Kurt Cobain : When I was an alien

Notre avis : au début des années 1970 dans la ville d’Aberdeen (Washington), un jeune garçon s’apprête à partir avec sa mère rendre visite à sa tante Mari. Elle a une surprise pour lui. Le petit Kurt découvre un tambour accompagné de quelques 45 tours. Les mélodies de groupes tels que les Beatles réveillent un intérêt qui jusqu’alors sommeillait en lui. On est encore bien loin du futur grand Kurt Cobain mais on en aperçoit les prémices.

Ses talents créatifs étaient déjà bien présents. Ils se révélaient essentiellement par le dessin. Un moyen qu’il avait trouvé pour s’exprimer et canaliser une attitude hyperactive. Mais il sentait que ce n’était pas sa voie. Au grand dam de ses parents qui (anecdote véridique) trouvèrent un compromis maladroit en lui offrant sa première batterie à l’effigie de Mickey Mouse…

Tender age in bloom, titre de ce premier chapitre, montrera comment Kurt va peu à peu obtenir cette certitude. Celle qu’il est fait pour la musique. Et au vu du contexte familial difficile dans lequel il vit, conjugué avec cette découverte qui pourrait s’avérer salvatrice, on se dit même que son intelligence musicale devrait lui permettre de tirer son épingle du jeu. Tout dépendra du coup de pouce que lui donnera son avenir.

C’est ainsi qu’on verra la future rock star traverser son enfance et son adolescence jusqu’au moment où sera fondé le groupe légendaire Nirvana. Ceux qui n’auraient jamais entendus parler de Cobain (!), auront le loisir de penser que ce garçon pourra s’épanouir dans sa passion… C’est en tout cas ce que laissent croire les auteurs de ce one shot.

L’italien Danilo Deninotti qui scénarise cette histoire, a voulu focalisé le parcours de Kurt Cobain sur son existence avant qu’il ne soit mondialement connu. Avec cette impression qu’il appuie sur le fait que l’enfant blond n’était pas forcément disposé à devenir l’être torturé qui a écourté sa vie.

Ainsi, Deninotti distille quelques faits avérés. De sa rencontre avec son fidèle bassiste, Krist [Novoselic], en passant par les nombreux batteurs qui n’ont pas fait le poids face à Dave Grohl, jusqu’à la rencontre avec Thurston Moore et Kim Gordon, membres du groupe Sonic Youth. Le scénariste intègre tous ces protagonistes de pertinente manière. Pour démontrer que, malgré une enfance chaotique, Kurt Cobain a su profiter d’un entourage qui correspondait à sa personnalité. Lui qui se prenait pour un extra-terrestre, se tranquillise peu à peu de savoir que d’autres aliens existent… Au travers de ses premières compositions, Kurt s’est servi de son âme écorchée et de ses convictions pour devenir ce fabuleux musicien.

Avec ces tons bleus, qui ne sont pas sans rappeler un certain Nevermind, Toni Bruno, dessinateur de Kurt Cobain : When I Was an Alien, nous aide à plonger dans ce qui pourrait être les souvenirs du chanteur. Et puis… il y a une certaine frustration qui se dégage à la fin de cet ouvrage. Le dessin de Bruno laisse comme un goût d’inachevé. Les cases et pages défilent vite, peut-être un peu trop. Il ne nous laisse pas l’occasion de s’arrêter sur un plan, une action. On pourrait ainsi regretter une lecture trop rapide.

Pour autant, ce récit où chaque partie est annoncée par un extrait d’un titre composé par Nirvana, rend un hommage appuyé sur Kurt Cobain. On se surprend ainsi, à écouter intérieurement quelques morceaux qui ont fait de ce groupe de rock, une référence. C’est certainement là l’essentiel pour les auteurs.

Article posté le vendredi 05 mai 2017 par Mikey Martin

Avec Kurt Cobain
  • Kurt Cobain, « When I was an alien »
  • Scénariste : Danilo Deninotti
  • Dessinateur : Toni Bruno
  • Éditeur : Urban Comics
  • Prix : 14,00 €
  • Parution : 10 février 2017

Résumé de l’éditeur : When I Was an Alien revient sur l’enfance de Kurt Cobain, jeune garçon d’Aberdeen féru de musique. Au calme et à la solitude de la vie en banlieue se substitue rapidement un quotidien ponctué de répètes entre amis. Peu à peu Kurt fonde Nirvana, le groupe de grunge qui a bouleversé le paysage musical à jamais.

À propos de l'auteur de cet article

Mikey Martin

Mikey, dont les géniteurs ont tout de suite compris qu'il était sensé (!) a toujours été bercé par la bande dessinée. Passionné par le talent de ces scénaristes, dessinateur.ice.s ou coloristes, il n'a qu'une envie, vous parler de leurs créations. Et quand il a la chance de les rencontrer, il vous dit tout !

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