Les nuits d’Aksehir, volume 1

Notre avis : Ayako – étudiante en école de mode – réussit à se faire embaucher dans une restaurant turc au Japon. Cette rencontre avec une autre culture la fait progresser dans sa propre vie. Raku Ichikawa propose son histoire dans Les nuits d’Aksehir chez Akata.

Hodja, un vieil homme aborde Ayako dans la rue. Menaçant, il l’emmène dans une salle sombre. Surprise mais n’ayant pas spécialement peur, elle découvre qu’elle est dans un restaurant turc. Elle est par la suite rassurée par Zakuro, une serveuse.

Le cuisinier est coutumier du fait : séquestrer des jeunes femmes afin qu’elles travaillent pour lui. En ce qui concerne Ayako, il était persuadé qu’elle connaissait la culture turque puisqu’elle possédait une amulette de son pays mais en fait, c’était un cadeau d’une amie.

Sans être rebutée par la façon un peu cavalière du vieil homme, elle accepte de devenir serveuse dans le restaurant L’Aksehir. Rapidement à l’aise avec les mots et les plats, l’étudiante en école de mode se plait dans ce décor. D’ailleurs, elle s’inspire de tout ce qui l’entoure dans le restaurant pour ses propres réalisations en cours…

Publié par Enterbrain (Bride Stories, Minuscules, Reine d’Égypte) entre 2013 à 2015 au Japon, Les nuits d’Aksehir est un très beau seinen qui mêle avec pertinence les cultures japonaises et turques. Raku Ichikawa imagine un pont entre ces deux mondes – qui se rencontrent que rarement – à travers L’Aksehir, un lieu de restauration chaleureux et très accueillant. Pour incarner son histoire, la mangaka met en scène une jeune japonaise Ayaka qui ne sait plus trop où elle en est dans sa vie. La rencontre avec le restaurant et les membres qui le composent va la faire reprendre confiance en elle, la faire évoluer dans sa vie et dans ses cours à l’école de mode.

Au-delà de la mode, de la danse orientale, des plats et des coutumes, Les nuits d’Aksehir est avant tout un hymne à la tolérance, à l’ouverture au monde et à l’intégration. Les amateurs de culture orientale seront ravis de ce début de série comme les amateurs de manga pur. Le mélange des deux est d’ailleurs très accrocheur. Raku Ichikawa fonde son récit sur ses propres expériences, elle qui vit actuellement à Istanbul, ce qui fait que son manga est très positif. Sa partie graphique est d’elle très belle élégance, douce et chaleureuse. Ses personnages sont d’une belle expressivité.

A noter que l’éditeur nous allèche avec les deux prochains volumes où il sera question de conversion à l’Islam. En ces temps troublés avec les religions, la série Les nuits d’Aksehir tombe à pic !

Article posté le vendredi 26 mai 2017 par Damien Canteau

Les nuits d'Aksehir de Raku Ichikawa (Akata) décrypté par Comixtrip le site BD de référence
  • Les nuits d’Aksehir, volume 1
  • Auteure : Raku Ichikawa
  • Éditer : Akata
  • Prix : 8.50€
  • Parution : 13 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Ayako est une jeune étudiante à Tokyo, en école de mode. Pourtant, peu motivée, elle ne trouve pas l’inspiration pour créer des design satisfaisants et orginaux. Mais grâce à l’amulette qu’elle porte autour cou, une inatendue opportunité va s’ouvrir à elle : Hodja, imigré turc, va lui proposer de travailler en tant que serveur au sein d’Akşehir, son petit restaurant égaré au coeur de Shinjuku. Au fil de ses rencontres et de ses nuits de service, mais aussi au contact de Zakuro, fascinante danseuse orientale, Ayako va découvrir tout le charme de la culture turque… au-delà de tous clichés ! Et si cette nouvelle ouverture sur l’étranger lui montrait enfin la Voie à suivre ?

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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