Entre récit historique et roman d’aventure maritime, Peter Dillon, l’énigme Lapérouse nous embarque dans une enquête documentée et passionnante sur les traces de la plus grande énigme scientifique de l’époque moderne.
Versailles, octobre 1788.
Le jeune Barthélémy de Lesseps est reçu par le roi. Il vient donner les livres de bord que lui a confiés le grand explorateur Lapérouse, lors d’un débarquement en Sibérie Orientale. Démarrée en 1785, et empreinte de l’esprit des Lumières, la plus grande expédition scientifique jamais menée trouva une fin dramatique et inconnue, puisque Barthélémy en fut le seul rescapé…
40 ans plus tard, Barthélémy, vice-consul de France au Portugal est convoqué par le ministre de la marine à Paris. Il doit vérifier si les objets ramenés par Peter Dillon, capitaine de navire marchand, sont ceux ayant appartenu à l’expédition Lapérouse.
Bien installé dans un canapé du petit salon, Dillon se lance dans son récit qui commence lors d’un banal échange commercial sur l’île de Tikopia…
Peter Dillon : Une grande aventure maritime
Si, comme moi, vous aimez Corto Maltese, L’île mystérieuse, Moby Dick, les romans de Conrad, et d’une manière générale les grandes aventures maritimes. Vous allez adorer Peter Dillon !
Boris Beuzelin, seul aux commandes du vaisseau, vous embarque dans un récit qui reprend avec bonheur les codes du genre. Se basant sur une documentation solide (en premier lieu, le livre écrit par Peter Dillon himself), il nous raconte sa quête aventureuse à la poursuite des restes de l’expédition Lapérouse.
Cette grande expédition scientifique s’était achevée… par l’absence totale de nouvelles, excepté le journal de bord ramené par Barthélémy de Lesseps. Ce jeune homme fut le seul rescapé, grâce à un débarquement précipité dans la lointaine Russie. Faute de preuves, rien ne pouvait permettre de comprendre quel fut le destin de ces deux gros vaisseaux et de l’équipage.
40 ans plus tard, le commandant de vaisseau marchand Peter Dillon lança une expédition-enquête dans les îles de Tikopia, où il avait repéré des objets proposés par des tribus autochtones. C’est cette aventure que narre par le menu ce très bel album.
De l’aventure, de l’aventure et encore de l’aventure !
Dans Peter Dillon, l’énigme de Lapérouse, Boris Beuzelin dispose de tous les ingrédients des grandes aventures maritimes. Grande découverte et gloire associée, naufrage, personnages secondaires aux intentions douteuses, île perdue habitée par des tribus de mangeurs d’homme, lieux Tabou et dangereux, et même de la magie noire… Les aventures de Peter Dillon et son équipage semblent sortis d’un roman de fiction. C’est d’autant plus fort que, même s’il l’a romancé, la base historique est bien réelle.
C’est un vrai plaisir de s’immerger dans cette incroyable aventure, portée par de nombreux rebondissements et un sentiment d’urgence, de secrets et de dangers constant.
Un graphisme remarquable
C’est dans la belle collection Treize étrange de Glénat que ce gros one-shot de 96 pages L’énigme Lapérouse a trouvé sa place, après Mako en 2013 (Lionel Marty au scénario). Un peu à la façon du dessinateur Brunö, Boris Beuzelin nous offre un dessin moderne et minimaliste. Cela lui permet autant de camper son grand rouquin imposant à la mâchoire carré de Peter Dillon, que des grands paysages exotiques. Servi par un séquençage aux petits oignons, il exploite au mieux la variation des cases et nous offre une aventure quasi cinématographique.
- Peter Dillon, l’énigme de Lapérouse
- Auteur : Boris Beuzelin
- Editeur : Glénat / Treize étrange
- Prix : 17,50 €
- Parution : 17 mars 2021
- ISBN : 9782749309347
Résumé de l’éditeur : Les plus grandes découvertes sont parfois le fait du hasard… La dernière lettre du commandant Lapérouse date du 10 mars 1787. Envoyée d’Australie, elle annonce le retour de L’Astrolabe et de La Boussole pour décembre de la même année, soit presque quatre ans après leur départ. Mais les bateaux n’atteindront pas les côtes européennes. Pire ! Jamais l’expédition ne s’échappera des eaux océaniennes et le silence qui suit cette dernière lettre n’offre qu’une seule certitude : aucun membre des deux équipages n’a survécu. En 1826, près de quarante ans ont passé, et Lapérouse ne hante pas les pensées du commandant Peter Dillon lorsqu’il décide d’amarrer son navire dans la baie de Tikopia. Il y a alors plus urgent : ses réserves commencent à manquer et il souhaite offrir ressources et hospitalité à son équipage épuisé. Au cours des échanges et négociations, une poignée d’épée en argent est vendue par un autochtone à un de ses marins. Sur celle-ci, on devine une fleur de lys et un matricule. Comment cet objet appartenant à un sujet du royaume de France s’est-il retrouvé entre les mains d’un habitant d’une île si isolée ? Cette question est la première étape d’une longue et périlleuse enquête qui permettra d’éclairer le sort des marins de L’Astrolabe et de La Boussole. Le graphisme remarquable et le séquençage millimétré de Peter Dillon nous offrent un récit aux énigmes multiples, sur les traces de la plus grande expédition scientifique de l’époque moderne.
À propos de l'auteur de cet article
jacques
Designer Digital, je lis et collectionne les BD depuis belle lurette. Ex Rédacteur en chef d’Un Amour de BD, j’aime partager ma passion pour ce média, et faire découvrir les pépites que je croise. Passionné par la narration sous toutes ses formes, je suis persuadé qu’une bonne BD a autant de qualités qu’un autre produit culturel (film, livre, disque…) et me fais fort de vous l’expliquer.
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