Top 10 des BD sur l’immigration

Comixtrip vous propose une sélection des meilleures bandes dessinées sur l’immigration et les migrants. De Là où vont nos pères à Amazigh, en passant par Droit du sol ou Les Mains invisibles, découvrez notre sélection d’albums valant le détour. Forcément subjectif, notre Top 10 des meilleures BD sur l’immigration et les migrants peut prêter à discussion. Si vous avez des coups de cœur dans ce domaine, n’hésitez pas à nous en faire part en nous présentant vos albums dans la rubrique commentaires.

1.

Là où vont nos pères
de Shaun Tan (Dargaud)

Le parcours d’un émigrant en route pour un pays nouveau, une terre promise, aussi attirante que mystérieuse : une nouvelle version de cet album poétique au graphisme époustouflant.
Un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille. Il embarque à bord d’un navire pour traverser l’océan. Destination : la terre promise, un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre à vivre, il rencontrera d’autres gens, exilés comme lui, eux aussi perdus dans ce monde nouveau… Le récit poétique d’un exode qui touche à l’universel.
Prix du meilleur album au festival d’Angoulême 2008, Là où vont nos pères est un album inclassable, qui parle de l’émigration avec une poésie et une délicatesse incomparable.

2.

Etenesh
de Paolo Castaldi (Des ronds dans l’o)

Etenesh débarque sur les côtes de Lampedusa en Italie, presque deux ans après être partie d’Addis Abeba, Éthiopie. Elle a traversé le Soudan, le désert du Sahara, pour finir dans les mains de trafiquants d’êtres humains, et dans une prison en Libye. Elle a traversé la mer Méditerranée dans un bateau gonflable en pensant à chaque mètre, que tout serait en vain.

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3.

Droit du sol
de Charles Masson (Casterman)

MAMOUDZOU (AFP) — Quatorze personnes ont péri et sept étaient toujours portées disparues vendredi soir, 24 heures après le naufrage, au large de Mayotte, d’une barque chargée de clandestins en provenance des Comores venus chercher fortune sur l’île française de l’Océan indien. Selon les témoignages des rescapés, le « kwassa », une barque de pêche traditionnelle, transportait 33 personnes, dont 7 enfants. Il a sans doute heurté un platier, c’est-à-dire un haut-fond de corail découvrant à marée basse. C’est un pêcheur qui a découvert le naufrage. Il a réussi à sauver huit personnes en les déposant sur une plage, avant de donner l’alerte à 01H05 locales vendredi. Le PC de l’action de l’Etat a aussitôt été activé pour suivre le déroulement des opérations. Toute la nuit, une vedette de la police de l’air et des frontières, une autre de la gendarmerie ainsi qu’un navire de la gendarmerie maritime ont participé aux recherches, renforcées par un ULM au lever du jour.Quatre naufragés supplémentaires ont ainsi pu être secourus. Un précédent naufrage de « kwassa », le 24 juillet, avait fait six morts et seize disparus à un kilomètre à peine des côtes.

4.

Amazigh
de Cedric Liano et Mohamed Arejdal (Steinkis)

Amazigh raconte l’histoire vraie de Mohamed Arejdal. Mohamed, jeune Marocain, entreprend clandestinement, comme tant d’autres, le voyage vers l’Europe. Cette traversée, si elle échoue, n’en est pas pour autant un drame, et ce qui lui apparaît d’abord comme un cauchemar – traversée périlleuse, arrestation, évasion, prison, expulsion et retour au Maroc – pourrait même le conduire vers un rêve…
Car ce n’est pas un retour à la case départ. Cette expérience provoque une prise de conscience, et Mohamed va reprendre ses études, intégrer une école d’art et peu à peu émergera l’artiste aujourd’hui reconnu internationalement.

5.

Les Mains invisibles
de Ville Tietäväinen (Casterman)

Rachid quitte sa femme, sa fille et son pays, le Maroc, pour « passer» en Espagne. Dans cette Europe fantasmée, il espère trouver un emploi rémunérateur et offrir une vie meilleure à sa famille. Il n’y trouve pourtant que des salaires de misère, une vie précaire, des travaux de force et une clandestinité qui ressemble à de l’esclavage. De désillusions en trahisons, la quête de ce travailleur acharné et idéaliste l’emmène jusqu’à Barcelone, où elle se conclue. Enfin. Les Mains Invisibles racontent le choc entre rêves de richesse et réalité de l’immigration clandestine, mais aussi l’espoir, la force et les déceptions qui poussent ces hommes à avancer, toujours plus loin. Un roman dense et noir en bande dessinée qui dit le vrai de notre temps et dont le lecteur ne sort pas indemne.

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6.

Demain demain
de Laurent Maffre (Actes Sud)

Un roman graphique (Actes Sud BD / arte éditions) a la croisée du documentaire et de la fiction, le destin d’une famille algérienne, du bidonville de Nanterre à son relogement.
En fin de volume, 20 pages de documents inédits racontées par Monique Hervo, l’auteur de Chroniques du bidonville.

1962, alors que la guerre d’Algérie prend fin, Soraya débarque à Orly, avec ses deux enfants. Ils sont venus rejoindre Kader, le chef de famille, arrivé en France quelques années plus tôt pour contribuer par son travail, comme beaucoup d’autres immigrés, au miracle des Trente glorieuses. Car la France des années 1950, en pleine relance économique liée à la reconstruction de l’après-guerre, favorisait à cette époque l’immigration des Portugais, des Espagnols et des Maghrébins pour fournir une main d’oeuvre bon marché aux industries du bâtiment et de l’automobile. Evidemment personne n’avait pensé à loger ces nouveaux prolétaires qui n’avaient d’autre alternative que de s’installer dans des baraquements en périphérie des grandes villes non loin des chantiers et des usines. Ainsi Kader habite le bidonville de La Folie à Nanterre et c’est là que la petite famille regroupée va s’installer.
Monique Hervo, militante et témoin de l’époque, a vécu 12 ans à «La Folie», le plus vaste et le plus précaire des bidonvilles de Nanterre. En 1959, elle décrivait dans son journal son arrivée : “Des milliers de tôles enchevêtrées se mêlent à des briques cassées : La Folie. Des moutons broutent l’herbe alentour. Gravats et vieilles ferrailles traînent aux abords de cette étrange cité, reliquats des déchets déversés ici par des entreprises : une décharge publique ! Je contourne le bidonville. Je n’ose y pénétrer. Je suis une intruse. […] Situées derrière le palais de La Défense en construction luisant de blancheur, les baraques s’agrippent les unes aux autres dans un décor de débris de matériaux usés. Les chemins sont vides. Tout semble inerte.”
Laurent Maffre, dans son récit très documenté, nourri de témoignages, va suivre sur quatre ans les tribulations, le quotidien de cette famille, leurs conditions de vie, leurs espoirs et leurs désillusions. Si tous se souviennent encore ici de la manifestation du 17 octobre 1961, la vie continue avec pour priorité la quête d’un logement décent. Mais c’est sans compter sur les obstacles que l’administration française de l’époque lève face à eux. Un album on ne peut plus actuel alors que la xénophobie est devenue plus que jamais le fond de commerce de politiciens dévoyés.

7.

Alpha, Abidjan-Gare du Nord
de Barroux et Bessora (Gallimard)

Alpha vit seul à Abidjan depuis que sa femme et son fils sont partis sans visa pour Paris, Gare du Nord. La rage au cœur, il décide de tout quitter pour les retrouver. C’est toujours mieux que de pourrir sur place. Plusieurs trajets sont possibles, des années de voyage en perspective… Sur les interminables routes de poussière, l’aventure se construit au gré de ses rencontres, inoubliables. De passeurs malhonnêtes en routes désertiques, de camps de réfugiés en canots surchargés, envers et contre tout, Alpha garde le cap : Gare du Nord.

8.

Un homme de joie
de David François et Régis Hautière (Casterman)

New York, 1932 – Chassé d’Ukraine par la Grande Famine orchestrée par Staline, Sacha Stasevytch Bujak débarque aux États-Unis. Il espère trouver rapidement un toit et de l’argent mais va très vite comprendre que l’Amérique n’est pas l’El Dorado qu’on lui avait décrit. Le pays peine à se remettre de la crise de 1929 et le travail manque. Deux rencontres providentielles feront bientôt basculer sa vie…
« Pourquoi je suis venu en Amérique? Je crois que la seule réponse valable c’était que je voulais juste pas crever. Pas de rêve d’ailleurs, ni de soif d’aventure, pas de désir de fortune. Pas d’autre envie que celle de survivre. Et c’est tant mieux. Moins on a d’espoirs, moins on a de déception, pas vrai?… »

9.

Les Ombres
de Hippolyte et Vincent Zabus (Phébus)

Une salle d’interrogatoire à la lumière crue. Une chaise, un bureau. C’est dans ce décor dépouillé que l’exilé n° 214 voit son destin se sceller. Au terme d’un long périple, tête baissée, dos voûté, il demande l’asile. Poussé à l’aveu, il doit, pour obtenir le précieux sésame, revenir sur son passé et sur les raisons qui l’ont contraint à l’errance. Lui et sa sœur n’avaient d’autre choix que de fuir leur terre natale mise à feu et à sang par des cavaliers sanguinaires. Effrayés et sans repères, ils ont traversé les forêts, les déserts, les villes et les mers : une véritable épopée peuplée d’êtres aussi mystérieux qu’effrayants, de l’ogre capitaliste au serpent-passeur, des sirènes trompeuses à ces ombres frémissantes et omniprésentes, comme des voix venues de l’au-delà. L’odyssée de deux enfants érigés malgré eux en symboles des minorités opprimées luttant pour leur survie et leur liberté. Vincent Zabus et Hippolyte livrent avec Les Ombres une fable contemporaine et sensible, onirique et subtile sur l’exil et la condition des réfugiés. Alliant poésie et gravité, le trait d’Hippolyte suit la courbe des émotions des personnages, mêlant la puissance de l’encre à la douceur de l’aquarelle, couleurs lumineuses et ombres saisissantes.

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10.

Koko au pays des toutous
de Jean-Benoît Meybeck (Des ronds dans l’o)

Koko est heureux dans son pays mais il n’y a plus rien à manger. Il est obligé de partir vers d’autres pays pour survivre. Sa famille l’encourage et l’aide à partir. Malheureusement le voyage va s’avérer dangereux et difficile. A l’arrivée, il est mis en prison pourtant il n’a rien fait. Mais dans le pays où il vient d’arriver, les autres toutous ne veulent pas de lui. Koko ne comprend pas. Seuls les chiens errants comme lui l’acceptent dans leur groupe et deviennent ses amis.

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Article posté le mardi 05 avril 2016 par Comixtrip

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