Billion dogs, volume 1

Notre avis : Le père d’Ichiru, maire d’une grande ville japonaise, détourne de l’argent avec l’aide de la mafia. Avec l’aide de son ami Kyôsuke, le jeune lycéen décide de récupérer la forte somme d’argent dans le très bon Billion dogs de Noaki Serizawa et Muneyuki Kaneshiro.

Ichiru et Kyôsuke sont deux lycéens que tout oppose : le premier est le fils du maire richissime de la ville de Ichimatsu – il est aussi le président de l’association des lycéens –  et le second est un garçon fauché. Pourtant ces deux là s’apprécient.

Le fils du maire est pris à partie par le vice-président de l’association lors d’une cérémonie au lycée. Blessé légèrement au flanc, Ichiru ne veut pas aller à l’hôpital ni alerter son père. Il faut dire que ce dernier gère sa ville avec l’aide des yakuzas. En contrepartie de votes et de protection, la mafia reçoit de l’argent indirectement (marchés publics…). Le jeune lycéen a découvert depuis longtemps les agissements de malfrat de son père. Avec l’aide de Kyôsuke, il décide de faire tomber le système et de récupérer les 3 milliards de yens cachés par son paternel…

Très belle chronique sociale, l’histoire imaginée par Muneyuki Kaneshiro est très intelligente. Le récit est parsemé de nombreux rebondissements qui laissent le lecteur sur le qui-vive. La grosse surprise du début du manga ravira les amateurs de shônen sociaux. Ichiru doit manœuvrer avec délicatesse et prudemment afin de ne pas éveiller les soupçons de son père. Les yakuzas sont de vrais malfrats et la violence se retrouve fréquemment dans les pages de l’album.

Prépublié dans la revue Manga Box des éditions Kôdansha au Japon à partir de 2013, la manga fustige les malversations des hommes politiques, les accointances avec les réseaux mafieux et donc la toute puissance de l’argent sur le petites gens. En choisissant Kôsyoke comme lycéen modeste et fauché, le scénariste met aussi en opposition l’argent et la pauvreté. Cette dernière étant quasi sûre de prendre la pas sur la première. De plus, l’auteur de Jeux d’enfants (Pika) met en scène une relation étonnante et mystérieuse entre les deux lycéens.  A la limite de la relation homo – ou plutôt une amitié au-delà de l’amitié – il joue sur ce rapport dominant-dominé.

La partie graphique de Naoki Serizawa est tout simplement d’une redoutable efficacité. Le trait réaliste de l’auteur de La main droite de Lucifer (Ki oon) ou de Shiro le détective catastrophe (Taifu Comics) restitue parfaitement l’ambiance sombre du récit. Les visages de protagonistes mais aussi les scènes de combat sont somptueuses.

Article posté le jeudi 18 août 2016 par Damien Canteau

Billion dogs est un manga signé Serizawa et Kaneshiro chez Akata, décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Billion dogs, volume 1
  • Scénariste : Muneyuki Kaneshiro
  • Dessinateur : Naoki Serizawa
  • Éditeur : Akata
  • Prix : 6.95€
  • Parution : 26 mai 2016

Résumé de l’éditeur : Trois millions de yens, c’est l’incroyable somme d’argent détournée par le maire de la ville d’Ichimatsu. Politicien véreux jusqu’à la moelle, il n’hésite pas à fricoter avec les yakuzas pour financer sa future campagne électorale, avec un seul objectif en tête : devenir premier ministre du Japon. Mais Ichiru, son propre fils, lycéen brillant au futur prometteur, ne l’entend pas de la même oreille… Choqué par la corruption dont fait preuve son père, il décide de retrouver où se cache l’argent sale de ce dernier. Pour cela, il fera appel à un de ses camarades, issu d’un milieu social bien plus défavorisé : Kyôsuke, l’élève fauché lycée. Tandis que l’un évoluera au sein des milieux mafieux, l’autre devra enquêter dans des sphères plus politiques… Mais leur quête pourrait les mener bien plus loin qu’ils n’auraient pu l’imaginer !

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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