Wynd #1

Dans une cité où la magie a été bannie, le jeune Wynd a commis l’impardonnable bien malgré lui : receler un peu de féérie. Bien que terrifié, il va entamer une quête pour comprendre qui il est. James Tynion IV et Michael Dialynas nous présentent Wynd, une magnifique aventure qui mêle heroic-fantasy et questionnements sur la différence.

WYND OU PRENDRE SON ENVOL.

Quand bien même il aurait voulu se voiler la face, les cauchemars qui hantent les nuits de Wynd lui rappellent sans cesse qu’il est différent.

Miss Molly a beau l’aimer comme un fils et Olyve, comme un frère, le fait qu’il doive cacher ses oreilles pointues sous un bonnet ne trompe pas. Il ne sera jamais chez lui à Tubeville.

Et la situation empire encore lorsque le Roi décide de durcir les Lois du Sang qui régissent la cité. Son but est simple : éradiquer tous les sangs-blets. Et pour y parvenir, il décide de faire revenir l’Écorché dans la cité. Si le terrible assassin capable de repérer la magie à son odeur pose la main sur Wynd, il le tuera sans la moindre hésitation.

Tous comprennent alors que le camouflage est devenu vain et que l’adolescent doit fuir pour vivre.

WYND OF CHANGE.

Depuis près de 10 ans, James Tynion IV brille chez DC comics. C’est sous cette bannière qu’il s’est vu confier l’écriture des plus grands super-héros (Batman Metal). Pourtant, c’est son travail chez d’autres éditeurs qu’il a valu bon nombre de récompenses prestigieuses. Et on pensera bien entendu au prix Eisner du meilleur scénariste obtenu en 2021 pour des titres comme Something is Killing the Children édité chez BOOM! Studios et paru en France chez Urban Comics. Ces œuvres plus personnelles permettent au scénariste de travailler avec davantage de liberté. Mais surtout, il y aborde des thèmes qui lui tiennent à cœur.

Wynd est de cette veine.

IT’S A KIND OF MAGIC.

Et pour mettre en place sa fable, l’ingénieux scénariste a l’idée de placer son histoire dans un univers d’héroic-fantasy.

Aussi, dans le monde d’Esseriel, la magie existe. Mais avant de se révéler au grand jour, entrainant des modifications chez son porteur, elle reste invisible… Bien entendu, les êtres porteurs de magie savent au fond d’eux-mêmes qu’ils ont des rêves différents. Mais jamais ils n’en parlent, par crainte d’être bannis, voire pire.

Car Wynd, c’est aussi ça : une quête d’identité qui vise à faire en sorte qu’on soit accepté par les autres,

La parabole est évidente, et s’il restait un doute, James Tynion IV explique dans un entretien présent en fin de volume qu’il y a beaucoup de lui dans le personnage de Wynd.

WYND : QU’EST-CE QU’ÊTRE NORMAL ?

Loin canons super-héroïques, les personnages de cette belle aventure montrent leurs craintes et leurs doutes. Rejetés pour ce qu’ils sont, ils cherchent à cacher leur vraie nature.

Et pourtant, aidés par des personnes de valeur, ils vont parvenir, petit-à-petit, à assumer leur différence pour en faire une force.

Ainsi, le jeune Wynd croit que le bonheur lui est interdit. Sous prétexte qu’il est né avec des oreilles pointues, signe que la magie coule dans ses veines, il demeure dans l‘ombre. Pourtant, l’adolescent au sang-trouble n’aspire qu’à des plaisirs simples. Et en attendant des jours meilleurs, de loin, il observe le jeune et beau jardinier en se disant qu’un jour, il trouvera le courage de lui parler…

Dans ce premier tome, sur trois attendus, James Tynion IV présente des personnages attachants et construit son univers, parfaitement secondé par Michael Dialynas.

DONNER VIE À L’UNIVERS.

Le duo qui avait déjà collaboré sur The Woods touche au but. En effet, le style du dessinateur colle à merveille avec l’univers féérique du scénariste. En alliant efficacité et simplicité, il donne une identité aux Feys et autres Vampyres.  Mais surtout, il apporte un supplément d’âme aux jeunes héros. On l’aura compris, ces derniers ne brillent pas dans le combat. Ce sont des personnes sensibles et attachantes et le dessinateur l’a parfaitement compris. C’est pour cette raison qu’il apporte un soin particulier à travailler les postures et les expressions des protagonistes. Mais Wynd est aussi un récit d’aventure. C’est pour cette raison qu’on aura aussi le plaisir d’assister à des scènes de combats et des courses-poursuites particulièrement efficaces.

 

Premier tome d’une trilogie, L’envol du prince permet de découvrir un univers d’héroïc-fantasy particulièrement travaillé. Mais surtout, il nous permet de faire connaissance avec des personnages attachants menant une quête existentielle particulièrement moderne.

Article posté le lundi 22 novembre 2021 par Victor Benelbaz

Wynd de James Tynion IV et Michael Dialynas (Urban Comics)
  • Wynd – L’envol du prince
  • Scénariste : James Tynion IV
  • Dessinateur : Michael Dialynas
  • Coloriste : Michael Dialynas
  • Traducteur : Maxime Le Dain
  • Editeur : Urban Comics
  • Collection : Urban Kids
  • Prix : 15 €
  • Parution : 20 août 2021
  • ISBN : 9791026822028

Résumé de l’éditeur : À première vue, Wynd est un jeune garçon comme les autres. Il mène une vie tranquille à Pipetown, donne régulièrement un coup de main à la taverne locale tenue par sa mère adoptive et aime passer son temps libre à guetter le fils du jardinier royal qui ne le laisse pas indifférent. Mais Wynd a aussi un secret : la magie coule dans ses veines, et ses oreilles pointues en sont le signe extérieur qu’il ne doit sous aucun prétexte exhiber au grand jour. Car, au sein du royaume, la magie est strictement interdite. Les gens comme lui y sont traqués et éliminés. Tiraillé entre son désir d’être un adolescent « normal » et l’envie de comprendre d’où il vient et le sens des rêves étranges qui occupent chacune de ses nuits, Wynd n’aura qu’une solution… fuir. Avec l’aide de sa meilleure amie, Oakley, il va se lancer dans une aventure périlleuse au cours de laquelle il découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs extraordinaires mais où l’ombre de celui qu’on appelle l’écorché ne sera jamais loin.

À propos de l'auteur de cet article

Victor Benelbaz

Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.

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