Quand le mal incarné menace de revenir sur Terre, il est nécessaire de reformer Les Seigneurs de la misère, une fine équipe de héros comme Eric Powell les aime.
LES SEIGNEURS DE LA MISÈRE : LE RETOUR DU MAL.
En l’an 787, le prince Grigore, le Serpent de Buchwald fut chassé de son propre royaume à cause de sa violence inhumaine. Son exil le mena jusque dans un temple hindou où il déroba le diamant noir de Shiva. Et grâce à sa maitrise de l’alchimie, le prince noir parvint à tirer toute la puissance du terrible artéfact. Ainsi, il devint un monstre inhumain dont seul le sang de ses ennemis pouvait apaiser la fureur. Le vampire ultime venait de naître.
« Les vampires que vous connaissez ne sont rien de plus qu’une frêle ramification de l’espèce. Ce serait comme comparer un chat domestique et un lion. »
Heureusement pour l’humanité, lors de sa première mort, Grigore perdit la pierre. Alors, on le démembra, le brûla et on dispersa ses cendres aux quatre vents.
Mais le lien qui unissait le démon et la pierre maléfique le rendit immortel. Et de siècle en siècle, le sombre ennemi revint inlassablement. Et c’est pour lutter contre ce monstre sanguinaire qu’on créa une organisation secrète : Les Seigneurs de la Misère.
LES SEIGNEURS DE LA MISÈRE : EXTRAORDINAIRES, MAIS PAS GENTLEMEN.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, on décida que le sort de l’humanité reposerait sur la lie de la société. Seuls les pires criminels, sans foi ni loi pouvaient prétendre à être choisis, avec toutefois une particularité.
« Un seigneur ne se porte jamais volontaire. Un seigneur est recruté de force. »
Somme toute classique, l’intrigue gagne néanmoins en originalité sous la plume d’Eric Powell.
GOON TOUJOURS.
Le fait est que le talentueux scénariste inclut son histoire dans un univers qu’il a créé et enrichi.
Ainsi, on retrouve avec plaisir des personnes emblématiques, comme Le Goon, le malfrat au grand cœur. Soulignons d’ailleurs que la courte aventure des Seigneurs de la Misère constitue un trait d’union entre la série The Goon déjà éditée chez Delcourt et une suite à venir.
Par ailleurs, on découvre de nouveaux protagonistes haut en couleur, comme La Diabla aux origines très obscures ou encore Atomic Rage dont l’étoffe de héros ne demande qu’à être éprouvée.
Ainsi, et c’est un point fort de l’œuvre, on appréciera l’histoire qu’on soit habitué ou pas à l’univers de Powell.
Souvent drôle, parfois touchante, l’œuvre maintient un intérêt qui ne faiblit jamais. Et une fois de plus, on constate que lire un comic book réalisé par Eric Powell est en soi une aventure.
UN STYLE INIMITABLE.
En mettant en scène des anti-héros charismatiques et attachants, l’auteur de Hillbilly montre son talent pour créer un univers décalé, à la frontière entre le paranormal et le burlesque. Et comme il se charge lui-même de la partie graphique, il réalise une œuvre totale, maîtrisée de bout en bout. Le fait est que ce savant mélange de style cartoon, de noirceur et d’humour touche au but. Par ailleurs, afin de servir les enjeux de son œuvre, Powell fait varier les ambiances. Ainsi, il mêle des crayonnés du plus bel effet à des parties aux couleurs aussi sombres que les cœurs de ses captivants protagonistes.
Dès qu’on pose les yeux sur une œuvre d’Eric Powell, on sait qu’on va s’aventurer dans une histoire unique qui ne connaîtra pas de temps morts. Et indéniablement, Les Seigneurs de la Misère est de cette veine.
- Les Seigneurs de la Misère
- Scénariste : Eric Powell
- Dessinateur : Eric Powell
- Coloriste : Eric Powell et Andrea Smith
- Traducteur : Nick Maylaender
- Editeur : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Parution : 19 janvier 2022
- Prix : 13,50 €
- ISBN : 9782413045571
- Résumé de l’éditeur : LES SEIGNEURS DE LA MISÈRE est une organisation mystérieuse qui lutte contre une entité démoniaque vicieuse. Le Goon se trouve mêlé à cette histoire mais parviendra-t-il à s’en sortir ? Un autre récit, LA DIABLA, complète ce dernier. Cette justicière devrait apparaître aux côtés du Goon pendant son exil, et raconter l’aventure du héros avec quelques autres nouveaux personnages facétieux.
À propos de l'auteur de cet article
Victor Benelbaz
Tombé dans la marmite de la bande dessinée depuis tout petit, Victor est un vrai amateur éclairé. Comics ou récits jeunesse sont les deux genres préférés de ce professeur de français.
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