Décédé à l’âge de 82 ans, André Chéret était le co-créateur de Rahan avec Roger Lécureux. Il dessina pendant plus de quarante ans le fils des âges farouches. Un grand auteur est disparu aujourd’hui, le monde du 9e art est en deuil.
Des illustrés…
Né le 27 juin 1937 à Paris, André Chéret eut aussi une carrière avant son personnage fétiche Rahan. Il découvre la bande dessinée par les illustrés de Tarzan, dessinés par Burne Hogarth ou Fillette où il aime les récits de René Pellos.
Il démarre dans l’illustration en publiant dans des revues féminines comme notamment Nous deux ou Bonne soirée en 1952. Mais sa toute première bande dessinée – Nicéphore Dupont – parait dans La revue des forces françaises alors qu’il effectue son service militaire.
Viennent ensuite la création de récits dans Fripounet et Marisette avec Pierre Koening mais également dans Coeurs vaillants où il travaille de 1959 à 1964. C’est l’âge d’or de ces publications pour la jeunesse où il met son talent de très grand dessinateur au service de ces revues.
… A Rahan
Un temps, entre 1962 et 1969, André Chéret reprend même Bob Mallard, une bande dessinée d’aviation de Rémi Bourlès et Henry Bourdens. Les aventures du célèbre pilote paraissent alors dans Vaillant puis Pif.
Il adapte ensuite en dessin la série télévisée Vidocq dans le magazine Télé Feuilleton. Mais c’est en 1969 que sa carrière prend un tournant important avec la création de Rahan avec Roger Lécureux. Le fils des âges farouches parait dans le premier numéro de Pif Gadget. Il l’anime pendant quasiment 45 ans ! Rencontrée en 1974, son épouse Chantal l’épaule par la suite sur les couleurs.
Publiée par Pif, puis les éditions Lécureux, c’est Mourad Boudjellal qui récupère les droits pour Soleil. L’auteur est choyé par la maison toulonnaise qui n’hésite par à rééditer en intégrale les premiers volumes. A noter qu’à la disparition de Roger en 1999, son fils Jean-François, reprend le flambeau pour les scénarios.
André Chéret, immense dessinateur
Le style d’André Chéret sur Rahan est d’une redoutable efficacité. Influencé par les auteurs américains, son dessin réaliste est empli de mouvements. Il suffit de regarder les scènes de combat de l’homme à la chevelure blonde pour goûter tout son sel. C’est fort et c’est beau !
D’ailleurs, en 1979, le Festival d’Angoulême le récompense du Prix du dessinateur français, pour Rahan mais aussi pour l’ensemble de sa carrière.
Si l’on pense avant tout aux récits préhistoriques de Rahan, André Chéret n’a pas que dessiné ce dernier. Il a œuvré sur Domino sur des scénarios de Greg et Jean Van Hamme, des albums édité par Le Lombard.
On pourra ajouter Michel Brazier avec Jean-Michel Charlier en 1979, Gavroche avec Jean Ollivier, la biographie de Yannick Noah avec Claude Gendrot mais également Ly Noock avec Michel Rodrigue chez Joker éditions ou encore Le sacre de l’homme, l’adaptation du documentaire de Jacques Malaterre.
Il est contraint d’arrêter sa carrière en 2015 à la suite d’une maladie. Son épouse décède deux ans plus tard. André Chéret, s’il restera éternellement attaché à Rahan, aura eu une carrière riche et importante dans le monde du 9e art.
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