Premier bestseller de la romancière Karine Giebel, Les morsures de l’ombre fait aujourd’hui l’objet d’une adaptation dessinée, proposée par les éditions Philéas.
Un roman à succès
« Impression étrange. Comme une gueule de bois, un lendemain de cuite. Sauf qu’il peine à se souvenir de la veille…Neurones en vrac. Enfin ses yeux s’ouvrent complètement. Il réalise qu’il gît par terre, à même un béton sale… »
Ainsi débutent « Les morsures de l’ombre » roman policier à succès de Karine Giebel, paru en 2007 chez Fleuve Noir. Ce livre de 300 pages, multiprimé, traduit en 9 langues, s’est vendu depuis l’année de sa parution à plus de 200.000 exemplaires. Aujourd’hui, les éditions Philéas, familières des adaptations de romans, proposent une version graphique de ce thriller oppressant.
Enfermé dans la cave
Mais qu’a-t-il donc fait pour mériter ça ? Quand il revient à lui, le commandant de police Benoît Lorand se retrouve derrière des barreaux, dans une cave humide. Il n’a plus rien sur lui, ni papiers, ni clés, ni arme de service… Une femme apparaît bientôt, qu’il peine à reconnaître. C’est Lydia. Il ne sait pas encore que cette belle jeune femme rousse sera sa geôlière.
Ça y est. Un vague souvenir affleure à sa mémoire. Il l’a rencontrée dans un bar, un soir, l’a suivie chez elle pour boire un dernier verre. Ils se sont embrassés. Puis, plus rien!
Un huis clos redoutable
La force de ce huis clos redoutable tient au talent de l’auteure qui au fur et à mesure des pages instille le doute dans l’esprit de ses lecteurs. On devine peu à peu que Lydia n’est pas du tout une personne équilibrée. Seulement mue par un irrésistible désir de vengeance, elle a décidé de faire souffrir le policier, peut-être jusqu’à une issue fatale.
Quant à ce dernier, on ne sait plus très bien non plus ce qui a pu le pousser dans ces bras-là. Une infidélité chronique qui l’entraîne vers des conquêtes faciles et éphémères ? Un passé trouble qui le désigne comme victime idéale ? On n’en dira pas plus. Sachez seulement, et tout lecteur de polar le sait bien, que la frontière entre victime et bourreau est parfois bien ténue.
Noir c’est noir
Pour mener à son terme l’adaptation du roman de Karine Giebel, c’est le tandem Xavier Delaporte (dessin) et Miceal Beausang O’Griafa (scénario) qui a été choisi, avec l’apport de Greg Lofé pour la colorisation. Le résultat ? Un récit tiré au cordeau de 96 pages qui se lit d’une traite et ravira les amateurs du genre. On a apprécié le parti pris des couleurs, le plus souvent entre noir profond et bleus gris, le graphisme proche de la photographie, le découpage des scènes.
Cette histoire, du moins son début, fait penser au célèbre Misery, de Stephen King, brillamment adapté à l’écran par l’américain Rob Reiner et le jeu cruel de son actrice Kathy Bates, une infirmière qui séquestre un écrivain parce qu’elle veut que celui-ci ressuscite son personnage favori.
Ici, avec ces Morsures de l’ombre, on assiste à un autre cérémonial. Lydia retient un policier prisonnier et l’affame pour lui faire avouer un crime qu’il n’a peut-être pas commis. Suspense…
- Les morsures de l’ombre
- Scénariste : Miceal Beausang-O’Griafa
- Dessinateur : Xavier Delaporte
- Coloriste : Greg Lofé
- Editeur : Philéas
- Prix : 19, 90 €
- Parution : 24 octobre 2024
- Nombre de pages : 104
- ISBN : 9782491467890
Résumé de l’éditeur : Une femme rousse, plutôt charmante. Oui, il se souvient. Un peu… Il l’a suivie chez elle… Ils ont partagé un verre, il l’a prise dans ses bras… Ensuite, c’est le trou noir.
Quand le commandant Benoît Lorand se réveille dans cette cave, derrière ces barreaux, il comprend que sa vie vient de basculer dans l’horreur. Lydia le retient prisonnier. L’observe, le provoque, lui fait mal. Rituel barbare, vengeance, dessein meurtrier, pure folie? Une seule certitude : un compte à rebours terrifiant s’est déclenché.
Combien de temps résistera-t-il à ces morsures de l’ombre, infligées par cette femme assoiffée de vengeance ?
Un récit noir magistral et tendu à l’extrême, où les auteurs nous entraînent dans un huis clos glaçant au coeur de la folie d’après le bestseller multiprimé de Karine Giébel.
À propos de l'auteur de cet article
Jean-Michel Gouin
Passionné par l'écrit, notamment l'histoire, la littérature policière et la bande dessinée, Jean-Michel Gouin a été journaliste radio et presse écrite pendant une trentaine d'années à Poitiers.
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