Le moi noir

Mikkel Ørsted Sauzet dévoile Le moi noir, une très belle adaptation du roman d’Anton Tchékhov, Le moine noir. An est hanté par une intelligence artificielle qui le fait glisser vers la folie.

2048, dans une société hyperconnectée, alors que le monde est en proie au réchauffement climatique de plus en plus incontrôlable, An, un psychologue surmené, se rend chez des amis qui vendent du matériel électronique. Dans un cadre idyllique avec des jardins magnifiques, An voit apparaître le moi noir, la première intelligence artificielle qui te connaît mieux que toi-même, sous la forme d’un cube. Petit à petit il se laisse emporté dans cette folie…

« Le moi noir » est adapté du roman « Le moine noir » écrit par Anton Tchekhov en 1893. L’auteur a transposé cette histoire dans un monde futuriste où le personnage principal sombre doucement dans la folie sans véritablement s’en rendre compte. Mikkel Ørsted Sauzet nous fait vivre ce récit avec un graphisme bien à lui, tout au stylo, ce qui accentue l’effet oppressant de cette histoire, d’autant plus que les personnages n’ont pas d’yeux.

Déroutante, cette lecture pousse à la réflexion dans un univers tellement particulier que j’aime ça. À noter que cette édition possède un format original dont je devais vous parler, tellement l’objet est magnifique. Le livre est relié (et le mot prend tout son sens) avec une corde, sans colle et l’ensemble est inséré dans un coffret. C’est la première fois que je vois ça et la sensation tactile à la lecture est vraiment incroyable.

Article posté le samedi 15 mai 2021 par Yoann Debiais

Le moi noir de Mikkel Ørsted Sauzet (Louison éditions)
  • Le moi noir
  • Auteur :Mikkel Ørsted Sauzet, d’après l’oeuvre d’Anton Tchékhov
  • Editeur : Louison
  • Prix : 28 €
  • Parution : 02 janvier 2020
  • ISBN : 979-1095454366

Résumé de l’éditeur : Mikkel Ørsted Sauzet a choisi de replacer cette histoire au sein d’une société moderne hyper connectée au sein de laquelle Le Moi noir se matérialise comme un assistant virtuel,  » la première intelligence artificielle qui te connaît mieux que toi-même « . Une appli qui semble avoir le pouvoir de redonner la vue à des personnages sans yeux. Cela confère à cette nouvelle un inquiétant réalisme, elle perd presque son aspect fantastique qui la tenait à distance, ce qui la rend plus angoissante. Dans ce monde, qui n’est pas si éloigné du notre, où la technologie règne en maître et où l’humain semble avoir perdu du terrain, la réflexion initiée par Tchekhov autour de l’intelligence, de la folie et de l’ego semble avoir une place toute trouvée. L’atmosphère étouffante et sombre d’une période de canicule en l’an 2048 est renforcée par les dessins de Mikkel Ørsted Sauzet, qui (comme pour son album Fétiche) travaille exclusivement au stylo bic, une technique originale donnant une force incroyable à son œuvre.

À propos de l'auteur de cet article

Yoann Debiais

Yoann Debiais est un amoureux de la bande dessinée depuis de nombreuses années. Le temps et les rencontres lui ont permis de s'ouvrir à des lectures plus humaines et plus profondes. Il partage sa passion sur Instagram sous le compte @livressedesbulles. N'hésitez pas à découvrir son univers fait de partages.

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