Alors que le Salon de l’agriculture va bientôt ouvrir ses portes, Comixtrip vous propose une sélection de bandes dessinées consacrées à l’agriculture. De Rural ! à Les pommes miracles, en passant par Silver spoon ou Les Fils de la terre, découvrez notre sélection d’albums valant le détour. Forcément subjectif, notre Top 10 des bandes dessinées sur l’agriculture et le monde paysan peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.
1.
Rural !
de Etienne Davodeau (Delcourt)
C’est l’histoire d’un coin tranquille à la campagne. Un couple achève d’y retaper une vieille bâtisse devenue en dix ans de travaux une agréable maison. Un peu plus loin, trois jeunes paysans, convaincus qu’une autre agriculture est possible, tentent le pari du bio. Tout va bien, jusqu’au jour où la nouvelle tombe : le tracé d’une future autoroute passe ici-même. Durant une année entière, Étienne Davodeau a suvi ces gens crayon en main, a mené son enquête sur les origines de cette décision absurde et ses répercussions dramatiques sur la vie d’une région.
2.
Silver spoon
de Hiromi Arakawa (Kurokawa)
Yûgo Hachiken est un collégien qui vient du prestigieux établissement de Shin Sapporo. Il est ce qu’on appelle un génie quand on en vient aux mathématiques et aux autres matières cérébrales. Lorsqu’il arrive au lycée agricole de Ôezo, situé sur l’île d’Hokkaidô, il croit que sa vie sera facile : avec tous ces fils de fermiers incapables d’aligner deux équations, devenir premier de la classe sera du gâteau ! Mais c’était sans compter les cours d’élevage, de sciences de la nutrition, de gestion agricole et les clubs de sport épuisants? Comment va-t-il faire pour survivre dans cet enfer ?! Mais surtout, pourquoi est-il entré dans ce lycée qui semble ne pas du tout correspondre à son profil scolaire… ?
3.
Cot Cot
de Ibn Al Rabin (Atrabile)
Cot Cot, c’est un commentaire pertinent sur l’exode rural, un plaidoyer vibrant pour le respect de la vie, une analyse lucide des rapports Nord-Sud, une remise en question radicale de la dialectique hégélienne. Mais Cot Cot, c’est avant tout 32 pages de bande dessinée minimalistes et redoutables. Jugez plutôt : un fermier s’ennuie ferme. Il est envahi par les poules, son esprit vacille, c’est un homme malade que l’on voit là, un homme à bout. Et puis un jour voilà, une poule lâche le cot qui fait déborder le vase, et c’est le massacre… Ce récit d’Ibn Al Rabin (scénariste de Les Miettes avec Frederik Peeters, inventeur de la bande dessinée abstraite) est-il autobiographique ? Le fermier fera-t-il fortune grâce à une vache qui sait compter ? Allez savoir.
4.
Les ignorants,
de Etienne Davodeau (Futuropolis)
Par un beau temps d’hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L’un a le geste et la parole assurés. L’autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne », e s’étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ».
Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées.
Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s’est interrogé sur la biodynamie.
Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s’est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s’est penché sur la planche à dessin d’Étienne…
Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus nombreux qu’on ne pourrait l’envisager de prime abord..
5.
Aimé Lacapelle
de Jean-Yves Ferri (Fluide Glacial)
L’as du BIT ne meurt jamais, On ne laboure que deux fois, Permis de semer… ces titres auraient pu aussi être ceux de ses aventures. Le BIT, c’est le Bureau d’Investigation Tarnais. Lui, c’est Aimé Lacapelle, son meilleur élément, agriculteur rebelle au tracteur rutilant qui surveille sans relâche les campagnes du Sud-Ouest et protège la ruralité avec vigueur. Ferri a inventé un personnage hilarant absolument unique, planté un univers d’une originalité exceptionnelle mêlant burlesque et authenticité, poésie, terroir et déconne. Il dessine aussi bien les accortes « Aimé Lacapelle’s girls » que les petites vieilles poilues en fichu, maîtrise les dialogues et le patois comme personne. Rafraîchissant et drolatique.
6.
Moi jardinier citadin
de Min-Ho Choi (Akata)
Min-ho Choi, dessinateur de BD prometteur, ne se retrouve plus dans le système. Depuis quelques années, il vivote en travaillant pour différents studios d’animation, mais il a bien du mal à prendre du plaisir dans la production de masse. Suite à son mariage, il décide de quitter Séoul, et emménage alors à Uijeongbu, une plus petite ville au nord de la capitale et en bordure de montagne. C’est là que, après démissionné, il décide de se consacrer à sa nouvelle vie, entre jardinage et dessins. Sous le regard bienveillant des anciens du quartier, Min-ho Choi va apprendre à observer les rythmes de la nature, ceux des plantes mais aussi les siens… Complètement ignorant en jardinage, il découvrira pourtant, au contact de ses truculents voisins, à quel point les préjugés véhiculés par le monde moderne ne sont que des aberrations, et qu’il n’est finalement pas si compliqué de cultiver son potager en respectant toute forme de vie… et surtout sans pesticides !!
7.
Ferme 54
de Galit Seliktar (çà et là)
Ferme 54 rassemble trois histoires partiellement autobiographiques, abordant des périodes marquantes de la vie d’une jeune femme élevée dans une zone rurale d’Israël, au cours des années 70 et 80. L’enfance, à travers un drame familial, puis l’adolescence au moment de la première guerre du Liban et finalement l’entrée dans l’âge adulte avec le service militaire dans les territoires occupés. Ces histoires décrivent magistralement la dimension souterraine dérangeante de l’adolescence, les traumatismes et les profonds bouleversements qui se dissimulent sous la superficielle tranquillité d’une jeunesse à la campagne. Bien que cette enfance israélienne se déroule dans l’ombre de la guerre et de l’occupation, elle reflète des sentiments, des passions et des expériences universelles.
8.
Les fils de la terre
de Jinpachi Môri et Hideaki Hatji (Akata)
Depuis l’éclatement de la bulle économique, l’agriculture japonaise est en crise. Année après année, la population agricole du pays ne cesse de diminuer. Il est devenu urgent d’agir. Shuntaro Natsume, un jeune membre du ministère de la culture se voit confier une très lourde mission : celle de redresser l’agriculture de son pays, en trouvant le moyen de pousser chaque année quinze mille nouveaux jeunes vers les métiers de la terre. Afin de remplir cet objectif, il est affecté comme professeur dans un petit lycée agricole perdu au fin fond des montagnes. Là, il va apprendre à connaître les milieux agricoles et surtout… les réalités difficiles auxquelles ils sont quotidiennement confrontés !
Dénonçant sans détour l’immobilisme et l’égoïsme des administrations, qui placent leurs propres intérêts au-dessus du bien commun, ce manga nous rappelle que c’est par la terre, et pour elle, que nous existons. Il nous démontre également que, pourvu que l’on accepte de faire le sacrifice de notre avidité et de notre cupidité matérialiste, il est possible de retrouver le goût des choses simples, et du bonheur qu’elles seules savent procurer.
9.
Coup de foudre
de Raoul Cauvin et David de Thuin (Dupuis)
Un brave fermier se décide à acheter un taureau pour inséminer sa vache. Négociation, marchandage, achat. Notre brave fermier, Charles, présente Désiré à la vache. Consternation : le taureau s’en désintéresse. Un soir, la foudre tombe sur le champ de Désiré et, coup de théâtre, voici Désiré doté de la parole. Et le voici à même d’expliquer à Charles pourquoi sa vache ne l’attire en rien…
10.
Les pommes miracles
de Tsutomu Fujikawa (Akata)
Bien qu’il ait grandi dans une ferme, Akinori Kimura ne se prédestinait pas à devenir agriculteur. Mais suite à son mariage, il finira par reprendre l’exploitation de son beau-père. Filant alors de beaux jours à la campagne, son quotidien va pourtant être bouleversé quand il découvre, avec horreur, que son épouse est allergique aux pesticides qu’il utilise pour la culture de ses pommiers. D’abord par amour, puis par conviction, Akinori Kimura va se transformer en paysan visionnaire et changer totalement sa façon de concevoir son métier et son rapport à la nature. Pendant plus de dix ans, contre vents et marées et le scepticisme des autres producteurs, Akinori Kimura va entreprendre des recherches et des expérimentations pour pouvoir enfin cultiver des pommes… sans pesticide, d’une manière saine et naturelle !