Par un grand NON, Rosa Parks a osé s’interposer contre une injustice. Ce NON est devenu un symbole fort pour la lutte des droits des noirs américains. Mariapaola Pesce et Matteo Mancini relatent la vie de cette icône dans un très joli album publié par les éditions Des ronds dans l’o.
Rosa Parks et la force de dire non
Dire non peut parfois avoir des répercussions plus importantes que celles qu’on pouvait imaginer. Et dire non demande parfois, selon les situations, un immense courage.
Dire non peut parfois amener à faire bouger les choses.
Une femme a dit non et a refusé de céder sa place à un homme blanc dans un bus. Rosa Parks (1913-2005) était une femme noire et vivait à Montgomery, en Alabama, à une période où les lois Jim Crow étaient en vigueur aux États-Unis.
Des lois inhumaines
En effet, d’après ces lois, les Noirs et les Blancs étaient “égaux mais séparés”. C’est pour cela que dans de nombreux lieux de la vie publique, des panneaux indiquaient “for colored only” ou “colored seated in rear”.
Mais le 1er décembre 1955 Rosa Parks a donc dit non. Refusant d’obtempérer à la demande du chauffeur de laisser sa place, réitérant ce refus face à la police dépêchée sur place, Rosa Parks fut arrêtée. Sa caution payée, elle rentra chez elle, mais elle dut se présenter devant le tribunal, qui la condamna, en la présence du Révérend King, pour conduite immorale et violation des lois municipales.
Rosa Parks (photo : domaine public)
C’est ainsi que la population noire de Montgomery décida de boycotter les transports en commun tant que la vraie justice ne serait pas rendue. Rosa Parks devint ainsi l’image de la lutte pour les droits civiques. Elle ne fut pas la seule, Claudette Colvin l’avait devancée quelques mois auparavant (comme décrit dans le merveilleux album d’Emilie Plateau, Noire la vie méconnue de Claudette Colvin).
En novembre 1956, la Cour Suprême des États-Unis finit par reconnaître l’anticonstitutionnalité de la ségrégation dans les transports publics.
Rosa Parks, Un album fort et bouleversant
Avec cet album indispensable, qui alterne passé et présent, on redécouvre, à travers les yeux d’un jeune Afro-américain d’aujourd’hui, le combat de Rosa Parks.
Ainsi, en une centaine de pages de Mariapaola Pesce et Matteo Mancini, on réalise ce que fut réellement ce système ségrégationniste mis en place aux États-Unis et le combat mené par des hommes et des femmes afin d’aboutir à son abolition en 1964 après 87 ans d’existence.
Mais comme bien souvent en matière de droits, rien n’est acquis éternellement, alors n’oublions pas d’être vigilants.
- Rosa Parks
- Scénariste : Mariapaola Pesce
- Dessinateur : Matteo Mancini
- Editeur : Des ronds dans l’o
- Prix : 22 €
- Parution : 18 octobre 2023
- Pages : 100 pages
- ISBN : 9782374181424
Résumé de l’éditeur : Montgomery, Alabama, 1er décembre 1955 : à la fin de sa journée de travail, Rosa Parks, 42 ans, couturière de profession à la peau noire, prend le bus 2857 pour rentrer chez elle. Elle s’assoit dans la rangée du milieu, mais lorsque, après quelques arrêts, un passager blanc monte, le chauffeur lui demande de se lever pour lui laisser sa place, comme le veut le règlement. Rosa connaît bien les règles : les Noirs s’assoient à l’arrière, les Blancs à l’avant, les sièges du milieu sont pour tout le monde, mais ne peuvent être utilisés que si tous les autres sont occupés. Les Blancs ont, cependant, toujours la priorité. Non, répond Rosa sans trop réfléchir, elle n’a pas l’intention de se lever. Ce refus a fait d’elle une héroïne des droits des Noirs, engagée dans la lutte contre la ségrégation qui opprimait l’Alabama et d’autres États du Sud, devenant la force motrice du boycott historique des bus de Montgomery mené par Martin Luther King.
À propos de l'auteur de cet article
Claire Karius
Passionnée d'Histoire, j'affectionne tout particulièrement les albums qui abordent cette thématique. Mais pas seulement ! Je partage ma passion de la bande dessinée dans l'émission Bulles Zégomm sur Radio Tou'Caen et sur ma page Instagram @fillefan2bd.
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