Evil Empire Tome 1 Nous le peuple !

Avec ce premier tome de Evil Empire paru chez Glénat dans la collection Comics, les auteurs Max Bernis et Ransom Getty s’emparent de sujets très actuels et livrent une réflexion acerbe et cynique en extrapolant les limites et les dérives de la politique.

Imaginez un candidat républicain à la présidentielle US qui pète un câble et exhorte la populace à laisser libre court à ses pulsions les plus violentes au nom de la sacrosainte liberté si chère aux américains. Imaginez qu’une partie de la population en fasse son héros au point de suivre à la lettre les injonctions de ce fou sanguinaire. Imaginez un pays ou la loi du plus fort régnerait en maître.

Quand les barrières morales tombent

Alors que le débat sur la frontière entre le bien et le mal s’envenime et prend des proportions inquiétantes, Reese Greenwood star du hip-hop contestataire dont la destinée va croiser celle du candidat démocrate, use de sa célébrité pour tenter de rééquilibrer la balance. Les deux camps vont alors s’affronter sur le terrain médiatique alors que dans l’ombre une mystérieuse femme semble tirer les ficelles et se réjouir de cette situation explosive. L’ennemi n’est peut être pas celui auquel on pense.

Un thriller politique violent

Le récit, dont la violence est parfois outrancière, explore la face sombre de l’être humain avec un réalisme cynique qui n’est pas sans faire écho aux problématiques modernes rencontré dans les pays occidentaux notamment au récent contexte politique nord américain. Les auteurs abordent des sujets contemporains, entre autres, la montée du populisme, le pouvoir des médias et des politiciens, les limites de l’engagement et du rôle protestataire des artistes.

Narration alterné entre présent et futur

Thriller autant que brillante fable d’anticipation le premier volume de Evil Empire alterne une narration entre le présent et le futur, et laisse entrevoir par petites touches l’ampleur des conséquences des options opérés par le peuple américains. Un schéma assez classique mais qui distille un certain suspens et brouille un peu plus les pistes tout en installant une intéressante ambiance de fin du monde et de déliquescence morale.

Rage Against The Machine

Référence explicite au fameux album Evil Empire du groupe engagé Rage Against The Machine, le titre reflète à merveille l’esprit de ce comics. Le scénariste Max Bernis, lui-même chanteur de rock exploite une veine finalement assez rare dans le comics : l’anticipation politique. Le scénario original et riche en rebondissements est servi par le dessin de Ransom Getty et Andrea Mutti qui souffre par endroit de quelques maladresses mais qui dans l’ensemble fait correctement le job. Les racines du mal prendront-elles dans ce terreau fertile qu’est le populisme ? Les USA sombreront-elles dans le chaos et l’anarchie ? A vous de le découvrir en ouvrant les portes de l’empire du mal.

Article posté le lundi 14 mars 2016 par Thomas Follut

Avec ce premier tome de Evil Empire paru chez Glénat dans la collection Comics, les auteurs Max Bernis et Ransom Getty s'emparent de sujets très actuels et livrent une réflexion acerbe et cynique en extrapolant les limites et les dérives de la politique.
  • Evil Empire, volume 1
  • Scénariste : Max Bernis
  • Dessinateur : Ransom Getty
  • Editeur : Glénat Comics
  • Parution : 03 février 2016
  • Prix : 14.95 euros
  • Résumé de l’éditeur : Reese est une rappeuse politiquement engagée, très virulente à l’égard de la campagne électorale en cours aux USA. Lors d’un concert, l’un des principaux candidats, Sam Duggins, vient lui rendre visite dans sa loge. En sympathisant avec elle, cet habile politicien espère secrètement pouvoir tirer profit de son public, et, pourquoi pas, s’assurer le soutien de la chanteuse. Le pays se retrouve alors déchiré dans un débat sur le sens du bien et du mal. Reese doit faire quelque chose si elle ne veut pas que le peuple américain se mette à soutenir les idées d’un homme fou… Les récits d’anticipation nous décrivent généralement des dictatures déjà en place, où le héros a pour mission de ramener la paix et l’ordre. Max Bemis (Say Anything, Polarity) propose une expérience différente, mais pas moins terrifiante. Avec Evil Empire, découvrez comment une société moderne et civilisée peut, du jour au lendemain, basculer et devenir un empire du mal…

 

 

À propos de l'auteur de cet article

Thomas Follut

Libraire et passionné par la BD sous toutes ses formes et dans toutes ses déclinaisons possibles (franco-belge, indé, roman graphique, comics, manga, fanzine) j'aurais à cœur de vous faire découvrir des ouvrages originaux et de qualités.

En savoir