Transperceneige, Terminus

Classique de la Bd de science-fiction à la française, le Transperceneige revient avec une nouvelle histoire dessinée par Jean-Marc Rochette et scénarisée par Olivier Bocquet. Remarquable.

LE TERMINUS A BON PORT

Après trois albums et un long-métrage, «  Snowpiercer » en 2013, du cinéaste coréen Bong Joon-ho ( 2013 ) qui furent autant de succès, le célèbre loco du Transperceneige entre à nouveau en gare. Pour le plus grand plaisir de ceux qui depuis trois décennies ont apprécié cette saga. D’abord publié fin 1982 en épisodes dans les cases du regretté magazine « A Suivre « , le Transperceneige a poursuivi sa route dans les années 1990 et 2000. Aujourd’hui, quinze ans après la sortie d’un troisième volet, voici « Terminus », un nouvel opus avec Jean-Marc Rochette toujours à la manœuvre et Olivier Bocquet ( «  La colère de Fantômas «  ) au scénario.

TOUT LE MONDE DESCEND

«  Parcourant la blanche immensité d’un hiver éternel et glacé d’un bout à l’autre de la planète roule un train qui jamais ne s’arrête. C’est le Transperceneige aux mille et un wagons. C’est le dernier bastion de la civilisation ». Pour ceux qui connaissent déjà l’histoire de ce train fou, pas de surprises. Dans ce nouvel et dernier (?) épisode, on retrouve à son bord ceux qui ne sont pas morts immédiatement après le cataclysme climatique qui a plongé la planète dans une longue période de glaciation.

Après des décennies d’errance, de violence et de luttes pour le pouvoir, le train errant a capté un signal de l’autre côté de l’océan. Quatre arpenteurs, armées pour affronter le froid, guidés par une étrange musique, vont découvrir une gare abandonnée et une cité souterraine. Le bout du tunnel et l’espoir de conditions de vie meilleures ? En fait, les passagers du Transperceneige seront « fraîchement «  accueillis par les occupants de ce nouveau monde. Ces derniers portent des masques de souris. Dans le même temps, les héros de la saga, Puig et sa compagne, Val, vont devoir s’opposer au pouvoir mortifère d’une vieille femme issu du convoi…

LE CAUCHEMAR D’UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ

Terminus c’est une chute, une descente aux enfers, miroir déformant de nos sociétés actuelles qui si l’on n’y  prend garde courent à leur perte, semblent nous indiquer ici les deux auteurs qui mêlent dans ce dernier épisode leurs thèmes de prédilection : l’écologie, le paradis perdu, la lutte de classes, les mensonges du pouvoir.

C’est très bien construit et magnifiquement desservi par la ligne sombre et puissante de Jean-Marc Rochette. Inratable.

Article posté le samedi 17 octobre 2015 par Jean-Michel Gouin

  • Transperceneige ( Terminus )
  • Dessin: Jean-marc Rochette
  • Scenario: Olivier Bocquet
  • Editeur: Casterman
  • Prix: 25 euros
  • Parution: octobre 2015

Résumé de l’éditeur : Le train est en bout de course, le signal musical capté n’est peut-être qu’un signal automatique, mais perdu pour perdu Puig décide de continuer l’exploration des lieux avec ses arpenteurs. Ils découvrent un abri souterrain avec une source d’électricité et des rails. Alors que le chaos menace, cette gare enfouie sous la neige est une possibilité de salut inespérée pour les rescapés. Tout va basculer quand ils vont découvrir que cette gare dessert une base souterraine encore habitée.

  • Ses occupants ont développé un modèle de société très aseptiséet des techniques médicales qui se rapprochent de l’eugénisme, afin de préserver l’humanité restante de la «dégénérescence». D’abord accueillis comme des pestiférés et mis en quarantaine, les passagers du train se verront ensuite proposer d’intégrer la communauté de cette base souterraine, qui a tout du paradis perdu mais pourrait bien être une cage dorée de la pire sorte.

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À propos de l'auteur de cet article

Jean-Michel Gouin

Passionné par l'écrit, notamment l'histoire, la littérature policière et la bande dessinée, Jean-Michel Gouin est journaliste à Poitiers.

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