Vers la tempête

Publié chez Futuropolis, Vers la Tempête est un album magistral écrit et scénarisé par l’auteur québécois, Jean-Sébastien Bérubé. Né en 1978, celui-ci a publié au Québec les quatre albums de la série Radisson (Glénat).

Retour d’Asie

Après Comment je ne suis pas devenu moine (sorti en 2017 aussi chez Futuropolis), l’illustrateur canadien poursuit sa fresque autobiographique.

Nous sommes en 2007 à Rimouski dans la province du Québec, Bérubé a 29 ans et rentre du Tibet, déçu par l’expérience vécue à Katmandou où il n’a trouvé qu’un Disneyland du bouddhisme.

A la maison, rien n’a changé : sa famille et sa blonde sont tous égaux à eux-mêmes. Lui pourtant a besoin d’évoluer, de trouver une paix intérieure pour asseoir sa place, affirmer son identité. A l’âge des possibles, la vie est un sport de combat.

Vers la tempête : magistral récit initiatique

Il fonce alors tête baissée dans ses deux passions : la bande dessinée et le karaté. Sa famille, ultra patriarcale, est hermétique à ces disciplines et envisage un autre avenir pour Jean-Sébastien.

Mais ce dernier s’accroche, trouve un maître — atteint d’un cancer qui le condamne — et se met en tête de relever les défis qui se présentent à lui.  Il s’agit d’un véritable récit initiatique, lent et chaotique, sur le tatami comme dans le cabinet du psy. Et ce cheminement prend le lecteur aux tripes, on souffre avec le personnage et c’est là, la réussite de cet album. L’empathie que l’on ressent pour Jean-Sébastien.

Balade dans la Belle Province

Dans une langue réaliste aux accents québécois et dans un environnement minéral, enneigé, Bérubé retrace ses années de bascule vers une vie qu’il voulait apaisée.

Ses dessins retranscrivent parfaitement la rage, les souffrances qui le tiraillent.  Savoir prendre des coups, les esquiver, apprendre à tomber, et à se relever, affronter la réalité, tels sont les enseignements de cette période difficile que l’auteur traverse.

Vers la tempête : un récit initiatique poignant, un quête d’identité bouleversante entre la bande dessinée, le karaté, une famille toxique, un amour qui s’échappe et un maître atteint d’un cancer. Un très grand album !

Article posté le lundi 12 avril 2021 par Medionok

Vers la tempête de Jean Sébastien Bérubé (Futuropolis)
  • Le regard d’un père
  • Auteur : Laurent Bonneau
  • Editeur : Des ronds dans l’O
  • Prix : 25 €
  • Parution : 10 Mars  2021
  • ISBN : 9782754827539

Résumé de l’éditeur : C’est le récit d’un tournant de la vie de Jean-Sébastien Bérubé : en 2007, il entame une carrière de dessinateur de bande dessinée tout en continuant à un niveau professionnel un sport de combat : le karaté kyokushin, une pratique radicale et controversée, dans laquelle les combats se font à mains nues, où les coups sont portés à pleine puissance et les victoires se font par K.O. Mal dans sa peau, il doit affronter sa famille qui refuse ses choix de vie. Une réflexion profonde sur le sens que l’on donne à sa vie : avec une grande honnêteté, l’auteur raconte ses espoirs, ses désillusions, sa difficulté à trouver sa place dans la société. En 2007, Jean-Sébastien Bérubé retourne à Rimouski afin de passer sa ceinture noire de karaté kyokushin. Il retrouve son professeur d’antan, le shihan (maître) Sylvain Lessard, atteint d’un cancer et se sachant condamné. Jean-Sébastien décide alors de tout donner dans son entrainement afin d’honorer les derniers jours de son professeur. Sa famille s’est toujours opposée à sa pratique du karaté, en particulier son grand-père qui méprise profondément ce sport violent. Jean-Sébastien doit également combattre en dehors du tatami pour apprendre à se faire respecter et suit une psychothérapie pour l’aider à s’affirmer. Mais cette pratique l’éloigne encore plus de sa famille, son père et son grand-père considérant la psychothérapie comme une arnaque pour les faibles d’esprit. Jean-Sébastien ne se décourage pas pour autant et poursuit son chemin, en dépit de ces drames familiaux et de ses problèmes sentimentaux.

À propos de l'auteur de cet article

Medionok

Né la même année que le festival d'Angoulême, Medionok a toujours aimé la BD et comme il adore écrire, c'est tout naturellement qu'il rédige des chroniques.

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