Lazarus #1 à 3

Évitons d’y aller par quatre chemins. Quelque soit la démonstration faite, on arrivera systématiquement à la conclusion que ces trois premiers tomes de Lazarus sont d’une efficacité, d’un intérêt et d’une intensité remarquables. Nous nous situons dans une époque futuriste. Les frontières sont délimitées par l’argent. Les riches se partagent les territoires. Quelques familles qui se tiennent à distance par accord, pacte ou intérêt politique, ont majoritairement leur Lazare. Celui qui est désigné pour protéger coûte que coûte les siens. Cette série s’intéresse à Forever, la dernière fille de la famille Carlyle, programmée pour devenir celle qui sera son bouclier. 

Le début du 1er tome est sans équivoque. Après une brève présentation du patriarche de la famille Carlyle, et de la relation avec sa fille, génétiquement construite pour être « la pointe de son épée », on retrouve Forever laissée pour morte. Criblée de balles par ses assaillants nommés Déchets, on constate d’emblée son pouvoir de régénération.

FOREVER, LEUR LAZARE POUR TOUJOURS ?

On apprend peu à peu à connaître Eve, de son surnom. Pour la famille, le titre de ce 1er opus, nous familiarise avec tous les membres du clan Carlyle. Entourée de son père, de deux frères et deux sœurs, Eve a pour principale mission de les protéger. Persuadée d’être un membre de cette famille à part entière, elle se pose néanmoins des questions. Celles-là mêmes qui sont liées à une sensibilité la rendant humaine et attachante. Et puis s’ajoute ce message anonyme : « il n’est pas ton père. Ce n’est pas ta famille ». Eve est un Lazare, d’autres existent pour chaque famille richissime (sauf une) et ont tous un point commun. Ils sont programmés pour obéir à un ordre, un cahier des charges. Mais on sent à tout moment, qu’une faille peut les perturber. Notre héroïne est le symbole de toute cette communauté. Mais même tiraillée pas ses doutes, son exceptionnelle force physique fait barrière à la moindre menace. À chaque début de chapitre du 2e tome, on parcourt l’enfance d’Eve. Une petite fille de dix ans qui manipule des armes, subit des entraînements intensifs et n’a que très peu de contact avec sa famille. Conditionnée à éprouver le moins d’émotions possibles, elle finira lors d’un duel épique avec son entraîneur, par atteindre l’objectif qu’elle s’était fixée, gagner la reconnaissance de son père.

UN MONDE POUR TROIS POPULATIONS

Avec les Carlyle s’ajoutent les Morray, Hock, Bittner ou Carragher, une liste non exhaustive de ces puissantes familles qui se partagent le monde. Le peuple se divise ensuite en deux catégories : les plus chanceux, baptisés Serfs, sont au service de ces dynasties souveraines. Et puis il y a les autres, les Déchets. Livrée à elle-même, cette population représente un pourcentage conséquent et tente de survivre par le peu de moyens accordés. Ainsi, le 2e tome suit en parallèle le périple de Bobbie et Joe Barret tout juste dépourvus de leur terre. Pour mettre à l’abri leurs deux enfants, ils vont parcourir 700 km à pieds pour rejoindre la sélection organisée par les Carlyle, et tenter d’atteindre le précieux sésame : devenir Serf. S’en suit un 3e chapitre plus politique, où la tension est à son comble dans ce huis-clos réunissant plusieurs familles prestigieuses accompagnées de leur Lazare. Le destin d’un des frères de Eve, Jonah Carlyle, sera au centre de ce Conclave. Kidnappé par Jakob Hock, ce dernier veut s’en servir comme cobaye pour valider un patrimoine génétique permettant d’être immortel.

DES AUTEURS ADEPTES DE HÉROS HORS DU COMMUN

Connu pour ses créations scénaristiques autour, notamment, des héros de Marvel, Greg Rucka délivre ici une série pleine de promesses. Du 1er tome qui installe brillamment l’intrigue, au troisième qui se termine par un frustrant rebondissement, G. Rucka nous amène dans une addictive époque futuriste. C’est son compère Michael Lark qui l’accompagne au dessin. Aussi connu pour ses réalisations graphiques autour des super-héros, ses illustrations dans Lazarus résultent de découpages quasi cinématographiques. De très beaux décors viennent pallier le seul point dommageable sur un certain manque d’expressivité sur les visages de ses personnages.

Dans sa collection Glénat Comics, la maison d’édition a flairé un bon coup en s’emparant d’une série qui devrait s’installer durablement. La sortie prochaine du tome 4 devrait en tout état de cause le confirmer.

Article posté le jeudi 03 mars 2016 par Mikey Martin

Comixtrip met en lumière la BD Lazarus : Couverture Lazarus#1 : Pour la famille/Rucka, Lark & Arcas (Glénat)
  • Lazarus : Tome 1, Pour la famille
  • Auteur : Greg Rucka
  • Dessinateur : Michael Lark
  • Coloriste : Santi Arcas
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14,95 €
  • Parution : avril 2015
  • ISBN : 978-2-344-00862-1

Résumé de l’éditeur : Dans un futur proche et dystopique, les gouvernements ne sont plus que des concepts archaïques : le monde n’est plus divisé par zones géographiques mais par frontières financières. La richesse est synonyme de pouvoir, mais elle n’est l’apanage que d’une poignée de familles qui la conservent jalousement. Le reste de l’humanité peut bien aller au Diable… Dans chaque famille, une personne est élue pour subir un entrainement intensif, et obtenir le meilleur de ce que l’argent et la technologie peuvent offrir. Cette personne est à la fois la main qui frappe et le bouclier qui protège ; le représentant et le gardien de son clan, son… Lazarus ! Dans la famille Carlyle, le Lazarus est une femme, sexy et redoutable, baptisée Forever. Laissée pour morte dans un combat sans merci, Forever ne devra son salut qu’à ses insoupçonnables ressources. Mais est-elle prête à affronter la vérité ? Ceci est son histoire…

Comixtrip met en lumière la BD Lazarus : Couverture Lazarus#2 : Ascension/Rucka, Lark & Arcas (Glénat)
  • Lazarus : Tome 2, Ascension
  • Auteur : Greg Rucka
  • Dessinateur : Michael Lark
  • Coloriste : Santi Arcas
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14,95 €
  • Parution : août 2015
  • ISBN : 978-2-344-00925-3

Résumé de l’éditeur : La main qui frappe et le bouclier qui protège… Dans un futur dystopique, le gouvernement est un concept archaïque, les richesses du monde sont farouchement acquises par quelques familles qui règnent de façon despotique. Forever Carlyle est l ange gardien de sa famille… son « Lazare » ! Dans cet épisode : Forever démasque une rébellion prenant source dans les rues de Los Angeles. Dans le même temps, les Barret, une famille de Déchets tombée en disgrâce, part pour un voyage de 500 miles pour Denver. Leur but : se faire repérer par les Carlyle et entrer à leur service… Combinant avec une efficacité folle action, ultra-violence et récit d’anticipation, Lazarus est l’une des séries du moment sur le marché US. Un succès tel qu’une adaptation en série TV confiée au producteur de The Amazing Spider-Man 1 & 2 vient d’être signée par la chaîne Legendary TV ! Cette seconde histoire de Lazarus a fait partie de la sélection des meilleures séries comics pour le New York Times.

Comixtrip met en lumière la BD Lazarus : Couverture Lazarus#3 : Conclave/Rucka, Lark & Arcas (Glénat)
  • Lazarus : Tome 3, Conclave
  • Auteur : Greg Rucka
  • Dessinateur : Michael Lark
  • Coloriste : Santi Arcas
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 15,95 €
  • Parution : novembre 2015
  • ISBN : 978-2-344-01101-0

Résumé de l’éditeur : Alors qu un conclave est mis en place, les principaux leaders des différentes familles, leurs conseillers et, plus dangereux, leurs Lazares ces champions surhumains liés aux familles qui les ont créés , se retrouvent au même endroit. Et c est au cœur d une délicate danse de mondanités que se décide rien de moins que la domination du monde. Très vite, deux camps émergent pour décider qui suivre : Jakob Hock ou Malcolm Carlyle. Forever, le Lazare de la famille Carlyle, commence à mettre en doute sa fidélité envers sa famille et son père, lorsque celui-ci lui demande de tuer son propre frère : Jonah. Découvrez le troisième arc de Lazarus, la série de Greg Rucka et Michael Lark acclamée par la critique et primée par le New York Times, dans lequel les auteurs nous font découvrir plus avant la profondeur et la complexité des enjeux politiques qui régissent la dystopie qu’ils ont créé.

À propos de l'auteur de cet article

Mikey Martin

Mikey, dont les géniteurs ont tout de suite compris qu'il était sensé (!) a toujours été bercé par la bande dessinée. Passionné par le talent de ces scénaristes, dessinateur.ice.s ou coloristes, il n'a qu'une envie, vous parler de leurs créations. Et quand il a la chance de les rencontrer, il vous dit tout !

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