La fille de l’exposition universelle : Paris 1878

Julie Petit-Clou nous reviens dans ce troisième volet de la série de La Fille de l’Exposition universelle, pour notre grand plaisir ! Deux ans d’attente pour ce récit de Jack Manini et Étienne Willem, et retrouver notre belle héroïne dans la fleur de l’âge, en compagnie de ses trois frères.

L’Exposition universelle de 1878 est à l’honneur, Napoléon III a été renversé. C’est sous la jeune Troisième République que nous suivons la saga familiale des Petit-Clou et que nous nous plongeons dans un nouvel épisode de l’Histoire de France !

Tout démarre le lendemain de l’inauguration de l’Exposition Universelle

Paris accueille de nouveau l’Exposition universelle. Fidèle à ce rendez-vous, Julie Petit-Clou a installé son cabinet de voyance devant le Champ de Mars, au risque de se voir demander de quitter les lieux par les forces de l’ordre… Hé oui, une roulotte, ça fait désordre pour une telle occasion.

Refusant de se laisser faire, c’est déterminée que Julie file rencontrer le donneur d’ordre qui n’est autre que le Docteur Vaudemer, grand phrénologiste… Comment… vous ne connaissez pas la phrénologie ? Il s’agit de cette science qui permet de caractériser à partir de la mesure précise de plusieurs paramètres du crâne le potentiel criminel d’une personne. Alors que le Docteur Vaudemer déploie ses talents d’orateur devant un amphithéâtre comble, Julie interrompt la conférence en cours. Elle se retrouve prise comme cas d’étude, mais au contact des mains du docteur, elle entre dans un monde parallèle lui donnant accès à des scènes du futur… et en l’occurrence celles-ci seront plutôt sanglantes…

Fuite de l’assassin

Dès le lendemain de cette rencontre, par un curieux concours de circonstances, Pierre Paul Léon François, l’assassin servant de support à la conférence du docteur Vaudemer, réussit à prendre la fuite lors de son transfert jusqu’à la guillotine. Il semble avoir comme projet celui d’éliminer Julie Petit-Clou. Elle se retrouve au cœur d’une course contre la montre. Sera-t-elle sa prochaine victime ? Le commissaire Murger, déjà présent dans les tomes 1 et 2, est toujours fidèle au poste. Hors de question pour lui de laisser courir un criminel, il va mener l’enquête, toujours aussi acerbe vis-à-vis de Julie.

Les trois frangins vont donc se relayer pour protéger leur sœur aînée, car nul ne sait d’où arrivera le danger…

L’amour sera-t-il enfin au rendez-vous pour Julie ?

Les personnages ont grandi et songent pour certains à fonder une famille. Jeunes adultes, ils ont gagné en maturité. Alfonse, le plus âgé des trois frangins, pense avoir trouvé l’âme sœur. Dans des circonstances énigmatiques, il se retrouve dénigré et perd son emploi à la suite d’une accusation calomnieuse. Amédée, le plus jeune, navigue à vue au gré des opportunités. Achille, lui, semble plus posé. Quant à Julie, peut-être trouvera-t-elle enfin l’amour ?

Comme lors des deux précédents épisodes, cette aventure de Julie Petit-Clou permet au lecteur de suivre une intrigue criminelle dans laquelle Julie se retrouve impliquée. L’album, dans la continuité des précédents, met en lumière certaines innovations présentées à l’occasion de l’Exposition universelle. Ainsi, la statue de la Liberté est à l’honneur, et la visite de sa tête constitue l’une des principales attractions. Les auteurs en ont d’ailleurs profité pour faire un clin d’œil à l’histoire américaine contemporaine.

L’architecture parisienne est également présentée sous un nouvel angle. Ainsi, nous découvrons le palais du Trocadéro construit à cette occasion. La quête d’emploi d’Alfonse et Amédée nous fait également découvrir l’univers des industries de la Villette, aux conditions de travail particulièrement éprouvantes pour les ouvriers.

Un duo d’auteurs en symbiose pour La fille de l’exposition universelle

Jack Manini et Étienne Willem réussissent avec brio à donner du rythme à ce troisième volet des aventures de notre voyante préférée. Toujours au rendez-vous, Tanja Wenish complète cette équipe avec talent, venant poser ses couleurs avec justesse pour caractériser les ambiances, tantôt festives ou rafraichissantes, tantôt angoissantes.

Et comme pour les deux autres albums, le livret de présentation à retrouver en fin de lecture vient parfaire notre culture générale.

Pour ceux qui n’avaient pas encore plongé dans cet univers de voyance, d’histoire et d’architecture, il ne faut plus hésiter  à lire La fille de l’exposition universelle !

Article posté le lundi 19 avril 2021 par Sophie Gateff

La fille de l'exposition universelle 3 Paris 1878 de Jack Manini et Etienne Willem (Grand Angle)
  • La fille de l’exposition universelle, tome 3 : Paris 1878
  • Scénariste : Jack Manini
  • Dessinateur : Etienne Willem
  • Coloriste : Tanja Wenisch
  • Editeur : Grand Angle
  • Parution : 13 janvier 2021
  • Prix : 14.90€
  • ISBN : 9782818976999

Résumé de l’éditeur : Le criminel du siècle s’évade et hante l’Exposition universelle de 1878… La première bougie électrique s’allume et son ombre apparaît ! Avec lui, la visite de la tête de la statue de la Liberté prend des allures de train fantôme !Face au tout nouveau palais du Trocadéro, dans sa roulotte de voyance, Julie Petit-Clou a peur. Elle a vu la silhouette du criminel en songe et sait que chaque nouveau client pourrait être « le tueur étalon » comme l’appellent les phrénologues, ces scientifiques qui étudient les bosses du crâne.

À propos de l'auteur de cet article

Sophie Gateff

Chez Sophie, la bande dessinée, c'est une affaire de famille. Avec ses deux enfants (Gabriel et Léna), ils aiment les polars mais aussi les récits jeunesse. Des chroniques à plusieurs pour vous faire découvrir des pépites.

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