Retour à Bandung

Notre avis : Première bande dessinée indonésienne publiée en France, Retour à Bandung est une autobiographie malicieuse et enjouée de Tita Larasati éditée par çà et là.

De plus loin qu’elle s’en souvienne, Tita n’a que très peu d’images de son pays de naissance l’Indonésie. Celle qui naquit en 1972, n’en garde que de très bonnes. Pourtant en 1995, elle décida d’effectuer un stage d’un an en Allemagne. Puis, elle rejoindra les Pays-Bas, obtiendra son doctorat et rencontrera l’amour : Syb. Comme elle, expatrié indonésien, ils vivront 7 ans à Eindhoven. Ils se marièrent et eurent alors deux enfants. Le couple décide alors de revenir vivre en Indonésie en 2007.

L’acclimatation est rapide pour les deux adultes; les enfants ayant plus de mal avec la nourriture – tous les jours du riz, ils saturent – mais c’est l’occasion pour eux de découvrir le pays de leurs ancêtres, la folie douce et une grande liberté : la maison lorsqu’elle était étudiante qu’ils prennent comme demeure, les trajets en Angkot, les cicaks (lézards domestiques qui envahissent les maisons) ou le chat et le jardin. Mais aussi les problèmes administratifs, la circulation à vélo, les livres trop chers, le système d’ordures ménagères ou internet hors de prix. Quoiqu’il advienne, l’auteure le prend toujours avec optimisme, regarde le bon avant les désagréments. C’est ce qui en fait un petit album charmant et agréable, une façon de voyager dans un pays méconnu des Français.

C’est pendant son séjour en Europe que Tita Larasati se lance dans la bande dessinée. Elle décide de compiler ses aventures dans un journal de bord dont elle envoie les pages aux personnes de son entourage pour les tenir au courant – une manière très originale – puis son lectorat grandit et elle les publie sous les titre de Tita (4 volumes). L’Indonésie est un pays qui n’a pas de culture d’albums et de comics, elle choisit donc de créer sa propre maison d’édition Curhat Anak Bangsa (CAB) où en plus de se publier, met en lumière de nombreuses anthologies et histoires courtes d’auteurs indonésiens.

Article posté le mardi 05 avril 2016 par Damien Canteau

Première bande dessinée indonésienne publiée en France, Retour à Bandung est une autobiographie malicieuse et enjouée de Tita Larasati éditée par çà et là, décrypté par Comixtrip le site Bd de référence
  • Retour à Bandung
  • Auteure : Tita Larasati
  • Editeur : çà et là
  • Prix : 14€
  • Parution : 21 mars 2016

Résumé de l’éditeur : Tita Larasati est née 1972 à Jakarta, mais elle a fait ses études dans la petite ville de Bandung qui devient sa ville d’adoption. Diplômée d’une école d’ingénieur, elle part ensuite faire un doctorat aux Pays-Bas en 1998. Elle passera finalement neuf ans dans ce pays où elle se mariera avec un Hollandais et mettra au monde deux enfants. En 2007, Tita décide de revenir vivre à Bandung avec sa petite famille… C’est ce retour dans son pays et dans la ville de sa jeunesse qu’elle décrit dans Retour à Bandung, avec un regard à la fois occidental et indonésien, les petits riens du quotidien, la nourriture, les problèmes de circulation, le déphasage de ses enfants… Tita fait preuve de beaucoup d’humour, de poésie et de légèreté même dans les moments graves. Comme le décrit un autre grand spécialiste de l’autobiographie dessinée, Eddie Campbell: «Les charmantes et toujours accrocheuses histoires de Tita Larasati viennent d’une région du globe où les comic strips n’ont pas encore été accaparés par les névrosés.» Elle a connu un grand succès en Indonésie avec la publication de son journal en bande dessinée sous forme de blog sur le web, puis en série de livres.

À propos de l'auteur de cet article

Damien Canteau

Damien Canteau est passionné par la bande dessinée depuis une vingtaine d’années. Après avoir organisé des festivals, fondé des fanzines, écrit de nombreux articles, il est toujours à la recherche de petites merveilles qu’il prend plaisir à vous faire découvrir. Il est aussi membre de l'ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée). Il est le rédacteur en chef du site Comixtrip.

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