Le rendez-vous d’onze heures

Notre avis : La vie des grands peintres se déclinent depuis quelques mois dans une collection chez Glénat (Toulouse-Lautrec, Jean Van Eyck ou encore Goya), les éditions Long Bec proposent elles aussi la déclinaison de l’existence d’un artiste, Gustave Courbet, dans l’album Le rendez-vous d’onze heures signé André Houot.

Café de la Tour de Peilz, Suisse, 1877. Gustave Courbet ivre rencontre un jeune homme qui lui demande de raconter sa vie. Il débute alors son récit par son enfance dans le Doub. Fils de riches agriculteurs, il finit au pensionnat à Besançon à cause de son insolence envers son maître d’école. Bègue, il sera exempté de son service militaire. Plus tard, alors qu’il peint, il est repéré par un jury de spécialiste et commence à exposer se premières toiles…

Le récit de André Houot est ambitieux; il a d’ailleurs consacré 3 ans à sa confection. Il faut souligner que la vie de l’exigeant Courbet est multiple et riche et que c’est une gageure de la faire tenir dans un seul album. Pourtant tout y est : l’enfance, l’entrée en peinture, ses idées proches de celles de Proudhon, de la Commune et ou du radicalisme, qui lui vaudra quelques soucis en fin de vie. Très documentée, l’histoire est très fidèle à la réalité de celui qui fit scandale avec son fameux tableau : L’origine du monde.

Côté graphisme, le trait réaliste de l’auteur de Chroniques de la nuit des temps (Fleurus, Lombard, Glénat), de Septentryon (Glenat) ou encore Le mal (avec Py, Glénat) est plutôt abouti même si le tout manque de rythme. Les postures et les visages des protagonistes sont quant à elles un brin figées.

Article posté le jeudi 11 février 2016 par Damien Canteau

  • Le rendez-vous d’onze heures
  • Auteur : André Houot
  • Editeur : Long Bec
  • Prix : 16.50€
  • Parution : 22 janvier 2016

Résumé de l’éditeur : Suisse, fin décembre 1877.  Au crépuscule de sa vie, le peintre Gustave Courbet rencontre un mystérieux visiteur… Les deux hommes entament une conversation dans laquelle le peintre va revivre tous les épisodes de sa vie mouvementée, depuis les bords de la Loue près d’Ornans jusqu’à son séjour en Suisse, en passant par le Paris de la Commune.

Sous le trait unique d’André Houot, Courbet prend vie, nous entraîne tout au long de ses engagements artistiques et politiques et nous fait partager son intimité.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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