Jujutsu Kaisen

Manger un doigt de démon pour sauver ses camarades de classe. Yuji Itadori n’a rien trouvé de mieux et ça le mène tout droit vers son exécution. Jujutsu Kaisen de Gege Akutami, édité par Ki-oon, nous ouvre les portes de l’école d’Exorcisme de Tokyo.

Ne mange pas ce doigt

Tous les ans, le Japon recense 10 000 morts et disparitions inexpliquées. Nombre d’entre elles sont provoquées par les fléaux, des créatures maléfiques créées par les sentiments négatifs humains. Regrets, humiliations, colère…. Lorsque ces émotions s’accumulent dans un même endroit tels les écoles et les hôpitaux, elles créent des créatures invisibles mais mortelles pour les humains.

Yuji Itadori est un lycéen presque normal : il a une force physique hors du commun et participe au club de spiritisme sans croire aux fantômes. Il s’y amusait jusqu’à ce qu’il trouve une véritable relique occulte. Un doigt du célèbre et surpuissant fléau Ryomen Sukuna. Libéré de son sceau protecteur, l’objet attire les fléaux. Ni une ni deux, pour acquérir la force d’affronter les monstres qui menacent ses amis, il avale la relique !

Il est désormais possédé par le démon. Contre toute à attente, il réussit à reprendre le contrôle sur son corps. C’est du jamais vu ! Mais l’organisation des exorcistes ne l’entend pas de cette oreille et les pontes de l’organisation le condamne à mort. Il n’a qu’un seul moyen de repousser son exécution : manger tous les doigts de Sukuna pour pouvoir le tuer d’un coup.

Yuji va donc devoir s’initier aux arts occultes, rejoindre l’école des exorcistes et surtout : retrouver les 19 autres doigts de mains du roi des fléaux.

Complètement fêlés

Les personnages de Gege Akutami sont de toutes les couleurs. Très variés, parfois surprenants, tous plus ou moins fêlés, avec leurs petites excentricités. En quelques cases, on saisit très bien les relations des uns et des autres. On cerne leurs penchants glauques et les choses sur lesquels ils seront intransigeants.

Gege Akutami réussit a dessiner rapidement des personnages profonds auxquels on s’attache très vite. Mais tout en préservant leur part d’ombre et leur passé mystérieux. C’est valable autant pour les protagonistes que pour les antagonistes. Ce qui les rend tous très intéressants et appréciables.

Ils évoluent dans un univers dense. Suffisamment profond pour nous intriguer dès le départ. L’histoire de Yuji Itadori s’inscrit dans une longue suite de péripéties entre fléaux puissants et exorcistes. Si Yuji découvre cet univers en même temps que nous, les problèmes ne tombent pas du ciel. Un nouvel acteur, qui se trouve être le héros, fait simplement son apparition dans une longue, très longue suite de problème.

Une ambiance Perrier citron

Il n’est pas exclu que la pâte graphique de Gege Akutami reste imprimée dans notre mémoire. Son style ne dénote pas en soi du style manga général, mais il a un petit quelque chose qui met si bien en valeur le côté glauque de son histoire.

Et pour être glauque, c’est glauque. Gege Akutami dépeint un univers sombre et en même temps très familier. Les monstres, les fléaux puissants, les exorcistes… Cet aspect mystique de l’univers est froid, voire un peu amer. Mais chacun de ces éléments résonnent avec le monde humain, anodin, quotidien, avec tout ce qu’il a de plus simple et rassurant.

« Je le fais simplement parce que personne d’autre ne peut le faire. »

C’est un brin fataliste mais d’une logique implacable. Cette phrase illustre bien l’ambiance général de Jujutsu Kaisen : Vous êtes dans un monde où il faut être cinglé pour affronter vos adversaires. C’est ça, ou le cimetière. Le côté amusant, c’est que plus les personnages sont cinglés, plus ils sont intéressants et drôles. Cet ensemble créer un scénario dynamique, riche et parfois surprenant.

En somme, Jujutsu Kaisen est froid et pétillant. Comme un Perrier citron. Mais avec un doigt de fléaux putréfié au fond du verre.

A l’origine de l’histoire

Jujutsu Kaisen a une genèse sympathique. En 2017, quatre chapitres sont publié dans le Shônen Jump. A l’origine, c’était un one-shot, une histoire courte et définitive. Mais « Pour une raison inconnue » écrit Gege Akutami, Jujutsu Kaisen 0 rencontre du succès.

Il est alors décidé que ces quatre chapitres deviendraient la préquelle du futur manga sérialisé Jujutsu Kaisen. Et on y croise déjà beaucoup de personnages importants. A commencer par les éminents Gojo Satoru (déjà le grand amour de nombreux fans) et Geto Suguru (un sacré taré aussi). Jujutsu Kaisen 0 est sortie le 5 novembre aux éditions Ki-oon.

A mon humble avis, si la préquelle rencontre du succès, c’est parce-que ses quatre chapitres contiennent tous les points décrit plus haut : un univers profond, des personnages attachants quasiment dès leur première apparition, une ambiance surtout glauque mais aussi très amusante.

La série Jujutsu Kaisen a un bel avenir devant elle. Yuji et la clic des exorcistes ont du panache et mystères à revendre. Gege Akutami prouve dès le départ qu’il nous emmène dans un voyage bourré de challenge, où rien n’est facile, et la victoire, pas forcément au bout du tunnel. Mais quoi qui l’en coûte, le voyage nous aura fait traverser des montagnes russes émotionnelles.

Article posté le mardi 01 décembre 2020 par Marie Lonni

  • Jujutsu Kaisen
  • Auteur : Gege Akutami
  • Editeur : Ki-oon
  • Prix : 6,90€
  • Parution : 6 février 2020
  • ISBN : 9791032705544

Résumé de l’éditeur : Chaque année au Japon, on recense plus de 10 000 morts inexpliquées et portés disparus.
Dans la majorité des cas, ce sont les sentiments négatifs des êtres humains qui sont en cause. Souffrance, regrets, humiliation : leur accumulation dans un même endroit provoque des malédictions souvent fatales…

C’est ce que va découvrir à ses dépens Yuji Itadori, lycéen et membre du club de spiritisme. Il ne croit pas aux fantômes, mais contribue tout de même aux différentes missions du groupe…jusqu’à ce que l’une d’elles tourne mal. La relique qu’ils dénichent, le doigt sectionné d’une créature millénaire, attire les monstres ! Le jeune homme n’hésite pas une seconde : il avale la relique pour conjurer le mauvais sort !

Le voilà possédé par Ryomen Sukuna, le célèbre démon à deux visages. Contre toute attente, Yuji réussit à reprendre le contrôle de son corps. C’est du jamais vu ! Malgré tout, il est condamné à mort par l’organisation des exorcistes… Une sentence qui ne pourra être repoussée qu’à une seule condition : trouver et ingérer tous les doigts de Sukuna afin d’éliminer la menace une fois pour toutes. Et pour ça, l’adolescent va devoir s’initier à l’art occulte et mystérieux de l’exorcisme !

Monstres assoiffés de sang, combats épiques et magie surpuissante : découvrez la nouvelle bombe dark fantasy ! Au cœur d’une lutte millénaire entre exorcistes et démons, comment garder son humanité alors même que le mal se tapit au plus profond de soi ?

À propos de l'auteur de cet article

Marie Lonni

"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !

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