Au sein de l’univers Marvel, il y a plusieurs familles de héros. Il y a les urbains, comme Spider-Man, les cosmiques, comme Captain Marvel, mais aussi les magiques, comme Doctor Strange. C’est sur ce dernier groupe de personnages que s’attarde le titre GODS – Le quatrième axe, écrit par Jonathan Hickman et dessiné par Valerio Schiti, publié chez Panini Comics. Attention, alerte Armageddon en vue !
GODS – Le quatrième axe : Venez découvrir les tréfonds de l’univers Marvel !
Science et Magie s’affrontent depuis une éternité. L’ordre-naturel-des-choses contre les Pouvoirs-en-Place. Wyn représente ces derniers. Il est un magicien. Dans l’ombre des arcanes profondes, une série d’événements est mise en place pour influer ce statu-quo. Mais qui donc est à l’œuvre, et pour obtenir quoi ?
Enfin, une véritable œuvre de bande dessinée !
Avant de parler du fond (ce sera dense), attardons-nous sur le dessin. GODS est enfin la preuve que Marvel peut produire huit épisodes d’affilée avec le même artiste, ici Valerio Schiti. Et de fait, cela offre au lecteur une proposition absolument cohérente et constante, qui apporte une réelle satisfaction.
L’artiste italien est maintenant une valeur sûre du comic-book mainstream de super-héros. Son style réaliste est parfaitement maîtrisé, sans aucune faute technique. Il sait doser ses efforts au travers de cadrages différents. Il aime aussi jouer avec les masses sombres et les lumières pour apporter de la lisibilité. Et puis il est secondé aux couleurs par Marte Gracia, qui répond avec pertinence à ces enjeux grâce à ses couleurs numériques.
Autrement dit, Marvel a voulu faire de l’événementiel avec la mini-série GODS et s’en est enfin donné les moyens artistiques. Graphiquement, GODS est une œuvre intellectuelle, et pas juste un contenu destiné à occuper les étalages des libraires.
GODS – Le quatrième axe ou quand Marvel laisse les mains libres à un scénariste
Puisque la proposition se veut événementielle, Marvel a confié le scénario a une de ses valeurs sûres, Jonathan Hickman. Habitué de la franchise, mais aussi producteur de ses propres histoires indépendantes, Hickman aime développer des structures narratives complexes. Avec GODS, il s’en est donné à cœur joie, pouvant manipuler toutes les forces les plus essentielles de l’univers Marvel.
Accrochez-vous, ça va vous perturber !
Quand bien même Doctor Strange soit présent, il n’est pas le personnage principal. C’est un défaut autant qu’un avantage. A savoir que l’intrigue est portée par des relatifs inconnus. Cela peut déstabiliser le lecteur Marvel traditionnel et fidèle, mais cela a le mérite aussi de placer à égalité tous les lecteurs, quels qu’ils soient.
Hickman joue avec des concepts riches, denses et il cherche à tous nous perdre un peu en chemin. Rassurez-vous, il garde le contrôle de bout en bout. Mais il offre une réelle expérience de lecture neuve aux vieux briscards, ce qui est assez rare aujourd’hui pour être souligné.
GODS : du neuf avec du vieux
Chaque concept mis en scène a globalement déjà été utilisé par d’autres avant lui. Le tribunal vivant, Éternité, ont même réussi à se faufiler jusque vers les films du MCU. Mais en les traitant réellement comme une cosmogonie à part entière, supérieure aux panthéons terrestres, Jonathan Hickman leur donne encore plus de cohérence.
Et il offre une plongée haute en couleur dans tout un ensemble de dimensions étranges et décalées. C’est un voyage qui s’offre aux lecteurs, parsemé d’inconnu, de surprises, de retournement de situation. Petit bémol, toutes ces choses demandent un minimum d’explication et GODS s’avère nettement plus bavard que la moyenne des comics Marvel. Ce n’est pas une lecture fast-food. Elle demande du temps et de l’engagement.
Le choix du roi pour un scénariste chez Marvel
Parce qu’il s’appuie sur des personnages dont on a tout à découvrir, Hickman sait qu’il n’aura rien à perdre à transformer lourdement. GODS, c’est l’avantage de pouvoir créer librement ses histoires, tout en le faisant dans un cadre imposé. Win, Mia, Dimitri, Aiko, chacun de ces personnages se connecte à nous au fil des pages. Leurs destins individuels et communs nous importent peu à peu. Jusqu’à ce qu’arrive finalement la résolution.
Une résolution pas tout à fait complète. Hickman semble avoir voulu poser des bases, redéfinir un morceau de l’univers Marvel, tout en laissant la possibilité à d’autres de la cultiver à l’avenir. Et même si c’est un peu frustrant, c’est aussi la particularité de ce système éditorial d’univers partagé. Il est à tout le monde et à personne. Il continue sans cesse et ce seront d’autres qui donneront le plein potentiel à certains concepts déposés par leurs prédécesseurs.
Osez découvrir GODS – Le quatrième axe
GODS, de Jonathan Hickman et Valerio Schiti, publié chez Panini Comics, est donc une occasion idéale pour entrer dans l’univers Marvel sans bien le connaître. Cette mini-série offre une lecture peu commune aujourd’hui au sein de l’univers Marvel. Alors lâchez prise, osez cette lecture et prenez le risque de passer un bon moment.
- GODS – Le quatrième axe
- Scénariste : Jonathan Hickman
- Dessinateur : Valerio Schiti
- Coloriste : Marte Gracia
- Traducteur : Jérémy Manesse
- Éditeur USA : Marvel Comics
- Éditeur France : Panini Comics
- Date de publication France : 9 octobre 2024
- Nombre de pages : 256
- Prix : 26€
- ISBN : 9791039130158
Résumé éditeur : Que se passe-t-il quand les pouvoirs en place sont confrontés à l’ordre naturel des choses ? Un équilibre tacite règne entre l’univers Marvel tel que nous le connaissons, et les êtres qui dominent tout à l’insu de tous. Mais cette trêve touche à sa fin. Quel rapport avec le Docteur Strange ? C’est notre guide pour découvrir tout un pan inconnu de la cosmologie Marvel, qui va redéfinir tout ce que vous pensiez savoir sur la Maison des Idées. La superstar Jonathan Hickman, architecte de l’ère House of X des X-Men, et du relaunch de l’univers Ultimate, voit encore plus grand ! Il réinvente ici toute la mythologie de l’univers Marvel dans une saga on ne peut plus « méta », illustrée par Valerio Schiti (Empyre, S.W.O.R.D.) ! L’un des chocs de la fin d’année.