The Frontier. Fioriniello et Paliaga nous plantent dans un décors étouffant. Dans un Far West apocalyptique, cinq criminels ont signé un pacte mystérieux. Du genre à faire d’eux la dernière frontière avant la fin du monde. Mais qui pourrait faire confiance à cinq criminels sanguinaires ? Leur reste-t-il seulement assez d’humanité pour désirer sauver qui que ce soit ?
La Tempête et la Frontière
Une mystérieuse tempête parcourt la planète en ravageant tout sur son passage. Elle ne laisse aucun survivant derrière elle, uniquement des cadavres bons pour les charognards. Au large de la ville de Caldwell, perdue dans les pleines désertiques du Far West, la tempête s’est arrêtée. Elle gronde au loin mais ne bouge pas. Les habitants se sont habitués à sa présence et se sentent épargnés par sa colère. Jusqu’au jour où cinq individus peu avenants débarquent dans la bourgade. A partir de là rien de va plus.
Ces gens, les habitants de Caldwell en ont bien assez entendu parler. Parmi eux, Butch ex-shérif ayant massacré des civils et Jane la Calamité, la femme porte-malheur. Ils annoncent d’emblée que leur mission est de sauver les habitants de Caldwell de la Tempête. Ils disent être la dernière Frontière contre cette malédiction qui s’abat sur Terre. Mais la vrai mission elle, vise au contraire à sacrifier tout ce beau monde… Car la Tempête va se remettre en mouvement.
L’homme en Blanc
Jane, comme ses quatre camarades, a signé un pacte avec l’Homme en Blanc. Il est le créateur de la Frontière. Pour affronter la Tempête, il a rassemblé des êtres inhumains dotés de pouvoir. Des salopards qui ont échappé à la potence. Ils avaient tous une raison de signer, pas très moral, faites de traumatismes, d’égoïsme et de désir de vengeance.
Mais dans ce train en partance pour la folie, Jane et ses camarades sont-ils prêts à faire une croix sur leurs dernières onces d’humanités pour satisfaire les caprices de l’Homme en Blanc ?
The Frontier : Mad Max diabolique
The Frontier nous plonge dans une ambiance sèche et étouffante. Le désert du Far West nous prend les poumons dès les premières pages. Très vite accentué par le mystère qui se distille de case en case. The Frontier est un récit bourré de mysticisme et autre magie vaudou. Les pouvoirs des membres de la Frontière relèvent du démoniaques et des croyances des Natives.
Fioriniello et Paliaga mélangent toutes les formes de magie et les tournent au sordide. Le duo réinvente le Western, lui donne une seconde jeunesse avec un drôle de mélange des genres. Original et Inattendu.
Paramètres : augmenté la luminosité
Cependant The Frontier culbute sur quelques nids de poules. Le plus visible sans doute est justement le manque de lisibilité du graphisme. Certes atypique, il ne manque pas de panache. Mais les planches ne sont faites qu’en aplat de gris, rongeant les constrastes et rendant la lecture laborieuse. D’autant que le scénario n’est pas facile à suivre. Rapidement le lecteur saisi que les personnages ont chacun leurs objectifs et leurs caractères. La cohésion d’équipe est aussi chargée en rebondissement que l’arrivée de la Tempête et les manigances de l’Homme en Blanc. Le scénario, s’il est porté par une ambiance percutante, part dans de mutliples directions en même temps, difficiles à suivre et recouper.
The Frontier, est un webtoon édité en version papier par Le Lombard, C’est une lecture intéressante, mais complexe, pour public averti.
- The Frontier
- Scénario : Jacopo Paliaga
- Dessin : Alessio Fioriniello
- Éditeur : Le Lombard
- Prix : 12,45€
- Parution : 27 janvier 2023
- ISBN : 9782808210874
Résumé de l’éditeur : Ouest Américain, 1870. Sauvés de la potence par un étrange homme en blanc, cinq criminels aux pouvoirs surnaturels ont accepté de rejoindre la Frontière. Cette organisation a été créée dans un seul but : stopper la Tempête, un amas de nuages noirs et d’éclairs dont s’échappent des gémissements inhumains et qui sème la mort partout où il passe. Nos cinq salopards sont envoyés dans la ville de Caldwell avec une mission : sacrifier les habitants pour accomplir un rituel de sang et arrêter le cataclysme. Mais nos « héros » sont-ils prêts à sacrifier le peu d’humanité qu’il leur reste ?
À propos de l'auteur de cet article
Marie Lonni
"C'est fou ce qu'on peut raconter avec un dessin". Voilà comment les arts graphiques ont englouti Marie. Depuis, elle revient de temps en temps nous parler de ses lectures, surtout quand ils viennent du pays du soleil levant. En espérant vous faire découvrir des petites pépites à savourer ou à dévorer tout cru !
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