Rouges estampes

L’année 2021 donne lieu à la commémoration du 150e anniversaire de la Commune de Paris. Cette période insurrectionnelle se déroula, comme son nom l’indique, à Paris du 18 mars 1871 au 28 mai 1871. Pendant un peu plus de deux mois,  les Parisiens vont assister voire participer à une guerre civile. Rouges estampes relate cette période d’émancipation. Cette enquête-polar est signée Jean Louis Robert et Carole Trébor au scénario et Nicola Gobbi au dessin. Un très beau souffle révolutionnaire !

Vers la démocratie directe

À la suite de la défaite face aux Prussiens, l’Assemblée nationale nouvellement élue cède l’Alsace-Lorraine et s’installe à Versailles. Alors, la Garde nationale, restée à Paris, décide d’organiser le pouvoir dans la capitale désertée par les autorités. Leur but, instaurer une démocratie directe par le peuple et pour le peuple. Ainsi débute la Commune de Paris.

Rouges Estampes, de Jean-Louis Robert et Carole Trébor au scénario ainsi que Nicola Gobbi au dessin, se déroule pendant cette période de l’Histoire de France dont on parle rarement. Certainement puisque cette guerre intestine, entre Parisiens et Versaillais dirigés par Adolphe Thiers, se termina dans un bain de sang.

Rouges estampes : un très joli polar historique

Les scénaristes ont imaginé un polar qui se situerait pendant ces événements insurrectionnels de 1871.

Ils vont servir de toile de fond à l’enquête menée par Raoul Avoir, un dessinateur nommé à la tête d’un poste de police de la ville de Paris. En effet la population ayant pris le pouvoir, il faut occuper tous les postes laissés vacant par l’administration.

À son arrivée, le nouveau commissaire trouve un dossier sur l’effroyable meurtre d’une jeune femme. Dorénavant il va, sans relâche, s’échiner à découvrir qui est le monstre qui assassine des innocents avec autant de cruauté.

Une très belle galerie de personnages historiques

Rouges estampes met en scène une belle galerie de personnages historiques tels que Louise Michel, Jules Vallès, Gustave Courbet mais également fictionnels comme Raoul l’enquêteur, Nathalie sa compagne institutrice et tous les gardes nationaux qui vont l’épauler dans ses recherches.

La très belle surprise de cet album vient du dessin. Parfois, on ressent une déception en découvrant un décalage entre la couverture et les planches. Là ce fut le contraire, la couverture de Nicol Gobbi est belle mais le choc vint des dessins.

Des dessins Uniquement réalisés au stylo bille noir et rouge, qu’est-ce qu’ils sont beaux !

Le rendu est incroyable sur les personnages et les décors, mais il est sublime en ce qui concerne les bâtiments de Paris.

Une sobriété due à la simplicité de l’outil scripteur utilisé, un stylo bille décliné en deux couleurs. C’est une véritable prouesse grâce à la technicité de Nicola Gobbi. Cela de la première à la cent dix-neuvième page. On se surprend à regarder longuement les dessins avant de découvrir le texte.

Un polar avec de terribles meurtres, le tout pendant la Commune de Paris, voilà donc une idée plus que judicieuse et intelligente. Le côté historique n’est absolument pas rébarbatif, bien au contraire, il ajoute une tension supplémentaire qui nous emmène d’une traite jusqu’au bout de l’enquête. Et quoi de mieux pour appréhender un événement historique que de le vivre à travers une histoire !

Une magnifique réussite de bout en bout que ce Rouges estampes.

Article posté le mardi 15 juin 2021 par Claire Karius

Rouges estampes de Jean-Louis Robert, Carole Trébor et Nicola Gobbi (Steinkis)
  • Rouges estampes, une enquête pendant la commune de paris
  • Scénaristes : Jean-louis Robert et Catherine Trébor
  • Dessinateur : Nicola Gobbi
  • Éditeur : Steinkis
  • Prix : 19 €
  • Parution : 04 mars 2021
  • ISBN : 9782368463536

Résumé de l’éditeur : Paris, mars 1871. Raoul Avoir, un artiste graveur, s’est engagé dans la garde nationale pour défendre Paris contre les Prussiens pendant l’automne 1870. Lors de la Commune, il est nommé à la tête du commissariat du XIVe arrondissement et se trouve confronté à une série de meurtres atroces. Il commence à mener l’enquête parallèlement à ses devoirs envers la Commune. Son sens de l’observation et du dessin l’aident à trouver des pistes. Et la découverte du coupable devient peu à peu pour lui une obsession.

À propos de l'auteur de cet article

Claire Karius

Passionnée d'Histoire, Claire affectionne tout particulièrement les albums qui abordent cette thématique, mais pas seulement. Elle aime également les lectures qui savent l'émouvoir et lui donnent espoir en l'Homme et en la vie. Elle partage sa passion de la bande dessinée dans l'émission Bulles Zégomm sur Radio Tou'Caen et sur sa page Instagram @fillefan2bd.

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