Jean-Claude Mézières, cocréateur de Valérian, est décédé

Jean-Claude Mézières était un très grand auteur de bandes dessinées. Cocréateur avec son ami Pierre Christin de Valérian et Laureline, il était devenu grâce à cette série, un maître de la science-fiction.

Naissance de Valérian et de Laureline : une série pionnière en science-fiction

C’est en 1966 que René Goscinny et Jean-Michel Charlier rencontrent Jean-Claude Mézières. Tout de suite, les deux scénaristes et animateurs du journal Pilote sont conquis par la force de son dessin. Fred, sur une histoire de Pierre Christin – déjà lui – lui propose de mettre en image Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions, sa première bande dessinée.

L’année suivante, c’est le début de la très grande série Valérian et Laureline, toujours sur un scénario de son ami Christin. Ensemble, ils vont imaginer 22 histoires du célèbre duo d’agents spatio-temporels. Les exemplaires se vendent bien, jusqu’à 2, 5 millions jusqu’en 2010.

Les deux amis font voyager Valérian et Laureline sur de nombreuses planètes, comme des missions à chaque découverte.

Mais s’il est indissociable de cette série pionnière de SF, Jean-Claude Mézières n’a pas que dessiné Valérian et Laureline.

Deux rencontres décisives : Christin & Giraud

Né à 1938, Jean-Claude Mézières grandit à Saint-Mandé en région parisienne. Hasard étonnant de la vie en pleine terreur de la Seconde guerre mondiale, le futur dessinateur rencontre Pierre Christin dans une cave, lieu de refuge pour échapper aux bombardements en 1944. C’est le début d’une très grande amitié entre les deux artistes.

Six ans après le conflit, il suit des cours à l’école des Arts appliqués à l’industrie et au commerce. Dans la section Tissus et papiers peints, il devient ami avec Jean Giraud. Pas encore maîtres de la science-fiction dessinée, ils sèchent les cours pour aller voir des films au cinéma du coin. Ils sont encore loin les vaisseaux spatiaux !

Mézières n’a qu’un rêve : mettre en image des westerns. Ce qu’il réussit à faire en 1955 avec la publication de Bill le shérif dans Coeurs vaillants. C’est le temps des rencontres avec Franquin et Joseph Gillain / Jijé.

Après un séjour aux États-Unis, Mézières revient en France et son ami Christin lui propose, Le Rhum du Punch et Comment réussir en affaires en se donnant un mal fou ! une première bande dessinée publiée dans Pilote. Viendront ensuite les 22 albums de Valérian et Laureline.

Grand Prix d’Angoulême en 1984

Le succès est là, les lecteurs sont fidèles et Jean-Claude Mézières devient un pilier du 9e art. Il publie aussi des récits dans les revues Métal Hurlant, Fluide Glacial et (A suivre).

Le festival d’Angoulême le récompense en 1984 en le nommant Grand Prix de la ville. Il est reconnu alors officiellement par ses pairs.

Il dessine la série Lady Polaris et prend un grand plaisir à collaborer avec Luc Besson sur les décors et costumes du 5e élément. Le cinéaste portera lui-même l’adaptation de Valérian, en tant que grand fan de la saga en 2017.

Le dernier album publié sur Jean-Claude Mézières par Dargaud fut L’art de Mézières, en 2021. Un récit en dessin de la riche carrière de cet immense artiste.

Article posté le dimanche 23 janvier 2022 par Comixtrip

Communiqué de presse des éditions Dargaud

C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Jean-Claude Mézières, disparu dans la nuit du 23 janvier 2022 à l’âge de 83 ans. Si le nom de Mézières est d’abord associé aux personnages de Valérian et Laureline dont il fut le co-créateur et qu’il dessina pendant plus de 50 ans aux côtés de son scénariste et ami de toujours, Pierre Christin, il fut tout simplement un auteur et un acteur majeur de la bande dessinée, notamment par l’influence et le rôle de mentor qu’il exerça auprès de nombreux dessinateurs. L’ouvrage L’Art de Mézières, paru en octobre 2021,  sur lequel Jean-Claude Mézières s’était particulièrement investi, a permis de mettre en lumière son oeuvre d’une grande richesse.
Jean-Claude fut aussi un grand voyageur et vécut aux Etats-Unis où il fut même cow-boy, notamment dans l’Utah, durant les années 60, fasciné comme son ami Jean Giraud par les paysages de l’ouest américain. Sensible à l’environnement sans être militant, il aimait se reposer dans sa maison de l’Aveyron, en pleine nature…
Son exigence, son énergie, sa forte personnalité, sa bienveillance, sa simplicité, sa joie de vivre, sa curiosité, faisaient de lui un être précieux et profondément attachant.

Toute l’équipe des éditions Dargaud a une pensée particulière pour sa femme Linda, sa fille Emily, son petit fils Gaspard, sa soeur Evelyne, son ami Pierre Christin ainsi que ses proches.

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