Le blog, œuvre majeur
Le blog est en fait peu à peu devenu devenu l’oeuvre principale de Boulet. Une oeuvre à part entière, avec son ton propre, ses personnages, ses gags récurrents… Et ses rendez-vous: le début du mois de février est souvent prétexte à une grande fresque contemplative, la Saint-Valentin laisse place, selon les années, à un déferlement d’hilarante violence ou à un moment de tendresse…
Aujourd’hui, Boulet règne sur un monde mi-geek, mi-fantastique, métaphore onirique de son quotidien. Un monde qui a fini par passer du support numérique au support papier, tellement il avait de succès. Notes, la version papier du blog, continue de sortir tome après tome, et a bien plus de succès que tous les autres livres auxquels Boulet a contribué.
L’auteur, objet évolutif
Mais surtout, le support blog a transformé son auteur, lui permettant d’expérimenter toutes sortes de styles et d’histoires, et de se faire une solide réputation dans le monde de la BD. Avant le blog, Boulet était une signature connue uniquement des lecteurs du magazine Tchô, ou des fans de Raghnarok , de La rubrique scientifique ou du Miya, séries relativement confidentielles. Grâce au blog, il a dessiné deux albums de la mythique série Donjon, à la suite de Lewis Trondheim, a scénarisé un album pour Pénélope Bagieu, autre blogueuse BD, et s’est surtout constitué une énorme base de fans pour son propre travail.
Bouletcorp.com n’a d’ailleurs pas été son seul blog: de 2006 à 2008, Gilles Roussel a également aiguisé son crayon et son style sur le blog Chicou-Chicou, caché sous le masque d’Ella, jeune habitante fictive de Château-Gontier. Un blog dessiné à plusieurs mains, avec une bande d’amis à lui. Les histoires exploraient des univers très différents, transposant les mêmes personnages au Moyen-âge en pleine épidémie de peste, ou leur faisant faire face à une invasion de zombies. La encore, le format numérique a permis des expérimentations graphiques dépassant largement le cadre d’une page A4, et des innovations techniques pleines de poésie (branchez le son). Ce blog a aussi fini sur support papier, sous le nom de Chicou-Chicou.
Chicou-Chicou est aujourd’hui inactif, mais ses archives sont accessible gratuitement en ligne. Tout comme celles de Bouletcorp, qui a fêté ses dix ans en juillet dernier, et est peu à peu traduit en anglais et en coréen. L’auteur, lui continue de sortir régulièrement des albums tirés de son blog, et des histoires qui, si elles étaient constituées de mots, seraient qualifiées de novellas. Et on attend avec impatience les grands projets dont il nous parle depuis longtemps déjà…
Tous les albums
Et ailleurs sur internet...
Boulet est également très actif sur Twitter, et quand il s’ennuie dans le train, il demande des thèmes idiots à ses followers, et les dessine ensuite pendant le trajet.
Il poste également des petites choses très jolies sur Facebook, sur Tumblr et sur Instagram.
À propos de l'auteur de cet article
Thierry Soulard
Thierry Soulard est journaliste indépendant, et passionné par les relations entre l'art et les nouvelles technologies. Il a travaillé notamment pour Ouest-France et pour La Nouvelle République du Centre-Ouest, et à vécu en Chine et en Malaisie. De temps en temps il écrit aussi des fictions (et il arrive même qu'elles soient publiés dans Lanfeust Mag, ou dans des anthologies comme "Tombé les voiles", éditions Le Grimoire).
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