuffle la plupart du temps une ambiance chimérique à ses dessins. Le familier et le surnaturel s’y assemblent au fil de récits qu’on pourrait qualifier de rêves couchés sur le papier. Une bande dessinée de Larsson se lit ainsi sans satisfaction immédiate à la clef. Au contraire, il s’agit souvent de revenir en arrière pour former sa propre interprétation, car l’auteur ne nous sert aucune clé sur un plateau.

5.

Ce qui se passe dans la forêt

de Hilding Sandgren (çà et là)

Premier album de Hilda-Maria Sandgren, Ce qui se passe dans la forêt met en scène les adolescentes Aida et ses amies qui vont vivre des histoires avec des garçons.

Région du Smaland, Suède. Aida, 14 ans et ses amies Tess et Marlène sont en classe de 5e. Avec leur classe, elles partent en séjour d’intégration en pleine nature : animaux, fourmis ou arbres sont au programme. Sans compter les garçons ! C’est l’âge qui veut qu’elles commencent à s’y intéresser; et inversement. De retour au collège, les relations entre les adolescents se poursuivent, devenant parfois ambiguës…

6.

Histoires de famille

de Pelle Forshed (L’Agrume)

«Dans l’avion, un truc m’a frappé pendant la descente : maintenant, la plus vieille génération, c’est nous… On est un peu les prochains sur la liste.» La mort est une histoire de famille car c’est là qu’on l’éprouve et qu’on se découvre soi-même mortel. Ces nouvelles dessinées racontent la fin de vie de gens ordinaires, leur quotidien, les souvenirs qui les traversent au seuil de la mort, et la solitude des proches qui les accompagnent. Un roman graphique dont on sort bouleversé.

7.

Les chroniques suédoises : Un peu de Suède dans ce monde de brutes

de Nils Glöt (Delcourt)

Les Chroniques suédoises est une perle d’humour qui nous emporte dans un monde onirique et poétique. Un peu comme un film de Gondry dessiné par un admirateur de Sempé. Le « modèle suédois », c’est un peu l’exemple à suivre. Le pays parfait qui combat les inégalités et ne laisse aucune chance à la xénophobie. Dans Les Chroniques, cette terre rêvée devient terrain de toutes les utopies. La Suède des Chroniques, c’est le pays imaginaire où on ne sait plus très bien si tout cela est possible, ou si on aimerait que ça le soit.

 

8.

Ake Ordur

de Lars Sjunnesson (L’Association)

Apparu en 1984, Ake Ordür (Ake Jävel en suédois) est le héros le plus populaire de Lars Sjunnesson. Adopté par la scène punk, il va devenir motif de tatouages et de tee-shirts. Son cri de guerre « Aux chiottes la bourgeoisie et toute l’ordürière société !» va passer des pages du magazine suédois Galago aux festivals de rock.
Inspiré par un personnage de l’Opéra de quat’sous, Ake Ordür est dessiné en noir et blanc de façon très iconique ; le logotype d’une société délétère. Vêtu d’un costume noir stylé, il montre les dents, un immuable sourire retenant une inextinguible cigarette. Il s’exprime laconiquement, souvent par interjection. Ake Ordür est la quintessence de l’anarchiste énigmatique qui défie violemment les autorités et les conventions en vigueur. Il boit, il fume, il jure, seul ou avec sa petite amie, Anna Dëbris (Anna Fan). Il fait exploser des bâtiments, poursuit des policiers, dénonce par l’absurde les oppressions sociales et les dérives insensées du consumérisme.

9.

L’augure, tome 1 : Duende

de Peter Bergting (Delcourt)

La terre des Hommes se meurt. Elle réclame un sauveur capable de la délivrer de l’emprise du puissant esprit Guishen. Milo, combattant aux motivations mystérieuses, est ce héros. Lors de la quête initiatique qui l’amène à marcher parmi les Morts, il rencontre Lin, une prêtresse adepte de la magie, et Alkuin, son mentor. Leurs pas les conduiront à traverser le royaume des esprits hostiles et malicieux… Sur les traces de Mike Mignola et de Moebius, ses influences avouées, Peter Bergting nous ouvre les portes d’un monde onirique, sombre et envoûtant.

10.

Rocky, tome 1 : La revanche

de Martin Kellerman (Carabas)

Un succès mérité en Suède, son pays d’origine, dans toute la Scandinavie et maintenant aux Etats-Unis, les strips quotidiens autobiographiques de Martin Kellerman chroniquent sans concessions la vie d’un groupe de jeunes mecs vivant à Stockholm (et des filles qui les… tolèrent). Notre héros dessinateur, viré de son appartement et plaqué par sa fiancée (le même jour), subit une annus horribilis de boulots pourris, d’aventures d’un désastreuses, de fêtes ratées et des gueules de bois qui les accompagnent, ainsi que bien d’autres mésaventures sordides (dont un voyage catastrophique à New York, une semaine éprouvante à l’hôpital, et plusieurs interpellations) pour au bout du compte en émerger, sans doute pas plus sage, mais en tout cas aguerri.

Article posté le mercredi 02 août 2017 par Comixtrip

À propos de l'auteur de cet article

Comixtrip

En savoir