Toutes les mers

Très belle autobiographie éditée par Des ronds dans l’o, Toutes les mers met en scène la vie de Michèle Standjofski, auteure libanaise. Plongée dans l’histoire de ce fabuleux pays du proche-orient dans un récit fort, simple et émouvant.

MICHELE STANDJOFSKI : GRANDE AUTEURE LIBANAISE

Née à Bayrouth en 1960, Michèle Standjofski est une auteure et illustratrice de grand talent. Après des études de lettres dans sa ville natale et une maîtrise autour de la bande dessinée, elle enseigne cette matière à l’Académie libanaise des Beaux-Arts. Elle débute sa carrière dans l’illustration en 1977.

Elle a notamment illustré des livres pour enfants, entre autre : Star sur glace, Devine, Deux ans de vacances ou Les trois mousquetaires (tous aux éditions Samir).

Après Etenesh, Koko au pays des Toutous ou Jules B. , les éditions Des ronds dans l’o poursuivent leur excellent travail éditorial avec la publication de cette formidable autobiographie.

TOUTES LES MERS : A LA CROISÉE DES MONDES

Dans la première partie de l’album, Michèle Standjofski brosse un portrait d’une infinie pudeur et avec énormément de bienveillance sur ses aïeux. Il faut souligne que l’auteure libanaise est le fruit d’un beau métissage par son ascendance : Antonio Caffiero son grand-père est un italien sympathique. Son portrait apporte beaucoup de fraîcheur au récit grâce à son humour. Marié à Maria, élevée par une nourrice française, elle parle quatre langue.

Ainsi le lecteur peut découvrir que Michèle Standjofski est issue de différentes cultures et que sa famille est à la croisée des mondes, ce qui lui confère une richesse culturelle immense.

Dans son arbre généalogique, on retrouve des Russes, des Libanais, des Français, des Stambouliotes ou des Grecs. Pour écrire Toutes les mers, elle a interrogé sa mère mais aussi des membres de sa famille.

MICHELE STANDJOFSKI : UNE VIE AU LIBAN

Dans la seconde partie de Toutes les mers, Michèle Standjofski raconte plus particulièrement sa vie. De sa naissance dans la capitale libanaise jusqu’à nos jours.

Etonnament, elle se voit attribuée le prénom d’Antoine en deuxième prénom puis Maria à sa naissance. Surnommée Scoubidou par ses parents en référence à la chanson de Sacha Distel, elle devient Tam Tam pour Serge un ami de ses parents. En effet, ses premiers mots prononcés étant Tam Tam, cela lui restera.

Toute petite, elle aime passer des heures dans l’atelier de son père peintre. Armée d’un pinceau, Michèle s’amuse à dessiner. D’ailleurs, souvent au lieu d’aller jouer avec ses amies, elle se réfugie dans ce lieu de création.

Elle aime son petit frère Eric, lit Lisette, Alice détective, les Martine ou le Club des 5 et elle étudie dans une école privée tenue par des sœurs.

La quiétude de cette famille unie est troublée par les manifestations du Mouvement National libanais mais aussi par la Guerre des Six Jours.

TOUTES LES MERS : PORTRAIT DU LIBAN

A travers son histoire et celles des siens, Michèle Standjofski brosse aussi le portrait du Liban. Protectorat français de 1920 à 1944, ce magnifique pays subira de nombreux soubresauts et tentatives de déstabilisation après le retrait des Français. Le pays du Cèdre fera l’objet d’attaques des Syriens ou des Israéliens fréquemment. Ripostant, pour que le pays ne fléchisse pas, la vie continuera tant bien que mal. Ainsi sa famille suivra aussi les tumultes du pays.

Toutes les mers retrace ainsi plus de 120 ans de la famille de l’auteure libanaise.

Article posté le jeudi 02 février 2017 par Damien Canteau

Toutes les mers de Michèle Standjofski (Des ronds dans l'o) décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Toutes les mers
  • Auteure : Michèle Standjofski
  • Editeur : Des ronds dans l’o
  • Prix : 24€
  • Parution : 18 janvier 2017

Résumé de l’éditeur : « Venus d’Italie, de France, de Russie, de Grèce et de Turquie, de drôles de fées et magiciens se sont penchés sur mon berceau et ont décidé que je parlerais le francais, que j’aimerais Beyrouth, que je la détesterais aussi, que j’aurais par moments envie d’aller m’installer en France mais que je choisirais finalement de vivre là où j’étais née. » Identités plurielles, appartenance, vivre ensemble, s’invitent dans ce récit de filiation qui fait la part belle aux relations affectives. Heartland is homeland.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

En savoir