Caste heaven

Notre avis : Une lycée est régit par un jeu de cartes. Tout en haut de la pyramide, Azusa, le roi, qui maltraite tous les autres et en bas de l’échelle, Kusakabe, souffre-douleur. Cet étrange jeu de dominant-dominé est mis en image dans Caste heaven, un manga de Chise Ogawa, aux éditions Taifu Comics.

Drôles, intrigantes et cruelles règles que celles de ce lycée japonais qui sont fondées sur la possession de cartes. Le Jeu des castes régit ainsi la hiérarchie dans les classes. Cachées dans tout l’établissement, les cartes positionnent ainsi la fonction de ces derniers. Ils sont obligés de s’y conformer jusqu’à la partie suivante. Ainsi, les classes supérieures sont composées du Roi, du valet (son bras droit), les courtisans et les flatteurs; viennent ensuite les classes moyennes avec les messagers, les prépas et les bouffons; et enfin les classes inférieures avec les geeks, les gothiques et les brains. La cible est, quant à elle, le dernier échelon, souffre-douleur. Les élèves qui ne veulent pas se plier aux règles deviendront alors des cibles.

Azusa est ce roi, il domine tout le monde, se comporte en véritable dictateur mais personne ne remet en cause son autorité. Il aime les femmes mais les jette facilement. Kusakabe est son véritable souffre-douleur et l’humilie tous les jours. Seulement, un matin, des maîtres du jeu entrent en classe et expliquent qu’une nouvelle partie va débuter. Le roi essaie de soudoyer la cible pour lui trouver la carte la plus forte. Karino, va trouver le précieux sésame, devenir le roi; Azusa devient alors la cible et donc le souffre-douleur de Karino.

Prépubliée au Japon depuis 2014 dans le magazine Be X boy Gold, des éditions Libre Shuppan, ce yaoi n’est pas une histoire romantique simple où deux hommes s’aiment. En effet, le récit de Chise Ogawa est surtout construite comme une excellente chronique sociale. L’attraction dominant-dominé est assez diffusée au pays du soleil levant. Beaucoup de films et de mangas sont basés sur cette thématique. Ici, un simple jeu de cartes fonde un régime politique qui permet tous les coups. Pour pimenter son histoire, le roi et la cible inversent leur rôle dès les premières pages. L’humiliation est psychologique mais aussi physique, voire très sexuelle. Les pages sur le viol de Azusa par Karino sont parfois très fortes et même dérangeantes. Pourtant, ce manga se lit très bien, flattant nos bas instincts. Il faut donc bien s’accrocher pour le découvrir !

Article posté le vendredi 19 février 2016 par Damien Canteau

  • Caste heaven, volume 1
  • Auteure : Chise Ogawa
  • Editeur : Taifu Comics
  • Prix : 8.99€
  • Parution : 21 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Le jeu des castes. Un jeu de cartes décidant de la hiérarchie des élèves de chaque classe. Azusa est le « roi », il gouverne de façon absolue, jusqu’au jour où il est trahi par un de ses camarades et se retrouve déchu au rang de « cible », autrement dit souffre-douleur. C’est alors le début du cauchemar pour lui.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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