Ouvrez les pages de Drifting Dragons et montez à bord du Quin Zaza. Le dirigeable chasseur de dragons vous embarque dans une aventure à vous couper le souffle et vous mettre l’eau à la bouche.
Bienvenue à bord du Quin Zaza !
Takita vient d’arriver à bord du Quin Zaza, et ce qu’elle voit là, c’est sa première chasse. La chasse aux dragons… Il y a longtemps, de nombreux dirigeables comme le Quin Zaza sillonnaient les nuages à la recherche de ses créatures fabuleuses. Les Dragons. Mais désormais, il est l’un des derniers. Et la vie à son bord n’est pas une mince affaire. Les dragons se laissent rarement faire, le ciel est rempli de danger et à terre, les dragonniers sont les bienvenus que lorsqu’ils ont dû dragon à vendre !
Mais tout le monde dans l’équipage à une raison d’être là. A travers plusieurs épisodes, Taku Kuwabara nous raconte quelques unes de leurs raisons, leur vie à bord du dirigeable et quelques facettes de l’univers foisonnant de Drifting Dragons.
Vous y verrez sans doute un petit air de Miyazaki. C’est-à-dire que Drifting Dragons, à l’image de l’univers Miyazaki, additionne les créatures fantastiques et les technologies aérodynamiques. Le tout poussé par l’énergie de personnages bornés, à l’image de Mika, Takita, Vanabelle ou Girault qui ne sont pas sans rappeler un Pazu du Château dans le ciel ou une Nausicaä, de la vallée du vent. Mais les vents puissants de Drifting Dragons emportent bien vite cette ressemblance.
Avoir les papilles qui palpitent et la faim qui s’agite
Vivre à bord d’un dirigeable dragonnier ce n’est pas juste chasser du dragon. C’est aussi le dépecer une fois attrapé, préparer le moindre de ses morceaux à la consommation. Car tout est bon dans le dragon. Et c’est bien une chose dont il faut être sûr pour participer à l’aventure : aimer le dragon, et ne pas être végétarien.
Car lorsqu’on passe en cuisine, attention les papilles : Rien que le passage aux fourneaux nous fait monter l’eau à la bouche. Taku Kuwabara en profite pour nous inciter à mettre la main à la pâte. Car à la fin de chaque chapitre se trouve une recette que l’équipage réalise.
Et bien sûr, chacune d’elles peut être reproduites ici bas. Et pour cause, elles sont issus du coin : Comme le dragon miniature à la diable. Les plats “à la diable” nous viennent tout droit d’Alsace. Il y a aussi le salo fumé de dragons sur du pain noir. Le salo désigne une charcuterie d’Europe de l’est, proche du saindoux. Mais contrairement à lui, le salo n’est pas fondu et contient peu de viande. C’est surtout une belle tranche de gras aux épices de votre choix, fumé ou saumuré. Taku Kuwabara s’inspire de recette du monde, pour le plaisir de nos papilles. Vous avez faim ?
Drifting Dragons : pour le plaisir des yeux
C’est sans compter le style graphique de l’auteur. Il arrive à nous faire monter le fumet de ses plats jusqu’aux narines tellement son dessin les rend appétissant.
Le trait de Taku Kuwabara nous en met plein les mirettes du début à la fin. Et avant de passer en cuisine, c’est évidemment par les dragons que cela commence. Ils sont magnifiques. Sans aucun plan sur leur anatomie, le mangaka nous permet de nous en faire une idée assez précise. Et il est plutôt original. Les dragons que l’on rencontre à travers ces pages, sont tous plus majestueux et insolites les uns que les autres. Dans Drifting Dragons, il n’y a rien de plus époustouflant que de voir un dragon fendre la cime des nuages.
Lorsqu’ils ne sont pas là, c’est au côté de l’équipage que nous restons. Bien que les personnages profitent de l’ultra-expressivité des visages « manga », ils gardent une certaine dose de réalisme. Ce qui permet de renforcer leur individualité et d’en faire des personnages très attachants.
Quant au Quin Zaza. Le dirigeable est lui aussi tellement détaillé, qu’il nous est aussi familier que pour ses habitants. La salle des machines et ses pistons par milliers, sa passerelle, ses cabines aux confortables couchettes, sa cuisine et ses fumets délicieux. Et la vigie, là-haut, au sommet du ballon. On traverse même les toilettes et le hangar. Le labyrinthique vaisseau devient, le temps d’une lecture, notre foyer autant que celui des chasseurs de dragon.
J’en reprendrai bien une bouchée ou deux
A mes yeux, Drifting Dragons, édité chez Pika, est une petite merveille. Taku Kuwabara arrive à construire très vite un univers immensément riche, foisonnant. Où les personnages, bien que nombreux, deviennent vite nos familiers compagnons. Ces quelques anecdotes que nous raconte l’auteur nous ouvrent les portes d’un monde magnifique et surprenant. C’est un délice à la fois littéraire, visuel et gustatif. Bref, j’en reprendrai bien une bouchée ou deux.
- Drifting Dragons
- Auteur : Taku Kuwabara
- Éditeur : Pika Edition
- Prix : 7,50€
- Parution : 4 mars 2020
- ISBN : 9782811636180
Résumé de l’éditeur : Autrefois, nombreux furent les aventuriers à se mettre en quête des dragons colossaux qui se dissimulaient dans les cieux… Aujourd’hui, le Quin Zaza est l’un des rares dirigeables dragonniers encore en activité. Chacun a ses raisons d’embarquer et de poursuivre les dragons qui sillonnent les mers de nuages : pour l’argent, pour fuir la vie terrestre ou pour les denrées que ces créatures offrent ! Mais à chaque voyage, c’est la vie de tout l’équipage qui est en danger, entre tempêtes effroyables, attaques de pirates de l’air ou traques de dragons hostiles…
À propos de l'auteur de cet article
Marie Lonni
"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !
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